Concacaf, nous voilà !

Toronto FC - Impact Montréal 1-1 – Match de championnat du Canada joué le 22/07/2008

 
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TORONTO : Sutton, Wynne, Velez (87e James), Marshall, Brennan, Ricketts, Edu, Robinson, Robert, Guevara, Ibrahim (69e Cunningham)

MONTRÉAL : Jordan, Braz (73e Joqueviel), Pizzolitto, Pesoli, Gatti, Leduc, Placentino (64e Matondo), Testo, Di Lorenzo, Gjertsen (84e Ribeiro), Brown

ARBITRE : M. Petrescu

AVERTISSEMENTS : Braz, Gatti, Placentino, Jordan, Brown

LES BUTS : 15e Ricketts (1-0), 26e Brown (1-1)


Concacaf, nous voilà ! Pour la deuxième fois de son histoire, le Canada aura un représentant sur la scène continentale. Et ce sera Montréal, premier lauréat d'un championnat national nouvelle mouture. Tout ça à Toronto, déjà ennemi juré, au terme d'un nul 1-1 acquis de haute lutte grâce à une résistance extraordinaire.

Contrairement aux autres titres acquis en un seul match, à domicile qui plus est, celui-ci a été remporté au terme d'une compétition entière, lors de laquelle Montréal était loin d'être le grand favori. Au contraire d'ailleurs, c'était Toronto qui avait ce rôle. Et c'est là-bas qu'il fallait aller chercher le point nécessaire à la gloire. Car, ça aussi c'était nouveau, il ne fallait pas nécessairement gagner puisque nous avions, auparavant, récolté des résultats qui nous le permettaient. Mais la tâche n'était pas si facile pour autant.

Cette réalité donnait aussi une allure très différente au match. Ou plutôt, à la situation au début. Au moment du coup d'envoi, Montréal était champion virtuel, Toronto dans l'obligation de marquer pour améliorer son sort. Deux réalités différentes qui faisaient que l'attente n'avait pas sa place. Aucun résultat ne permettait aux deux équipes de ne pas perdre en même temps.

Pour ceux qui ne le savaient pas, avant la rencontre, Vancouver comptait 4 points mais avait disputé ses 4 matches. Toronto avait 4 unités également, et Montréal 6 et il restait aux deux adversaires le match du soir à disputer. Le calcul était simple : le seul moyen pour les Torontois de passer devant était de gagner.

Côté Montréalais, John Limniatis faisait confiance au duo Pesoli - Pizzolitto dans l'axe de la défense devant Jordan. Braz retrouvait son poste à droite, Gatti jouait à gauche. Devant eux, Leduc était dans son rôle habituel de pare-chocs. Di Lorenzo était enfin replacé au milieu gauche. Testo était dans l'axe de l'entrejeu et Placentino à droite. En effet, Gjertsen, qui joue souvent de ce côté cette saison, était préféré à Jefferson pour soutenir Brown à l'attaque.

En face, la surprise du jour était la présence d'Edu au coup d'envoi. Absent à l'aller, on l'annonçait en préparation avec l'équipe espoirs des États-Unis pour les Jeux olympiques. Avec Robert et Ricketts sur les flancs, le danger pouvait surgir de partout. Ces trois-là ont fait très mal. Le jeune Ibrahim (16 ans !) évoluait en pointe, avec le soutien de Guevara. Robinson épaulait Edu dans l'axe de l'entrejeu. Derrière, Wynne jouait à droite, Brennan à gauche et le duo Velez - Marshall dans l'axe. Sutton était au but. Par rapport au match à Montréal, Tebily, Harmse, Cunningham et Dichio avaient disparu.

Compte tenu de la situation, on pouvait s'attendre à un orage torontois en début de match. Mais c'est après la rencontre qu'il se manifesta... dans le ciel. Dès la première minute, c'est d'ailleurs Di Lorenzo qui fit sauter le ballon au-dessus de son défenseur avant d'envoyer le premier tir du match. Trop haut.

