Vous êtes abonné en 132 ? Comptiez aller y voir un match cette saison ? Oubliez ça : le club a annoncé la fermeture du bloc dès le match de ce samedi, et ce pour une durée indéterminée, ainsi que le bannissement des groupes qui y étaient actifs.
Le club justifie sa décision par “plusieurs incidents répétés”, énumérant violence, agression verbale et physique, intimidation, vandalisme et utilisation de matériel pyrotechnique non autorisé. Il précise que les groupes situés en 132, à savoir “l’Association des supporters (ASUPMTL), incluant les Ultras Montréal 2002 et les groupes de supporters affiliés” sont “bannis de tous les événements” du club, tant les matches au stade Saputo que les autres initiatives.
Dans son communiqué, le club affirme que “des supporters de la section 132 ont été impliqués dans une altercation avec des partisans de l’équipe adverse (Toronto) qui ont été physiquement agressés”. Des bagarres qui ont eu lieu en dehors des limites du stade. Le Toronto FC a dès lors demandé à ce que, lors du match du 23 octobre entre les deux équipes en Ontario, aucune place ne soit vendue aux visiteurs dans le bloc qui leur est habituellement réservé.
Il ne précise pas sous quelles conditions cette partie de la tribune pourra être rouverte, ses exigences envers les différents groupes pour mettre fin à leur bannissement ni comment devront s’y prendre d’autres groupes éventuels souhaitant s’organiser pour faire vivre dans le futur ce bloc, reconnu comme le poumon de l’ambiance dans le stade. À moins que les dirigeants ne lui planifient un avenir complètement différent ?
Les différents groupes ont pour le moment répondu par la voix de l’Association des supporters (à notre connaissance, les UM02 ne se sont pas encore exprimés collectivement), sous forme d’un communiqué. Ils ne comprennent pas que la sanction soit générale plutôt que ciblée sur les fautifs : “Punir tous ceux qui ont des billets dans cette section pour les agissements de certains individus est injuste (…) Les actes isolés devraient toujours être traités comme tels, d’autant plus que les personnes concernées ont été identifiées et sanctionnées par les autorités compétentes, soit la sécurité et la police.”
Les reproches sont plus spécifiquement adressés au président du CF Montréal, Kevin Gilmore, depuis l’arrivée duquel “rien ne va plus” selon les groupes qui stigmatisent une “répression intensifiée” à la suite de leur désaccord avec le rebranding du club. Selon eux, “il n’est clairement pas ouvert à entendre des points de vue différents du sien, quitte à instaurer un climat toxique” dont auraient pâti “d’autres personnes (…) internes ou externes à l’organisation”. L’Association a aussi annoncé qu’elle communiquerait ultérieurement sa version détaillée de certains évènements.
Notons par ailleurs que sur les réseaux sociaux, de nombreux supporters abonnés venant dans le kop pour l’ambiance, ne se réclamant d’aucun groupe et disant n’être mêlés à aucun incident, ont fait part de leur mécontentement de cette punition collective qui les sanctionne alors qu’ils n’ont rien à se reprocher.
Dès ce samedi, nous assisterons donc au premier match du CF Montréal dans un stade Saputo accueillant les supporters, mais pas ceux en 132, ni les Ultras Montréal qui en sont à leur vingtième saison d’existence et d’encouragements. Nous pourrons aussi voir la propension des autres supporters, en groupes organisés ou non, à insuffler une ambiance digne d’un “grand marché” de MLS ou, au contraire, à faire preuve de solidarité envers leurs pairs bannis.
