MONTRÉAL : Perkins, Miller, Ouimette, Ferrari, Pearce (46e Camara), Warner (85e Mallace), Mapp, Felipe, Romero (46e Bernier), McInerney, Di Vaio
CHICAGO : Johnson, Cochrane, Soumare, Hurtado, Palmer, Shipp (75e Watson), Alex, Larentowicz, Nyarko (89e Anangono), Amarikwa, Magee
ARBITRE : M. Rivero
AVERTISSEMENTS : Nyarko, Magee, Camara
LES BUTS : 43e McInerney (1-0), 54e Amarikwa (1-1)
Jack McInerney a réussi ses débuts montréalais, en ouvrant le score contre Chicago, mais n’a pas pu offrir la première victoire de la saison à son équipe, qui a concédé un nul 1-1 et détient le triste honneur d’être la première formation de MLS cette saison à avoir encaissé sur toutes les sortes de phases arrêtées.
En titularisant son nouveau renfort d’emblée, Frank Klopas a effectué quelques changements sur son échiquier. Il n’a pas trop dû se casser la tête pour savoir qui remplacer, puisque Bernardello était tenu à l’écart par une blessure. Ce qui fait que l’équipe a joué en 4-4-2 pour la première fois cette saison. Changement aussi derrière où Camara payait les mauvaises prestations de la défense depuis l’entame du championnat, au bénéfice de Ouimette. Ce dernier a bien saisi sa chance, étant même de l’avis de plusieurs la principale (quasiment la seule) satisfaction du jour. Ça en dit long sur ce qui va suivre…
Dès l’entame des débats, le scénario de la rencontre était évident : des Montréalais qui attendaient l’adversaire dans leur camp - en essayant, cependant, de ne pas trop reculer - et misant sur le contre. Chicago ne semblait pas trop s’y attendre et s’il occupait la moitié de terrain de son adversaire sans broncher, il n’avait pas l’air de vouloir prendre des risques pour l’acculer à son but.
C’est Perkins qui a dû effectuer les premières interventions : capter une reprise de la tête d’Hurtado suite à un corner et sortir devant Magee, que Nyarko avait trouvé dans un petit espace lors d’une action assez confuse. Il n’y eut jamais péril en la demeure, le portier effectuant simplement son travail comme il faut. Mais vu la pauvreté de la rencontre, on y trouve les occasions qu’on peut… En plus, ça illustre son déroulement.
Après un peu plus de 10 minutes, on assista à la première possibilité de but montréalaise, une belle frappe à distance de Felipe forçant Johnson à se détendre pour repousser le ballon tant bien que mal vers McInerney, qui avait bien suivi, mais devancé de justesse par Palmer qui l’a empêché de se créer sa première occasion sous ses nouvelles couleurs. Il s’en approcha 10 minutes plus tard lorsque Di Vaio le lança dans l’espace seul vers Johnson mais la passe un peu trop longue de l’Italien et la sortie à propos du gardien visiteur retardèrent à nouveau l’échéance.
Ces quelques escarmouches ne devaient pas occulter un match extrêmement pauvre et fermé, et lors duquel les défenseurs montréalais étaient les joueurs de l’équipe à se mettre le plus en valeur. Ça n’empêchait pas de remarquer les efforts de McInerney pour jouer sur toute la largeur du terrain, ainsi que ceux conjugués avec Di Vaio pour être suffisamment loin l’un de l’autre afin de chercher des espaces différents. Le jeu, néanmoins, était d’un niveau déplorable, pour ne pas dire inexistant : pas de construction, les visiteurs qui se passaient la balle sans trop en faire grand-chose face à un Impact attentiste, et donc pas de danger.
Alors, quand il y avait une occasion franche, il ne fallait pas la rater. Larentowicz a montré l’exemple à ne pas suivre quand, après un beau débordement de Palmer suivi d’un centre au deuxième poteau, il a frappé loin à côté alors qu’il était pourtant bien placé et avait été plus prompt que tout le monde. Chicago est encore passé près de l’ouverture du score trois minutes plus tard : lancé dans l’espace sur la droite, Magee, décalé, a estimé que Nyarko était mieux placé que lui et lui a servi une petite passe en retrait. Le rapide ailier a cependant légèrement hésité, ce qui a permis à Miller de se replier devant Perkins et de dévier son tir.
On semblait abandonner tout espoir de but avant la pause mais à deux minutes de celle-ci, Di Vaio a lancé McInerney seul face à Johnson. L’attaquant n’a pas manqué l’occasion de marquer pour ses débuts avec son nouveau club. 1-0, vraiment, mais alors là vraiment contre le cours du jeu. N’empêche, encore un but montréalais sur jeu rapide dans l’axe… Les entraîneurs passent, la source d’efficacité reste. Non, ce n’est pas la première fois qu’on écrit ça.
