La Gold Cup vu par la FIFA
Publié : 11 juin 2007 17:32
Retour aux sources pour la Gold Cup
(FIFA.com) Lundi 11 juin 2007
Si la CONCACAF désigne régulièrement son champion, sous une forme ou sous une autre, depuis les années 40, cette Gold Cup 2007 fera probablement date dans l'histoire de cette confédération. En décidant, pour la première fois depuis 1993, de réserver sa compétition majeure aux seules équipes issues d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes, la CONCACAF nous invite à nous pencher sur le présent, le passé et l'avenir d'une compétition injustement méconnue.
Au cours des six dernières éditions, le tournoi a accueilli des invités pour le moins exotiques comme le Brésil, la Colombie ou encore la République de Corée. Mais, cette fois, c'est bien un véritable champion régional qui sera désigné le 24 juin prochain, à l'issue de la finale.
Une rivalité en pointillés
Certes, l'absence d'une équipe comme le Brésil se fera sans doute ressentir. Néanmoins, cette nouvelle Gold Cup s'annonce riche en enseignements pour le Mexique et les Etats-Unis. En effet, les deux géants régionaux ont tour à tour dominé la compétition, mais ne se sont plus affrontés en finale depuis 1998. En fait, les routes des deux équipes ne se sont plus croisées depuis cette époque. A chaque fois, l'un des grands favoris a été éliminé par une formation invitée avant de pouvoir retrouver son grand rival.
Pourtant, Mexicains et Américains exercent une domination sans partage sur la Gold Cup. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : les deux équipes ont remporté respectivement quatre et trois titres de champion de la CONCACAF. Seul le Canada est venu briser ce cycle en s'adjugeant l'édition 2000 à la surprise générale. Et dans leurs duels face aux autres concurrents, les deux poids lourds affichent des bilans particulièrement flatteurs.
Depuis la mise en place de la Gold Cup en 1991, le Mexique et les Etats-Unis ont remporté 48 victoires, concédé 5 matches nuls et n'ont connu la défaite qu'à deux reprises (le Mexique avait été battu par le Canada en 2000 et par le Hponduras ce dimanche) contre d'autres équipes de la CONCACAF. Les Américains comptent 30 victoires au total, contre 25 aux Mexicains. Avec 10 succès, le Costa Rica fait un modeste troisième...
En incluant les résultats de cette année, les Etats-Unis ont remporté 61 points en 21 matches de poule. Mais le Mexique n'est pas en reste du côté des records, puisque les Tricolores ont remporté deux titres, en 1996 et 2003, sans encaisser le moindre but.
Toujours dans la même veine, le Mexicain Luis Roberto Alves fait lui aussi partie de l'histoire de la Gold Cup. Le vétéran de la Coupe du Monde de la FIFA 1994 est à ce jour le meilleur buteur de la compétition avec 12 réalisations à son actif... en une seule édition ! L'exploit, réalisé en 1993, est d'autant plus remarquable que, depuis, personne n'a jamais réussi à inscrire plus de quatre buts en un tournoi. Signalons toutefois qu'Alves avait inscrit sept de ses douze buts à l'occasion d'une retentissante victoire 9:0 devant la Martinique.
Avantage au Mexique
Compte tenu de l'écrasante domination exercée par ces deux formations, il est surprenant de noter que Mexicains et Américains ne se sont rencontrés qu'à trois reprises en Gold Cup. Les Etats-Unis avaient remporté leur premier grand tournoi international en 1991 après avoir disposé de leur grand rival (2:0) en demi-finale.
Vexés, les Mexicains avaient pris leur revanche deux ans plus tard en écrasant leurs voisins 4:0 en finale, devant plus de 120 000 spectateurs déchaînés, au stade Azteca. Cette victoire allait marquer le début d'une ère prospère pour le football mexicain, marquée par trois victoires consécutives en Gold Cup, la dernière acquise en 1998 à Los Angeles, sur un but de Luis Hernández.
