Histoire du CF Montréal / de l'IMFC
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1992. La CSL, championnat du Canada créé en 1987, disparaît. Montréal, qui y était représenté par le Supra, se retrouve une fois de plus sans équipe de footba;; professionnelle pour défendre ses couleurs. C’est alors qu’à l’automne de cette même année, le groupe Saputo annonce avoir acquis une nouvelle franchise dans l'American Professional Soccer league (APSL), alors compétition la plus relevée au nord du Rio Grande.

C’est en 1993 que l’Impact de Montréal FC allait disputer son premier match, sous les ordres d’Eddie Firmani, celui-là même qui avait dirigé le Manic de Montréal à l’époque de la NASL au début des années 80. Le public a bien répondu à l’appel. Si bien que lors du premier match à Montréal, 5380 spectateurs viennent encourager leur nouvelle équipe. Pour la petite histoire, rappellons que l’IMFC avait battu Tampa Bay 4-2 à la plus grande joie des amateurs massés dans les gradins du Centre Claude Robillard. Cette saison fut toutefois difficile. Montréal termina dernier du classement général mais le football était bel et bien de retour à Montréal et laissait entrevoir de belles choses pour les années à venir.

En 1994, après le départ de Firmani, Valerio Gazzola est appelé à prendre la relève comme entraîneur. Trosième à l'issue de la saison régulière, Montréal se qualifie pour la première phase finale de son histoire. Après avoir disposé de Los Angeles en demi-finale, Montréal est l’hôte de la grande finale contre les Colorado Foxes. Devant 8169 spectateurs, l’IMFC s'impose 1-0 et donne ainsi un premier championnat nord-américain de football à la ville de Montréal. Suivant les traditions, on a même eu droit à une parade dans les rues de la ville.

De 1995 à 1997, Montréal a terminé en tête à l'issue de la saison régulière trois fois consécutives, mais n'a jamais rejoué de finale, étant éliminé tour à tour par Atlanta, Rochester et Long Island. Dans le même temps, l'APSL a été absorbée et la compétition a pris le nom de A-League ; avec la naissance de la MLS, elle est désormais considérée comme la D2 américaine.

Durant l’hiver 1997-1998, Montréal allait disputer la première de 3 saisons de soccer en salle dans la National Professional soccer League (NPSL). L’équipe évoluait au Centre Molson, l'antre des Canadiens de Montréal. Mais le spectacle proposé était très pauvre durant la première année et l'intérêt du public inexistant du début à la fin. On a alors jugé qu'il valait mieux arrêter les frais.

En 1998, Paul Kitson succède à Valerio Gazzola comme entraîneur. Fort d’une fiche de 21 victoires contre 7 défaites et qualifié pour la phase finale pour une cinquième année de suite, Montréal allait décevoir ses supporters en s’inclinant devant Rochester, sa bête noire, en quart de finale.

Les années noires

Au printemps 1999 intervient un tournant dans l'histoire du club. Le groupe Saputo vend l’équipe à un groupe d’actionnaires locaux dirigé par Joey Saputo, impliqué à titre personnel. Les nouveaux propriétaires décident alors de ne pas disputer la saison estivale 1999, prétextant vouloir mieux se concentrer sur la saison intérieure 1990-2000 qui allait être disputée alors dans la salle omnisports du Centre Claude Robillard. Une erreur car beaucoup de choses durent être recommencées à zéro l'année suivante, effaçant ainsi une bonne partie du travail effectué depuis la création de l'équipe. Et les supporters trouvèrent le temps long, certains oubliant même l'existence du club comme en témoignent les faibles affluences de l'après-reprise.

Il faut donc attendre la saison 2000 pour revoir le club jouer au soccer à 11, mais pour la deuxième fois de son histoire, Montréal était déjà éliminé dès la saison régulière terminée. Durant l’année, la concession intérieure est vendue à un groupe d’hommes d’affaires de Toronto mené par Neil Jamieson. Après la saison, la concession extérieure est vendue au groupe financier Ionian avec à sa tête Strato Gavriil.

