MONTRÉAL : Bush, Oyongo, Ciman, Lefèvre, Toia, Mallace (81e Jackson-Hamel), Donadel, Romero (69e Mapp), Venegas, Duka (59e Drogba), Oduro
PHILADELPHIE : Blake, Fabinho, Marquez, Vitoria, Gaddis, Carroll, Lahoud (66e Nogueira), Barnetta (75e Ayuk), Maidana, Le Toux, Sapong
ARBITRE : M. Jurisevic
AVERTISSEMENTS : Donadel, Fabinho, Oduro
LE BUT : 78e Le Toux (0-1)
Le public était venu en nombre au stade Saputo pour les débuts de Didier Drogba, mais la nouvelle idole de Montréal n’a pas réellement eu l’occasion de se mettre en valeur. Au contraire, après sa montée au jeu, Le Toux a inscrit le seul but du match pour offrir une victoire 0-1 à Philadelphie.
Ce match, avouons-le, n’a atteint ni des sommets de suspense ni volé haut en qualité. Le premier quart d’heure a été intéressant dans la mesure où il était équilibré. Philadelphie montrait quelques bonnes intentions, Montréal observait son adversaire, et faillit bien profiter d’une passe en retrait cadeau qui a permis à Oduro de partir seul : un choix judicieux, mais après avoir effacé Marquez, il a envoyé un tir un peu trop croisé.
Maidana, en forme ces dernières semaines, se démenait mais trouvait difficilement le moyen de passer son garde-chiourme. Une de ses accélérations a quand même failli faire mal : après avoir résisté aux tackles quasiment conjoints de Ciman et Lefèvre, il a cédé le ballon à Fabinho dont le centre était repris de volée par Sapong, droit sur Donadel juste devant lui. Mais à partir de ce moment, Philadelphie a commencé à s’éteindre, sans que la domination montréalaise (il ne faut pas se fier aux chiffres trompeurs de la possession de balle) ne soit outrageuse.
Il y eut quand même quelques minutes plus animées. Elles ont commencé par une accélération d’Oduro sur la droite : si son centre était mal ajusté, le ballon est quand même arrivé à Mallace, derrière le rectangle. Il l’a cédé sans tarder à Duka qui, pour une fois, n’a pas pris trop de temps avant de frapper. Blake était à la bonne place.
Sans devoir arrêter un tir, Bush s’est également illustré après un coup franc dégagé par sa défense mais remis immédiatement dans le paquet : la sortie du gardien était on ne peut plus à-propos, alors que Sapong, au petit rectangle, aurait pu reprendre le ballon de la tête à bout portant. Deux minutes plus tard, un centre de Toia était repris de la tête par Venegas, dont le timing était bien meilleur que celui des défenseurs adverses. La tentative était puissante, bien piquée, mais un rien trop croisée. Les montées de Toia étaient aussi intéressantes que, malheureusement, rares. Dommage, il semblait y avoir un coup à jouer de son côté, mais on ne peut pas dire non plus qu’il était bien soutenu par Duka, qui préférait souvent rentrer dans le jeu que d’aider au dédoublement du flanc.
La suite de la rencontre fut insipide, même après la montée de Drogba. Jusqu’à la pause, Philadelphie a tenté, avec beaucoup de bonne volonté, de garder le ballon. Montréal l’empêchait très bien de progresser et, lui faisait mieux circuler le cuir, sans toutefois en faire bon usage. Ajoutez à cela que la plupart des duels étaient gagnés par les visiteurs, et vous aurez le scénario des grands pans du match, guère passionnant et pauvre en occasions. Ce n’est pas la frappe à distance, quelque peu désespérée mais quand même judicieuse dans les circonstances, de Mallace juste avant le repos qui changera quelque chose, d’autant qu’elle a fini hors-cadre.
La reprise a été davantage en faveur des visiteurs, qui ont pris plus d’initiatives, et ont tenté d’aller plus vite au but une fois qu’ils étaient en possession de balle. Le pressing était un petit peu plus haut également, et ils ont failli en récolter les fruits après une passe de Lefèvre à Ciman mal ajustée. Sapong s’est présenté seul face aux deux défenseurs, qui se sont bien rattrapés en fermant la porte tour à tour et en empêchant leur adversaire de se présenter seul face à Bush.
