Le 21 juin 2012
Par Nicolas Richen
AllezSochaux.com
L’héritage de Teddy Richert
Il y a huit ans, je me suis découvert une nouvelle passion : celle du FC Sochaux-Montbéliard. Tout a commencé vers la fin de la saison 2003-2004, durant laquelle j’ai vécu mes premiers matchs au stade Bonal. Les Doubistes s’imposèrent notamment en finale de Coupe de la Ligue, au terme d’une séance de tirs au but. J’avais onze ans à l’époque et Sochaux me faisait rêver. Depuis quelques années, cette passion s’est atténuée pour diverses raisons, sans pour autant s’évaporer complètement. À vrai dire, j’ai dû m’accrocher à quelques individualités au courant de la dernière saison, pour trouver une raison de suivre le FCSM. Parmi ces individualités, Teddy Richert, le désormais ex-sochalien, figure en tête de liste. Ce joueur était mon modèle pendant mon enfance. Voici pourquoi.
Un sportif d’exception
Au courant de l’été 2001, Teddy Richert rejoint le FCSM en provenance de Lille. À l’époque, Sochaux retrouvait tout juste la Ligue 1. De la Coupe de la Ligue 2004, à la Coupe de France 2007, où il aura joué les héros, Teddy Richert a vécu toutes sortes de joies et de frousses. Six saisons dans le top dix, cinq saisons les bas-fonds du classement; c’est le bilan mitigé du FC Sochaux sous l’ère Richert. Fait intéressant, le club ne quittera jamais l’élite durant le périple sochalien de ce gardien emblématique.
Les blessures sérieuses et multiples qui ont parfois entaché le parcours du numéro seize n’ont pourtant jamais affecté sa régularité, de saison en saison. Son solide physique lui a permis de récupérer, parfois plus rapidement que prévu, et ce malgré ses 37 ans. Sans grande surprise, il arrive à l’orée du podium en ce qui concerne le classement des joueurs ayant porté le plus souvent le maillot sochalien.
En plus d’être redoutable pour repousser les penaltys, Richert a une lecture du jeu et un sens de l’anticipation qui rassure toujours ses coéquipiers. Sa présence sur les sorties aériennes, sa détente et ses réflexes font aussi partie de ses grandes forces. Richert a su briller, même lorsque son arrière-garde était l’une des plus faibles du championnat.
Malgré ses nombreuses qualités, Teddy Richert a connu, comme n’importe quel athlète professionnel, quelques moments délicats dus à une motte de terre (cf. : Auxerre-Sochaux en 2005-2006 ), à un manque de communication (cf. : Lille-Sochaux en 2004-2005), à un rebond capricieux (cf. : Valenciennes-Sochaux en 2008-2009), ou tout simplement à une maladresse passagère. Sans être invincible, il a su « dégoûter » les plus grands attaquants du championnat de France. Pedro Miguel Pauleta, l’un des finisseurs qui a déjoué le plus souvent sa vigilance, en sait quelque chose !
Une mentalité en or
Au-delà de ses exploits sportifs, si Teddy Richert fut autant apprécié par le public sochalien, c’est aussi en bonne partie en raison de son état d’esprit qui contraste avec celui de bien des joueurs professionnels. Sa fidélité de onze saisons avec le FCSM, sa capacité à se remettre en question même après une victoire, sa façon franche d’analyser un match, sont des éléments qui ont sans doute contribué à sa popularité au sein des supporters Jaune et Bleu.
Celui qui a été baptisé « L’ange gardien de Bonal » par un des internautes d’AllezSochaux.com est devenu capitaine de l’équipe sochalienne en toute logique, à la place d’un joueur au comportement parfois discutable : Stéphane Dalmat.
Durant ses nombreuses années passées dans le Doubs, Richert a montré qu’il était un meneur de par ses performances, mais aussi de par ses paroles et son comportement irréprochable.
Peu enclin à parler de ses performances individuelles, ce gardien m’a marqué, car il a su faire preuve d’humilité, de simplicité, d’intégrité et de professionnalisme.
Avec un peu de recul, je crois que les exploits sportifs de Richert ont été une des « bougies d’allumage » de ma passion pour Sochaux et sa mentalité, un motif d’espoir lorsque je ne me reconnaissais plus en tant que supporter de cette équipe. Car supporter une équipe ou un joueur, c’est aussi d’une certaine manière savoir s’identifier (ou non) à un sportif, à un collectif. C’est être en mesure de se demander : « Est-ce que ma vision du football coïncide suffisamment avec celle qui se trouve dans la tête des acteurs que j’encourage ? »
Teddy laisse derrière lui un héritage doré, une empreinte indélébile dans l’histoire du FCSM qui sera soulignée, je l’espère, comme il se doit, par les dirigeants du FC Sochaux-Montbéliard.
Teddy Richert
· Né le 21 septembre 1974 à Avignon
· 1996-1999: Toulouse
· 1999-2000: Bordeaux
· 2000-2001: Lille
· 2001-2012: Sochaux
· Meilleur gardien de L1 en 2006-2007
· 6 participations à une Coupe d’Europe
· Vainqueur de la Coupe de la Ligue (2004)
· Vainqueur de la Coupe de France (2007)
· Appelé une fois en équipe de France
· 15 saisons en L1
· 11 saisons avec Sochaux
· 381 matchs joués en L1
· 323 matchs avec Sochaux en L1 (376 toutes compétitions confondues)*
* Tiré de
http://www.footballdatabase.eu