En 2001, Valério Gazzola est de retour à la barre du club et on embauche même des joueures européens comme Grégory Campi et George Papandreou. Toutefois, la saison s'avère très difficile, le groupe Ionian décidant de mettre fin à son implication dans le club et le déclarant en faillite en plein championnat ! La A-league doit mettre l’équipe sous tutelle pour pouvoir terminer la saison et Joey Saputo est nommé administrateur pour la ligue. Nick De Santis devient joueur-entraîneur et les membres de l'équipe subissent des coupures de salaires. Sans ces nombreux sacrifices de la part des joueurs et du personnel du club, c’était la fin du football professionnel à Montréal. Sur le terrain, l’IMFC manque de peu les séries et remporte la coupe de Montréal, tournoi international sur invitation regroupant des équipes de 5 pays.

Le renouveau

Pendant l’automne 2001, la reprise de l’équipe est annoncée en grande pompe avec la participation de partenaires corporatifs majeurs tels Hydro-Québec, le gouvernment du Québec et Saputo. L’avenir du club est assuré pour 5 ans et les gens en place pourront travailler plus librement à construire quelque chose de stable. L'IMFC est maintenant une entité sans but lucratif.

On annonce l’embauche de Bob Lilley comme entraîneur, lui qui venait de conduire Hershey à la finale de la A-League. Avec un noyau principalement composé de joueurs canadiens auxquels furent adjoints Eduardo Sebrango et Zé Roberto entre autres, Montréal édition 2002 allait retrouver le chemin de la phase finale de la saison. Une élimination trop hative contre Rochester mettra un terme à une très bonne saison pour la formation montréalaise. Elle se consolera cependant en remportant la première édition de la Coupe des Voyageurs, alors championnat du Canada officieux. Mais la plus belle réussite se situe sans le moindre doute au niveau de l’affluence au Centre Claude Robillard. Avec une moyenne de 5355 spectateurs par match, la plus grosse de son histoire, l’IMFC a réussi à regagner la faveur du public. Il y a donc de nombreuses raisons d'entrevoir l'avenir avec optimisme.

Pour son dixième anniversaire, en 2003, le club vise ouvertement le haut du tableau. Pas moins de onze nouveaux joueurs débarquent et la quasi-totalité du noyau a une expérience internationale. Malheureusement, avec son style de jeu qui porte à tout sauf à l'attaque, Bob Lilley est incapable de concrétiser ces ambitions sur le terrain. Ses penchants pour le jeu défensif à outrance offrent au nombreux public un spectacle indigne de la qualité des joueurs mis à sa disposition. S'en suit une nouvelle élimination précoce, en quarts de finale, contre Rochester. Cependant, en coulisses, les occasions de se réjouir ne sont pas rares : le palmarès de Montréal s'est enrichi avec une deuxième Coupe des Voyageurs consécutive, le public est encore plus nombreux que la saison précédente et les records d'assistance sont battus à plusieurs reprises. Enfin, l'intégration des jeunes dans un noyau de qualité offre à l'équipe un bel avenir en perspective. A l'issue de la saison, Nick De Santis se voit propulsé au poste d'entraîneur.

