Renouvellement 2020
Publié : 01 septembre 2019 12:48
Lettre à mon Impact…
En ce beau samedi matin, je suis en réflexion. Je me sens triste, le même sentiment que lorsque que l’on vit une peine d’amour, lorsque l’on se rend compte que c’est fini. J’ai mal à mon Impact, ce n’est pas uniquement le résultat de la défaite de hier mais une accumulation de déceptions depuis 2 ans. Pour la première fois depuis 2013 je me questionne très sérieusement à savoir si je vais renouveler mes billets de saison.
Mise en contexte… Mon premier match de l’Impact fut le fruit du hasard, mais fut le début d’une passion. Le 7 avril 2012, j’étais avec mes jeunes enfants et je cherchais très honnêtement simplement quelque chose à faire. N’étant pas un très grand fan de foot et ayant délaissé quelque peu le sport depuis la naissance de mes enfants, aller à un match de l’Impact fut une décision sortie de nulle part, un coup dés, un pourquoi pas… Je m’en souviens comme si c’était hier, mes deux enfants avait les yeux brillants, étaient fascinés par l’atmosphère, les chants des supporteurs, nous fûmes tous trois émerveillés et là naquis une passion pour le foot et surtout l’Impact. En 2012 nous sommes allés par la suite à 5 autres matchs, puis en 2013 j’ai acheté un forfait et assisté à plus d’une dizaine de matchs; en 2014 je cède et souscris à un abonnement annuel.
Au fil des ans la passion se développe, l’Impact est notre équipe et nos sorties au stade sont le phare de nos semaines. Les matchs sont un moment privilégié pour moi et mon fils, un moment unique que nous partageons. Nous regardons les faits saillants des autres matchs MLS ensemble, votons pour le plus beau but de la semaine sur le site web de la MLS. Mon jeune fils apprend le nom de presque tous les joueurs de la MLS, leur numéros, etc… Nous discutons ensemble avant les matchs, analysons les stratégies sur le terrain peu importe le résultat, chaque match est un plaisir, victoire ou défaite. Nous restons tard après les matchs pour obtenir des photos et signatures des joueurs de l’Impact et des autres équipes. Puis vient le dernier match de 2014, le 25 octobre, avec le départ de Marco Di Vaio, nous avons le cœur lourd, mais restons optimiste car le futur du club est prometteur même si nous sommes derniers au classement.
Vient alors 2015, le summum, en mars le club nous invite à marquer l’histoire, nous sentons la fébrilité avant le match contre Pachuca, et quel match ce fut! Le but de Porter restera gravé à jamais dans notre mémoire. A notre retour à la maison nous avons réécouté au moins 100 fois la reprise du but. Vient ensuite le match en finale contre Club America… quelle fierté de supporter l’Impact! Avec une trentaine de fans (plusieurs qui sont sur ce site) je participe à l’installation de la mosaïque. Pendant 4 heures nous plaçons bénévolement les morceaux de plastique que les fans brandiront 2 jours plus tard lors du match historique pour révéler cette très belle mosaïque à travers tout le stade plein à craquer. Puis vient le match… nous menons 1-0 à la mi-temps quel folie, l’extase, l’espoir, et puis… Malgré la défaite nous ressentions une immense fierté. Alors que nous pensions avoir atteint le sommet de la saison, une nouvelle incroyable arrive de nulle part, au cours de l’été le grand Drogba se joindrait à l’Impact. La folie, le rêve, nous voilà dans la cour des grands, une légende avec nous! Le 25 juillet, moi et mon fils allons l’accueillir à l’aéroport, un truc que je n’aurais jamais pensé faire dans ma vie, aller accueillir un sportif à l’aéroport…. Encore une fois la folie! Je crois que c’est la première fois qu’il y a un tel accueil à l’aéroport, même les Beatles n’ont surement pas eu droit à un tel accueil. Nous vivons un rêve éveillé, le premier match de Drogba, son tour du chapeau... Encore une fois le délire et surtout une immense fierté!
Notre vie est alors au rythme de l’Impact, je planifie mes vacances selon l’horaire des matchs, nous commençons à aller voir l’équipe sur la route; encore une fois un truc que je n’aurais jamais pensé faire quelques années plus tôt. Des souvenirs magnifiques, nous allons voir avec toute la famille l’Impact au New Jersey, moi et mon fils allons les voir à Philadelphie. Des moments mémorables en famille, des souvenirs pour toujours. Cette passion demeure malgré les hauts et les bas qui suivent.
Puis viens 2017 une saison terne ou nous semblons faire du surplace, début 2018 il y a espoir avec l’embauche d’un personnel d’entraineur des « ligues majeures », mais la déception d’un autre mercato douteux avec aucune embauche significative. Le sentiment que l’Impact n’est que second à Bologne s’installe. Annonce d’investissements à Bologne, Bologne par-ci, Bologne par là. On entend que ça va être bon pour l’Impact, il va y a voir des synergies, etc.. Très bien, peut-être, mais il y un doute.