Toronto répliqua sur un corner repoussé par Testo que Guevara (toujours à l'affût sur ce genre de ballons) reprit de loin, mais à côté. Une exception durant ces dix premières minutes au cours lesquelles Montréal était loin d'être dominé. C'est le temps qu'il fallut à Edu et Robert, notamment, pour entrer dans le match. Les joueurs locaux trouvèrent petit à petit le rythme et commençaient à presser.

Ils ne mirent guère longtemps à trouver l'ouverture puisqu'on jouait à peine depuis un quart d'heure quand Ricketts trompa Jordan d'une reprise de la tête. Sur le côté gauche, Robert fait passer le ballon au-dessus de Pizzolitto (mais que faisait-il là ?) en direction de Brennan, complètement oublié par Braz que personne ne couvre. Il a tout le temps de centrer au deuxième poteau sur la tête du buteur, plus prompt que les défenseurs montréalais (1-0).

Toronto, qui avait enfin trouvé ses marques, avait exactement ce dont il avait besoin : un but d'avance pour sonner son adversaire et gonfler sa confiance. D'autant que depuis plusieurs semaines, l'équipe peine devant le but. L'Impact prend un coup de massue et la domination torontoise reprend de plus belle. Ibrahim reçoit un long ballon mais tire à côté.

Les incursions dans le camp de Sutton sont rares. Ce qui n'empêche pas les hommes de John Limniatis de tenter crânement leur chance les quelques fois où ils en ont l'occasion. Comme quand suite à un une-deux avec Leduc, Di Lorenzo envoie un centre qui passe devant tout le monde. Mais dans l'ensemble, les têtes sont souvent tournées vers le but de Jordan qui, toutefois, ne voit guère de tir dangereux partir dans sa direction.

Dix minutes sont passées depuis le but. On se demande comment on va égaliser. Mais pas question de presser le bouton panique pour le moment. Le match est encore jeune et Limniatis ne change pas sa tactique. On avisera en temps voulu. Il faut, pour le moment, tenter de profiter de ses rares possibilités. Sur coups de pieds arrêtés notamment. Tiens, on s'approche du but... pas d'occasion cette fois mais un corner. Gjertsen va le botter.

Comme de coutume dans ce coin du stade de Toronto, il est enseveli de rubans rouges et blancs lancés par les supporters locaux. Très déconcentrant pour les tireurs, il avait d'ailleurs complètement manqué son premier corner. Mais cette fois, il est plus fort que l'adversité et place le ballon devant le petit rectangle. Il y a des duels, des vrais, on n'est pas en USL ici. Sutton, qui, quand il évoluait à l’Impact, allait chercher ces ballons comme s'il cueillait une pomme sur la branche la plus basse d'un arbre, ne sort pas. La balle se dirige vers Brown et, curieusement, c'est Brennan qui est dans ses parages. Le Panaméen ne se formalise pas et donne un vigoureux coup de tête au ballon qui s'en va faire trembler les filets.

Le public n'est pas content. Pourtant, en plus de la stupeur, j'entends des cris de joie dans mes oreilles. Ou plutôt, je les imagine dans ma tête. On a égalisé : tout est à refaire pour Toronto. La situation est la même que 26 minutes plus tôt, sauf que cette fois, il n'y en a plus que 64 qui séparent Montréal du titre de champion. Le soulagement est perceptible chez les joueurs. Quant aux Torontois, incompréhensiblement, ils prennent cette égalisation comme si le ciel venait de leur tomber sur la tête.

Contrairement aux visiteurs, ils n'ont pas eu l'intelligence de ne pas trop mal vivre ce but alors que le match était encore long. Et une fois de plus, les hommes de John Limniatis ont prouvé que leur intention n'était pas de faire le mur devant Jordan pour conserver le partage. Toronto baissait de régime ? Il fallait en profiter pour les priver de ballon et, pourquoi pas, menacer Sutton, voire marquer un deuxième but et enfoncer un peu plus le Tihefci (tiens, on dirait le nom d'un joueur turc, comme celui, parmi tant d'autres, qui ne signera pas chez eux).