C’est donc sous les ordres de l'ancien adjoint que s’amorce la saison 2004 et ce, sous le signe de la concrétisation. Dix ans après avoir gagné le titre comme joueur, De Santis a le mandat d’amener l’équipe plus loin possible et de redonner un style plus châtoyant au onze montréalais. On assiste effectivement à une nette progression offensive mais c’est toujours en défense que Montréal est le plus dominant. Après avoir terminé la saison régulière en deuxième position à un point de Portland, Montréal a la chance de se venger de sa bête noire, Rochester, qu'il sort dès les quarts de finale en remportant aussi bien le match aller que le retour. En demi-finale, Syracuse fait preuve d’inexpérience et d’indiscipline et s'avère une proie assez facile pour des Montréalais qui atteignent ainsi la grande finale de la A-league. Tout au long de la saison, le public répond présent, si bien que le club a établi un nouveau record avec une assistance moyenne de 9551 spectateurs. Pour cette apothéose, ils sont 13,648 à assister à la victoire 2-0 contre Seattle. Comme dix ans plus tôt, supporters et joueurs se réunissent sur le terrain après ce match mémorable pour souligner cette saison de rêve.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, 2005 sera sous le signe de la continuité. Si l'équipe perd une de ses figures historiques, Lloyd Barker, qui a mis un terme à sa carrière, elle conserve ses fers de lance Greg Sutton, Gabriel Gervais et Sandro Grande, malgré les rumeurs de transfert dans un championnat plus relevé. Elle poursuit sur son élan et commence l'année par une série de 15 rencontres consécutives sans défaite. La suite sera un peu plus difficile : des blessures, des suspensions, la Gold Cup et les départs en milieu de saison de Grande et Ali Gerba. Malgré tout, elle termine la saison régulière avec 10 points d'avance sur son dauphin et rival de toujours, Rochester. En demi-finale, Montréal doit affronter Seattle, pour la revanche de la finale précédente. Cette fois, les Américains ont trouvé la faille et se sont qualifiés pour la finale d'une compétition qui a encore changé de nom, devenue D1 des USL, l'organisme qui la chapeaute. Mais l'évènement de l'année fut surtout l'annonce de la construction du stade Saputo, qui ouvrira ses portes en 2007. Avec les contrats de longue durée qui se multiplient, on voit que le club pense de plus en plus à long terme.

Malgré les bons résultats, l'équipe a un problème structurel : elle marque trop peu pour une formation du top. Ainsi, en 2006, l'IMFC s'arrange pour avoir en ses rangs quatre des meilleurs buteurs de la D1 la saison précédente mais, en contrepartie, perd Eduardo Sebrango. Le milieu de terrain n'est cependant pas à la hauteur, malgré l'arrivée de l'ancien international espoirs argentin Leonardo Di Lorenzo et c'est un véritable flop, avec une moyenne d'un but toutes les 89 minutes, le pire rendement offensif de l'histoire du club. Montréal termine pourtant en tête à l'issue de la saison régulière mais se fait éliminer par Vancouver, le futur champion, sur un but de Sebrango... Quant au futur stade, on lui trouve un nouvel emplacement, et il ouvrira finalement ses portes en 2008. Le plan de reprise arrive à son terme et si 2006 n'a pas été à la hauteur des attentes, les progrès accomplis en cinq ans dépassent largement les espérances.

L'année 2007 commence par une grande lessive dans le noyau. Un nombre impressionnant de transferts, entrants comme sortants, laisse augurer une période de transition. Pourtant, l'équipe trouve vite le bon rythme... avant de s'essoufler et de prendre 5 points sur 15 contre les 3 derniers. S'ensuivent de nombreux nouveaux départs et arrivées. L'espoir renaît mais le scénario se répète et une nouvelle élimination prématurée survient : la victoire 3-2 en quart de finale aller n'est pas suffisante, l'équipe vole en éclats, 3-0 au retour à Porto Rico. La question de l'entraîneur se pose et Joey Saputo laisse Nick De Santis prendre seul la décision : il choisit de rester. Sur le plan extra-sportif, on note le début des travaux du nouveau stade et l'arrivée de Richard Legendre au poste de vice-président exécutif.