Puis pour 2019 on nous soumet à de fortes augmentations du prix des billets de saison, première courte remise en question, qui ne dure que quelques heures. Oui c’est pas mal plus cher mais c’est notre club, il faut le supporter peu importe la situation. C’est plus cher nous allons faire des sacrifices, il faut supporter notre club. Commence 2019, autre mercato douteux en hiver, en début de saison on parle encore de synergie avec Bologne, suit le transfert de jeunes prometteurs qui ne jouent pas là-bas, OK c’est bien mais on est loin de Drogba… Le sentiment que nous sommes second à Bologne grandi. Je veux que l’Impact soit la priorité, je veux des investissements à Montréal, pas à Bologne, mon club c’est l’Impact… On parle d’une direction commune, égalitaire; j’en doute… Pendant ce temps la passion s’estompe au fil des matchs soporifiques auquel nous sommes soumis, pour la première fois je ne considère même pas le calendrier pour planifier mes vacances, je manque 4 matches et ça ne me dérange même pas. Nous allons au stade et n’avons pas de plaisir, les matchs sont ennuyeux, la seule chose qui me garde éveillé pendant certains matchs c’est de comptabiliser les passes vers l’arrière… Mercredi dernier arrive ce coup d’éclat, je consulte mon téléphone, « Garde congédié ». Je ne ressens aucune émotion, je m’en fou… On le remplace par W. Cabrera qui vient d’être congédié à Houston qui est aussi en déroute, un gros « vraiment ? », un sentiment d’improvisation totale. Je lève les yeux au ciel…
Puis arrive ce mercredi, moi et mon fils nous préparons pour aller au match, nous avons nos billets en poches, le maillot sur le dos, et il me dit : « Papa je n’ai pas envie d’y aller… » sur le coup je suis surpris, puis après quelques secondes de réflexion je dis : « moi non plus… on reste à la maison. ». Première fois depuis 2012 que j’ai des billets, que je suis à Montréal, et que nous n’allons pas au match...
Bon très long préambule, mais tout ça pour arriver à un constat et un questionnement : « Dois-je et vais-je renouveler pour 2020? ». Une autre augmentation, une passion qui s’effrite, un sentiment que le club se fou de moi/nous, improvise totalement. Je regarde le courriel que j’ai reçu pour me demander de renouveler, c’est sans émotions, j’ai le sentiment que l’on me prend pour acquis. Commençons par le titre : « Votre renouvellement automatique : abonnement 2020 ». En effet c’est devenu un automatisme… Le titre transpire la passion, le respect pour un abonné de longue date! Le courriel commence en me parlant de structure, d’administration, et d’harmonisation de structure… ça sent encore la passion, les décisions prises à Bologne avec l’Impact comme arrière-pensée… ça se poursuit avec un paragraphe sur la saison, un super mercato et les séries… S’ensuit une mention des termes et conditions de notre contrat… Mhmm on repassera pour la passion, le respect, l’appréciation : gros zéro point de vue marketing et stratégie de vente… Aucun vidéo, aucune photo de joueurs passionnés, de fans en délire, du Stade, rien… Très loin du vidéo d’il y quelques années dans lequel un joueur de l’impact nous parlait en utilisant notre prénom (!) et nous invitant à renouveler notre abonnement, loin du LA Galaxy qui a utilisé ses joueurs, incluant Zlatan, pour téléphoner directement aux membres pour les inviter à renouveler… J’ai le sentiment, voir la certitude, qu’on me prend pour acquis.
J’ai parlé avec plusieurs abonnés de saison de longue date et plusieurs ont déjà résiliés leur abonnement. Que dois-je faire? Pour le moment ma décision n’est pas prise mais je penche très sérieusement vers un non renouvellement. La passion n’y est plus, assister aux matchs est devenu une simple routine, sans émotions, sans fierté. Si je ne renouvelle pas, il y aura un genre de deuil, mon fils a grandi en « partie » au Stade, nous avons vécu de grands moments ensemble, des moments père-fils uniques, mais il est temps d’avoir ce questionnement. Dans ce que je vois en ce moment rien ne me pousse à renouveler, à pars mes souvenirs qui appartiennent au passé.
Le mot clef dans les lignes de ce texte est fierté : je ne la ressens plus personnellement, et je ne la ressens plus au sein de l’équipe, de l’administration, ni sur le terrain. Le club nous prend pour acquis et régresse. Toutes les émotions décrites plus haut nous ne les vivons plus… Il semble qu’il soit temps de passer à autre chose à moins que quelqu’un me convainque autrement…
Salutations.
