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État des lieux objectif à la mi-saison

Posted on 10 July 2017

 Impact de Montréal
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Cette mini-trêve qui tombe pile poil au milieu de la saison régulière et à l’ouverture du mercato estival est le moment idéal pour effectuer le point de la situation après les quatre premiers mois de championnat disputés par Montréal. Quelle est la situation chiffrée réelle ? Les raisons évoquées pour le mauvais classement sont-elles justifiées ? À quel point est-on loin de la ligne rouge ? Quelles sont les prochaines échéances de l’équipe face à ses concurrents directs ? Livre-t-elle des prestations convaincantes ? L’intersaison a-t-il été raté ? Le noyau est-il assez riche ? Et sur le terrain, quels sont les principaux progrès à effectuer ? Ce bilan tente de répondre à toutes ces questions afin de dresser un état des lieux le plus objectif possible.

Que disent les chiffres ? Sont-ils alarmants ?


Ci-dessous, le classement à la mi-saison, pour tout le monde. Pour comparer les chiffres, il faut évidemment que chacun ait joué le même nombre de rencontres, même si les particularités du calendrier de la MLS n’empêchent pas plusieurs déséquilibres, comme une grande disparité entre le nombre de rencontres jouées à domicile (Montréal en est à 7, Orlando et Colorado en sont à 10 !) ou le niveau des adversaires affrontés (pour ça, je vous recommande d’ailleurs fortement cette page).

J Pts
1. Chicago * 17 34
2. Toronto * 17 32
3. New York City * 17 30
4. Dallas 17 28
5. Kansas City 17 27
6. Orlando * 17 26
7. Houston 17 25
8. Atlanta * 17 24
9. Portland 17 24
10. Vancouver 17 24
11. New York * 17 23
12. San Jose 17 23
13. Columbus * 17 22
14. Philadelphie * 17 22
15. LA Galaxy 17 22
16. MONTRÉAL * 17 21
17. New England * 17 20
18. Seattle 17 20
19. Colorado 17 19
20. DC United * 17 18
21. Minnesota 17 18
22. Salt Lake 17 17

Seizième du général après le dix-septième match de chacun, Montréal est la neuvième équipe la mieux classée de la Conférence Est, sur 11 (celles avec une *), et compte 21 points. Dans l’absolu, tant ce total que le classement sont nettement insuffisants. Une des deux raisons invoquées pour tempérer le tout (“Oui, mais les autres ont joué plus que nous”) n’est en outre plus du tout valable avec ce tableau où tout le monde en est à 17 matches.

L’autre (“Mais on n’a pas tellement joué à domicile”), en revanche, tient la route. Avec la même moyenne de points à Montréal et en déplacements qu’actuellement, l’équipe finirait la saison avec 45 unités. Donc… 22,5 pour une demi-saison. Ça ne la placerait toujours pas en ordre utile dans ce classement où, toutefois, la disparité domicile / extérieur pourrait en faire reculer d’autres (je n’ai pas calculé), et l’écart avec la ligne rouge est tellement marginal qu’on ne peut vraiment pas s’en alarmer.

Dernière note à ce sujet : les bizarreries du calendrier de la MLS font que dans le classement ci-dessus, le résultat du dernier Columbus - Montréal est comptabilisé pour l’Impact… mais pas pour son adversaire qui en était à son dix-huitième match.

Combien de points faudra-t-il pour terminer au-dessus de la ligne rouge ?


À la mi-saison, la dernière équipe de la Conférence Est qualifiée compte 23 points, la première éliminée 22. Lors des saisons précédentes, 45 points permettaient de passer, parfois de justesse. Certains pensent que ce sera insuffisant cette année parce que “l’Est est plus fort”. Il faut quand même noter que ces dernières saisons, le déséquilibre entre les deux conférences était beaucoup plus marqué à la mi-parcours que fin octobre. Autre donnée permettant de relativiser : cette année, les bons sont très bons (Toronto et Chicago tournent aux alentours de deux points par match, ce qui est exceptionnel en MLS) et parmi les mauvais élèves, personne n’est exécrable. Ces équipes prennent donc des points au monde en milieu de tableau. D’ailleurs, à la mi-saison, le dernier qualifié de l’Ouest compte 23 points, et le premier éliminé 22. Exactement comme dans l’autre conférence, donc !

