L’embauche de Rémi Garde, et tout ce qu’elle implique (dont le premier élément concret est l’arrivée de Joël Bats) a, à juste titre, donné un nouvel élan d’enthousiasme envers le club, on ne peut plus perceptible sur le forum et les réseaux sociaux. Nous n’en oublions pas pour autant son prédécesseur Mauro Biello, dont la carrière est à la croisée des chemins.
Si son limogeage était logique pour bien du monde, et cohérent avec les discours passés et les ambitions futures du club, Mauro Biello est un peu l’oublié des discussions de ces dernières semaines. Certes, les entraîneurs démis de leurs fonctions, dans le monde du ballon rond, ça court les rues tous les mois. Il y eut évidemment des débats sur les raisons, fondées ou non, de son renvoi. Comme partout. Et ça s’est arrêté là. Logique, la plupart du temps. Mais dans le cas de Biello, il est difficile de ne pas se préoccuper de son avenir quand on connaît ses états de service pour le club.
Bien entendu, ce n’est pas à l’Impact de parler de cela en ce moment. Il a d’autres chats à fouetter, un nouvel entraîneur à intégrer, des staffs à composer et même une réorganisation des tâches techniques à gérer. Et justement, ce n’est qu’alors qu’il pourra déterminer s’il y a une place, ou non, pour Biello. On imagine toutefois très mal devenir adjoint de son successeur (le malaise serait évident), et bien des postes pourraient être considérés comme une rétrogradation. À moins d’en créer un nouveau sur mesure ?
La question cruciale est évidemment de savoir ce qu’en pense le principal intéressé. Demeurer à l’Impact ou poursuivre la carrière, ô combien nomade, d’entraîneur ? Et là, si les places sont rares, les options sont quand même nombreuses. Rester entraîneur principal ailleurs en MLS semble peu probable. Mais y trouver une place d’adjoint pourrait lui permettre de poursuivre son apprentissage (effectué sur le tas) dans un autre club et une autre culture (de club) - l’idéal serait évidemment auprès d’en entraîneur expérimenté, qui pourrait lui permettre de progresser.
Il y a aussi les divisions inférieures. Giovanni Savarese, Marco Dos Santos, Preki, Steve Trittschuh, Frank Yallop, Wilmer Cabrera et Alessandro Nesta font partie des entraîneurs y exerçant ou y ayant exercé récemment. Les clubs s’y multiplient et les plus belles lignes du CV de Biello pourraient lui ouvrir des portes.
Car en deux ans et demi, il est passé d’adjoint dont le CV valait surtout pour un parcours de joueur, très honnête certes, mais limité à la D2 américaine et à quelques sélections en équipe nationale canadienne, à entraîneur qui a atteint le carré d’as de la MLS et eu sous ses ordres Didier Drogba et d’autres internationaux de bon niveau. Du coup, des portes qui étaient systématiquement fermées auparavant ne le seront plus. Et pourraient lui permettre, aussi, de faire avancer une possible carrière d’entraîneur.
Bien entendu, on ne connaît par exemple pas les conditions d’entrée à Coverciano, mais il y a à travers le monde des écoles de formation d’entraîneurs réputées, où il pourrait à tout le moins faire un tour pour enrichir ses acquis. Jesse Marsch a bien parcouru la planète et passé deux ans loin des terrains avant de revenir, plus fort, à New York… Si c’est compatible avec sa vie familiale, Mauro Biello pourrait lui aussi passer du temps à l’étranger afin de faire avancer sa carrière d’entraîneur. Voire, qui sait, s’expatrier à long terme et franchir les étapes pas à pas, ce qui ne manquerait pas de susciter de la fierté à Montréal.
Nous ne savons pas de quoi sera fait l’avenir de Mauro Biello - ni même s’il sera encore dans le monde du soccer. Mais quand on y pense, on se dit que bien des avenues sont possibles pour lui, et on ne peut que s’en réjouir pour ce fidèle serviteur du club. On espère aussi un sort heureux à ses anciens adjoints qui, après de multiples promotions au sein du club, doivent désormais se chercher de l’embauche ailleurs.