Un fan désabusé et déçu.
En ce beau samedi matin, je suis en réflexion. Je me sens triste, le même sentiment que lorsque que l’on vit une peine d’amour, lorsque l’on se rend compte que c’est fini. J’ai mal à mon Impact, ce n’est pas uniquement le résultat de la défaite de hier mais une accumulation de déceptions depuis 2 ans. Pour la première fois depuis 2013 je me questionne très sérieusement à savoir si je vais renouveler mes billets de saison.
Mise en contexte… Mon premier match de l’Impact fut le fruit du hasard, mais fut le début d’une passion. Le 7 avril 2012, j’étais avec mes jeunes enfants et je cherchais très honnêtement simplement quelque chose à faire. N’étant pas un très grand fan de foot et ayant délaissé quelque peu le sport depuis la naissance de mes enfants, aller à un match de l’Impact fut une décision sortie de nulle part, un coup dés, un pourquoi pas… Je m’en souviens comme si c’était hier, mes deux enfants avait les yeux brillants, étaient fascinés par l’atmosphère, les chants des supporteurs, nous fûmes tous trois émerveillés et là naquis une passion pour le foot et surtout l’Impact. En 2012 nous sommes allés par la suite à 5 autres matchs, puis en 2013 j’ai acheté un forfait et assisté à plus d’une dizaine de matchs; en 2014 je cède et souscris à un abonnement annuel.
Au fil des ans la passion se développe, l’Impact est notre équipe et nos sorties au stade sont le phare de nos semaines. Les matchs sont un moment privilégié pour moi et mon fils, un moment unique que nous partageons. Nous regardons les faits saillants des autres matchs MLS ensemble, votons pour le plus beau but de la semaine sur le site web de la MLS. Mon jeune fils apprend le nom de presque tous les joueurs de la MLS, leur numéros, etc… Nous discutons ensemble avant les matchs, analysons les stratégies sur le terrain peu importe le résultat, chaque match est un plaisir, victoire ou défaite. Nous restons tard après les matchs pour obtenir des photos et signatures des joueurs de l’Impact et des autres équipes. Puis vient le dernier match de 2014, le 25 octobre, avec le départ de Marco Di Vaio, nous avons le cœur lourd, mais restons optimiste car le futur du club est prometteur même si nous sommes derniers au classement.
Vient alors 2015, le summum, en mars le club nous invite à marquer l’histoire, nous sentons la fébrilité avant le match contre Pachuca, et quel match ce fut! Le but de Porter restera gravé à jamais dans notre mémoire. A notre retour à la maison nous avons réécouté au moins 100 fois la reprise du but. Vient ensuite le match en finale contre Club America… quelle fierté de supporter l’Impact! Avec une trentaine de fans (plusieurs qui sont sur ce site) je participe à l’installation de la mosaïque. Pendant 4 heures nous plaçons bénévolement les morceaux de plastique que les fans brandiront 2 jours plus tard lors du match historique pour révéler cette très belle mosaïque à travers tout le stade plein à craquer. Puis vient le match… nous menons 1-0 à la mi-temps quel folie, l’extase, l’espoir, et puis… Malgré la défaite nous ressentions une immense fierté. Alors que nous pensions avoir atteint le sommet de la saison, une nouvelle incroyable arrive de nulle part, au cours de l’été le grand Drogba se joindrait à l’Impact. La folie, le rêve, nous voilà dans la cour des grands, une légende avec nous! Le 25 juillet, moi et mon fils allons l’accueillir à l’aéroport, un truc que je n’aurais jamais pensé faire dans ma vie, aller accueillir un sportif à l’aéroport…. Encore une fois la folie! Je crois que c’est la première fois qu’il y a un tel accueil à l’aéroport, même les Beatles n’ont surement pas eu droit à un tel accueil. Nous vivons un rêve éveillé, le premier match de Drogba, son tour du chapeau... Encore une fois le délire et surtout une immense fierté!
Notre vie est alors au rythme de l’Impact, je planifie mes vacances selon l’horaire des matchs, nous commençons à aller voir l’équipe sur la route; encore une fois un truc que je n’aurais jamais pensé faire quelques années plus tôt. Des souvenirs magnifiques, nous allons voir avec toute la famille l’Impact au New Jersey, moi et mon fils allons les voir à Philadelphie. Des moments mémorables en famille, des souvenirs pour toujours. Cette passion demeure malgré les hauts et les bas qui suivent.
Puis viens 2017 une saison terne ou nous semblons faire du surplace, début 2018 il y a espoir avec l’embauche d’un personnel d’entraineur des « ligues majeures », mais la déception d’un autre mercato douteux avec aucune embauche significative. Le sentiment que l’Impact n’est que second à Bologne s’installe. Annonce d’investissements à Bologne, Bologne par-ci, Bologne par là. On entend que ça va être bon pour l’Impact, il va y a voir des synergies, etc.. Très bien, peut-être, mais il y un doute.