Une nouvelle ère dans un nouveau stade

C'est dès le premier lundi de janvier que commence 2008 : contrats étendus, stages de préparation en Italie, au Portugal et en Floride, noyau quasiment intact : les ambitions sportives sont grandes. D'autant que le flambant neuf stade Saputo est inauguré. Mais sur le terrain, c'est la disette offensive, plus rien ne tourne et Nick De Santis remet sa démission. Il prend du coup le poste de directeur technique, qui semble taillé à sa mesure. John Limniatis est le nouvel entraîneur. En 2008 (re)naît aussi, enfin, un championnat du Canada. Les débuts de Limniatis coïncident avec deux victoires contre Vancouver dans cette compétition. L'équipe n'est pas pour autant relancée mais, après quelques semaines difficiles, elle arrache un nul 1-1 à Toronto, suffisant pour remporter le titre national et se qualifier pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Cette fois, c'est parti pour de bon ! Après avoir éliminé Esteli de peine et de misère, Montréal réalise l'exploit de sortir de son groupe, composé également d'Atlante (Mexique), Olimpia (Honduras) et Joe Public (Trinité-et-Tobago). En cours de saison, le club profite également du retour au Québec, pour des raisons diverses, de Rocco Placentino, Sandro Grande et Félix Brillant. Le calendrier est démentiel et les jeunes reçoivent du temps de jeu en USL. L'équipe s'y hisse en demi-finale, où elle tombe contre Vancouver. Mais dernière du classement à la mi-juillet, on ne l'attendait plus à ce niveau. Cela passe toutefois au deuxième plan, derrière l'incroyable parcours sur la scène internationale.

Celui-ci se poursuit durant l'hiver 2009 avec un quart de finale de Ligue des champions : devant près de 56 000 spectateurs, Montréal réalise l'exploit de battre Santos Laguna 2-0 au Stade olympique lors du match aller. Après avoir mené 1-2 au retour, l'équipe est noyée par le Tsunami mexicain et s'incline finalement 5-2. Après une défaite 1-0 à Toronto, John Limniatis est limogé et remplacé par son adjoint, Marc Dos Santos. Le championnat national est calamiteux, avec 4 défaites en autant de rencontres, dont un impardonnable 1-6 contre Toronto qui privent en outre Vancouver du titre au profit des Ontariens. L'équipe n'a plus d'âme et le nouvel entraîneur tente patiemment de lui construire un nouveau style. Les semaines passent en USL et le fond est atteint lors d'une défaite 3-0 à Minnesota, dernier, avec une empoignade entre Sandro Grande et Mauro Biello qui aboutira au renvoi du premier. Au fil des semaines, Dos Santos trouve son équipe et le style approprié pour les joueurs qu'il a sous la main. Il impose aussi sa marque puisque désormais, l'équipe pense d'abord à marquer plutôt qu'à ne pas encaisser. Et ça marche ! Alors que le temps est limité, il arrive avec une formation au point pour le début de la phase finale : elle remporte ses 6 matches pour soulever la coupe une troisième fois dans son histoire.

La saison 2010 est un mélange de rupture et de continuité. Rupture car suite à une menace de sécession de la part de certaines équipes, la compétition n'est plus contrôlée par les USL et devient la Division 2 américaine. Continuité car on ne change pas une équipe qui gagne, et l'effectif est maintenu avec seulement quelques renforts à certaines positions stratégiques. Mais sur le terrain, c'est une copie conforme de l'année précédente, avec un championnat du Canada terminé à la dernière place et une saison régulière en D2 où se multiplient les déceptions. La sauce prend une nouvelle fois en toute fin d'exercice, après une série de changements dans l'effectif. Ali Gerba, arrivé en renfort, multiplie les buts, mais Montréal tombe en demi-finale contre Cary. Malgré une année décevante sportivement, les sourires sont de rigueur en raison de l'annonce du passage de Montréal en Major League Soccer à partir de 2012.

