ATLANTA : McIntosh, Moore (76e Bolton), Hayes, Bobo, Kirby (66e Lancaster), McLaughlin, Rios (85e Chevalier), McManus, Toure (88e Mahaffey), Monteiro (70e Ukah), Kandji
MONTRÉAL : Weber, Braz (74e Gbeke), Pizzolitto (38e Gatti), Pesoli, Gervais, Leduc, Gjertsen (60e Biello), Testo (61e Aguilera), Di Lorenzo, Jefferson (61e Barnett), Brown
ARBITRE : M. Moody
AVERTISSEMENTS : Brown, Gervais, Hayes, Jefferson, Kandji
LES BUTS : 19e Kandji (1-0), 32e Leduc (1-1), 52e Hayes (2-1), 71e McLaghlin (3-1), 84e Gbeke (3-2)
Pour son troisième match de la saison, Montréal se déplaçait chez les Écossais d'Atlanta - pas à cause du design en Tartan de leurs sièges qui, c'est bien connu, sont en Smarties, mais bien des ancêtres probables de trois de leurs joueurs, McIntosh, McLaughlin et McManus. Nick De Santis reconduisait le onze qui avait entamé la match à Miami, à l'exception de Jordan, victime de douleurs au dos et qui, en dernière instance, a dû céder sa place à Weber.
Contre une formation qui avait pas mal changé durant l'hiver et n'avait pas bénéficié de la même préparation que Montréal, il convenait de les prendre à froid et ne pas leur laisser le temps de se mettre en place. Après 22 secondes, Di Lorenzo donnait le ton à la rencontre grâce à une belle volée du gauche qui obligeait déjà McIntosh à intervenir. En fait, c'est surtout le portier d'Atlanta qui, sur ce coup, donnait un aperçu de la suite des évènements.
À la 18e minute, on retrouvait les deux mêmes protagonistes. Cette fois, un centre de Braz était à l'origine du danger, que l'Argentin prolongea d'une tête décroisée forçant McIntosh à un superbe arrêt. Sur le corner, c'est cette fois Pizzolitto qui envoya une puissante reprise de la tête dans la bonne direction. Replié, Touré sauva à même la ligne !
Ni une ni deux, l'ancien joueur de Minnesota dégagea et lança un contre mené par Kandji qui traversa la moitié du terrain à toute allure. Heureusement, se disait-on, Braz, qui le poursuivait, l'obligea à se déporter sur la droite et à, finalement, se retrouver dans un angle impossible. Kandji décida quand même de tenter sa chance. Avec raison puisque Weber, qui avait du plonger ses bras dans le savon avant la rencontre, laissa lamentablement filer le ballon derrière la ligne (1-0).
Un but qui tombait contre le cours du jeu, et résultait de la première occasion des Géorgiens. Montréal dominait un match rythmé et faisait très bien circuler le ballon. Le problème se posait à 25m du but, où on sentait que les milieux qui, en outre, confondaient souvent vitesse et précipitation à cet endroit, ne trouvaient pas de solution.
Des coups de pied arrêtés allaient remettre l'Impact sur la route des occasions menant au but. D'abord un coup franc de Gjertsen, dans les mains du gardien, certes, mais cadré. Deux minutes plus tard, un coup franc repoussé arriva à Testo qui, à 25m du but, tenta sa chance du gauche d'un tir à ras du montant mais McIntosh intervint encore.
Avec un tel dernier rempart dans le but adverse, il fallait soit de la chance soit une action superbe pour le battre. On y eut droit peu après la demi-heure quand Di Lorenzo, sur la gauche, fit un retourné pour centrer. Hayes renvoya le ballon en cloche et la retombée de celui-ci, Leduc surgit en pleine puissance pour une reprise de volée qui en avait encore plus (de puissance) : cette fois, McIntosh était impuissant (1-1). Un solide but de Leduc, conscient et heureux de ce beau geste, comme en témoignait son large sourire de longues secondes après que les filets aient tremblé, alors qu’Atlanta s'apprêtait à remettre le ballon en jeu.
Cinq minutes plus tard, on craint le pire quand, après un contact assez dur, Pizzolitto se retrouva au sol et demanda son remplacement. Heureusement, ce n'était pas son genou qui avait souffert mais bien son épaule. Un mauvais coup dont on se serait cependant bien passé.
La dernière occasion avant le repos échut logiquement à des montréalais dont la domination avait été aussi impressionnante que le gardien adverse. Celui-ci allait d'ailleurs s'illustrer une fois de plus. Leduc joua un coup franc rapidement vers la gauche pour Di Lorenzo dont le centre très travaillé trouva la tête de Brown qui avait surgi parfaitement. Un mot qui, vous l'aurez deviné, s'appliquait aussi à l'intervention de McIntosh.
Ce dernier était sans conteste l'homme de la première mi-temps. Avec Kandji, l'auteur du but mais aussi très remuant le reste du temps, il permettait à son équipe de rester à flots, avec la complicité bien involontaire de Weber. On aurait mis un gardien normal aux deux équipes, et le score au repos eût sans aucun doute été de 0-4...
