Bilans de la saison 2012 (6) : le jeu

Publié le 7 novembre 2012

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Comme vous êtes nombreux à le savoir, cette saison, je me suis fréquemment servi de l’outil Vision du Jeu et de l’aide de son fondateur Christian Schaekels pour analyser le jeu de l’Impact. Ce bilan est basé sur les données recueillies et leur interprétation : vous y relirez donc en bonne partie ce que Christian a déjà expliqué lors de l’émission Coup Franc (lien en bas de texte), mais vous découvrirez aussi d’autres aspects que l’on découvre en examinant les chiffres en profondeur.

Ce qui m’a le plus frappé, c’est que l’Impact est tout sauf une équipe anonyme de MLS. Dans plusieurs domaines, il est même le meilleur ! Et dans d’autres, le pire ! À mes yeux, cela signifie qu’il y a un potentiel aussi grand de progression rapide que de chute subite.

JOUER RAPIDEMENT ET SURTOUT NE PAS S’ARRÊTER
Offensivement, Montréal est efficace dans la vitesse. Que ce soit grâce à des reconversions rapides en récupération de balle (ce que beaucoup appellent la contre-attaque) ou en attaque rapide (jeu en possession de balle où la vitesse d’un joueur ou de transition du ballon font la différence face à un adversaire pas tout à fait en place). Dans ces deux domaines, l’équipe fait tout simplement partie du gratin de la MLS. Vous serez d’ailleurs peut-être surpris d’apprendre qu’elle compte en ses rangs le meilleur buteur de la saison régulière en reconversion rapide : Sanna Nyassi (eh oui), à égalité avec Kamani Hill (Colorado), Thierry Henry et Robbie Keane ! Quant à Felipe, il rivalise avec Fredy Montero pour le titre de meilleur donneur d’assists sur attaque rapide.

Par contre, en possession de balle face à un adversaire en place en train de l’attendre, l’Impact a éprouvé beaucoup de difficultés à trouver le fond des filets. Donc, faire le jeu n’a pas vraiment été son fort au cours de cette première saison et il a profité d’éléments de vitesse pour combler cette lacune. Heureusement, avec Bernier, Felipe et Di Vaio, il a en ses rangs des joueurs à l’aise avec ces accélérations.

L’autre carence dans les situations de jeu, c’est évidemment les phases arrêtées. Et ce, tant offensivement que défensivement. Ce n’est pas compliqué : sans tenir compte des penalties, l’Impact est l’équipe qui a marqué le moins dans ce domaine… un total de 4 buts, ce qui est tout simplement lamentable. Quant aux buts concédés, c’est à peine mieux : seules trois formations ont encaissé davantage. En retranchant les buts encaissés des buts marqués, pour avoir une vue d’ensemble, on se rend compte que l’Impact est la plus mauvaise équipe de MLS sur phases arrêtées. Il y a pourtant un paradoxe dans l’équation : sur corner, seul Kansas City et San José ont encaissé moins.

DUO DE CHOC DANS L’AXE, IMPUISSANCE SUR LES AILES ET DANS LES AIRS
Dans le cours du jeu, il y a aussi des différences notables entre certaines situations. Ainsi, quand il se passe dans l’axe, tout va bien. Très bien même, puisque Montréal est le club qui a marqué le plus de buts venus de cette partie du terrain en 2012. Felipe (a égalité avec le seul Robbie Keane) est le meilleur passeur de MLS sur les buts construits dans l’axe, classement dont la troisième place est occupée entre autres par Bernier.

Par contre, dès qu’on se dirige sur les ailes, le constat est totalement opposé : quand on additionne les buts venus de la gauche et de la droite, l’Impact a le plus petit total de MLS. La participation des défenseurs est aussi à remettre en cause, puisque la dernière passe d’une seule de ces réalisations est venue d’un arrière : le centre de Camara conclu acrobatiquement par Felipe. Les centres, parlons-en tiens ! Là encore, l’Impact est le plus mauvais élève de la compétition. Et la statistique précitée sur l’implication des défenseurs est la même.

Sachant que l’équipe a été peu prolifique sur les centres et les phases arrêtées, vous ne serez pas surpris de savoir qu’elle n’a presque jamais marqué de la tête. En réalité, son jeu aérien est une de ses grosses lacunes : moins bonne attaque mais aussi deuxième pire défense de la tête. Et quand, pour avoir une vue d’ensemble, on retranche les buts encaissés des buts marqués, le constat est à nouveau flagrant : l’Impact est, de loin, le cancre de la MLS dans les airs.

Même s’il y a d’autres situations, quand les buts dans le jeu ne viennent pas de centres, c’est qu’ils viennent souvent d’une “simple” passe. Et là, retour aux sommets pour Montréal et surtout certains de ses joueurs. Vous l’aurez deviné : Felipe et Bernier, qui sont troisièmes donneurs d’assists de ce classement particulier à l’issue de la saison régulière, derrière nuls autres que Landon Donovan et Robbie Keane, excusez du peu ! Et quand elles viennent de ce que les techniciens appellent la zone 2 (entre le grand rectangle et le rond central), le petit Brésilien est souvent dans le coup, puisqu’il est le deuxième passeur de MLS dans cette zone, derrière Rosales, alors que Bernier est bien classé aussi.