Le dernier exercice avant l'accession à l'élite canado-américaine doit servir de répétition générale... 2011 s'avère un flop monumental. En début de saison, le club crie haut et fort que tous les joueurs du noyau ont les capacités de l'accompagner en MLS un an plus tard. Et pourtant, Marc Dos Santos et son équipe sont méconnaissables : après une élimination contre Vancouver en demi-finale de la Coupe du Canada (qui a remplacé le défunt championnat) et un départ calamiteux en NASL (nouveau nom de l'antichambre de l'élite américaine), l'entraîneur remet sa démission. Nick De Santis reprend du service sur le banc jusqu'en fin de saison, tout en gardant son rôle de directeur sportif. Plus d'une demi-équipe est attirée en cours de compétition et malgré un sursaut dans les dernières semaines, Montréal termine septième sur huit d'un championnat pourtant particulièrement faible. S'ajoutent quelques heurts en cours de saison suite à des erreurs de communication, et il va sans dire que 2011 doit bien vite être rangée dans les années à oublier. Heureusement, la perspective de la MLS permet de garder les esprits allumés : une fois l'élmination actée, toutes les pensées s'orientent vers le nouveau défi, ô combien palpitant, qui attend le club et dès novembre, on ne parle que de l'entraîneur et des joueurs du futur.

Les débuts en MLS

La saison 2012 est historique pour le club, puisqu'il y effectue son entrée en Major League Soccer. Il ne conserve que six joueurs de la saison précédente, et seul Hassoun Camara percera au niveau supérieur. Jesse Marsch est le nouvel entraîneur et, à de rares exceptions près, les premiers transferts sont des joueurs de MLS plus ou moins expérimentés et de jeunes Américains. Les premiers pas se font en douceur avec une équipe qui n'a pas encore vraiment pris forme en début de saison et est, une fois de plus, éliminée prématurément en demi-finale de la Coupe du Canada. Rapidement, des renforts arrivent d'Italie. Le déclic se produit quand l'axe de l'entrejeu passe de deux à trois joueurs. Ce sera le point fort de l'équipe, grâce au Brésilien Felipe et à Patrice Bernier, revenu au bercail. Vers la mi-championnat, deux grands noms débarquent : l'attaquant Marco Di Vaio, premier joueur désigné de l'histoire du club, et Alessandro Nesta, qu'on ne présente plus. L'effectif amélioré a trouvé ses marques et est particulièrement performant au stade Saputo, rénové et ouvert à la mi-juin. Malgré cela, l'équipe est une des plus faibles de la compétition sur les ailes, dans le jeu aérien et sur les phases arrêtées. Montréal termine dans le ventre mou du classement et réussit une bonne première saison quand on la compare à celles des formations arrivées en MLS au cours des années précédentes. Ce qui n'empêche pas le club et son coach de se séparer pour divergence de philosophies.

Le club concentre alors toute son énergie à la recherche de l’entraîneur idéal, qui est nommé juste à temps pour le début de la préparation de la saison 2013. Il s’agit du Suisse Marco Schällibaum, dont le contrat a une clause de renouvellement automatique en cas de qualification pour la phase finale. Il découvre un groupe qui n’a pas tellement changé : les seuls départs sont des joueurs peu utilisés, et la plupart des arrivées sont des jeunes. Le nouveau T1 apporte quelques modifications et l’équipe connaît un début de saison rêvé avec notamment des victoires à Seattle et Portland. Les dents commencent à grincer après la défaite à Toronto en Coupe du Canada avec l’équipe B, mais le tir est corrigé par la suite : Montréal remporte la compétition et participe à la Ligue des champions pour la deuxième fois de son histoire. La défaite chez les modestes Guatémaltèques d’Heredia précipite néanmoins une fin de saison calamiteuse, marquée par une gestion d’effectif très hasardeuse et de nombreux doutes dans une équipe qui veut faire le jeu mais ne sait plus être efficace et oublie les bases de ses réussites récentes. Les bons moments se font rares, même si Marco Di Vaio reste dans la course au titre de meilleur buteur. Montréal se qualifie quand même pour la phase finale mais s’incline sans gloire à Houston. La mauvaise fin de saison pèse plus lourd dans la balance que l’atteinte des objectifs et, après une longue réflexion, les dirigeants annoncent que l’entraîneur est démis de ses fonctions et remplacé par Frank Klopas.