Bien entendu, la plupart des observateurs s'attendent à retrouver les deux frères ennemis en finale dès cette année. La perspective d'une confrontation entre les géants de la CONCACAF est particulièrement alléchante, compte tenu des effectifs rassemblés pour l'occasion par les deux sélectionneurs. Outre la forte rivalité qui existe entre les supporters des deux camps et la perspective d'une qualification pour la prochaine Coupe des Confédérations de la FIFA, Mexicains et Américains ont besoin de se relancer après une Coupe du Monde de la FIFA 2006 en demi-teinte, ce qui explique le sérieux avec lequel ils ont abordé cette compétition.
Le grand absent brésilien
Si les deux grands favoris se chargent pour l'instant d'assurer le spectacle, certains regretteront tout de même l'absence des équipes invitées. La présence de formations comme le Brésil, qui a atteint par deux fois la finale sans jamais remporter le tournoi, avait le mérite de forcer le talent des joueurs mexicains et américains. Mais la CONCACAF semble entrer aujourd'hui dans une nouvelle ère.
"Au cours des dernières années, le niveau de jeu s'est sensiblement élevé au sein de notre confédération", avait souligné Chuck Blazer, Secrétaire général de la CONCACAF et membre du Comité exécutif de la FIFA. Un avis partagé par Jack Warner, Président de la CONCACAF et vice-président de la FIFA : "Désormais, nous avons les moyens de nous débrouiller seuls et d'organiser une Gold Cup qui représente vraiment notre football".
Malgré tout, les temps forts de la Gold Cup ont souvent été rythmés par les exploits de la Seleçao. Beaucoup d'Américains se souviennent avec émotion de la victoire de leur équipe face aux quintuples champions du monde, en demi-finale de la Gold Cup 1998. Kasey Keller s'y était distingué en réalisant un véritable sans-faute. Auteur d'une dizaine d'arrêts, dont la moitié aurait mérité de figurer dans une anthologie, le portier américain avait suscité les commentaires admiratifs d'un certain Romario : "C'est la meilleure performance que j'ai jamais vue. C'était vraiment un honneur de me retrouver sur le terrain avec lui... il a été incroyable". Samedi dernier, Keller a participé à sa sixième Gold Cup en disputant le match contre Trinidad et Tobago.
Les Mexicains ont eux aussi connu de grands moments face au Brésil, en remportant notamment deux victoires 1:0 en 2003 contre une formation brésilienne comprenant de jeunes stars comme Kaka, Robinho ou Diego.
Une histoire chaotique
Si la Gold Cup n'a débuté qu'en 1991, la région a bien évidemment expérimenté de nombreuses formules auparavant. De 1941 à 1961, la CCCF (regroupant les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes) a organisé dix tournois. Les équipes d'Amérique du Nord ont eu leur propre championnat en 1947, 1949 puis en 1990 et 1991. Le Costa Rica a largement dominé la première compétition avec sept victoires, tandis que le Mexique a été couronné à trois reprises en Amérique du Nord.
La première compétition organisée par la CONCACAF a duré de 1963 à 1971. A vrai dire, les participants n'attachaient guère d'importance à ce tournoi et, de 1973 à 1989, la compétition préliminaire pour la Coupe du Monde de la FIFA a fait office de championnat régional.
Etrangement, cette formule a souvent permis à de petits pays de briller. On se souvient qu'Haïti s'était qualifié pour la Coupe du Monde de la FIFA 1974 en remportant le tournoi organisé à Port-au-Prince. Le Honduras avait réalisé le même exploit en 1982, imité par le Canada et le Costa Rica en 1986 et 1990.
Si les Etats-Unis et le Mexique ont dominé les débats par la suite, les exploits de la Guadeloupe démontrent que les membres les plus modestes de la CONCACAF n'ont pas dit leur dernier mot. Trinité et Tobago participe cette année à sa septième Gold Cup, un record pour une nation des Caraïbes. Cuba a établi un autre record pour une équipe insulaire en disputant sa quatrième Gold Cup consécutive.
Le Canada a sans doute réussi le parcours le plus inattendu en battant successivement le Mexique, Trinité et Tobago et la Colombie pour remporter l'édition 2000. Ironie du sort, tout a commencé par une victoire... à pile ou face contre la République de Corée, les deux équipes étant à égalité parfaite.
