Impact-Rhinos: une rivalité
Martin Smith
Le Journal de Montréal
09/08/2006 07h45
L'Impact et les Raging Rhinos s'apprêtent à se livrer une série aller-retour qui fournira sans aucun doute l'occasion d'inclure un nouveau chapitre dans l'histoire d'une rivalité incomparable entre deux clubs de la première division des United Soccer Leagues.
L'Impact accueille ses plus grands rivaux ce soir au stade du Complexe sportif Claude-Robillard et rendra visite aux Rhinos dans leur nouveau stade PAETEC Park de Rochester, vendredi soir.
Comme c'est la coutume, cette série pourrait contribuer grandement à déterminer les deux positions de tête au classement final de la saison.
L'Impact (11-2-7 ; 40 points) se trouve actuellement au sommet du classement de la D1 avec six points d'avance sur les Rhinos (9-2-7 ; 34 points), mais en ayant disputé deux matchs de plus. Un balayage du club de Rochester créerait une égalité en tête.
Depuis les débuts des Rhinos en 1996, Montréal et Rochester ont fini en tête du classement de leur section, division ou association huit fois en dix occasions.
Au-delà de la course au titre de la saison régulière, une partie de la rivalité entre les deux équipes tient au fait que, depuis six saisons, les gardiens montréalais se sont montrés parfaitement intraitables à domicile face aux Rhinos.
Les Rhinos voient blanc
Incroyable mais vrai, le dernier but marqué à Montréal par un joueur des Rhinos remonte au 23 juillet 2000 !
Le milieu de terrain Kirk Wilson, embauché par l'Impact pendant la saison morte après avoir porté les couleurs des Rhinos depuis la saison 2001, raconte à quel point cette statistique frustrait toute l'équipe de Rochester.
«J'ai joué cinq saisons à Rochester et les matchs contre l'Impact, particulièrement ceux qui étaient disputés à Montréal, avaient une signification très particulière, se rappelle-t-il. Non seulement on ne gagnait jamais au stade Claude-Robillard, mais en plus, on ne réussissait jamais à marquer de but. Ça nous frustrait au plus haut point !»
Depuis le but du 23 juillet 2000, l'Impact a enregistré neuf gains et deux verdicts nuls par blanchissage à Montréal face aux Rhinos, tout en inscrivant 13 buts à leurs dépens.
Bête noire en séries
Qui plus est, les joueurs montréalais ont connu pas mal de succès dans l'antre des Rhinos avec une fiche de quatre gains, six revers et trois nulles depuis la saison 2000.
La frustration changeait de camp pendant «la vraie saison». Les Raging Rhinos représentaient une véritable bête noire pour les Montréalais en séries éliminatoires.
Entre 1996 (saison inaugurale des Rhinos) et 2003, l'Impact s'est qualifié à cinq reprises pour les séries éliminatoires. À quatre occasions, les Montréalais se sont fait montrer la porte de sortie par les joueurs de Rochester.
En 2004, l'Impact a pu renouer avec la gloire d'une conquête du titre de champions de la A League uniquement après avoir enfin terrassé sa bête noire en demi-finale d'association grâce à deux victoires serrées de 1 à 0 où Eddie Sebrango, porte-couleurs des Rhinos en l'an 2000, avait inscrit les deux buts.
Guerres de tranchées
Les matchs entre ces deux équipes sont toujours disputés avec une intensité remarquable.
Les deux matchs à venir ne feront pas exception à la règle.
«Je suis très stimulé à l'idée de vivre cette série, a souligné Kirk Wilson. Les Rhinos vont vouloir nous battre, mais nous voulons poursuivre sur la lancée de la superbe saison que nous vivons. Ça va jouer dur !»
Lors des deux premiers affrontements entre les deux clubs en 2006, l'Impact a signé un verdict nul de 0 à 0 à Rochester (24 juin) et l'a emporté 1 à 0 à Montréal (28 juin) grâce à un but de Nevio Pizzolitto.
L'Impact et les Rhinos sont invaincus à leurs quatre derniers matchs.
L'Impact est la seule équipe encore invaincue à domicile en 2006 tandis que les Rhinos présentent la meilleure fiche de la ligue à l'extérieur avec un dossier de cinq gains, un revers et trois nulles.
http://www2.canoe.com/sports/nouvelles/ ... 74500.html
Impact de Montréal
La passion au 2e étage
Martin Smith
Le Journal de Montréal
09/08/2006 09h17
La rivalité entre l'Impact et les Raging Rhinos ne se joue pas seulement sur le terrain et à l'intérieur de la ligue. La fierté de l'organisation est aussi en jeu. Et pas juste un peu !
«C'est une rivalité qui dépasse les frontières de notre ligue, affirme Tim Holt, vice-président des United Soccer Leagues. J'oserais même dire que la rivalité entre Montréal et Rochester est une des plus grandes qui existent dans le soccer en Amérique du Nord !»
Afin de soutenir son affirmation, Holt souligne que peu d'autres équipes des USL ou de la MLS ont connu autant de succès au cours de la dernière décennie, se sont affrontées dans des matchs au sommet, ont été dirigées par des propriétaires aussi passionnés et ont été aussi bien soutenues par leurs partisans.
«De plus, la route vers le titre de champion de notre ligue semble toujours passer par Rochester ou Montréal», souligne Holt.
La rivalité a aussi été amplement nourrie par le fait que plusieurs joueurs ont porté les couleurs des deux équipes. À une certaine époque, on en comptait plus d'une demi-douzaine à chaque affrontement. Aujourd'hui, on n'en compte plus que cinq.
Au sein de la formation actuelle de l'Impact, Mauro Biello, Bill Sedgewick, Gabriel Gervais et Kirk Wilson ont déjà porté les couleurs des Rhinos. Dans le camp adverse, seul l'attaquant Charles Gbeke a déjà porté les couleurs montréalaises.
Fébrilité
Comme les Raging Rhinos ont aussi effectué de grands changements de personnel dans leur formation au cours des deux dernières années, Kirk Wilson estime que la rivalité est moins grande entre les deux clubs.
«C'est plein de nouveaux gars à Rochester, dit-il. Ils ne connaissent pas le contexte historique de la rivalité. Elle a donc diminué en intensité.»
Wilson est le seul à penser de la sorte. Tous les autres joueurs de l'Impact et le président de l'équipe sont encore très fébriles à l'idée de retrouver les Rhinos sur le terrain.
«On a déjà vécu des épisodes d'intimidation, mais c'est d'abord et avant tout une rivalité saine et constructive, reconnaît Joey Saputo. Elle découle de la stabilité et du succès des deux organisations. Comme on a aussi les plus grosses foules de la ligue, ça fait un élément supplémentaire à mettre dans l'équation.»
Les Rhinos ont inauguré leur nouveau stade cette saison. L'Impact fera de même au plus tard pour le début de la saison 2008.
«J'aurais bien des anecdotes à raconter, mais je peux vous affirmer que le niveau de rivalité est aussi élevé en dehors du terrain qu'entre les joueurs», conclut Joey Saputo.
http://www2.canoe.com/sports/nouvelles/ ... 91700.html