Suite des bilans de saison avec aujourd’hui celui du club, où les joueurs se sont exprimés, de même que le président Joey Saputo, le directeur technique Adam Braz et l’entraîneur Mauro Biello. Voilà un résumé de leurs propos, sujet par sujet.
Il faut aussi garder en tête que les joueurs et l’entraîneur ont rencontré les médias 36 heures à peine après l’élimination à Toronto, alors que la conférence de presse de Saputo et Braz a eu lieu 7 jours plus tard.
Bilan général de la saison
Mauro Biello : “Si je regarde globalement ce qu’on a accompli, je suis content. Bien entendu, on voulait aller plus loin, et on en était capable. En repensant au match (contre Toronto), on les avait mis dans les cordes et je trouve difficile qu’on ne soit pas arrivé à donner le coup qui les aurait mis définitivement KO. Je suis content de ce qu’on a accompli et d’où on veut aller dans le futur.”
Joey Saputo : “Pour la première fois de notre histoire, nous faisons notre bilan deux semaines avant Noël. Pour cela, je tiens à féliciter nos joueurs et notre staff technique pour ce beau cadeau. Nous avons eu une très belle saison marquée de moments forts, certains diront même historiques. Depuis nos débuts en MLS, l’identité et la direction de cette équipe n’ont jamais été aussi bien définies ; pour cela, je dois féliciter Mauro et son staff qui ont fait un excellent travail.”
Adam Braz : “Nous avons été capables de rester au-dessus de la ligne rouge et dans la course toute l’année d’une saison longue et pas évidente. La route a été mouvementée, permettant de mettre notre caractère à l’épreuve tout au long de l’année. Le groupe a montré sa capacité à faire face à l’adversité, à garder la tête haute et à en sortir plus fort que jamais.”
Le plan de jeu et son évolution
Mauro Biello : “Durant la préparation, on voulait devenir une équipe capable de garder le ballon. On avait bien commencé, démontré beaucoup de choses dans ce domaine ; je me souviens du match ici contre New York où on a gardé le ballon 45 à 50 passes par exemple. En avril-mai, on s’est retrouvé avec une situation de blessures (ce qu’il faut regarder car chaque année ça arrive au moment où on passe du synthétique au naturel). Même avec les blessures à la mi-saison, on a été capable d’être bons, et il faut donner du crédit au staff médical. Il y a eu une période où on a manqué de cohésion et de rythme. Dans l’entrejeu, il nous manquait la capacité à fermer l’espace. On a été chercher un joueur comme Hernan capable de récupérer des ballons, de nous aider défensivement. On a été chercher Mancosu, un attaquant au profil différent de celui de Didier, plus mobile et avec plus de profondeur. Durant les moments difficiles, ça a été difficile de stabiliser l’équipe, ce qui nous a fait mal alors que nous manquions de rythme et de cohésion en raison des blessures, des suspensions et des départs en équipe nationale. La défaite 1-0 à New York, malgré le résultat, m’a convaincu de l’entrejeu et de la formation à avoir pour la fin de la saison. Quand j’ai vu ça, les responsabilités de tous mes joueurs ont été mises en place, les résultats ont suivi et notre confiance a commencé à grandir ce qui nous a aidés à avoir nos bons résultats de fin de saison.”
La première saison complète de Mauro Biello
Adam Braz : “Mauro a fait du très bon travail. La manière dont il prépare l’équipe tactiquement, son attention aux détails, son scouting de l’adversaire, la manière dont il gère les entraînements, la préparation de la semaine, sa gestion de l’effectif et de personnalités différentes qui veulent toutes jouer, sa communication avec les joueurs. Je suis très content de son travail, je sais qu’il va progresser et améliorer l’équipe.”
Joey Saputo : “J’ai vu Mauro très calme dans certaines situations, il savait ce qu’il voulait faire, l’équipe qu’il voulait mettre sur le terrain, même dans les situations difficiles à gérer pour un jeune entraîneur.”
