J'ai retrouvé un très bon texte de Marc Tougas sur l'héritage du soccer montréalais...
Le jeudi 06 septembre 2001
L'impact du Manic, 20 ans après...
Marc Tougas
collaboration spéciale
Le 2 septembre 1981, dans un Stade olympique qui avait alors 58500 sièges, 58542 spectateurs assistaient à un match des séries de la Ligue nord-américaine de soccer disputé entre le Manic de Montréal et le Sting de Chicago. Et 3000 autres personnes se butaient à des guichets fermés, ratant un match endiablé que le Manic avait remporté 3-2 après avoir tiré de l'arrière 0-2.
«On avait eu de bonnes foules avant, mais on ne s'attendait pas à ça, déclare Pierre Mindru, entraîneur-adjoint du Manic à l'époque. Je regardais autour de moi et je ne pouvais pas le croire.»
Vingt ans plus tard, le Manic reste au soccer montréalais ce que les Beatles ont été à la musique occidentale: une aventure brève, mais d'une intensité incandescente. Rassemblez des vétérans de la scène du soccer québécois autour d'une bouteille de vin et la conversation déviera immanquablement vers les exploits des Gordon Hill, Tony Towers, Fran O'Brien, The One and Only Eddie Firmani, Pierre «le tortionnaire» Mindru...
Au cours de cette saison 1981, profitant de la grève du baseball, le Manic avait notamment attiré 38 667 spectateurs contre le Cosmos de New York, 50 755 contre les Diplomats de Washington puis, lors du premier match des séries, 46 682 contre les Aztecs de Los Angeles. La plus petite foule: 14 135, contre Tulsa.
Achetée par la Brasserie Molson à l'automne 1980, la concession de Philadelphie avait été amenée à Montréal avec la plupart de ses joueurs et, surtout, son entraîneur déjà trois fois champion du Soccer Bowl, Eddie Firmani. On n'avait pas lésiné sur les moyens pour faire connaître ce nouveau produit. La tâche n'était pas facile. C'était avant la Coupe du monde de 1982 et le Québécois moyen ne connaissait presque rien du soccer.
Pourtant, c'est le Québécois moyen que le Manic est allé chercher. À force de campagnes publicitaires massives, de couverture quotidienne dans les journaux et d'apparitions à l'infini des joueurs dans les centres d'achats de la province...
«Dès qu'on dépassait les 15 000 spectateurs, on se retrouvait avec une majorité de Québécois de souche, déclare Roger Samson, ex-directeur général du Manic. Notre but, c'était d'attirer des gens qui, normalement, ne seraient jamais allés au Stade.»
Pour faire connaître le Manic, Molson était prêt à tout. La brasserie cherchait un véhicule promotionnel d'été. On incitait même les entraîneurs à préconiser un style de jeu spectaculaire.
Dans ce contexte, Firmani était l'entraîneur idéal.
«J'aime le beau soccer», déclare The One and Only, aujourd'hui ambassadeur pour une entreprise montréalaise qui produit le Field Turf, surface artificielle qui imite le gazon naturel. «Nous avions des joueurs qui pouvaient jouer au ballon, qui aimaient jouer pour la foule, contrairement aux footballeurs d'aujourd'hui qui pensent et jouent de façon négative.»
«La perception, c'était qu'on avait les meilleurs joueurs européens. Des joueurs comme Hill, O'Brien et Towers, même s'ils n'avaient pas dominé en Europe, étaient des joueurs d'impact», déclare Tony Incollingo, d.g. des Dynamites de Montréal qui était l'un des principaux organisateurs du fan club du Manic.
Sans oublier qu'avec les Beckenbauer, Cruyff, Bettega, Chinaglia, Best, Cubillas et Granitza, les autres équipes de la LNAS avaient de quoi attirer les connaisseurs.
«À l'époque, les joueurs en Europe gagnaient beaucoup moins d'argent qu'aujourd'hui, explique Tasso Koutsoukos, un ancien de la LNAS. Les équipes nord-américaines payaient mieux que les clubs européens. Pour les joueurs, venir jouer ici, c'était attirant.»
De plus, les spectateurs d'origines ethniques, menés par Incollingo et ses acolytes, ont créé une atmosphère si joyeusement bordélique - bombes fumigènes, tapage constant, colombes, coqs et lapins jetés sur le terrain - qu'on se rendait au Stade autant pour le spectacle dans les estrades que celui sur le terrain.
«Le meilleur outil de marketing que le Manic avait, c'était le fan club, c'était l'ambiance, déclare Incollingo. Pour les gens de Montréal, c'était nouveau. Mais pour ceux qui venaient d'Europe, c'était normal. On ne faisait que recréer ce qui se faisait chez nous.»
Et c'était contagieux.
«Le sport, c'est de l'émotion», rappelle Samson.
Et l'émotion, dirait Marcel Proust, a la capacité de transcender le temps. Même 20 ans après.
Nostalgie
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Re: Nostalgie
Probablement le plus gros bump de tout les temps.... mais tant qu'à être sur le sujet, voici un article intéressant d'Impact média qui récapitule les gros RDV footballistique au Stade Olympique à travers le temps. http://www.impactmontreal.com/fr/post/2 ... -olympique
1ere remarque : Ouf... la qualité du terrain pour une finale olympique... c'est pitoyable.
2e remarque : Ouf... la qualité du synthétique pour une ligue professionnelle dans les années 80... c'est pitoyable.
3e remarque : Ouf...la qualité de la frappe sur le 2e but du Sting contre le Manic est ... remarquable.
1ere remarque : Ouf... la qualité du terrain pour une finale olympique... c'est pitoyable.
2e remarque : Ouf... la qualité du synthétique pour une ligue professionnelle dans les années 80... c'est pitoyable.
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Re: Nostalgie
Et le 2e but du Manic est hilarant. Bounce off the astroturf..fmfranck a écrit :Probablement le plus gros bump de tout les temps.... mais tant qu'à être sur le sujet, voici un article intéressant d'Impact média qui récapitule les gros RDV footballistique au Stade Olympique à travers le temps. http://www.impactmontreal.com/fr/post/2 ... -olympique
1ere remarque : Ouf... la qualité du terrain pour une finale olympique... c'est pitoyable.
2e remarque : Ouf... la qualité du synthétique pour une ligue professionnelle dans les années 80... c'est pitoyable.
3e remarque : Ouf...la qualité de la frappe sur le 2e but du Sting contre le Manic est ... remarquable.
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Re: Nostalgie
Du gazon mais il était en tellement mauvais etat (surprise surprise) qu'il etait peinturé vert.Campoozmstnz a écrit :Est-ce que le Big-O avait du gazon naturel pour les Olympiques ou c'était du tapis?
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Re: Nostalgie
Intéressant cet entretien avec Patrice Ferri, sur les années 90 à l'Impact : http://www.sofoot.com/patrice-ferri-il- ... 36688.html
Par contre le Maniac de Montréal ...
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