SALT LAKE : Rimando, Wingert (81e Garcia), Glad, Maund, Phillips, Beckerman, Holness (46e Mulholland), Morales, Martinez (68e Allen), Movsisyan, Plata
MONTRÉAL : Bush, Camara, Cabrera, Ciman, Oyongo, Mallace, Alexander, Salazar (81e Ontivero), Shipp (87e Bernier), Piatti, Oduro (68e Toia)
ARBITRE : M. Salazar
AVERTISSEMENT : Cabrera, Wingert, Glad, Beckerman
LES BUTS : 8e Shipp (0-1), 79e Movsisyan (pen., 1-1)
Entreprenant en début de rencontre, Montréal a rapidement pris l’avance à Salt Lake et semblait bien gérer son match avant d’offrir un penalty à son adversaire bien content de s’en sortir avec ce nul 1-1.
Salt Lake, déplacement difficile sur le terrain d’une équipe invaincue chez elle et dont la défense plutôt lente n’aime pas trop les longs ballons ni ceux dans son dos. Vous l’avez vue, la tentation ? Celle de défendre et de jouer en contre-attaque ? Eh bien les autres équipes qui s’y sont déplacées aussi. Et elles sont tombées dans le piège d’une équipe qui aime masser du monde dans le rectangle, y créer de la confusion, se ruer sur tous les ballons et en profiter pour marquer.
Un piège que Montréal a évité. Dès le début du match, l’équipe a été entreprenante plutôt que de laisser l’adversaire s’installer. Elle en a été rapidement récompensée. Alors qu’on avait passé l’essentiel des premières minutes dans le camp local, Ciman a envoyé un coup franc puissant et flottant que Rimando a été incapable de maîtriser. Shipp a parfaitement suivi : premier au rebond, il s’est emparé du ballon qu’il a envoyé au fond des filets (0-1).
Salt Lake était pris à froid et cette équipe aussi lente à se mettre en route qu’un vieux diesel était incapable de trouver son rythme. Plus prudent, Montréal continuait toutefois sur son bon élan et veillait à exploiter la moindre occasion. On le vit quand, au lieu de rester derrière, Camara s’est quasiment retrouvé sur la ligne de fond de l’autre côté après un petit ballon piqué de Salazar. L’arrière droit a glissé le ballon en retrait vers Piatti, que seul un retour in extremis de Wingert a empêché de tirer.
L’équipe locale mettait le nez à la fenêtre, mais c’était timide. Un retour de Cabrera a empêché Movsisyan de se retrouver seul face à Bush. Wingert a centré un peu trop haut pour la tête de Movsisyan, qui avait néanmoins échappé à toute la défense. Un début de menace, sans la moindre occasion réelle. Et rien de mieux, par exemple, que l’effort sur la droite de Salazar qui est rentré dans le jeu avant de tenter l’exploit individuel mais a croqué sa frappe.
Le plus grand moment d’excitation du public en première mi-temps s’est produit après une tentative de passe aérienne de Plata contrée, ainsi transformée en ballon aérien dont Bush s’est emparé en reculant et en rentrant un peu dans son but. Les supporters locaux avaient beau réclamer, le ballon n’avait pas franchi la ligne.
Montréal laissait certes le ballon à Salt Lake, mais ne reculait pas excessivement et ne laissait pas ses adversaires se présenter en nombre dans le rectangle. L’équipe locale multipliait les approximations et tentait, en outre, de combiner par courtes passes, ce qui ne marchait absolument pas. La défense était certes mise à contribution, mais elle se régalait. À commencer par Cabrera, qui se jetait sur tous les ballons et arrivait toujours ou presque premier.
Bush a connu sa plus grande frayeur avant la pause après un coup franc travaillé à l’entraînement, que Morales n’a pas envoyé dans le paquet mais glissé à gauche vers Martinez qui a centré au deuxième poteau où Maund et le gardien de l’Impact ont raté le ballon mais se sont téléscopé, sans trop de mal finalement.