Bon, c'est pas gentil de se moquer de l'adversaire, alors je vais pas m'étendre sur son gazon synthétique que John Limniatis a démoli (verbalement) en fin de partie. Là, elle est en cours, alors vaut mieux revenir sur ce qu'il se passe sur le terrain. D'autant que ses hommes sont à la fête. Testo effectue un bel effort personnel qui, via Brown, permet en bout de ligne à Gjertsen de servir Di Lorenzo sur la gauche. L'Argentin centre et Marshall dévisse complètement son dégagement, provoquant, outre un corner, une belle frayeur à Sutton.

L'Impact perdait beaucoup de duels mais... gagnait beaucoup de ballons. Je m'explique : quand un ballon allait vers deux joueurs, c'était plus souvent le Torontois qui était le premier à le toucher. Mais jamais assez bien pour s'en emparer. Et ces deuxièmes ballons libres finissaient toujours dans des pieds montréalais. Ce qui prouve un mélange de volonté et de concentration de la part des joueurs. Et leur permettait souvent d'avancer et de déstabiliser l'adversaire. Parfois mieux.

On en eut une belle preuve peu après la demi-heure quand ce genre de situation arriva coup sur coup à Brown et Gjertsen à l'entrée du rectangle. Le premier put céder le cuir au second qui, grâce à son jusqu'au-boutisme, envoya un très beau tir peu à côté du but de Sutton.

Toronto attaquait aussi mais, comme si pour eux tout avait vraiment recommencé à zéro, il semblait à nouveau leur falloir entrer dans le match. Ce qui n'était pas le cas des Montréalais, qui profitaient alors des pertes de balles adverses loin dans leur camp pour partir en contre. On crut à l'exploit quand Brown et Placentino s'en allèrent à deux contre un. Mais, emporté par son élan, l'ancien sociétaire de Gubbio finit sa course à terre.

Cela sembla rendre confiance aux joueurs locaux. Ou plutôt, leur donner un coup de fouet. Et vu qu'ils s'apprêtaient à revenir dans la partie, leur domination recommençait. Ce n'était toutefois pas folichon en matière d'occasions. Jordan dut sortir devant Ibrahim sur un centre de Brennan et vit un corner repoussé par sa défense envoyé dans les nuages par Guevara. Mais la défense en avait plein les pieds et les coups francs dangereux et corners se multipliaient. La mi-temps était plus que bienvenue.

Le bilan des 45 premières minutes était positif. Dans les moments difficiles, l'équipe a très bien résisté. Quand Toronto avait des mauvaises passes, plutôt que de subir, elle tentait, avec succès, de contrôler le jeu. Et puis, surtout, il y avait ce but ô combien important. Car 45 minutes après le coup d'envoi, on en était toujours à la situation du début du match. Ce qui peut donner un match ennuyeux quand elle n'est mauvaise pour aucune des deux équipes. Et ce qui donne un excellent suspense quand elle arrange l'une d'elles et pas l'autre.

Dans ce cas, le dupe était Toronto, le favori, le grand frère (euh, dans leur tête hein) de la MLS. Ou plutôt le grand bêta de la cour de récréation qui se croit malin en faisant son frais devant les petits mais qui est frustré quand il perd à un jeu contre eux. On en était à la même situation et les hommes de John Carver se sont lâchés en deuxième mi-temps.

