MONTRÉAL : Kronberg, Reo-Coker, Lefèvre, Ciman, Miller, Mallace (71e Duka), Bernier, Oduro (74e Piatti), Alexander, Tissot (61e Romero), McInerney
TORONTO : Konopka, Morrow, Hagglund, Zavaleta, Creavalle, Lovitz (74e Chapman), Bradley (74e Cheyrou), Warner, Delgado, Osorio, Moore
ARBITRE : M. Petrescu
AVERTISSEMENTS : Lefèvre, Bernier
LES BUTS : 69e McInerney (1-0)
Montréal a battu Toronto 1-0 en demi-finale aller de la Coupe du Canada, grâce à un but de McInerney en milieu de deuxième mi-temps. Si longtemps, le match n’a pas été très reluisant, c’est quand elle a décidé de jouer plus haut et de davantage faire le jeu que l’équipe locale a pris le dessus et dessiné une victoire somme toute méritée.
Une semaine après la finale de la Ligue des champions, Montréal et Toronto se retrouvaient au début d’un nouveau chemin de gloire, en demi-finale aller de la Coupe du Canada (pour ceux qui suivent ça de loin, c’est le stade de la compétition lors duquel les deux équipes entrent en lice). Car quoi qu’en disent certains esprits chagrins, si on veut revivre des soirées comme celles de la semaine dernière, il n’y a pas d’autre option que de gagner des confrontations comme celle d’aujourd’hui, et il faut dès lors les prendre avec le plus grand sérieux si on nourrit l’ambition de « marquer l’histoire ».
Néanmoins, on ne s’attendait pas à voir les deux entraîneurs aligner leur onze de base. Frank Klopas avait décidé de mettre une équipe mixte sur le terrain (si Alexander et Bernier sont généralement sur le banc, on ne peut pas les considérer non plus comme autre chose que des titulaires en puissance). Si à certains égards, il avait des choix limités car quelques joueurs avaient au mieux besoin de repos, étaient au pire hors-course après les efforts des dernières semaines, il avait quand même réservé l’une ou l’autre surprise. Équipe mixte aussi dans le camp d’en face, où l’on passait toutefois un très mauvais message en laissant Altidore et Giovinco à la maison, alors que côté montréalais, les gros noms en état de jouer qui n’étaient pas sur le terrain avaient pris place sur le banc (d’ailleurs, Piatti, Duka et Romero sont montés au jeu).
Ils ont dû, comme pas mal de monde au stade, trouver le temps long pendant un bon moment tant la première mi-temps fut insipide. Seul semblant de demi-occasion pendant les… 40 premières minutes, un ballon offert par Mallace – pas du tout dans son assiette pendant de grands pans de la rencontre – à Osorio qui a tenté sa chance des 25 mètres, une frappe écrasée et pas cadrée.
Longtemps, l’Impact a joué bas, sans parvenir à s’installer dans le camp adverse, et multipliait les approximations. Il n’y avait toutefois pas assez de monde devant le ballon et haut sur le terrain pour menacer Toronto un tant soit peu. Les visiteurs, eux, passaient le plus clair de leur temps à attendre. Seul Bradley sortait du lot, l’international américain ne ménageant ni ses efforts défensifs ni ses efforts offensifs pour être le principal animateur d’une première mi-temps… sans réelle animation.
Quelques minutes avant la pause, Oduro est allé donner un coup de main à McInerney aux avant-postes, Alexander coulissant sur le flanc droit. On commençait à voir davantage de Montréalais dans les 25 derniers mètres et, enfin, on a eu droit à des occasions dignes de ce nom.
La première a été engendrée par Bernier qui a envoyé une passe dans l’intervalle à Oduro, entre Creavalle et Hagglund qui n’ont trouvé rien de mieux à faire que se regarder. Le Ghanéen n’en demandait pas tant, est arrivé premier sur le ballon et a placé un tir croisé à ras-de-terre que Konopka a dû dévier en corner.
À deux minutes du terme de cette période d’une platitude extrême, on a pu vibrer une seconde fois. McInerney, sur la gauche de rectangle, n’avait pas d’autre solution que de donner en retrait vers Oduro, qui lui non plus n’avait pas tellement d’options à part glisser le ballon à Mallace derrière lui. Les choix étaient bons, et l’Écossais, pour sa part, avait pas mal de temps et d’espace pour tirer : son envoi était tendu et cadré, mais trop sur Konopka pour le mettre en grosses difficultés.
L’amélioration des cinq dernières minutes était encourageante mais demandait évidemment confirmation au retour des vestiaires. On rejouait depuis peu quand une belle séquence de possession de balle dans le camp adverse s’est terminée par une frappe à distance d’Oduro qui a terminé sa course peu à côté. C’était prometteur. Et annonciateur d’une deuxième période bien meilleure que la première, tant pour l’équipe locale que pour le spectateur neutre.
McInerney nous a même joué les Zlatan (oui, oui) quand, après un centre d’Alexander, il s’est retrouvé face au but et a plongé pour tenter une reprise de volée du talon alors que le ballon était derrière lui. C’était cadré, mais Konopka était à la bonne place, l’issue fut donc moins heureuse pour l’attaquant montréalais que pour le plus modeste des Suédois de Paris.
Toronto peinait à amener le danger et eut besoin d’un coup franc pour menacer le but local. Sa seule réelle occasion de la deuxième mi-temps fut un coup franc, plein axe mais quand même à bonne distance, que Bradley plaça bien, au sol et proche du poteau droit de Kronberg, qui plongea pour dévier le ballon en corner.
C’était toutefois dans le camp d’en face que ça se passait, et McInerney hérita d’une chance en or quand, suite à un contre, Oduro gagna son duel et le lança seul face au portier visiteur. Mal tenu, il eut toutefois rapidement de la compagnie car le retour express d’un défenseur visiteur l’a empêché de tirer.
Ce n’était que partie remise. Quelques instants plus tard, Reo-Coker, très actif sur son flanc droit depuis la reprise, a eu tout le temps de fixer son vis-à-vis et de centrer au deuxième poteau. Les arrières torontois et leur gardien ont regardé le ballon rebondir et aller vers McInerney qui a surgi et ne s’est pas fait prier pour l’envoyer dans le plafond (1-0).
Fort de cette avance, l’Impact a levé le pied. Il y avait moyen d’aller en chercher un deuxième mais l’équipe a préféré ne pas prendre le risque de concéder un but à domicile. Si la qualité d’ensemble du jeu fut meilleure que durant les 45 premières minutes, les occasions se faisaient à nouveau rarissimes. Hormis une sortie relativement facile de Kronberg dans les pieds de Moore, il n’y eut rien à noter avant la fin du temps réglementaire.
Mais contrairement aux 45 premières minutes, Toronto devait aussi prendre davantage les choses en mains et n’y parvenait pas. On a quand même eu peur dans les arrêts de jeu quand il n’a pas manqué grand-chose à Delgado pour reprendre de la tête un centre que Morrow avait envoyé vers le deuxième poteau. Ça aurait pu faire très mal.
C’eût aussi été, il faut le reconnaître, assez injuste compte-tenu de la physionomie du match. Pour une fois – c’est assez rare que pour le souligner – Montréal a su changer son fusil d’épaule en cours de match et a pris le dessus à partir du moment où il s’est davantage installé dans le camp de Toronto. Autant cette tactique n’était pas judicieuse à Houston, autant c’était la chose à faire contre les Ontariens. Il en a été récompensé d’une victoire étriquée mais méritée. Sera-ce suffisant avant le match retour ? Réponse la semaine prochaine !
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