fmfranck a écrit :Avec l'acceptation de la pyro tu veux dire?
L'interdiction, l'acceptation, le choix dans un sens ou dans l'autre. J'explique :
(je vais faire un grand détour avant d'arriver à la conclusion, mais ça va faire du sens au bout du compte, je te l'assure...
)
La Serie A et la MLS, c'est deux contextes complètement différents. La fumée, c'est pas mal en Italie que ça a commencé (du moins sur le continent européen on s'entend). Ça fait partie des mœurs là-bas. Faudrait vérifier, mais je ne crois pas que les autorités serrent autant la vis sur la pyro que dans d'autres championnats européens, même s'il y a des amendes salées. Bref, je ne crois pas que le staff de Bologne reçoive après chaque incident un appel téléphonique d'un responsable de la sécurité ordonnant l'éradication complète et totale de toute utilisation de pyro non permise dans le stade. Au pire, ils reçoivent une amende et on passe à autre chose... Business as usual quoi.
À l'opposé, la MLS a une équipe chargée de la "sécurité" qui s'occupe presque uniquement de réprimer et de pénaliser l'utilisation de la pyro. Parce que soyons honnêtes, s'ils étaient chargés de la SÉCURITÉ, ça se passerait autrement pour les supporters adverses en déplacement. Au lieu d'avoir des règles différentes dans chaque stade, on aurait droit à plus d'uniformité. Et on ne se ferait pas répondre des conneries quand on demande des comptes sur des expulsions et interdictions de stade arbitraires et injustifiées, expliquées à grands coups de contradictions par les équipes de sécurité des stades, notamment à Philadelphie. À la limite, j'aurais envie de dire que pour eux, si les supporters actifs se mettent sur la gueule entre eux, c'est moins grave que si un passant non concerné se sent un peu incommodé par la fumée d'un fumigène.
Au final, en Italie ils sont conscients que ça fera toujours partie du décor et mettent leur efforts ailleurs, tout en tapant plus durement quand ça dépasse réellement les bornes (p. ex. le coup de la bombe agricole sur le bus de la Juve à Bologne ce week-end), tandis qu'en MLS, ils pensent qu'ils ont tous les droits et qu'ils vont réussir à contenir puis à éradiquer l'utilisation de pyro non encadrée dans leurs stades (et ça fonctionne, puisque même ici, on s'apprête à plier en ce sens). La différence, c'est qu'en Italie, ils savent que personne ne va se blesser tant que la pyro est pas lancée sur des supporters adverses ou sur le terrain. Ici, on est en Amérique du Nord et la peur de la poursuite pour dommages et intérêts régit tout. S'il fallait qu'un type tousse un peu trop à l'autre bout du stade quand un fumi est allumé... tsé... C'est pas la sécurité des supporters actifs qui compte, c'est la garantie qu'il n'y aura pas de poursuites.
Tout ça pour dire que dans les deux cas, tout ce qui touche la pyro, de près ou de loin, ne passe pas sur le bureau de Saputo, que ce soit ici ou en Italie. Faudrait être naïf pour croire qu'il calle des shots là-dessus. En NASL, probablement plus, mais plus maintenant (et ironiquement, en NASL, on avait des règles beaucoup moins sévères et ça fermait quand même pas mal les yeux sur ce qui se passait en 114). À Bologne comme à Montréal, si Saputo disait demain "on va organiser une section dans laquelle tout le monde pourra craquer des fumis et des torches à volonté comme ça leur chante", ça ne passerait pas. Mais plus spécifiquement, à Montréal, en NASL, le staff n'avait pas à subir la pression de la ligue sur quoi que ce soit ou presque. Le boss, c'était Saputo et personne d'autre. Quand les pompiers sont venus mettre leur grain de sable dans l'engrenage, c'est devenu plus difficile pour nous en raison des pressions externes, mais autrement, avant, tant qu'on n'exagérait pas, ça allait (en ce sens, on était plus proche du contexte italien à l'époque qu'on ne l'est aujourd'hui). Maintenant, c'est quelqu'un en dehors du club qui décide d'appliquer la tolérance zéro, et le staff de l'IMFC doit rendre des comptes. La vis est serrée à New York et c'est à Montréal qu'on en ressent la pression (en tribune mais aussi dans les bureaux). Saputo s'occupe de 672 autres trucs, mais pas de ça. Éventuellement, si ça dépasse les bornes, ça va ultimement devenir un problème pour lui. Mais je ne crois pas qu'on se soit rendu ou qu'on se rende là.