Rémi Garde : un gone avec qui l’Impact pourrait grandir

Publié le 8 novembre 2017

 Impact de Montréal
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L’annonce tant attendue a eu lieu ce mercredi à 14h00 : Rémi Garde est le nouvel entraîneur de l’Impact de Montréal. Vainqueur de la Coupe de France 2012 avec Lyon, où il a passé une grande partie de sa carrière dès sa formation, il a signé un contrat de trois ans. La présentation a été sobre, les grandes décisions ne se prendront qu’après une période d’observation.

Il y a 16 jours exactement, Joey Saputo annonçait que l’équipe aurait un nouvel entraîneur “d’ici deux à trois semaines”. Il a tenu parole. C’est aussi lui qui l’a prise en premier avant de présenter Garde. “Notre premier critère était l’expérience au plus haut niveau. J’ai eu la chance de rencontrer des entraîneurs d’expérience extraordinaires, que je ne pensais jamais pouvoir être intéressés par notre club”, a-t-il commencé, avant de vanter les qualités de leadership de son nouveau poulain et d’insister sur les “fondations solides” qui avaient été posées. Il a aussi expliqué que les contacts concrets ont été noués en automne et que Garde avait signé un contrat de trois ans.

GRANDIR ENSEMBLE


Bien qu’il soit passé par Strasbourg et Arsenal, c’est de Lyon que le nom de Garde est indissociable (voir détails plus loin). Sûrement aussi parce que “Grandir ensemble” est un fil conducteur de son parcours à l’OL : des équipes de jeunes à l’équipe première, de la D2 à la D1, mais aussi, plus tard, de par son rôle dans le parcours des jeunes du centre de formation qu’il a contribué à faire devenir des professionnels aguerris. De quoi évidemment allécher les dirigeants d’un club aussi jeune que l’Impact de Montréal.

De quoi aussi, bien entendu, imprégner ses convictions d’entraîneur. Ainsi, quand il explique le style de jeu qu’il souhaite prôner : “Je suis marqué par Lyon, où il y a une philosophie offensive, de marquer des buts, d’avoir un jeu de possession, donc mon idéal tend vers ça. Dans le football, il faut aussi un peu de pragmatisme sauf si votre club est prêt à dépenser 400 millions d’euros sur 11 joueurs qui correspondent à votre système idéal. J’ai l’objectif de tendre vers l’idéal que j’ai décrit mais dans le football, annoncer est beaucoup plus facile que réaliser. J’ai confiance dans le travail, je crois énormément à la capacité des séances d’entraînement, qui ne sont pas là pour divertir les joueurs mais bien pour savoir ce qu’on doit faire en match.”

Et pour ceux qui n’auraient pas tout compris, il l’a répété en d’autres mots : “Je préfère avoir une équipe qui court avec le ballon qu’une équipe qui court derrière le ballon. Mais si vous n’avez pas les joueurs qui ont ces qualités, vous devez vous adapter. Vous devez aussi vous adapter aux circonstances, comme le niveau de l’adversaire, des joueurs importants blessés, etc.”

STAFF ET JOUEURS : OBSERVER D’ABORD, DÉCIDER ENSUITE


Mais avant de mettre en place un style de jeu ou d’assumer d’autres responsabilités au sein du club, Garde veut faire les choses dans l’ordre. “Pour le moment, il faut se concentrer sur les choses importantes : la réflexion tourne autour du staff de l’équipe professionnelle”, a-t-il expliqué, préférant ne pas entrer dans les détails même s’il a déjà quelques idées, car rien n’est acquis (à plusieurs reprises, il a semblé ne pas vouloir annoncer des choses tant que rien n’était sûr).

Une fois qu’il y aura un groupe d’entraîneurs, il faudra évidemment s’occuper du noyau de joueurs. Là encore, Garde s’est montré prudent, parlant des quelques matches qu’il avait vus (sans s’y plonger trop en profondeur “par superstition”) avec des bonnes et des mauvaises choses. Alors, c’est la façon de recruter qui a été évoquée, laissant une fois de plus les différentes portes ouvertes : “Il n’est pas question pour moi de ne pas profiter des connexions que le club a. Et j’ai aussi des réseaux, des gens avec qui j’ai pu travailler – on parle surtout d’agents – qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons. De là à ce que ça a aboutisse, je ne peux pas encore me prononcer.”