Et on a failli dire “rebelote” deux minutes plus tard, après un corner très mal négocié par Chicago, qui a permis à Mapp de lancer le contre, à l’issue duquel McInerney a voulu trouver Di Vaio bien placé, mais Alex est revenu de justesse pour empêcher l’Italien de s’emparer du ballon.
Malgré cet avantage à la mi-temps, le niveau était en-dessous de tout et il fallait procéder à des changements. C’est ce que Frank Klopas a fait, en sortant tout son flanc gauche : exit Pearce et Romero, remplacés par Camara et Bernier (au grand plaisir du public). Des remplacements qui reléguaient dès lors le 4-4-2 utilisé en première mi-temps aux oubliettes, avec le retour du 4-2-3-1. Pour la première fois depuis le début du championnat, Camara retrouvait son poste d’arrière droit, Miller passant à gauche. McInerney faisait également partiellement les frais de cette réorganisation, puisqu’il a été déplacé au milieu gauche, ce qui l’a fait disparaître de la circulation en deuxième mi-temps. On sent que Klopas aura un casse-tête similaire à celui de Marco Schällibaum suite à l’arrivée de Paponi l’an dernier. Il va falloir faire des choix douloureux.
Certains sacrifieraient volontiers Warner, c’est lui qui s’est mis le premier en valeur après la reprise en lançant Felipe grâce à une lumineuse passe en profondeur. Le Brésilien a décalé le ballon vers Di Vaio, bien placé mais dont l’envoi a filé dans les nuages (oui, façon de parler évidemment).
Le jeu n’était pas plus académique depuis la reprise, et Chicago avait évidemment repris sa domination, tout aussi stérile. Une occasion résume bien la rencontre : un mauvais coup franc de Chicago, à l’issue duquel Magee s’est retrouvé seul devant le but en raison d’un dégagement complètement raté de la défense de l’Impact. Il ne put toutefois conclure en raison du retour de Camara qui envoya le ballon en corner. Un des 10 corners que Chicago s’est créé sur toute la partie. C’est trop, car c’est un des points forts de l’équipe.
Ainsi, deux minutes plus tard, un autre corner. Fatal, celui-là. Comme presque toujours, un visiteur allait être le premier sur le ballon. Shipp et Hurtado l’ont souvent été, mais cette fois ce fut Larentowicz, dont la reprise de la tête a frappé la transversale, avant d’arriver à Magee, qui avait bien suivi. Il passa en retrait vers Amarikwa, dont l’envoi fut imparable pour Perkins (1-1).
Désormais, Montréal a encaissé sur toutes les phases arrêtées : touche, coup franc direct, coup franc indirect, penalty et, donc, corner. C’est la première équipe de MLS qui “réalise” ce triste grand chelem cette saison (merci à Vision du Jeu pour l’info). Voilà qui est vraiment très inquiétant, surtout quand on dit dès le départ qu’on met la priorité sur le travail défensif.
La suite n’a pas volé tellement haut. En fait, le match a recommencé à ressembler à la première mi-temps. Très pauvre, et on ne savait pas vraiment si une des deux équipes souhaitait la victoire. Montréal ne trouvait plus le moyen de se créer des occasions et tentait systématiquement de jouer dans le dos de la défense, en vain. Johnson n’a guère été occupé, et certainement moins que Perkins, qui n’a pourtant pas eu une de ses journées de travail les plus chargées.
Exemple, sur un long ballon vers la tête de Larentowicz remis vers Magee au petit rectangle, mais qui n’est pas arrivé au buteur visiteur suite à l’intervention du gardien local. Ce dernier a effectué son plus bel arrêt en déviant d’une belle claquette une tête de Soumare, à la réception d’un centre d’Alex qui avait fait joujou sur le flanc gauche. Hurtado a sauté plus haut que tout le monde sur le corner mais sa reprise a filé juste à côté.
La dernière occasion a encore été pour Chicago : Magee, lancé en contre, filait seul au but mais était poursuivi par Mallace, suffisamment près de lui pour l’empêcher de manœuvrer à sa guise. Il a quand même pu tirer, mais l’envoi était loin d’être imparable pour Perkins, qui s’est interposé.
La première victoire attendra donc encore au moins une semaine. Pour la première fois depuis l’arrivée du club en MLS, il n’a pas gagné à l’issue du sixième match de la saison, et ne signe aucune victoire au Stade olympique. La défense inquiète toujours, il n’y a pas de jeu au milieu, Frank Klopas est devant un casse-tête tactique pour savoir quels joueurs mettre aux bonnes places et sur le banc, les résultats sont absents et le spectacle va en se dégradant. Chicago était un adversaire intéressant dans la mesure où c’est une équipe en reconstruction, qui n’a toujours pas gagné, et dont l’entraîneur actuel de l’Impact connaît tous les joueurs. Une équipe qui permettait donc de se faire une réelle idée de la situation à Montréal. Elle n’est pas rose, loin de là, mais qui ne s’en doutait pas déjà ?
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