Reste que 45 points pour passer, ça risque d’être ric-rac. Il va peut-être falloir revoir le tableau de marche à la hausse. 51, ce qui représente 50% du total des unités en jeu, constitue toujours une garantie (et correspondrait aussi aux pronostics de début d’année, à savoir une saison régulière passée tranquillement au-dessus de la ligne rouge sans pour autant titiller les meilleurs). Mais si on se fie au minimum nécessaire, alors ça devrait être quelque part entre 45 et 48. De toute façon, ce sont des élucubrations d’observateurs (qui n’en sont pas inintéressantes pour autant) : le club et les joueurs, eux, ne visent pas un nombre de points, ils veulent en prendre le plus possible et gagner chaque match ! Personne ne monte sur le terrain en se disant “On peut perdre aujourd’hui, on est de toute façon en avance.”

Qui faudra-t-il dépasser ?


Le bilan comptable à la mi-saison n’est pas élogieux, certes, mais n’est pas catastrophique non plus. C’est le classement qui est un peu plus inquiétant, car même si un ensemble de résultats favorables permettraient de remonter rapidement, il faut, justement qu’il y en ait beaucoup car il y a pas mal de monde à dépasser. Rappel : il y a six places par conférence en phase finale. Actuellement neuvième, Montréal doit donc dépasser trois adversaires pour se classer en ordre utile.

Qui ? Toronto, Chicago et New York City sont a priori intouchables : il serait étonnant de les voir faire moins bien que les pires équipes de la première moitié de la saison régulière pour le reste de celle-ci. Après, il faut se fier aux observations des trois premiers mois pour se faire une idée. Irréguliers, Atlanta et Columbus ont néanmoins souvent fait forte impression - il n’y a qu’à penser aux deux rencontres de l’Impact face à Meram et compagnie pour se dire que pour le moment, ils sont plus forts, même si ça ne garantit évidemment rien. Orlando est mieux classé qu’eux, mais le 3-3 là-bas a davantage mis en évidence des Québécois jouant mal que des Floridiens impressionnants. Ils sont sur la pente descendante. Ne pas dépasser Philadelphie reviendrait plus que probablement à fermer les portes du stade avant novembre. Reste New York, qui se cherche et est prenable, comme on a pu le voir lors de sa visite au stade Saputo.

Montréal a évidemment son sort en mains. D’autant plus que lors de ses cinq prochaines rencontres de championnat, il doit affronter… deux fois Philadelphie, une fois New York et une fois Orlando. Au soir du 12 août, il pourrait donc être en position bien plus intéressante par rapport à ces concurrents directs. Suivront quatre duels consécutifs à domicile (!) qui ne devront en aucun cas être des sessions de rattrapage, mais bien servir à confirmer une position plus favorable.

La manière a-t-elle de quoi rassurer ou de quoi inquiéter ?


Pensez-y bien : après quel match cette saison avez-vous réellement été convaincu par la prestation de l’équipe, sans qu’il n’y ait absolument rien pour l’atténuer ? Un seul est évident : New York. Après lequel, bizarrement, on a assisté à un changement de système de jeu pour plusieurs semaines. Si en début de saison, le dispositif sur le terrain était semblable à ce qu’on voyait aux meilleurs moments de la saison dernière, les principes, eux, avaient changé, puisque Mauro Biello souhaitait plutôt que son équipe pose son jeu, alors que les succès de fin 2016 avaient été acquis grâce à une défense de fer et un jeu offensif tout en vitesse. S’il y eut peu de changements de noms, il y eut toutefois modifications perturbantes. Et ça s’est vu.

Mais revenons aux prestations probantes. Aussi importantes et enthousiasmantes pour les supporters qu’elles aient été, les victoires contre Portland et Atlanta ont toutes deux été facilitées par un penalty généreux et l’exclusion prématurée d’un adversaire - ce qui ne veut pas dire que l’équipe n’aurait pas pris les trois points, mais les circonstances rendent une évaluation objective plus difficile. Restent les deux contre le faiblard DC United : j’en entends dire qu’il ne faut pas faire la fine bouche, que 3 points restent 3 points. Certes. Mais quand on est un tant soit peu ambitieux, et qu’on a un parcours difficile, prendre ces points est une obligation. La manière en plus, ça rassure. Lors du dernier match ici entre les deux clubs, ce fut très poussif. Là-bas, ce fut mieux avec un succès typique… de 2016. Quant à plusieurs nuls, ils ont été qualifiés de miracle soit parce que l’adversaire s’est effondré, soit parce qu’il a raté tellement d’occasions qu’il a permis aux Montréalais de rester dans le match. L’Impact a évidemment du mérite dans le point pris à chaque fois, mais on parle ici de la manière, qui n’était pas franchement au rendez-vous. Peut-on tenir toute une saison avec des stats d’efficacité incroyables ?