D'ici à la finale du 24 juin, il y a fort à parier que cette Gold Cup 2007 nous aura elle aussi livré son lot de surprises, de curiosités et de rebondissements.
http://fr.fifa.com/confederationcup/new ... r+gold+cup
(FIFA.com) Lundi 11 juin 2007
Si la CONCACAF désigne régulièrement son champion, sous une forme ou sous une autre, depuis les années 40, cette Gold Cup 2007 fera probablement date dans l'histoire de cette confédération. En décidant, pour la première fois depuis 1993, de réserver sa compétition majeure aux seules équipes issues d'Amérique du Nord, centrale et Caraïbes, la CONCACAF nous invite à nous pencher sur le présent, le passé et l'avenir d'une compétition injustement méconnue.
Au cours des six dernières éditions, le tournoi a accueilli des invités pour le moins exotiques comme le Brésil, la Colombie ou encore la République de Corée. Mais, cette fois, c'est bien un véritable champion régional qui sera désigné le 24 juin prochain, à l'issue de la finale.
Une rivalité en pointillés
Certes, l'absence d'une équipe comme le Brésil se fera sans doute ressentir. Néanmoins, cette nouvelle Gold Cup s'annonce riche en enseignements pour le Mexique et les Etats-Unis. En effet, les deux géants régionaux ont tour à tour dominé la compétition, mais ne se sont plus affrontés en finale depuis 1998. En fait, les routes des deux équipes ne se sont plus croisées depuis cette époque. A chaque fois, l'un des grands favoris a été éliminé par une formation invitée avant de pouvoir retrouver son grand rival.
Pourtant, Mexicains et Américains exercent une domination sans partage sur la Gold Cup. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : les deux équipes ont remporté respectivement quatre et trois titres de champion de la CONCACAF. Seul le Canada est venu briser ce cycle en s'adjugeant l'édition 2000 à la surprise générale. Et dans leurs duels face aux autres concurrents, les deux poids lourds affichent des bilans particulièrement flatteurs.
Depuis la mise en place de la Gold Cup en 1991, le Mexique et les Etats-Unis ont remporté 48 victoires, concédé 5 matches nuls et n'ont connu la défaite qu'à deux reprises (le Mexique avait été battu par le Canada en 2000 et par le Hponduras ce dimanche) contre d'autres équipes de la CONCACAF. Les Américains comptent 30 victoires au total, contre 25 aux Mexicains. Avec 10 succès, le Costa Rica fait un modeste troisième...
En incluant les résultats de cette année, les Etats-Unis ont remporté 61 points en 21 matches de poule. Mais le Mexique n'est pas en reste du côté des records, puisque les Tricolores ont remporté deux titres, en 1996 et 2003, sans encaisser le moindre but.
Toujours dans la même veine, le Mexicain Luis Roberto Alves fait lui aussi partie de l'histoire de la Gold Cup. Le vétéran de la Coupe du Monde de la FIFA 1994 est à ce jour le meilleur buteur de la compétition avec 12 réalisations à son actif... en une seule édition ! L'exploit, réalisé en 1993, est d'autant plus remarquable que, depuis, personne n'a jamais réussi à inscrire plus de quatre buts en un tournoi. Signalons toutefois qu'Alves avait inscrit sept de ses douze buts à l'occasion d'une retentissante victoire 9:0 devant la Martinique.
Avantage au Mexique
Compte tenu de l'écrasante domination exercée par ces deux formations, il est surprenant de noter que Mexicains et Américains ne se sont rencontrés qu'à trois reprises en Gold Cup. Les Etats-Unis avaient remporté leur premier grand tournoi international en 1991 après avoir disposé de leur grand rival (2:0) en demi-finale.
Vexés, les Mexicains avaient pris leur revanche deux ans plus tard en écrasant leurs voisins 4:0 en finale, devant plus de 120 000 spectateurs déchaînés, au stade Azteca. Cette victoire allait marquer le début d'une ère prospère pour le football mexicain, marquée par trois victoires consécutives en Gold Cup, la dernière acquise en 1998 à Los Angeles, sur un but de Luis Hernández.