Mauro Biello : “Il y a toujours des choses à apprendre dans ce métier, je dois grandir de toutes ces expériences, ça fait partie de mon travail. Oui, on est content de nos quatre victoires en phase finale, dont deux sur le terrain de très bonnes équipes, mais maintenant on doit apprendre à aller jusqu’à la fin. Le club est très ambitieux, sa philosophie est de gagner.”
Les faiblesses défensives dans les airs
Mauro Biello : “Nous savons que nous n’avons pas beaucoup de taille dans l’équipe. Nous avons travaillé tous les jours pour nous améliorer par rapport à ça. Nous savons que c’est quelque chose à améliorer. À Toronto, nous avons encaissé trois buts sur corner. J’ai encore du mal à comprendre.”
Evan Bush : “Il n’y pas que les joueurs grands qui sont bons dans les airs. Ce n’est donc pas une question d’aller chercher des joueurs plus grands. C’est une question de travail collectif, et on a les éléments ici pour s’améliorer dans le domaine. Mais avant ce match à Toronto, on a été très bons, notamment face à Bradley Wright-Phillips et Mullins : on a les gars pour le faire, on a l’a démontré.”
Laurent Ciman : “ Je pense que les problèmes sur phases arrêtées sont davantage une question d’envie et de concentration. On va travailler pour que ça ne se reproduise la saison prochaine. Ce n’est pas à moi de dire qui doit arriver et doit partir, un staff est en place pour ça.”
La place du club dans le paysage sportif
Joey Saputo : “Une réalité importante a émergé : nous sommes désormais un ambassadeur de notre ville, de notre province et notre pays. Notre soccer est peut-être local mais notre impact est international. Nos rencontres sont régulièrement regardées dans plus de 140 pays à travers le monde, dans 90 langues différentes. Aucun club sportif de la province ne profite d’une couverture et d’un rayonnement aussi international et instantané.”
Joey Saputo : “Même s’ils ont été historiques, les matchs entre Montréal et Toronto ne doivent pas être considérés comme un évènement unique mais comme une nouvelle référence qui doit nous guider dans les années à venir. Le soccer professionnel peut et doit se vivre avec passion et conviction, non seulement lors des grandes occasions mais aussi tout au long de la saison.”
Joey Saputo : “Je ne veux pas aller dans les détails mais je vois certaines choses avec d’autres équipes, particulièrement avec les nouvelles : l’appui qu’elles ont de leur ville, que malheureusement nous n’avons pas, ici. Avec le temps, j’espère changer ça.” Dans le monde politique ? “Oui !”
La saison des joueurs
Mauro Biello : “Il y a eu de grandes performances cette année. Nacho Piatti, tout le monde parle de tous ses buts, mais son travail défensif à la récupération, très bas, a démontré beaucoup de choses. De nombreux autres joueurs se sont démarqués cette année, Hassoun Camara, Oyongo. Oui, la défense a eu des hauts et des bas mais je dois donner du crédit à tout le monde. Le trio devant, Mancosu, Oduro ; le trio au milieu, les défenseurs centraux, le gardien qui nous a aidés. Même ceux qui ne jouaient pas, ne savaient même pas s’ils étaient dans les 18.”
Ignacio Piatti : “Je suis content d’être ici, je suis bien dans le groupe, on est bien tous ensemble. Je suis venu ici pour gagner. On est passé proche en Ligue des champions la saison dernière. Je me sens bien et c’est ce qui aide à mettre en place les choses sur le terrain et a peut-être changé des choses dans ma tête. Je me suis mis en tête que quand le ballon serait devant, j’irais marquer.”
Ignacio Piatti : “Dom a fait une très bonne saison. Je suis content pour lui. Et aussi pour Matteo qui est venu ici et s’est très facilement intégré au groupe. Arriver d’Italie et rentrer comme ça n’est pas facile. Et sur le terrain, il me crée des espaces derrière la défense. L’an prochain, il faut continuer cela.”
Dominic Oduro : “Je suis satisfait sur un plan personnel mais je pense toujours que ça aurait pu être mieux. Avec Matteo et Nacho, ça clique devant. L’équipe construite à partir de la saison dernière, et la façon dont on va vers l’avant, je veux en faire partie.”
