C’est désormais officialisé par toutes les parties : le défenseur central Laurent Ciman quitte le Standard pour jouer à Montréal. L’international belge a signé un contrat de trois ans, et effectue davantage un choix familial que financier.
Une conférence de presse a eu lieu à l’Académie Robert Louis-Dreyfus (équivalent pour le Standard du centre d’entraînement que l’Impact doit ouvrir cette année) et Ciman s’est prononcé pour la première fois publiquement depuis que son nom avait été cité à l’Impact pour la première fois, il y a une semaine sur le site officiel de la MLS.
« C’est tout simplement le choix du cœur, a déclaré le joueur de 29 ans aux journalistes présents sur place. Ma petite fille, Nina, est autiste. Or c’est au Canada que les soins concernant cette maladie sont les plus poussés. Il arrive un moment où la famille compte plus que tout. Mon épouse se renseigne depuis longtemps et il est clair que c’est au Canada que l’autisme est le mieux pris en mains avec un accompagnement permanent. Dès lors lorsqu’un agent m’a contacté lors du stage en Espagne pour rejoindre l’Impact de Montréal, je n’ai pas hésité. Ma femme m’avait déjà dit avant que le Canada était la bonne destination pour aider Nina. »
Il y avait cependant un obstacle de taille en face de lui : il était toujours sous contrat et ne pouvait en théorie pas partir gratuitement. Il avait, en outre, reçu une offre des Suisses de Sion qui aurait peut-être davantage convenu à son club. Mais Ciman a su se montrer convaincant et ses états de service ont parlé en sa faveur. « Quand je suis allé voir la direction, ce n’est pas le joueur qui était en face d’eux. C’était l’homme, le papa. Ils ont fait un effort exceptionnel en me laissant partir. L’argent ne fait pas le bonheur, sinon j’aurais opté pour Sion. J’ai fait mon choix en pensant à Nina. Mes coéquipiers au Standard ont compris mon choix. »
Un homme de cœur en dehors du terrain, mais aussi dans son métier. Il ne sera pas à la reprise des entraînements ce lundi car dimanche, le Standard affronte son rival Anderlecht. Match au sommet du championnat de Belgique (mais pas un derby, comme certains l’ont écrit par erreur au Québec) entre deux des “trois grands” que Ciman tenait à disputer, par amour du maillot et des supporters. « Je ne voulais pas partir comme un voleur. Le Standard restera toujours le club de mon cœur, où j’ai rencontré des personnes extraordinaires que je tiens à remercier. Gagner le respect du public ne se fait pas en un clic. J’ai toujours donné le maximum pour mon club, avec sincérité. En cinq ans passés au Standard j’ai vécu des moments merveilleux. J’ai rencontré des gens formidables. Le Standard est devenu mon club de cœur. Mon souhait était de quitter à la faveur d’une rencontre disputée à Sclessin. Offrir aux supporters liégeois une victoire face à Anderlecht serait évidemment magnifique. »
Ce sera pour Ciman une première expérience en dehors de la Belgique : après des débuts à Charleroi, il est passé par Bruges (le troisième “grand”) où ce fut assez difficile pour lui. Il s’est relancé à Courtrai, avec succès puisqu’il a non seulement gagné son transfert au Standard mais est également rentré dans le giron de l’équipe nationale. Longtemps arrière droit, c’est aussi grâce à sa polyvalence qu’il y a conservé sa place. Comptant huit sélections, il faisait partie du groupe qui a été jusqu’en quart de finale de la dernière Coupe du monde. Son avenir avec les Diables rouges est-il en péril ? « Marc Wilmots m’a assuré qu’il suivrait mes performances. Tant mieux. Cependant, à présent, c’est la santé de ma petite fille qui passe avant le reste. » Au Standard, il est rapidement devenu titulaire indiscutable et s’est installé au centre de la défense.
Dès lundi, une de ses priorités sera également la découverte de la MLS et de son nouveau club. Dont il ne sait encore pas grand-chose. « La MLS est d’un niveau me semble-t-il comparable à celui du championnat de Belgique. Avec notamment plusieurs joueurs issus de la Premier League anglaise, dont certains ont participé à la Ligue des Champions », a déclaré Ciman, avant d’ajouter, au sujet de l’Impact : « L’entraîneur adjoint est francophone. La majorité du noyau aussi. Et, détail amusant, le chef des Ultras est d’origine liégeoise. Pour le reste, les installations ont l’air belles. Je découvrirai tout cela en réel la semaine prochaine. »
À Montréal, on se félicitait évidemment de l’arrivée d’un joueur de ce calibre. « Nous sommes très heureux de faire l’acquisition d’un joueur du niveau de Laurent et nous sommes excités qu’il ait décidé de poursuivre sa carrière avec notre club, a expliqué Frank Klopas. Nous étions à la recherche d’un défenseur central de qualité et expérimenté. Il sera un élément clef de la défense de l’équipe et un leader du groupe. »
On retrouvait également deux détails surprenants dans l’annonce officielle effectuée par l’Impact ce matin : le fait que Ciman a signé un contrat de trois ans (qu’il s’engage pour une longue durée n’a rien d’étonnant, mais d’habitude le club n’apporte pas cette précision) tout en n’ayant pas le statut de joueur désigné.
Si vous lisez les articles à ce sujet sur les sites Internet des médias belges, allez également lire les commentaires des supporters qui figurent souvent au bas des textes. Généralement, c’est une foire d’empoigne mais dans ce cas, les marques de respect se multiplient, même de la part de supporters d’Anderlecht qui, d’habitude, ne manquent pas de cracher sur tout ce qui concerne le Standard. Ça en dit long sur l’image positive véhiculée par Ciman, tant sur le terrain qu’en dehors.
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