Le danger allait ensuite se représenter après un débordement de Barnetta sur la gauche, puis un centre qui a trouvé Sapong au premier poteau : l’attaquant n’a pas redressé suffisamment sa reprise, et le ballon a longé le but pour finir juste à côté. Mais le public s’en désintéressait complètement, Drogba s’apprêtait à monter au jeu et tous les regards étaient tournés vers le banc. Mais même après l’arrivée sur le terrain de la méga-superstar-internationale-dont-tout-Montréal-parle, Philadelphie s’est encore montré menaçant. Deux fois lors des deux minutes suivantes, la plus sérieuse lors d’un centre de Maidana repris par Le Toux et mal maîtrisé par Bush. Malgré tout, il faut souligner que les centres aériens étaient quasiment toujours gagnés par les défenseurs, et ce aux deux extrémités du terrain. C’est peut-être un des rares points positifs de la soirée.
Il a fallu attendre huit minutes pour voir Drogba effectuer sa première touche de balle digne de ce nom. Pas tant par sa faute que parce que le jeu se passait à l’autre bout du terrain. Mais l’attaquant est aussi passé à deux doigts d’offrir une première passe décisive, en remisant un corner au deuxième poteau en direction du point de penalty où Venegas, à l’affût, nous a gratifiés d’un superbe geste acrobatique qui se dirigeait sous la transversale avant que Blake ne réalise son arrêt le plus difficile de la soirée.
Deux minutes plus tard, même si l’arbitre n’en a rien vu, le portier visiteur a dévié du bout des doigts un tir d’Oduro de l’entrée du rectangle : pas sûr que c’était cadré, mais il valait mieux ne prendre aucun risque. Cela témoignait toutefois d’une pression montréalaise enfin plus intense, toutefois pas réellement coordonnée, ni ordonnée d’ailleurs.
Ce match déjà décousu allait prendre une allure encore plus désagréable pour les supporters de l’Impact. Il restait moins d’un quart d’heure quand Sapong a débordé sur la droite avant de centrer vers Ayuk, bien rentré dans le jeu, dont le geste était à moitié entre la remise et le tir placé au deuxième poteau. C’était peut-être cadré d’ailleurs… Le Toux ne s’est posé aucune question et a surgi devant Lefèvre pour prolonger le ballon au fond des filets (0-1).
À peine le ballon remis en jeu, Venegas l’offrait à Drogba qui, pour la seule fois de la soirée, s’est retrouvé en position de tir dans le cours du jeu : sa frappe n’est pas passée loin à côté de la cible. Il restait plus de dix minutes dans le temps réglementaire, mais il a fallu attendre les tout derniers instants pour revoir le danger dans les parages de Blake. Entre temps, Ayuk avait envoyé à côté un retourné suite à un coup franc que personne n’était arrivé à maîtriser.
Un autre coup franc a failli faire mouche, et aurait fait bondir le public de joie. On s’approchait des arrêts de jeu quand Drogba a tenté sa chance directement, un ballon rempli d’effet qui est passé peu à côté. La dernière occasion a été pour Mapp qui, des 20 mètres, a vu un espace s’ouvrir devant lui : il a tenté sa chance, envoyant le ballon au seul endroit où il n’aurait été contré par personne… mais où Blake l’attendait.
Les yeux du stade étaient tellement braqués sur Drogba que de nombreuses rétines montréalaises ont été brûlées. Bien entendu, le nouvel attaquant va étaler davantage ses qualités à l’avenir, surtout quand il sera plus affûté. Mais autour, avec au sans lui, il y a une équipe qui doit tourner pour gagner des matches. Ce soir, on n’en a rien vu, face à un adversaire pourtant loin de faire partie des meilleurs de la compétition. Le potentiel montréalais est énorme. Reste à arriver à l’exploiter mieux que ce qu’on a vu aujourd’hui…
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