Pour en finir avec les statistiques individuelles, deux autres domaines dans lesquels Bernier a terminé premier de la MLS à l’issue de la saison régulière. L’un est prévisible : il est le meilleur buteur sur penalty. L’autre semble plus anecdotique : il est le joueur à avoir distillé le plus de passes décisives dans le quatrième quart d’heure. Au passage, ces statistiques individuelles sont franchement merveilleuses. On y découvre plein d’éléments intéressants sur les joueurs de l’Impact mais aussi des autres équipes, qui seraient d’ailleurs très utiles pour le recrutement, que ce soit en MLS ou dans un autre championnat couvert par Vision du Jeu (joueur désigné, quelqu’un ?) Je n’en dirai toutefois pas plus, car les termes de mon accord avec Vision du Jeu ne me le permettent pas. Avis aux intéressés : contactez Christian !

POURQUOI ÇA VA MIEUX EN 4-2-3-1
Bon, alors, les passes, disions-nous. Comment se matérialisent-elles ? Souvent, elles permettent à un joueur montréalais de se retrouver seul face au gardien adverse. Et… oui, encore un sommet : Montréal est l’équipe de MLS qui a marqué le plus souvent lors de ce genre de face à face ! Les passes de Felipe n’y sont pas étrangères. Ça peut faire mal aux défenses qui jouent haut et d’ailleurs, la plupart des fois où l’équipe a trouvé la faille de la sorte, ce fut contre des formations de haut de tableau (Seattle, Houston, New York, LA Galaxy).

Tout ça est encore mieux matérialisé quand on se focalise sur la série de cinq victoires consécutives cet été. Douze buts ont été marqués, dont deux sur penalty. Sur les 10 autres, 6 viennent de la zone 2, 5 viennent d’une passe, 5 viennent de l’axe et pour 8 d’entre eux, il y a l’implication soit de Bernier soit de Felipe. À voir ces chiffres, l’importance de les avoir tous les deux dans l’axe et dans un rôle à implication offensive saute aux yeux. Plus flagrant encore : sur l’ensemble de la saison, en dehors d’un penalty inscrit par le Québécois, aucun des deux n’a ni marqué ni donné la dernière passe lors des rencontres où ils n’étaient pas titularisés de concert. Celui qui veut les dissocier doit vraiment être sûr de son coup…

Qui dit Bernier et Felipe côte à côte avec des missions offensives dit besoin d’un homme au rôle purement défensif dans un axe de l’entrejeu à trois hommes. La contribution offensive des médians montréalais, comparativement à celle des attaquants, a été plutôt bonne et quand il n’y avait qu’un seul avant, ils étaient plus prompts à mettre le nez à la fenêtre. Ces deux ingrédients permettent de comprendre pourquoi l’équipe s’est beaucoup mieux comportée en 4-2-3-1 qu’en 4-4-2.

Si on regarde d’où les buts ont été marqués, on se rend compte que Montréal est dans le ventre mou du peloton pour les envois à distance, en bas de classement pour les buts inscrits dans le petit rectangle (être mauvais sur les centres et dans les airs n’aide pas) et parmi les bons élèves pour les buts marqués dans le grand rectangle.

Finissons avec les fins de match, dont beaucoup de monde garde de mauvais souvenirs. L’équipe est celle qui a encaissé le plus dans le dernier quart d’heure. Mais contrairement à d’autres chétifs des minutes finales, elle y marque trop peu pour compenser. Ainsi, quand on calcule la différence déjà effectuée plus tôt pour avoir une vue d’ensemble, on retrouve la troupe de Jesse Marsch dans les mêmes eaux que Portland, Chivas USA et Toronto. Allez, non, je ne peux pas boucler sur une fausse note : il faut quand même souligner que Montréal est un des clubs à avoir le moins encaissé en début de rencontre.

CONCLUSION
Pour résumer, défensivement, les carences majeures ont été observées sur les phases arrêtées (sauf les corners), dans le jeu aérien et en fin de match. Pour le reste, l’Impact est généralement dans la masse. Offensivement, quand ça se passe dans l’axe, en passes et en vitesse, tout va on ne peut mieux, notamment grâce à Bernier et Felipe. Mais dès qu’il faut passer par les côtés, centrer, jouer dans les airs ou face à une défense regroupée, alors là c’est au mieux compliqué mais souvent presque impossible.

Rien de tel qu’un des nombreux buts marqués par l’équipe pour synthétiser le tout en images. Celui inscrit par Nyassi qui a permis d’ouvrir la marque contre Houston le 23 juin résume parfaitement bien le jeu offensif montréalais en cette saison 2012, puisqu’il s’agit d’une attaque rapide venant de l’axe, avec un assist de Felipe sur passe venue de la zone 2, conclue par un face à face dans le grand rectangle.



Les bilans de la saison sur impactsoccer.com
1. Le bilan de l'émission Coup Franc
2. Le bilan du club
3. Aperçu général de la saison
4. Stats en vrac
5. Évaluations individuelles
Matthias Van Halst
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