Ajoutons au portrait un aspect favorable du calendrier, qui a échappé à beaucoup de monde : l’Impact a souvent affronté un adversaire dans une mauvaise passe. DC United sans Hamid, Houston sans ses internationaux, Orlando juste après l’arrestation de Larin, Seattle catastrophique en début de saison (et d’ailleurs toujours mal classé), Philadelphie qui avait pris 2 points sur 18, Vancouver qui n’avait toujours produit aucun jeu, Portland au milieu d’un 2/15, New York qui n’avait gagné qu’une de ses cinq dernières rencontres ; même Kansas City vivait sa passe la plus difficile du début de saison. On ne s’en plaindra évidemment pas !

À quel point le noyau est-il trop court ?


Bien du monde reproche au club d’avoir été trop peu actif l’hiver dernier. Le “collège technique” (= staff et dirigeants du secteur, qui disent toujours décider en collégialité) de son côté voyait davantage les excellents résultats de la fin de l’année dernière (sur plusieurs mois quand même, à l’issue de rencontres qui, ne le cachons pas, rendaient les supporters heureux). Beaucoup dressent le parallèle avec 2014, qui est injuste dans la mesure où le club n’a pas remplacé un entraîneur qui avait fait du bon travail d’ensemble par Frank Klopas. Cette fois, tout le monde se connaissait et tout le monde est resté ensemble.

Dire “Ne pas recruter, c’est la catastrophe assurée” pendant que d’autres se font louanger pour leur stabilité, c’est réducteur. Dans certains cas c’est vrai, dans d’autres c’est faux. Il faut approfondir. À part au club, un seul poste faisait l’unanimité quant à la nécessité d’aller chercher un renfort : celui de défenseur central. Finalement, Kyle Fisher, que personne n’attendait à pareille fête, a mis tout le monde d’accord. Plusieurs autres nouveaux se sont imposés : Tabla, Dzemaili et Duvall sont tous titulaires depuis plus ou moins longtemps. Ce qui, au bout du compte, fait quatre changements dans le onze de base - sans compter la blessure d’Oyongo, relayé par Lovitz.

Après, il faut aussi faire des choix. Remettons-nous dans les circonstances de l’hiver dernier et voyons comment ça a évolué. Aller chercher une valeur sûre sur un flanc ? Piatti est indéboulonnable, et si Oduro déçoit, on n’aurait certainement pas autant vu Tabla si un nouveau titulaire était arrivé. Un attaquant pour suppléer Mancosu ? On ne parlerait pas de l’efficacité incroyable de Jackson-Hamel. Quelqu’un dans l’axe de l’entrejeu ? Il y a déjà Dzemaili qui est arrivé, et pléthore d’autres joueurs pour ces positions malgré le départ d’Arregui ; pousser une nouvelle fois Bernier sur le banc serait aussi mal vu que malvenu. Deux défenseurs latéraux sont arrivés. Je passe mon tour pour le débat sur les gardiens. Alors, quoi ?

Alors… il n’y a pas que ça. Beaucoup de joueurs se sont retrouvés au bon endroit au bon moment, et tant mieux. Chaque fois qu’un joueur tombait, on avait la solution sous la main… mais rares sont les observateurs qui pensent que les plans étaient dessinés d’avance. Il y a le cas Fisher. Bernardello n’en touche plus une ? Dzemaili débarque plus tôt que prévu car Bologne n’a plus rien à gagner ni à perdre de sa fin de saison. Oduro est en baisse de régime et ne tire pas son épingle du jeu avec les nouvelles consignes ? Tabla répond aux espoirs plus vite que prévu. Mancosu a perdu son efficacité et se blesse ? Jackson-Hamel plante but sur but et sauve des points précieux. Ça sent quand même aussi le, plus ou moins grand, concours de circonstances favorable, et on a l’impression que l’Impact a déjà joué toutes ses cartes. D’autant que le nombre de jokers va tendre à diminuer avec la disparition de l’équipe réserve.