Le danger était plus tangible dans le rectangle adverse. Comme quand Piatti y a conservé le ballon durant un temps impressionnant avant de se retourner pour se mettre en position d’envoyer un tir qui a toutefois fini au-dessus. Quelques secondes plus tard, Mallace a récupéré un ballon qu’il a glissé à Piatti que la défense a laissé filer sur la gauche. L’Argentin a foncé en direction de Rimando, qui a bien repoussé son tir croisé.
La physionomie de la seconde période fut d’un tout autre ordre. La montée de Mulholland a, dans un premier temps, donné une nouvelle dynamique à l’équipe locale, qui arrivait à jouer plus haut, à centrer davantage et envoyait plus de ballons aériens. Si ça ne se matérialisait pas en occasions, on sentait toutefois qu’il y avait davantage péril en la demeure dans les parages de Bush. Mais la défense continuait son match sans bavure, permettant à son portier de ne quasiment pas avoir de travail.
Il a dû attendre la 70e minute pour intervenir une première fois… sans peine, après un tir de Plata des 20 mètres, dévié, qui lui a lentement poursuivi sa course jusque dans les mains. La chaleur et l’altitude semblaient en outre davantage gêner l’équipe locale, dont l’allant ralentissait au fil des minutes. La mission montréalaise était dès lors claire : continuer de faire preuve de discipline derrière et garder son calme. Sans erreur, on voyait difficilement comment l’égalisation était possible.
Oui mais voilà : Salt Lake n’a pas son pareil pour punir le moindre égarement adverse. Et l’Impact a commis l’erreur fatale. Il restait à peine un petit quart d’heure à jouer quand Phillips a empêché in extremis le ballon de sortir avant de le glisser à Plata dans le rectangle. L’ailier de poche a tenté un tir, mais à peine son pied était-il passé à côté du ballon que sa jambe d’appui était fauchée par Mallace, revenu avec maladresse prêter main forte aux défenseurs qui s’étaient éparpillés au début de l’action. Le penalty était indiscutable, Movsisyan l’a converti sans mal (1-1).
C’était la première histoire de penalty de la fin du temps réglementaire. La seule s’étant terminée sur le point de réparation. Et pourtant, deux minutes après le but, Glad, en duel avec Piatti qui entrait dans le rectangle, s’est accroché à l’épaule de son adversaire. Cela semblait à l’intérieur de la surface de réparation. Mais entre la réputation de l’Argentin et un arbitre visiblement pas sûr de son coup et préférant éviter de tomber dans le piège de la compensation, les conditions d’un coup de sifflet oublié étaient réunies.
Finalement, il y eut une omission de chaque côté. Lors d’un duel serré avec Movisyan dans le rectangle, Ciman a apparemment lui aussi mis la main sur l’épaule de son adversaire pour l’envoyer au sol. Rien, dit l’arbitre. Une situation litigieuse partout, un but partout… mais encore les arrêts de jeu pour se départager.
La première occasion fut pour Piatti, lancé sur la gauche du rectangle mais qui n’a pas pu aller au bout de son action en raison d’une intervention d’Allen.
Toujours à gauche, mais de l’autre côté cette fois, faute de solution, les joueurs locaux ont donné le ballon à Beckerman, qui a tenté sa chance de loin. Dévié par Mallace, le tir a obligé Bush à se détendre pour éviter que ses filets ne tremblent. Sur le corner, le ballon est arrivé à Morales complètement seul au point de penalty. Il a même eu tout le loisir de contrôler avant de tirer, lamentablement, hors-cadre.
La victoire de Salt Lake aurait été plutôt flatteuse pour l’équipe locale qui, contrairement à ses habitudes, n’a pas réussi à créer des situations confuses dans le petit rectangle adverse. En revanche, fidèle à elle-même, elle a profité d’une erreur pour faire trembler les filets. Dommage pour Montréal, dont la défense a disputé un bon match et dont la prise d’initiative du début de rencontre avait été récompensée par le but d’ouverture. But qui aurait dû être le seul du match…