Bien entendu, la plupart des observateurs s'attendent à retrouver les deux frères ennemis en finale dès cette année. La perspective d'une confrontation entre les géants de la CONCACAF est particulièrement alléchante, compte tenu des effectifs rassemblés pour l'occasion par les deux sélectionneurs. Outre la forte rivalité qui existe entre les supporters des deux camps et la perspective d'une qualification pour la prochaine Coupe des Confédérations de la FIFA, Mexicains et Américains ont besoin de se relancer après une Coupe du Monde de la FIFA 2006 en demi-teinte, ce qui explique le sérieux avec lequel ils ont abordé cette compétition.
Le grand absent brésilien
Si les deux grands favoris se chargent pour l'instant d'assurer le spectacle, certains regretteront tout de même l'absence des équipes invitées. La présence de formations comme le Brésil, qui a atteint par deux fois la finale sans jamais remporter le tournoi, avait le mérite de forcer le talent des joueurs mexicains et américains. Mais la CONCACAF semble entrer aujourd'hui dans une nouvelle ère.
"Au cours des dernières années, le niveau de jeu s'est sensiblement élevé au sein de notre confédération", avait souligné Chuck Blazer, Secrétaire général de la CONCACAF et membre du Comité exécutif de la FIFA. Un avis partagé par Jack Warner, Président de la CONCACAF et vice-président de la FIFA : "Désormais, nous avons les moyens de nous débrouiller seuls et d'organiser une Gold Cup qui représente vraiment notre football".
Malgré tout, les temps forts de la Gold Cup ont souvent été rythmés par les exploits de la Seleçao. Beaucoup d'Américains se souviennent avec émotion de la victoire de leur équipe face aux quintuples champions du monde, en demi-finale de la Gold Cup 1998. Kasey Keller s'y était distingué en réalisant un véritable sans-faute. Auteur d'une dizaine d'arrêts, dont la moitié aurait mérité de figurer dans une anthologie, le portier américain avait suscité les commentaires admiratifs d'un certain Romario : "C'est la meilleure performance que j'ai jamais vue. C'était vraiment un honneur de me retrouver sur le terrain avec lui... il a été incroyable". Samedi dernier, Keller a participé à sa sixième Gold Cup en disputant le match contre Trinidad et Tobago.
Les Mexicains ont eux aussi connu de grands moments face au Brésil, en remportant notamment deux victoires 1:0 en 2003 contre une formation brésilienne comprenant de jeunes stars comme Kaka, Robinho ou Diego.
Une histoire chaotique
Si la Gold Cup n'a débuté qu'en 1991, la région a bien évidemment expérimenté de nombreuses formules auparavant. De 1941 à 1961, la CCCF (regroupant les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes) a organisé dix tournois. Les équipes d'Amérique du Nord ont eu leur propre championnat en 1947, 1949 puis en 1990 et 1991. Le Costa Rica a largement dominé la première compétition avec sept victoires, tandis que le Mexique a été couronné à trois reprises en Amérique du Nord.
La première compétition organisée par la CONCACAF a duré de 1963 à 1971. A vrai dire, les participants n'attachaient guère d'importance à ce tournoi et, de 1973 à 1989, la compétition préliminaire pour la Coupe du Monde de la FIFA a fait office de championnat régional.
Etrangement, cette formule a souvent permis à de petits pays de briller. On se souvient qu'Haïti s'était qualifié pour la Coupe du Monde de la FIFA 1974 en remportant le tournoi organisé à Port-au-Prince. Le Honduras avait réalisé le même exploit en 1982, imité par le Canada et le Costa Rica en 1986 et 1990.
Si les Etats-Unis et le Mexique ont dominé les débats par la suite, les exploits de la Guadeloupe démontrent que les membres les plus modestes de la CONCACAF n'ont pas dit leur dernier mot. Trinité et Tobago participe cette année à sa septième Gold Cup, un record pour une nation des Caraïbes. Cuba a établi un autre record pour une équipe insulaire en disputant sa quatrième Gold Cup consécutive.
Le Canada a sans doute réussi le parcours le plus inattendu en battant successivement le Mexique, Trinité et Tobago et la Colombie pour remporter l'édition 2000. Ironie du sort, tout a commencé par une victoire... à pile ou face contre la République de Corée, les deux équipes étant à égalité parfaite.
D'ici à la finale du 24 juin, il y a fort à parier que cette Gold Cup 2007 nous aura elle aussi livré son lot de surprises, de curiosités et de rebondissements.
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