WENGER, GENESIO, DOMENECH, BAD GONES


Alors, pour en savoir plus, nous sommes allés prendre quelques informations à la source : auprès d’Antoine Osanna, expérimenté journaliste sportif au Progrès, grand quotidien local de Lyon, qui suit le parcours de Garde depuis longtemps. “C’est quelqu’un de très structuré, plus intelligent que la moyenne ambiante, avec un humour plutôt au second degré, nous explique-t-il. Il est issu d’une famille croyante (catholique) et a des valeurs éducatives très fortes. Influencé par Arsène Wenger, il a une philosophie de jeu tourné vers l’offensive. Bruno Genesio (actuel entraîneur de Lyon, NdlA) est son ami d’enfance. Ils étaient au lycée ensemble. Il a aussi gardé des liens avec Raymond Domenech.” Si hors de France, le nom de ce dernier est surtout associé à l’équipe nationale, il faut savoir qu’il est un des joueurs marquants de l’histoire de l’OL, qu’il a aussi entraîné pendant plusieurs saisons.

Dans les tribunes, Garde a également su se faire aimer par les supporters lyonnais. En effet, le 10 novembre 2013, lors du match remporté 1-2 dans les arrêts de jeu sur le terrain du rival honni Saint-Etienne, Garde porte des baskets à l’effigie des Bad Gones, le principal groupe de supporters lyonnais… interdit de déplacement ce soir-là. Garde avait alors déclaré : “On voulait simplement montrer à nos supporters qu’ils sont extraordinaires avec nous depuis le début de saison alors que les résultats ne sont pas ceux que tout le monde escompte. Nos supporters n’étaient pas là, on voulait juste qu’ils sachent qu’on pense à eux.”

L’OL INDISSOCIABLE DE SON PARCOURS


Le nom de Rémi Garde est donc indissociable de l’Olympique Lyonnais. C’est là qu’il a terminé sa formation avant d’y effectuer ses débuts professionnels, de participer à la remontée du club en D1 (oui, dans les années 1980, Lyon était une sombre équipe de D2 française), et d’y porter le brassard de capitaine, pour un total de 145 rencontres d’une carrière qui l’a ensuite vu partir à Strasbourg et à Arsenal, où il a aussi porté le brassard. International français à 6 reprises, il a fait partie de la sélection des Bleus lors de l’Euro 92.

Après sa retraite, il eut un rôle de l’ombre durant toutes les années 2000 : de retour à Lyon, il y a été entraîneur adjoint et directeur du centre de formation. Archi-dominateur en championnat de France durant la décennie, le club aura ensuite bien besoin de ses jeunes, puisque le président Jean-Michel Aulas (natif de L’Arbresle, à 23 km à l’Ouest de Lyon, tout comme Garde) revoit la masse salariale de l’équipe fortement à la baisse pour pouvoir investir dans le nouveau stade du club. À l’issue de la saison 2010/11, Garde est appelé à remplacer Claude Puel à la tête de l’équipe première.

Il y restera trois ans, avec pour points d’orgue la Coupe de France 2012, une troisième place en championnat la saison suivante et un quart de finale d’Europa League en 2014. En fin de saison, Garde décide lui-même de ne pas prolonger son contrat. “J'ai pris cette décision pour des raisons strictement personnelles, car je ne sentais plus en moi l'énergie suffisante pour continuer”, avait-il expliqué à l’époque. Un peu plus d’un an plus tard, il signe en cours de saison à Aston Villa, déjà embourbé en bas de classement du championnat anglais : il ne parvient pas à réaliser de miracle avec une équipe promise à la relégation et ne termine pas la saison.

“J’ai appris beaucoup à Aston Villa. C’est difficile de ressortir quelque chose, mais… je ne peux pas trop en parler car un devoir de confidentialité envers le club m’empêche de rentrer dans les détails. Je n’y ai pas eu que des mauvaises expériences, et j’en ai tiré des conclusions qui me rendent plus fort”, a-t-il expliqué ce mercredi, revenant sur sa dernière expérience à la tête d’une équipe. Depuis lors, il était sans club. Sauf que… “J’avais une énorme envie de reprendre, mais pas n’importe quoi n’importe comment”, insiste-t-il.

