Deux éliminations trop rapides de suite, départ de certains ténors vers Toronto, joueurs qui n’ont pas satisfait aux grosses attentes placées en eux : plusieurs raisons avaient provoqué un grand ménage dans l’équipe lors de l’entre-saison. Exit Braz, Sutton, Antoniuk, Fukasawa, Kolic, mais aussi Salles, Mert ou encore Lyssand. Pour les remplacer, on a fait appel à toutes sortes de joueurs : des revenants (Arango, Gbeke), des jeunes (Palleschi, Moojen) et des éléments chevronnés (Jordan, Trembly, Tsakiris, Dawkins). Ajoutez à cela Fabro, meneur de jeu qui avait déjà joué en D1 argentine et a rapidement séduit par ses qualités techniques.
Dès l’entame de la saison, tout le monde savait à quoi s’attendre : on avait annoncé une année de transition et de reconstruction. Mais, ô bonne surprise, l’équipe a démarré le championnat sur les chapeaux de roues. S’il restait quelques réglages à effectuer, les 15 points des 7 premiers matches et les 9 buts des 5 rencontres initiales étaient de bon augure.
Sauf que… c’est ensuite que la machine s’est mise à tourner carré. Un nul (1-1) concédé dans les dernières secondes contre le très faible Minnesota - match où de nombreux remplaçants ont été alignés alors qu’il aurait justement dû servir à travailler les automatismes - était le premier signe concret des problèmes qui allaient suivre. Biello blessé, Palleschi émoussé, Fabro baladé, Gbeke perdait les principaux soutiens venus de l’arrière et se retrouvait bien seul devant lors du 4-5-1 mis en place par Nick De Santis en début de saison.
Les défaites et les prestations sans gloire se sont suivies semaine après semaine. Clou du spectacle, un 5 sur 15 contre ceux qui occupaient alors les trois dernières places, bilan déplorable pour une équipe qui joue la tête et auquel peu d’entraîneurs auraient survécu dans un contexte différent.
Ce qui a été fait ? Une nouvelle fois, le grand ménage. Zé Roberto, Marcina (arrivé en cours de saison), et un Fabro découragé ont été priés d’aller voir ailleurs alors que Gjertsen, Testo, Brown et Aguilar étaient appelés en renfort.
Résultat ? Pareil ! La mécanique s’emboîte bien plus vite que prévu. Dès sa première apparition sous son nouveau maillot, Gjertsen charme tout le monde. L’équipe tourne à nouveau et la victoire on ne peut plus probante 2-0 contre Rochester à l’issue d’un très bon match de football laisse entrevoir les plus grands espoirs.
Las, comme lors de la première moitié de saison, la machine se grippe à nouveau après quelques semaines. On parle de lassitude, voire de ras-le-bol complet, de la part des joueurs envers l’entraîneur, qui dit pour sa part avoir toujours sa porte ouverte en cas de problème. Personne ne la franchit et la situation s’envenime sur le terrain. Après une victoire étriquée lors du quart de finale aller, l’équipe s’écroule complètement et s’incline 3-0 au retour à Porto Rico.
Ce qui devait être une saison de transition ne s’est pas du tout passé comme tel. Après une fin difficile en 2006, on a changé quantité de joueurs par deux fois et cela n’a rien arrangé. Il y a certes des éléments prometteurs pour l’avenir, tels Aguilar ou Gatti, et d’autres qui peuvent faire progresser l’Impact à long terme, comme Jordan, Gbeke ou Gjertsen, en plus des éléments présents de plus ou moins longue date. Mais l’allure de l’équipe en 2008 dépendra de ce qu’il se passera à l’endroit que tout le monde regardait à l’issue de la saison : le banc de l’entraîneur.
Les tournants
20 mai : Pour le premier match de la dernière saison à Claude Robillard, Montréal bat Seattle 2-0. Malgré de nombreux nouveaux visages, on pense l’équipe déjà lancée. Quelques rodages sont certes nécessaires mais il y a de quoi être optimiste pour la suite.