Evan Bush : “Ma saison était un microcosme de celle de l’équipe : elle a très bien commencé, il y a eu des passages difficiles avec des hauts et des bas, et j’ai été capable de retrouver un bon niveau. Ça ne vaut pas seulement pour moi mais pour la majorité d’entre nous. L’entre-saison sert aussi à revenir là-dessus et à regarder quoi faire pour que ça ne se produise plus à l’avenir. Dans l’ensemble, on peut être content de la manière dont ça s’est terminé.”
Marco Donadel : “Quand Mauro a changé le milieu de terrain, ça a coïncidé avec le moment où j’ai commencé à mieux jouer. Le fait d’être trois à faire du travail défensif au lieu de deux, ça a beaucoup aidé aussi : tu es libéré d’une certaine pression en sachant que si tu fais une erreur, tu as quelqu’un pour te couvrir. D’autant qu’avec Patrice et Hernan, nous sommes complémentaires.”
Mauro Biello : “Je suis content de ce que Patrice a montré et a donné, tant sur le terrain qu’en dehors. Il a transmis aux joueurs l’importance de ce que veut dire d’être bon ici à Montréal, la fierté. Il a su avoir une complicité, un rythme et une cohésion tant offensive que défensive avec les deux autres milieux de terrain.”
Ambroise Oyongo : “Quand je suis venu l’an dernier, je n’ai pas fait de préparation physique et ça a été difficile pour moi. Cette année, j’en ai fait et j’ai vu la différence. Je pense que c’est la meilleure saison de ma carrière. J’ai joué une saison complète, joué 31 ou 32 matches. Je suis content de ce qui s’est passé avec cette équipe, on avait un groupe formidable et c’est ce qui nous a aidés à aller aussi loin cette saison.”
Hassoun Camara : “Dans le sport de haut niveau, on se remet tout le temps en cause tant en gagnant qu’en perdant. J’ai beaucoup appris en étant blessé.”
Hassoun Camara : “La position centrale est toujours d’actualité, j’en discute encore avec le coach : j’y ai eu de super matchs et je m’y éclate. On y a de super joueurs aussi, et c’est l’intérêt de l’équipe qui compte.”
Donny Toia : “Je ne suis vraiment pas content de cette saison. Se blesser, revenir et se reblesser deux semaines plus tard, ça rend les choses encore plus difficiles, tu remets l’ouvrage sur le métier pour revenir dans le onze de base. À chaque entraînement, j’avais encore le risque de me blesser à nouveau ; là, l’intersaison va permettre de revenir sans que ce risque ne se pose à nouveau.”
Harry Shipp : “ J’ai eu des chances cette saison, j’ai des responsabilités à assumer. Le staff technique a pris des décisions pour avoir de meilleurs résultats, et ce furent les bonnes. Je ne pense pas qu’il y a un seul style de jeu pour chaque position. Défendre et contre-attaquer n’est peut-être pas le style qui me convient le mieux… mais je peux toujours apporter quelque chose en matière de conservation du ballon.”
Lucas Ontivero : “Je n’ai pas fait une bonne préparation, le synthétique a compliqué les choses. Ma capacité à défendre et mes capacités pour défendre ici ont manqué pour me permettre de mieux réussir, sans oublier que Salazar et Oduro ont été bons à mon poste.”
Maxime Crépeau : “ Mon discours n’a pas changé par rapport à l’an dernier : je veux jouer le championnat canadien et avoir des minutes. Vivre et jouer sur deux championnats n’est pas facile ; parfois, l’équipe réserve est en déplacement quand l’équipe première est à Montréal et tu vis sur deux horaires parallèles.”
Anthony Jackson-Hamel : “Aller en USL, ce n’était pas ma première option. En prenant du recul, je vois que c’était positif : y enchaîner les buts m’a donné une confiance qui a changé ma question, peut-être ma carrière. L’an prochain, c’est important pour moi d’être sur la feuille de match une bonne partie de la saison. Il me faut du temps de jeu et de l’expérience sur le terrain.”