Un nouvel entraîneur et les mêmes joueurs : la formule privilégiée pour 2014 est un échec monumental. Si l’effectif n’a quasiment pas changé et que le cœur du groupe est ensemble pour une troisième saison consécutive, ses résultats sont les pires depuis l’arrivée en MLS. En championnat, Montréal termine bon dernier, après deux moitiés de saison identiques de 14 points, et ne marque pas le moindre but sur phase arrêtée, un exploit (négatif) peu commun. Ni la mutation de Nick De Santis, démis de ses fonctions de directeur sportif pour s’occuper des “relations internationales”, ni la kyrielle de transferts ne parviennent pas à améliorer les résultats. Quelques baumes au cœur cependant, avec l’arrivée de Piatti, brillant milieu offensif argentin qui offre des signes encourageants pour l’avenir, ainsi qu’une victoire en Coupe du Canada en finale contre Toronto, puis une qualification pour les quarts de finale de la Ligue des champions après avoir pris la compétition plus au sérieux qu’un an plus tôt, contrairement à New York, adversaire théoriquement le plus solide du groupe. Malgré la déception tant des résultats que de la manière, le club décide de ne pas avoir de quatrième entraîneur différent en autant de saisons.

Il faut dire que le début de saison 2015 vient vite, avec la Ligue des champions : Montréal y multiplie les exploits, élimine Pachuca grâce à un but historique de Cameron Porter dans les arrêts de jeu du match retour, puis sort Alajuelense avant de s'écrouler en deuxième mi-temps du match retour de la finale contre l'America Mexico qui avait valu une ambiance historique au Stade olympique. Ce parcours a ravivé la flamme dans le public que la saison précédente avait découragé. L'effectif, bien renforcé pendant l'hiver, notamment par l'international belge Laurent Ciman et quelques joueurs expérimentés de MLS, étale ses progrès. Mais durant l'été, crises et instabilité ont pris le dessus, plombant les résultats et valant le congédiement de Klopas, remplacé par Mauro Biello. Le jour des débuts du nouvel entraîneur correspond aussi à la première titularisation de la nouvelle idole du Québec : Didier Drogba. Soudainement, toutes les pièces du puzzle s'emboîtent, le stade est rempli, l'ancien international Ivoirien marque comme il respire et les victoires s'enchaînent, permettant à l'équipe de remonter à la sixième place du classement général. Après une victoire contre Toronto au premier tour de la phase finale, elle s'incline toutefois après prolongation contre Columbus, un adversaire supérieur.

Cette fin en trombe et un effectif quasiment inchangé laissent augurer une saison 2016 dans la continuité de la fin de la précédente. Si les résultats sont au rendez-vous dans un premier temps, le onze de base a davantage changé que prévu, et petit à petit doutes et instabilité commencent à s'installer. L'élimination par Toronto en demi-finale de la Coupe du Canada n'est qu'un symptôme. Montréal reste certes difficile à battre, mais a aussi beaucoup de mal à gagner. Quelques défaites contre des sans-grande à la fin de l'été placent l'IMFC au bord de la panique, mais c'est alors que tous les engrenages se mettent finalement en place : retour en grâce de Bernier au sein d'un milieu central qui trouve ses marques et devient cauchemardesque pour la créativité adverse, derrière un trio offensif efficace composé de Piatti, intenable toute la saison, Dominic Oduro, qui fait à nouveau taire ses détracteurs, et Matteo Mancosu, trouvaille du milieu de saison qui a relégué Drogba sur le banc, au grand mécontentement du principal intéressé dans un premier temps. Mais l'harmonie revient rapidement tant dans le vestiaire que sur le terrain où le principe “défendre et contrer” fait merveille, permettant à l'équipe de se glisser dans le carré d'as en phase finale, C'est toutefois Toronto qui se hisse en finale de la Coupe MLS en éliminant Montréal après prolongation.