CONVAINCU PAR VIEIRA ET DROGBA


Ce sera donc à Montréal, où Saputo avait annoncé il y a deux semaines qu’il avait une longue liste de critères parmi lesquels le fait d’avoir entraîné en Europe, y avoir remporté un trophée et exercé au moins cinq ans au haut niveau. Dans ce cas, ne pas respecter le dernier point (Garde a entraîné Lyon pendant trois ans avant de passer une demi-saison à Aston Villa), ça équivaut à nous annoncer un cinq étoiles et finalement aller dans un restaurant triplement étoilé. On peut donc s’attendre à quand même bien manger. D’autant que deux autres points chers au président sont au menu de Garde : la langue française, évidemment, mais aussi son expérience à la tête du centre de formation d’un club réputé pour ses jeunes.

Même s’il avait déjà mis les pieds à Montréal, le club n’était toutefois pas en tête de sa liste, ni même la MLS. “Évidemment, je n’avais pensé immédiatement à la MLS, a expliqué Garde. Mais au fil de discussions avec Patrick Vieira, il m’a dit beaucoup de bien de la qualité du travail qu’il pouvait accomplir dans ce championnat. Quand il m’a dit qu’il y avait moyen de bien travailler en tant qu’entraîneur et exercer son métier de façon sereine, ça m’a parlé.” Ce n’est pas le seul grand nom qui a influencé sa décision : “Le passage de Didier Drogba ici a été un projecteur sur le club. Le fait qu’un immense joueur comme ça vienne ici et réussisse, ça veut dire qu’il y avait les bases pour exercer sa passion à son niveau. C’est important.” Garde a aussi précisé que ses discussions avec Vieira avaient précédé les contacts avec l’Impact.

Il va donc découvrir la MLS et, sans surprise, les médias locaux l’ont abondamment questionné à ce sujet. “ En MLS, on joue aussi à 11 contre 11, a-t-il répondu. Les arbitres font parfois des erreurs et arbitrent bien. Bien sûr que je vais découvrir des spécificités, je suis prêt à ça, Patrick Vieira m’en a parlé. Mais je suis ouvert à découvrir, mais aussi à apporter des choses de mon vécu en Europe, et à apprendre car on apprend tout le temps. Il y aura probablement beaucoup d’adaptation à faire comme entraîneur par rapport à l’Europe, mais en 45 ans dans le football, j’en ai vu beaucoup. Bien entendu, ça ne veut pas dire que je peux parer à toutes les situations, et je pourrais être surpris. Mais nous ne commençons pas à zéro, tant le club que moi. Tout le monde a la bonne attitude, et je suis sûr que nous pouvons progresser.”

“CE CLUB NE PART PAS DE ZÉRO”


Cela aussi, c’est revenu souvent dans son discours : bien qu’il semble évident pour bien du monde à Montréal que le club entre dans une nouvelle ère, Garde a insisté à plusieurs reprises pour dire que dans son esprit, il y avait le respect du travail accompli. Exemple avec sa réponse au sujet de l’école de jeunes du club : “La petite expertise que j’ai en termes d’académie me conférera un certain rôle à ce niveau-là. Mais je ne viens pas dans un club qui part de zéro, et j’aime évaluer les gens en situation plutôt que d’arriver avec des certitudes qui ne vont pas s’adapter aux particularités d’ici. Je ne suis pas là pour faire une chasse aux sorcières : si je peux gagner du temps avec des gens qui sont derrière moi, loyaux, il n’y a pas de problème.”

En bref : Garde veut s’entourer de gens qui partagent sa vision et sont loyaux. Mais il n’arrive pas avec un balai pour effectuer le grand ménage. Il a expliqué vouloir faire le tour de la question pour ensuite agir en connaissance de cause. Cela prend plus de temps, et il va donc s’y atteler rapidement. “Je vais venir m’installer dans les prochains jours et me mettre au travail tout de suite. Car si la trêve est assez longue, j’ai besoin de m’imprégner de beaucoup de choses le plus rapidement possible.”

Choix des adjoints, décisions au sujet des joueurs de l’effectif actuel, recrutement, mais aussi découverte du nouvel entraîneur, de sa vision et de la manière dont il compte l’appliquer ici : les semaines à venir s’annoncent on ne peut plus intéressantes. Si la saison 2017 de MLS n’est pas encore finie, la saison 2018 a déjà commencé à Montréal !
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