La situation contractuelle des joueurs
Patrice Bernier : “Mes intentions sont de jouer une autre année. Avec le club, on s’est entendu qu’on en parlerait à la fin de la saison, ce qui va arriver bientôt avec Mauro et Adam. Jouer ailleurs… on n’en est pas encore à ce point-là ; si ça arrive, il faudra que j’y pense… mais je ne pense pas que ça va arriver.”
Mauro Biello : “Patrice a été bon en milieu de terrain ; nous comme club, on cherche toujours à s’améliorer, et pas seulement en milieu de terrain. Il y aura de la concurrence comme à tous les postes, ça fait partie du rôle de tous les joueurs. Cette année, Patrice était en concurrence avec d’autres et a gagné son poste grâce à ce qu’il a amené sur le terrain.”
Adam Braz : “On est en discussions avec Patrice. On veut le ramener la saison prochaine. Je pense qu’on va arriver à un terrain d’entente, même si maintenant les deux parties négocient encore.”
Matteo Mancosu : “J’ai envie d’être là l’an prochain, je dois trouver un accord avec le club maintenant. J’aime beaucoup ce championnat, le club et cette expérience, et donc oui j’aimerais rester plutôt que retourner en Italie. Cette première saison était riche en émotions. Et longue aussi, mais au bout du compte, ça valait le coup. J’ai aimé mes débuts en MLS.”
Joey Saputo : “Mancosu est prêté jusqu’en juin. On voulait savoir si son intégration serait bien faite. On est en train de négocier avec lui pour qu’il reste plus longtemps. Il aime son expérience en MLS, ici à Montréal. Il a montré qu’il avait beaucoup de potentiel dans cette ligue.”
Adam Braz : “Oduro : nous avons dit à son agent que nous étions contents de son travail des deux dernières années ; il nous a aussi dit clairement qu’il voulait revenir. J’espère qu’on va arriver à une entente.”
Ignacio Piatti : “Oui, on a parlé avec Joey et Mauro : je serai ici l’année prochaine, avec l’objectif de revenir meilleur que cette année.”
Joey Saputo : “Piatti a encore un an et demi de contrat, on veut qu’il reste et il a dit qu’il voulait finir sa carrière ici. Quand tu as la volonté des deux parties, c’est plus facile de finaliser quelque chose.”
Ambroise Oyongo : “J’ai encore un an de contrat, il faut le respecter et je pense à rester. Je suis encore jeune, je pense qu’il y a toujours quelque chose à apprendre. Je veux encore revenir plus fort la saison prochaine. Tout footballeur aimerait jouer en Europe, jouer dans un grand club. S’il y a entente, j’irais.”
Joey Saputo : “Oyongo ne nous a pas caché ses ambitions quand il a signé ici. Il lui reste un an de contrat et nous n’avons pas reçu d’offre, j’espère qu’il va rester.”
Laurent Ciman : “Normalement, je serai là l’an prochain. Il me reste deux ans de contrat. Mais comme l’a dit un collègue à moi, dans le football tout est possible.”
(clin d’œil à Didier Drogba et large sourire des deux joueurs)
Wandrille Lefèvre : “Je n’ai pas encore de contrat pour l’an prochain. J’ai plusieurs options. Je me suis aussi construit un avenir du soccer professionnel, je ne me stresse donc pas. Mais à un moment, il va falloir faire un choix. Ma priorité est de rester ici avec un projet intéressant et un contrat qui m’intéresse. Maintenant, il faut s’asseoir et discuter.”
Eric Kronberg : “Je veux aider l’équipe mais je veux aussi que ma carrière progresse. J’aimerais aussi devenir entraîneur, et tout club qui me permettrait de me développer dans ce domaine toute en aidant l’équipe sera un bon endroit pour moi.”
Adam Braz : “Lucas est un jeune joueur intéressant. Nous avons pris le risque de l’amener avec le statut de jeune joueur désigné. Il a bien commencé saison, mais a ensuite eu des blessures, perdu la forme, et d’autre joueurs ont fait le boulot. En fin de saison, il n’était pas dans les 18. On a décidé de prendre une direction différente.”
Adam Braz : “Dans le cas de Kyle Bekker, c’est parce qu’on amène Dzemaili l’a prochain et il aura moins de chances de jouer. On a été honnête avec lui.”