L'objectif de 2017 est clair : confirmer la fin de saison convaincante qui a précédé. Le club fait le nécessaire pour conserver ses onze titulaires, et les attentes sont grandes. Cependant, Biello insiste rapidement sur la nécessité de changer les principes de jeu, souhaitant une équipe capable de contrôler le match dans le camp de l'adversaire. La sauce ne prend pas, les équilibres sont rompus et le doute s'installe rapidement. Quelques étincelles en cours de saison suivront l'arrivée de Blerim Dzemaili, avec notamment une défaite in extremis en finale de la Coupe du Canada ou quatre victoires consécutives en août. L'autre bonne note de la saison concerne la plus grande place donnée aux jeunes. Mais ce n'est qu'un feu de paille, et tout se termine par un 3/30 désastreux, la retraite, annoncée, de Patrice Bernier et le congédiement de Biello dès la fin de la saison régulière.

Une nouvelle ère s'ouvre en 2018 avec l'arrivée de l'entraîneur Rémi Garde, qui s'adjoint les services d'un staff de qualité comprenant notamment Joël Bats. Il a néanmoins besoin de temps, car l'effectif est un vrai chantier qu'il doit mettre à sa main. Il faut attendre l'arrivée de Rod Fanni pour compenser le départ de Laurent Ciman, envoyé à Los Angeles contre son gré. Le début de saison est calamiteux, avec 9 points sur 39 et encore beaucoup de vieux réflexes sur le terrain. Lentement mais sûrement, les préceptes de l'entraîneur entrent dans les esprits, et tant le style de jeu que les résultats évoluent dans la bonne direction. Malgré cela, la pente est trop difficile à remonter, il reste encore des carences importantes, aucun attaquant de pointe ne marque régulièrement et le banc est trop léger : la phase finale est manquée de justesse, ce qui était quand même inespéré à l'aube de ce qui aura été, comme c'était prévisible, une saison de transition.

Nouveaux présidents, nouvelle direction

La saison 2019 doit permettre de poursuivre sur cette lancée, mais elle s'ouvre avec un coup de tonnerre dans les bureaux : Joey Saputo cède la présidence du club à Kevin Gilmore. Il reste propriétaire du club. Durant l'été, un autre fidèle de toujours s'en va, lui, pour de bon : Nick De Santis. À ce moment-là, sur le terrain, on est à des lustres des espoirs suscités par le bilan encourageant du début de saison ouvert avec six déplacements. La campagne de transferts hivernale a été calamiteuse surtout marquée par l'arrivée d'un attaquant qui ne marque pas et d'un ancien espoir lyonnais roi des frasques. Ajoutez-y la blessure de Piatti, à l'écart presque toute la saison. L'effectif est trop court, le bateau prend l'eau et le nouveau président y va de son premier geste fort en remplaçant Rémi Garde par Wilmer Cabrera. Le choc psychologique qu'il espère ne se produit pas, mais l'équipe remporte quand même la Coupe du Canada, une fois de plus bouée de sauvetage d'une saison décevante.

Sportivement, 2020 constitue un nouveau départ. Après la nomination d'Olivier Renard au poste de directeur sportif, Thierry Henry est embauché comme entraîneur, alors que Piatti part pour l'Argentine. Les intentions de jeu changent radicalement, mais la pandémie de Covid-19 complique sérieusement le travail nécessaire aux automatismes. Après des débuts encourageant, Montréal voit sa saison hachée par des interruptions, reprises et quarantaines incessantes. Obligé de disputer l'essentiel de ses rencontres à domicile dans le New Jersey, il alterne moments prometteurs et passages à vide dus à la fatigue mentale des joueurs. Ceux-ci prouvent cependant qu'ils n'ont pas baissé le bras lors d'une victoire à DC United qui leur permet de se qualifier in extremis pour la phase finale, dont ils sont éliminés dans les derniers instants du premier tour par New England, et en battant Olimpia, qui respirait la forme, en quart de finale retour de la Ligue des champions, sans que ce ne soit toutefois suffisant. Autre point positif : une campagne de transferts réussie, du jeune inconnu Luis Binks au nouveau joueur désigné Victor Wanyama, en passant par Romell Quioto, de loin le meilleur montréalais de la saison.