Quand on regarde d’autres clubs, on voit qu’un rôle de joueur manque cruellement dans le noyau, peu importe sa position : celui dont l’utilisation ne surprend personne… qu’il soit titulaire ou sur le banc, et permet de faire tourner l’effectif. Ici, on a l’impression qu’il tourne davantage au gré des indisponibilités. Ou, parfois, de choix-“sanctions” de l’entraîneur, ce qui mine le moral des intéressés. Une fois que tout le monde sera apte à jouer, certains joueurs actuellement dans le noyau auront un tel rôle de facto. À qui cela conviendra-t-il ? À qui cela ne conviendra-t-il pas ?

C’est peut-être aussi une des questions à se poser pour le recrutement durant le mercato estival. Car si des joueurs doivent arriver, c’est certain, cela signifie que d’autres doivent partir. Plutôt que de se baser purement sur les prestations, il faudrait peut-être aussi penser aux services que les joueurs en question peuvent rendre, et comment ils vivent les navettes entre le terrain et le banc. Sans oublier évidemment, dans le contexte MLS, leur poids dans le budget salarial. Ainsi, plutôt que de penser à améliorer l’équipe en allant chercher l’un ou l’autre titulaire indiscutable, le recrutement à court terme pourrait enrichir le groupe et la concurrence au sein de celui-ci, et le dégraisser de joueurs qui sont plus difficiles à mettre sur le banc.

L’an dernier, les onze mêmes joueurs étaient titulaires indiscutables pendant le dernier mois et demi de la saison. Tous les engrenages s’étaient parfaitement emboîtés, le style de jeu leur convenait, ils étaient en forme, n’ont souffert ni blessure ni suspension, jouaient très bien ensemble, cela avait des airs d’apothéose. On peut évidemment souhaiter que ça se reproduise d’ici quelques mois, mais connaissant les aléas du sport, voir ça deux saisons de suite est plutôt rare. Les expériences de la première moitié de saison et le mercato estival doivent permettre de parer à toute éventualité.

Mais encore…


Avoir les bons joueurs, c’est une chose. Bien jouer, c’en est une autre. Si le plan est de se contenter de défendre et miser sur les exploits individuels des joueurs offensifs, on est bien parti. Si on veut des améliorations collectives, alors il faudra mieux travailler les phases arrêtées offensives, être plus conquérant dans le petit rectangle, mettre au point des mouvements qui permettent des centres efficaces, arriver à développer plus de danger dans les 20 derniers mètres de l’adversaire, et commencer à jouer avant la deuxième mi-temps.

Le dernier point vaut autant pour marquer que pour éviter de courir après le score (l’équipe n’a mené que 4 fois à la pause, alors qu’elle a été menée 9 fois, soit plus d’un match sur deux). Ce n’est évidemment pas le seul chantier défensif : il faut moins laisser tirer de loin, ne plus permettre aux adversaires de se passer aussi facilement le ballon, éviter l’indiscipline, continuer de s’améliorer dans les airs et commettre moins d’erreurs fatales. Oui, il y a du boulot ! Mais pour conclure sur une note positive, on peut citer un progrès effectué en cours de saison : le replacement en perte de balle, catastrophique pendant deux bons mois mais qui ne coûte plus autant de points ces derniers temps.
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Columbus - Montreal
Saturday 27 April, 19:30

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Saturday 20 April, 19:30

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MLS table

PPts
  1. Miami1018
  2. LA Galaxy918
  3. Vancouver816
  4. New York916
  5. Salt Lake915
  6. Colorado915
  7. Cincinnati915
  8. Minnesota814
  9. Columbus914
10. Houston813
11. Toronto913
12. Philadelphia713
13. Los Angeles FC912
14. Austin912
15. St. Louis912
16. Atlanta811
17. MONTREAL811
18. New York City911
19. Charlotte911
20. Kansas City911
21. Portland910
22. DC United910
23. Chicago99
24. Orlando89
25. Nashville87
26. Seattle86
27. Dallas85
28. New England84
29. San Jose93
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