Au retour des vestiaires, comme gagné par une confiance amenée par le déroulement positif des évènements en sa faveur, Atlanta remonta sur le terrain bien plus confiant en ses chances et partit vers l'avant. À la mi-temps, l'entraîneur américain avait dit à ses joueurs qu'ils devaient cesser de se cacher et ne pas être intimidés par Montréal comme en première mi-temps. Message reçu !
Après sept minutes en deuxième période, un nouveau ballon que l'Impact a eu du mal à dégager est arrivé à Rios qui s'est joué d'une défense mal placée pour glisser le cuir derrière elle et isoler Hayes. Ce dernier trompa Weber dont les chances étaient limitées sur ce coup mais la détente et le placement peu convaincants (2-1).
Trois minutes plus tard, un une-deux-trois entre Di Lorenzo, Brown (décidément ces deux-là étaient très remuants) et Jefferson permit au Brésilien de s'infiltrer dans le rectangle, où il s'écroula après un choc avec Bobo. L'arbitre lui montra un carton jaune un peu sévère car si le penalty était loin d'être évident, il en allait de même pour la simulation de plongeon. Oui, on peut encore tomber tout seul dans un rectangle sans faire de cinéma...
C'était malheureusement tout ce qu'on avait à se mettre sous la dent du côté de l'Impact qui, depuis le début du match, mais encore plus durant cette deuxième mi-temps où il ne semblait trouver que cette solution pour amener le ballon vers l'avant, peinait à envoyer des centres corrects.
On jouait depuis une heure et Nick De Santis décida de tenter quelque chose. Non pas en effectuant un changement, mais bien trois. On sait qu'avec les cinq remplacements autorisés en USL, on voit souvent une valse de changements en deuxième mi-temps qui déstabilisent une rencontre, un peu comme dans les matches internationaux amicaux où il arrive que parfois, on ne comprenne plus trop ce qu'il se passe. Quoi qu'il en soit, Gjertsen, Testo et Jefferson cédèrent leur place à Biello, Aguilera et Barnett.
Les minutes suivantes furent à mettre à l'actif de l'équipe locale, alors que dans le même temps, les trois nouveaux durent rentrer dans le match et les autres s'acclimater à leurs nouveaux partenaires. Cela se chiffra aussi en occasions, la première venant d'un nouveau ballon mal dégagé, repris de volée par Hayes dans les mains de Weber.
À 20 minutes de la fin, un centre de Touré trouva la tête de McLaughlin dont la superbe reprise croisée alla se loger dans le coin opposé du but. Mais une nouvelle fois, Weber n'était pas tout blanc et, comme s'il semblait vouloir se justifier, plongea après que le ballon eût franchi la ligne. 3-1 : le handicap devenait difficile à résorber.
Les minutes passèrent et l'équipe de la dernière demi-heure se mit en place et la domination montréalaise repartit, avec la bénédiction de l'adversaire qui, fort de ses deux buts d'avance, se recroquevilla dans son tiers défensif.
À la 78e, une balle en cloche de Biello (très remuant durant cette fin de match), trouva la tête de Barnett à l'entrée du rectangle mais McIntosh et ses bras aimants à ballon étaient une nouvelle fois où il fallait. Cinq minutes plus tard, Leduc servit Gbeke, plein axe, à l'entrée du rectangle. Dos au but, il pivota, et tira mais son envoi écrasé finit dans les mains de qui vous savez.
À peine 60 secondes plus tard, un centre de Biello était remis de la poitrine par Brown, à 20m du but, en direction de Leduc. Ce dernier tenta sa chance, plutôt faiblement, mais le ballon échoua dans les pieds de Gbeke, positionné tel le renard des surfaces qu'il est. Notre meilleur buteur de la saison dernière n'éprouva aucune peine à tromper le gardien adverse, qui avait déjà plongé (3-2).
C'était malheureusement trop tard et ce but était en même temps la dernière occasion sérieuse de l'Impact qui, du coup, a subi sa deuxième défaite en trois rencontres. Un bilan négatif, certes, mais un match qui peut susciter l'optimisme, notamment au vu de la première mi-temps et de la circulation de balle dans l'équipe. Et puis, en inversant les gardiens...
Dans les trois buts inscrits par Montréal depuis le début de la saison, ainsi que dans les plupart des occasions qui résultent d'actions construites, on remarque une constante : le rôle des milieux de terrain en zone offensive. Souvent avec le décrochage d'un avant (Jefferson à Miami, Brown lors du deuxième but ce soir) qui déstabilise la défense adverse et permet à un médian de jouer un rôle offensif (deux centres de Di Lorenzo, un but et un tir de Leduc). Il y a là une des clefs des succès futurs, mais il faut que tous les joueurs offensifs du milieu de terrain profitent des brèches créées par les avants.