5 juin : Plutôt que d’aligner son onze de base contre Minnesota, qui traîne en fond de tableau, et de lui permettre de peaufiner son système, Nick De Santis met sur le terrain une équipe qui concède un point stupide dans les dernière minutes. C’est le début des problèmes.
18 juillet : Rien ne s’arrange. Défaites, exclusions, énervements : bilan du mois, 5 sur 15… contre les trois derniers. L’équipe ne tourne plus, il faut trouver une solution d’urgence. Dans les semaines qui suivent, de nombreux transferts, entrants et sortants, sont effectués.
31 août : Les nouveaux venus se sont adaptés plus vite que prévu et l’équipe a repris du poil de la bête. Pour preuve, une séduisante victoire 2-0 contre Rochester dans un match de haut niveau pour la D1. C’est cependant le chant du cygne.
16 septembre : Comme en début de saison, après quelques semaines probantes, l’équipe a de nouveau perdu de sa superbe. Et elle s’écroule lors d’une lamentable prestation à Porto Rico, signifiant cette année une élimination dès les quarts de finale.
Les joueurs
Le noyau : Plus équilibré qu’il en a l’air, même si l’équipe n’a souvent pas tourné comme il faut. Derrière, Pizzolitto a cependant manqué, malgré quelques solutions de remplacement plus que correctes. Idem pour Biello au milieu. Devant, Gbeke était souvent trop seul. Il y a une bonne base sur laquelle construire, à condition d’effectuer les bons choix tactiques et les retouches nécessaires.
Top : Leonardo Di Lorenzo. Pour sa deuxième saison à Montréal, l’Argentin a tardé à retrouver son meilleur niveau mais a quand même souvent porté l’équipe avant de passer à la vitesse supérieure en août, quand il fut replacé sur son flanc gauche.
Flop : Zé Roberto. Alors qu’il semblait faire partie des meubles, le sympathique Brésilien disputait sa saison de trop à Montréal en 2007. Plus aussi heureux sur le terrain qu’auparavant, il avait besoin de renouveau. Espérons qu’il le trouve la saison prochaine.
Le coach
Nick De Santis a connu une nouvelle saison difficile, donnant trop souvent l’impression d’être emporté par les évènements. Entre deux exclusions en match, des joueurs qui s’en plaignent mais n’en parlent pas ouvertement et certains choix tactiques discutés, il n’apporte plus la fraîcheur qui lui a permis de tirer le meilleur de son équipe en 2004 et 2005.
Tendances
Spectateurs (-) : Pour la première fois depuis longtemps, l’assistance moyenne est en baisse (un peu plus de 5%). Elle se situe juste en bas de la barre des 11.000 qui avait été franchie en 2005 et 2006. Cela devrait être un simple recul pour mieux repartir à la hausse la saison prochaine dans le nouveau stade.
Ambiance (--) : Un public qui s’exprime trop peu souvent, des joueurs qui racontent à gauche, à droite ce qu’ils ne disent pas en face, un groupe chamboulé à plusieurs reprises et une saison qui finit mal : pas de quoi chanter dans les chaumières…
Spectacle (=) : Si on a repassé la moyenne de deux buts par match lors des rencontres de l’Impact, le reste du temps a été tantôt intéressant tantôt ennuyeux. Le niveau général de la D1, à la baisse, n’a pas contribué à assurer le spectacle lui non plus.
Adaptation (=) : Dawkins, Fabro, Tsakiris, Trembly et Marcina ont été autant d’échecs. Jordan et Gbeke font partie de l’ossature de l’équipe, Arango et Palleschi ont beaucoup joué. Quant aux renforts de fin de saison, la question est surtout de savoir s’ils souhaitent revenir en 2008.
Structure (+) : L’arrivée d’une équipe réserve séduisante pour sa première année, le nouveau stade qui est érigé promptement, l’embauche d’une pointure comme Richard Legendre à un poste important : malgré certains ratés, il y a des domaines où le club continue à se construire.
M. V.H.
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