Le SS menace une rampe de skate
Publié : 14 août 2006 10:59
Soit il y a erreur dans la capacité (18 000), soit c'est un scoop. Je pense plus à la première option. Et si c'est le cas, c'est un peu triste de juste sortir n'importe quel chiffre.
14 août
STADE SAPUTO
Un haut lieu du skate menacé
Gabriel Béland
La Presse
La plus réputée des rampes de planche à roulettes de Montréal pourrait être détruite pour faire place à l'Impact et à son nouveau stade. Et ni la Ville ni Saputo n'ont de plan pour la sauver, au grand dam de plusieurs planchistes.
Le célèbre Tony Hawk y est passé. Le magazine américain Skateboarder la classe parmi les 10 lieux incontournables de la planche à roulettes. Des inconditionnels se déplacent des quatre coins du monde pour y rouler. Mais la petite rampe de béton, appelée «Big-O», est aujourd'hui menacée de destruction.
«Ça fait 22 ans que des gens font du skate ici, explique le planchiste Marc Tison. On a vu le Big-O dans des dizaines de vidéos et dans des magazines. Quand on pense à Montréal, dans le monde du skate, on pense au Big-O.»
Une destinée imprévue
La structure, construite en 1976 à deux pas du Stade olympique, n'est pas destinée à la planche: il s'agit en fait de l'entrée de la piste d'athlétisme. Mais lorsque la planche à roulettes est devenue populaire dans les années 80, des jeunes se sont approprié cette construction. Son béton lisse et sa forme se sont révélés idéaux.
«Ça n'a pas été fait pour le skate, mais c'est parfait, dit Marc Tison. Aucune rampe n'est comme celle-là. C'est un temple, un sanctuaire pour les planchistes.»
Un «temple» qui pourrait être détruit cet hiver. Le Big-O est en effet situé là où Saputo entend construire un stade de 18 000 places pour l'Impact. Pour l'instant, l'entreprise ne veut pas confirmer si la rampe sera détruite, indiquant que «les plans sont encore à l'étude».
Mais tout laisse croire que le Big-O sera démoli. La piste d'athlétisme a en effet été désignée comme le lieu du futur stade. Or la rampe est sur ce même site. Cela est inadmissible pour les planchistes qui la fréquentent.
Déménager la rampe?
«On est en train de monter un dossier et on veut rencontrer ceux qui prendront la décision, indique un autre adepte de planche, Stéphane Gauthier. Mais c'est difficile, puisqu'il y a beaucoup d'acteurs en cause: le RIO, la Ville et Saputo. Et nous, les skaters, nous sommes mal organisés pour nous défendre.»
Les planchistes veulent faire entendre leur voix cet automne, alors que se tiendront des audiences publiques sur le nouveau stade. Ils aimeraient que la Ville déplace la structure dans un autre parc. Mais celle-ci refuse. «Ce lieu n'est pas un endroit sécuritaire et ne fait pas partie des parcs de planche officiels de la Ville de Montréal», dit la responsable des Sports et Loisirs à la Ville, Francine Sénécal.
«Je comprends que certains jeunes préfèrent les sports extrêmes et recherchent des lieux informels, dit-elle. Mais nous avons trois parcs de skate dans ce même quartier. Nous préférons que les jeunes aillent dans ces lieux, aménagés à cet effet.»
Mais pour Marc Tison, sorte de gardien de la rampe, ce n'est tout simplement pas la même chose. «On ne va pas aux skateparks de la Ville parce qu'ils sont plates, tranche-t-il. Mais ici, c'est une vraie rampe. On y vient même l'hiver! Ça prend au moins six heures pour la déneiger, puis la déglacer. Mais ça vaut la peine. Ce serait affreux qu'ils la détruisent.»
14 août
STADE SAPUTO
Un haut lieu du skate menacé
Gabriel Béland
La Presse
La plus réputée des rampes de planche à roulettes de Montréal pourrait être détruite pour faire place à l'Impact et à son nouveau stade. Et ni la Ville ni Saputo n'ont de plan pour la sauver, au grand dam de plusieurs planchistes.
Le célèbre Tony Hawk y est passé. Le magazine américain Skateboarder la classe parmi les 10 lieux incontournables de la planche à roulettes. Des inconditionnels se déplacent des quatre coins du monde pour y rouler. Mais la petite rampe de béton, appelée «Big-O», est aujourd'hui menacée de destruction.
«Ça fait 22 ans que des gens font du skate ici, explique le planchiste Marc Tison. On a vu le Big-O dans des dizaines de vidéos et dans des magazines. Quand on pense à Montréal, dans le monde du skate, on pense au Big-O.»
Une destinée imprévue
La structure, construite en 1976 à deux pas du Stade olympique, n'est pas destinée à la planche: il s'agit en fait de l'entrée de la piste d'athlétisme. Mais lorsque la planche à roulettes est devenue populaire dans les années 80, des jeunes se sont approprié cette construction. Son béton lisse et sa forme se sont révélés idéaux.
«Ça n'a pas été fait pour le skate, mais c'est parfait, dit Marc Tison. Aucune rampe n'est comme celle-là. C'est un temple, un sanctuaire pour les planchistes.»
Un «temple» qui pourrait être détruit cet hiver. Le Big-O est en effet situé là où Saputo entend construire un stade de 18 000 places pour l'Impact. Pour l'instant, l'entreprise ne veut pas confirmer si la rampe sera détruite, indiquant que «les plans sont encore à l'étude».
Mais tout laisse croire que le Big-O sera démoli. La piste d'athlétisme a en effet été désignée comme le lieu du futur stade. Or la rampe est sur ce même site. Cela est inadmissible pour les planchistes qui la fréquentent.
Déménager la rampe?
«On est en train de monter un dossier et on veut rencontrer ceux qui prendront la décision, indique un autre adepte de planche, Stéphane Gauthier. Mais c'est difficile, puisqu'il y a beaucoup d'acteurs en cause: le RIO, la Ville et Saputo. Et nous, les skaters, nous sommes mal organisés pour nous défendre.»
Les planchistes veulent faire entendre leur voix cet automne, alors que se tiendront des audiences publiques sur le nouveau stade. Ils aimeraient que la Ville déplace la structure dans un autre parc. Mais celle-ci refuse. «Ce lieu n'est pas un endroit sécuritaire et ne fait pas partie des parcs de planche officiels de la Ville de Montréal», dit la responsable des Sports et Loisirs à la Ville, Francine Sénécal.
«Je comprends que certains jeunes préfèrent les sports extrêmes et recherchent des lieux informels, dit-elle. Mais nous avons trois parcs de skate dans ce même quartier. Nous préférons que les jeunes aillent dans ces lieux, aménagés à cet effet.»
Mais pour Marc Tison, sorte de gardien de la rampe, ce n'est tout simplement pas la même chose. «On ne va pas aux skateparks de la Ville parce qu'ils sont plates, tranche-t-il. Mais ici, c'est une vraie rampe. On y vient même l'hiver! Ça prend au moins six heures pour la déneiger, puis la déglacer. Mais ça vaut la peine. Ce serait affreux qu'ils la détruisent.»