Didier Drogba, vu par les autres
Hassoun Camara : “Je ne pense pas que quelqu’un dans le vestiaire dirait du mal de Didier. Il a une stature internationale et une humilité incroyable. On a passé de grands moments, c’est grâce à cela. Il a fait des choses extraordinaires pour moi, c’est je suis ici aujourd’hui c’est en grande partie grâce à lui. Il m’a apporté des choses sur des points thérapeutiques. Il a fait de telles choses pour tous les joueurs.”
Ignacio Piatti : “Il a beaucoup aidé, cette saison. Je suis triste qu’il parte. Comme joueur, tout le monde le connaît, je ne peux rien dire. Comme personne, il est grand, a beaucoup d’humilité, j’ai appris beaucoup de choses en un an et demi avec lui.”
Ambroise Oyongo : “Pour moi, Didier est un grand frère magnifique de qui j’ai beaucoup appris, sur le terrain ou en dehors. Tant en sélection qu’à New York, j’ai côtoyé de grands joueurs, mais ce que m’a apporté Didier me permettra plus tard d’apprendre aux plus jeunes ce qu’il faut faire pour grandir et être plus performant.”
Mauro Biello : “Le séjour de Didier a été excellent. Il a beaucoup apporté sur le terrain et en dehors. Dès son arrivée, tout le monde en a parlé, c’était fantastique. On était privilégié d’avoir un tel joueur dans notre équipe. On le remercie pour ce qu’il a donné et apporté. C’est quelque chose qui restera ici avec nos supporters pour des années.”
Joey Saputo : “Oui, il y a eu des différents avec Didier. Mais pas particulièrement parce que c’était lui : il y a des différents avec tous les joueurs. Pendant l’année et demi où il était ici, on s’est assis plusieurs fois pour parler de ce qu’on peut faire de mieux. Il a joué à un niveau assez haut et certains conseils qu’il nous a donnés ont été assez importants.”
Adam Braz : “Didier a amené beaucoup de crédibilité au club, a aidé l’équipe durant les 18 mois où il était ici. Cette année, il a marqué 10 buts et donné 6 passes décisives, il a été très bon sur le terrain, bon dans le vestiaire. Il a toujours dit qu’il voulait gagner ici : malheureusement nous n’avons pas gagné ensemble, mais il a certainement haussé les standards des autres joueurs et a amené un esprit gagnant.”
Didier Drogba et son passage à Montréal
“Il y a eu de grandes célébrations, de grandes victoires ; plus que les buts, les grands moments sont la connexion avec les supporters et les autres joueurs. Après la défaite contre Orlando, tout le monde semblait KO mais on a parlé d’aller en playoffs et de gagner la coupe. C’est une caractéristique de cette équipe : aller mal et être capable de remonter.
Ce club est jeune et a forcément beaucoup de choses à améliorer. En même temps, il grandit à une vitesse très intéressante et a franchi en peu de temps des étapes qu’aucun club n’a jamais vécu, comme jouer une finale de Ligue des champions. En deux ans, arriver à deux doigts d’une demi-finale et d’une finale de MLS… beaucoup de clubs rêveraient d’être à notre place aujourd’hui.
La MLS m’a mis en dehors de ma zone de confort du jeu en Europe. Il y avait des attentes de tout le monde. C’est pour ça que je suis si fier de ce que j’ai fait ici. J’espère avoir inspiré des gens. Apprendre dans un autre championnat, sur un continent qui a une approche du football différente, et vivre ça au quotidien un an et demi, c’est une expérience enrichissante. Ce que j’ai appris ici ne me servira pas que dans le football mais aussi dans la vie de tous les jours.
En Europe, on joue au football ; ici, on joue au soccer. Il y a l’envie de faire du football à l’Européenne… avec des règles en place qui ne le permettent pas. Un joueur ne peut pas être transféré d’un club à un autre comme ça. Le système d’échanges nivelle le tout. Il n’y a pas d’écart entre les clubs. Surtout, aucune équipe ne monte et ne descend. Une équipe qui fait une mauvaise saison peut remporter la saison ! Ça ne récompense pas l’équipe la plus régulière de la saison. C’est spectaculaire mais le niveau s’en ressent par rapport à l’Europe, où il y a la Coupe d’Europe et les Coupes nationales, mais où le championnat reflète la qualité d’une équipe sur la durée.”