Puis pour 2019 on nous soumet à de fortes augmentations du prix des billets de saison, première courte remise en question, qui ne dure que quelques heures. Oui c’est pas mal plus cher mais c’est notre club, il faut le supporter peu importe la situation. C’est plus cher nous allons faire des sacrifices, il faut supporter notre club. Commence 2019, autre mercato douteux en hiver, en début de saison on parle encore de synergie avec Bologne, suit le transfert de jeunes prometteurs qui ne jouent pas là-bas, OK c’est bien mais on est loin de Drogba… Le sentiment que nous sommes second à Bologne grandi. Je veux que l’Impact soit la priorité, je veux des investissements à Montréal, pas à Bologne, mon club c’est l’Impact… On parle d’une direction commune, égalitaire; j’en doute… Pendant ce temps la passion s’estompe au fil des matchs soporifiques auquel nous sommes soumis, pour la première fois je ne considère même pas le calendrier pour planifier mes vacances, je manque 4 matches et ça ne me dérange même pas. Nous allons au stade et n’avons pas de plaisir, les matchs sont ennuyeux, la seule chose qui me garde éveillé pendant certains matchs c’est de comptabiliser les passes vers l’arrière… Mercredi dernier arrive ce coup d’éclat, je consulte mon téléphone, « Garde congédié ». Je ne ressens aucune émotion, je m’en fou… On le remplace par W. Cabrera qui vient d’être congédié à Houston qui est aussi en déroute, un gros « vraiment ? », un sentiment d’improvisation totale. Je lève les yeux au ciel…
Puis arrive ce mercredi, moi et mon fils nous préparons pour aller au match, nous avons nos billets en poches, le maillot sur le dos, et il me dit : « Papa je n’ai pas envie d’y aller… » sur le coup je suis surpris, puis après quelques secondes de réflexion je dis : « moi non plus… on reste à la maison. ». Première fois depuis 2012 que j’ai des billets, que je suis à Montréal, et que nous n’allons pas au match...
Bon très long préambule, mais tout ça pour arriver à un constat et un questionnement : « Dois-je et vais-je renouveler pour 2020? ». Une autre augmentation, une passion qui s’effrite, un sentiment que le club se fou de moi/nous, improvise totalement. Je regarde le courriel que j’ai reçu pour me demander de renouveler, c’est sans émotions, j’ai le sentiment que l’on me prend pour acquis. Commençons par le titre : « Votre renouvellement automatique : abonnement 2020 ». En effet c’est devenu un automatisme… Le titre transpire la passion, le respect pour un abonné de longue date! Le courriel commence en me parlant de structure, d’administration, et d’harmonisation de structure… ça sent encore la passion, les décisions prises à Bologne avec l’Impact comme arrière-pensée… ça se poursuit avec un paragraphe sur la saison, un super mercato et les séries… S’ensuit une mention des termes et conditions de notre contrat… Mhmm on repassera pour la passion, le respect, l’appréciation : gros zéro point de vue marketing et stratégie de vente… Aucun vidéo, aucune photo de joueurs passionnés, de fans en délire, du Stade, rien… Très loin du vidéo d’il y quelques années dans lequel un joueur de l’impact nous parlait en utilisant notre prénom (!) et nous invitant à renouveler notre abonnement, loin du LA Galaxy qui a utilisé ses joueurs, incluant Zlatan, pour téléphoner directement aux membres pour les inviter à renouveler… J’ai le sentiment, voir la certitude, qu’on me prend pour acquis.
J’ai parlé avec plusieurs abonnés de saison de longue date et plusieurs ont déjà résiliés leur abonnement. Que dois-je faire? Pour le moment ma décision n’est pas prise mais je penche très sérieusement vers un non renouvellement. La passion n’y est plus, assister aux matchs est devenu une simple routine, sans émotions, sans fierté. Si je ne renouvelle pas, il y aura un genre de deuil, mon fils a grandi en « partie » au Stade, nous avons vécu de grands moments ensemble, des moments père-fils uniques, mais il est temps d’avoir ce questionnement. Dans ce que je vois en ce moment rien ne me pousse à renouveler, à pars mes souvenirs qui appartiennent au passé.
Le mot clef dans les lignes de ce texte est fierté : je ne la ressens plus personnellement, et je ne la ressens plus au sein de l’équipe, de l’administration, ni sur le terrain. Le club nous prend pour acquis et régresse. Toutes les émotions décrites plus haut nous ne les vivons plus… Il semble qu’il soit temps de passer à autre chose à moins que quelqu’un me convainque autrement…
Salutations.
Un fan désabusé et déçu.