Dès leur retour sur le terrain, ils ont joué comme ils auraient dû le faire en début de match. La pression est montée petit à petit, jusqu'à devenir énorme. L'entraîneur a vu des failles dans la défense, mais difficile de savoir par où la prendre. À gauche, il y a souvent beaucoup (trop) d'espace derrière Gatti. Les rapides ailiers s'y engouffrent facilement mais derrière, Pesoli est toujours là pour sauver la situation. À droite, Braz et Pizzolitto sont très nerveux. Parfois, ça leur fait commettre des erreurs ou des fautes. Toronto choisit cette arme-là, et mise sur le physique. D'autant qu'ils savent bien que ces deux là ne gardent pas toujours leur sang-froid. Mais leur nervosité n'en est pas une de peur. C'est de l'adrénaline, de la motivation parfois excessive. Et si elle cause parfois du tort, souvent elle les sublime : par là non plus, on ne passe pas.

Il faut attendre 10 minutes d'une domination intense pour que Jordan soit mis à contribution. Avant, la défense a tenu. Pesoli a été particulièrement impérial. Il a pris absolument tous les ballons qui arrivaient dans ses parages. Impressionnant ! Sur ce coup, le gardien montréalais a une nouvelle fois dû sortir, pour repousser des poings un coup franc de Robert. Il y a plus menaçant comme occasion, vous l'admettrez.

Sur sa première incursion dans le camp adverse (enfin !), l'Impact a gagné... un corner. Pas de rubans cette fois (ah si, quand même trois), pas de but non plus. Mais la reprise de Pesoli (décidément) au deuxième poteau a fait traîner le ballon dans le petit rectangle et provoqué la panique dans la défense locale, qui s'est finalement dégagée.

Le match faillit basculer à l'heure de jeu. Jordan se coucha sur un tir de loin de Ricketts. Sur le contre, Di Lorenzo lancé sur la gauche servit idéalement Brown au petit rectangle. Il se jeta pour, croyait-on, marquer le but du 1-2 mais son attention était plus vers son équipier que vers le but et il envoya sa reprise à côté. De quoi s'arracher les cheveux. Une première fois...

Moins de 60 secondes plus tard, un beau mouvement sur la gauche impliquant notamment Guevara et Robinson permit à Edu de centrer pour Ibrahim au deuxième poteau. Mais Pesoli était encore là et envoya le ballon en corner.

Et ça repartait de plus belle ! Pas le temps de souffler qu'un coup franc rebondissait dans tous les sens devant Jordan. Tous, sauf celui qui envoyait le ballon dans le but. Sur le contre, Gjertsen se retrouvait au centre du terrain avec un partenaire en excellente position de chaque côté. Mais plutôt que lancer l'un d'eux, il tergiversa et perdit le ballon. Encore quelques cheveux en moins.

Même pas le temps de râler : le ballon est de nouveau dans le petit rectangle de l'Impact, où Edu et Ibrahim sèment la panique. Mais le jeune attaquant se retrouve dans un angle trop fermé et son tir échoue dans le filet latéral.

Le premier cité a été une des pierres angulaires du jeu torontois. Après l'avoir vu jouer, on comprend mieux son importance dans le dispositif de Carver. Et l'atout qu'il constitue quand il est là. Car autant Robert et surtout Ricketts sont des dangers permanents sur les ailes (ils ont d’ailleurs causé beaucoup d’ennuis, comme en témoignent les 11 fautes commises seulement sur eux deux), autant Edu a un registre bien plus étendu : il est tout aussi dangereux mais de bien plus de positions et dans davantage encore de situations différentes. Le pauvre Patrick Leduc en a vu de toutes les couleurs tout au long de la soirée !

Heureusement, à ses côtés, il y avait Testo qui avait moins affaire à l'Américain et qui n'avait pas trop de problèmes avec Robinson. Le blondinet put dès lors aller aux quatre coins du terrain. Dans un grand jour, il était très disponible et épaulait ses équipiers du mieux qu'il pouvait. Tour à tour offensif et défensif, il a pris une grande part aussi bien dans l'annihilation d'assauts adverses que dans la (re)construction du jeu montréalais.