Dépenses et recrutement
Adam Braz : “9 des 11 joueurs titulaires en phase finale sont sous contrat, on négocie avec les 2 autres. On est confortable avec notre effectif. Évidemment, on va chercher à s’améliorer si la bonne possibilité se présente, et si nous sentons qu’un transfert va améliorer l’équipe et lui donner des chances, nous allons bouger.”
Mauro Biello : “On doit s’asseoir et analyser chaque situation, regarder point par point ce dont nous avons besoin pour nous améliorer. Ce que nous n’avons pas encore eu le temps de faire pour le moment.”
Joey Saputo : “Je ne pense pas qu’il faille dépenser autant d’argent que Toronto sur des joueurs désignés pour gagner. Nous étions proches de les éliminer. Il faut dépenser intelligemment pour être compétitif tout en étant responsable financièrement. Nous n’avons pas les moyens et le marché pour le faire. Ce sont des choses que je dis depuis longtemps.”
Joey Saputo : “Le concept d’équipe est important. Son équipe dorsale doit être constituée de joueurs d’expérience internationale à des postes clefs. Mais l’argent doit davantage être dépensé sur le concept d’équipe que sur un seul joueur. Quand nous avons amené Piatti, personne ne le connaissait et maintenant, il est un des meilleurs dans la compétition. Même chose avec Laurent Ciman : personne ne le connaissait et il a été élu Défenseur de l’année. C’est la direction que nous suivons. Un joueur peut t’aider, mais on gagne plus en équipe.”
Ambitions futures
Adam Braz : “2017 est déjà tout près. Notre objectif est de faire les séries pour une troisième année consécutive et de terminer la saison régulière parmi les 4 premiers de l’Est. On tentera de gagner de nouveau le championnat canadien. Je suis confiant qu’avec beaucoup de travail dur, de l’engagement et une mentalité gagnante, nous pouvons poursuivre nos progrès et obtenir du succès tous ensemble.”
Joey Saputo : “De façon réaliste avec nos progrès constants d’année en année, je crois que nous avons tous les ingrédients nécessaires pour remporter la Coupe MLS d’ici cinq ans.”
Hassoun Camara : “On a des joueurs d’expérience, c’est ce qui nous a amenés aussi loin, et des bons jeunes qui sont en progression comme Victor Cabrera et Ambroise. On est dans le bon âge pour vivre un, deux ou trois grands moments en MLS. Dans nos discussions en privé, avec Drogba ou Nacho, il y a la promesse de faire mieux l’année prochaine.”
Joey Saputo : “Au cours des 5 prochaines années, nous allons tout faire pour donner aux Montréalais et à tous les Québécois une équipe qui leur ressemble et à laquelle ils peuvent croire : francophone, multiculturelle, passionnée, compétitive, convaincante. Nous allons continuer de bâtir ce club avec des gens passionnés et dévoués qui ont grandi dans l’organisation.”
Liens avec l’étranger
Joey Saputo : “Le soccer est un sport mondial et nous seront branchés sur l’international. Plus que jamais, nous allons continuer de faire partie de cette réalité pour prendre notre place sur la planète foot. Nous allons tenter d’attirer d’autres clubs internationaux à Montréal.”
Joey Saputo : “On a des contacts en Italie, où les gens nous connaissent beaucoup mieux. On est encore en Argentine. Avec ce qu’on a fait par le passé avec des équipes étrangères, on a une certaine crédibilité. Il est important de continuer à utiliser ces contacts. Envoyer Tabla à Bologne 2 semaines, c’est pour son développement, mais aussi pour faire voir le talent qu’on a ici et potentiellement en faire quelque chose en Europe.”
Mais aussi…
Joey Saputo : “En 5 ans, notre plus grand accomplissement est de savoir qui on est, d’avoir confiance en qui nous sommes et dans ce que nous sommes en mesure de réussir.”
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Le bilan de l’émission Coup Franc
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