On espérait la continuité sportive et la rupture sanitaire pour 2021, dont le premier fait saillant fut pourtant le départ de Thierry Henry, remplacé par son adjoint Wilfried Nancy, avant que le coup d'envoi de la saison ne soit donné qu'à la mi-avril en raison de la pandémie. Montréal dut encore se trouver un nouveau domicile temporaire, cette fois en Floride, jusqu'en été, mais a très bien géré cet exil forcé. Malgré plusieurs changements dans l'effectif, on sentait que les bases construites la saison précédente avaient été conservées et l'équipe fut d'un bout à l'autre de la saison dans la course à une place en phase finale, manquée de justesse. Pour sa dernière année de contrat, Rudy Camacho fut le socle d'une défense bien en place. Après un temps d'adaptation, et la recherche du meilleur système par l'entraîneur, le jeune international américain Djordje Mihailovic s'est imposé comme distrubuteur de buts. Les absences de Quioto ont pesé lourd, mais l'international hondurien fut au rendez-vous en finale de la Coupe du Canada pour permettre à ses couleurs de gagner un nouveau billet pour la scène internationale.

Troisième année du nouveau plan sportif, 2022 devait être au point dans le jeu avec une équipe compétitive au classement. C'est ce qu'on a vu pendant une demi-saison, dont le début fut également marqué par la Ligue des champions : après avoir éliminé Santos Laguna, adversaire ô combien célèbre depuis 2009, l'aventure s'arrête en quart de finale contre Cruz Azul. Ancien joueur emblématique du club, Gabriel Gervais est nommé président et succède au controversé Gilmore, parti lors de l'automne précédent. Renforcé par le buteur Kei Kamara et l'international canadien Alistair Johnston, l'effectif, qui n'a pas vraiment été déforcé, trouve sa vitesse de croisière. Si au milieu de l'été, il est bien dans le coup, certains doutes subsistent, notamment en raison de couacs retentissants (comme la défaite 4-0 à Toronto en Coupe du Canada)... Et puis, Nancy apporte quelques dernières retouches et la machine s'emballe : dans une forme étincelante, Montréal évolue au niveau des tout meilleurs de MLS et occupe la troisième place à l'issue de la saison régulière. Même s'il ne peut maintenir cette forme lors de la phase finale, et se fait éliminer en quart de finale par New York City, cette saison est la plus aboutie de son histoire en MLS, et pour cinq joueurs (Johnston, Koné, Miller, Pantemis et Piette), elle se prolonge même puisqu'ils sont sélectionnés par le Canada pour la Coupe du monde au Qatar.

Choc pour le début de la saison 2023 : Nancy quitte le club et prend la direction de Columbus. Il est remplacé par Hernan Losada. L'entraîneur argentin n'est pas aidé par la campagne des transferts, qui voit le départ de plusieurs cadres comme Mihailovic, Kamara et Johnston, et du grand espoir Koné. Certains joueurs ne retrouvent pas leur niveau de la saison précédente, et Quioto est blessé pratiquement toute l'année alors que le groupe ne compte aucun autre attaquant capable de marquer régulièrement. Seule source de satisfaction : le gardien Jonathan Sirois apporte enfin de la sérénité dans le but. Sur le terrain, la saison est faite de hauts (surtout à domicile) et de bas (à l'extérieur). C'est d'ailleurs à Vancouver que Montréal est battu en finale de la Coupe du Canada. Il ne franchit pas le premier tour de la Leagues Cup, nouvelle compétition regroupant les clubs de MLS et de Liga MX. Et en championnat, il est qualifié au moment du coup de sifflet final de son dernier match de saison régulière... mais ça joue encore ailleurs et un penalty en faveur de New York fera office de couperet. Le mandat de Losada prend fin après une saison seulement.

 
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12. Saint-Louis46
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