Mais plus les minutes avançaient, plus la tâche était difficile... pour les deux équipes. Le temps pressait pour Toronto mais ses joueurs étaient remontés sur le terrain plus agressifs et remportaient plus de duels. Il faut dire qu'ils avaient carte blanche pour l'agressivité puisque l'arbitre avait apparemment un règlement spécial dans son petit livre disant que “quand un joueur vêtu de rouge en pousse un vêtu de blanc, il n'y a pas faute”. Et M. Petrescu laissait donc allègrement les locaux bousculer leurs adversaires de manière virulente, puisqu'il ne sifflait jamais quand ça se produisait !

Alors qu'Ibrahim, malgré son jeune âge, arrivait à semer la panique dans les rangs montréalais, John Carver décida de le remplacer par le plus expérimenté Cunningham. Il va sans doute mettre longtemps à se le pardonner et doit encore en faire des cauchemars la nuit. Pourtant, dès son entrée en jeu, il pensait avoir bien fait car sur son premier ballon, l’attaquant envoya un ballon dont la défense de l'Impact ne put se dépêtrer. Ce fut finalement Robinson qui s'en empara à l'entrée du rectangle avant d'envoyer un tir sur lequel Jordan intervint.

Il reste un bon quart d'heure, Toronto met de plus en plus de forces à l'attaque. Les possibilités de contre sont nombreuses, encore faut-il les exploiter. Comme quand Matondo tente sa chance d'un angle impossible et envoie le ballon loin du but. Encore un contre inexploité, oui. Et je vous épargne les possibilités de contre qui ne sont pas allées plus loin.

L'Impact a fait preuve de beaucoup de naïveté dans ces situations. La nervosité n'explique pas tout, ce sera à travailler. Il faut dire que quand on joue seulement dans un championnat où depuis des années, c'est surtout l'adversaire qui contre... ça n'aide pas. Mais quand même : beaucoup de fois, il fallait garder le ballon, il y a eu trop de gestes précipités et de pertes de balle inutiles. Cela aurait pu amener des occasions plus dangereuses, voire un but. Mais ça aurait surtout permis de gagner du temps et de casser le rythme de plus en plus effréné des Torontois. Ça n’aura fait que… prolonger le suspense, de plus en plus intense.

Le temps passe de plus en plus lentement. Les secondes ressemblent à des minutes, les minutes à des heures. Pour le TFC, c'est le contraire. D'autant plus que la pression a beau être dantesque, Jordan n'est pas inquiété. Mais il a l'impression de vivre une partie de ping pong sur une table repliée : le ballon a à peine le temps de franchir la ligne centrale qu'il revient encore plus vite qu'il n'est parti.

Ça n'arrête pas, c'est la déferlante. Les Torontois surgissent de partout et se transforment tous un à un en attaquants. La défense est de plus en plus héroïque. Elle plie, plie et plie tant et plus. Mais ne rompt pas. Il reste une minute au chrono qui n'avance pas et que je me refuse à regarder autrement que pour prendre des notes. Cette fois, le monde est sur le point de s'écrouler. Un coup franc est arrivé sur la tête de je ne sais trop qui tant la grappe de joueurs devant le but est nombreuse. Jordan repousse, ah non, c'est son poteau qui le sauve mais envoie le ballon à 20 cm du but, juste devant le pied de Cunningham...

Il n'a plus qu'à marquer. Non ! NON ! Et re NOOOON ! Ça se bouscule près de lui, Pizzolitto, emporté par son élan, passe un pied au-dessus du ballon et a un réflexe héroïque : il le touche avec le talon. De toute façon, il fallait faire quelque chose, le but était presque assuré. Rien ou presque ne pouvait d'ailleurs l'empêcher. Le ballon quitte sa position, 20.000 types vêtus de rouge n'en reviennent pas, Jordan plonge dessus et s'en empare : IN-CROY-ABLE !!! Il n'y a pas d'autre mot.

