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Eh oui, c'est un monument qui est décédé ce vendredi en la personne de Guy Thys. (le y de Thys se prononce eil comme dans abeille) Il avait 80 ans.
Il est, devant Raymond Goethals lui-même, l'entraîneur qui a marqué le plus le football belge. Il a entraîné l'équipe nationale de 1976 à 1991 (avec une pause en 1989 mais a été rappelé en urgence pour le tristement célèbre mondiale italien).
Ses deux faits d'armes principaux ont été une finale perdue de justesse à l'Euro 80 contre l'Allemagne de Hrubesch et une demi-finale à la Coupe du Monde mexicaine perdue contre Maradona à lui tout seul.
Son pire souvenir restera certainement l'élimination par cet affreux bonhomme qu'est David Platt en Italie alors que l'équipe belge était encore plus forte qu'en 1986.
On retiendra aussi son éternel cigare, son accent et son franc parler et la victoire sur l'Argentine en ouverture de la Coupe du Monde 1982.
Avec Guy Thys, les Diables Roiges viennent de perdre l'entraîneur sous qui ils ont connu leurs meilleurs résultats et une des figures emblématiques de leur période de gloire.

Mes sympathies aux Belges et à la grande famille du football, qui perd, effectivement, un monument du football belge.

Avec lui, même les Belges qui n'avaient jamais eu un cœur en forme de ballon ont vibré à la vie du football. C'était cette formidable campagne mexicaine . En tête de la grande fanfare du foot, Guy Thys. Entraîneur d'abord. Mais aussi le plus belge de tous les Belges du royaume. Cigare au bec et whisky à la main, il aurait pu jouer son propre rôle dans une pièce de boulevard. Entraîneur ou papa gâteau? Les deux à la fois. À une époque où il y avait encore pleine place pour le charme, la bonne humeur, l'espièglerie et le sens de la conquête.

D'une tranquillité à toutes épreuves, on sentait pourtant bouillonner en lui la passion du pays. Et il fut sûrement le plus francophone des néerlandophones. En plus, jamais fâché. Tout au plus grognon, quelquefois. Comme un vrai Belge, une fois encore. Les jaloux et les mauvaises langues n'ont pas manqué de dire de lui qu'il avait eu beaucoup de chance. Si c'est vrai, il la méritait. Pour son bon sens et la confiance qu'il plaçait dans les autres. Appelé à diriger de nombreux joueurs à forte personnalité, il sut, à chaque coup, les placer devant leurs responsabilités. Dans la rue, les « petites gens » avouaient leur sympathie pour cet homme.