Le scénario est complètement fou. C'est presque aussi intense qu'un but ou un penalty arrêté à la dernière minute. Mais ce n'est pas la dernière, ni l'avant-dernière. Loin de là. Le quatrième arbitre en indique cinq pour les arrêts de jeu ! Mais il veut nous faire mourir... Cardiaques, abstenez-vous ! Ce n'est pas encore fini.

Jordan doit intervenir des poings sur un centre de Robert. Un contre permettrait à Matondo, lancé par Ribeiro, de mettre fin au suspense mais, seul devant Sutton, il lui tire dans les mains. Ah, ces occasions manquées, il ne faut pas s'en mordre les doigts cette fois. C'est trop important. Ils sont désormais 10 attaquants rouges, soutenus par 10 médians. Oui, je vois 21 adversaires sur le terrain, ils surgissent de partout, mais quand est-ce que ça va donc finir ?

Guevara produit un effort individuel et centre pour la tête de Marshall (vous voyez que ce n'est plus un défenseur). Mais la reprise passe à côté. Edu, qui joue en pointe, est lancé seul face à Jordan. Mais Pesoli n'est pas loin et produit son dernier effort salvateur de la soirée : il le gêne suffisamment pour que son tir passe à côté. Allez, siffle bordel, siffle !

Mais non, les corners se multiplient. Tout le stade croit que Montréal s'est dégagé, que Jordan aura enfin un coup de pied de but, mais M. Petrescu pointe encore et toujours ce satané coin. Le ballon est renvoyé. Encore. Et encore. Et... non, ça y est, il a retrouvé son chrono, c'est fois c'est fini, c'est la victoire ! Montréal est champion !!!

Lâchés tels des taureaux dans une arène, remplaçants et staff technique envahissent le terrain et tombent dans les bras des héros du jour. Épuisés par un tel effort, ils trouveront encore la force de danser avant et après la remise de la Coupe des Voyageurs, et de fêter avec leurs supporters descendus dans le bas de la tribune. Pendant ce temps, les journalistes, nous sommes en train d'entendre l'entraîneur local lâcher sa frustration mais reconnaître sportivement la victoire de Montréal.

Ah, que ce succès est beau. C'est un petit championnat, certes, avec seulement trois équipes et étalé sur à peine deux mois, mais qu'importe : les adversaires sont de qualité, Montréal n'était pas favori et a été cherché le dernier point nécessaire avec ses tripes, suite à un match au suspense incroyable. À Toronto qui plus est, ce qui donne une saveur supplémentaire à un goût déjà extraordinaire. C'est quand même beau une compétition où chaque point compte. Tous les matches sont importants, alors que dans d'autres, les mêmes circonstances auraient vu Toronto nous éliminer...

Quelle est la volonté de tous les joueurs et passionnés de foot, et de bien d'autres sports ? Celui d'aller plus loin, de toujours faire mieux. De pouvoir gravir les échelons de la gloire tant que le sommet, c'est-à-dire être le meilleur du monde, n'est pas atteint. Ce mardi 22 juillet 2008, Montréal a fait un grand pas dans cette direction. Pour la deuxième fois de l'histoire du soccer au Canada, et pour la première de son histoire moderne si j'ose dire, un club du pays le représentera sur la scène continentale.

La Ligue des champions Concacaf est la prochaine étape. Il faut la savourer. Une telle qualification, ça n'arrivera pas tous les ans, même si j'espère le contraire. C'est la première fois que c'est possible et c'est un grand accomplissement. En plus, le tirage au sort du premier tour nous a été favorable : Esteli est tout sauf un foudre de guerre. Si on les élimine, d'autres rendez-vous plus grands encore nous attendent.

Depuis l'officialisation de la participation d'un de ses clubs à la Ligue des champions, le Canada est enfin sur la carte du soccer mondial. Et la première ville qui y apparaît, c'est Montréal. Grâce à la victoire de notre équipe. Bravo et merci et... continuez ainsi, ce n'est peut-être que le début d'une grande aventure !

 
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