MONTRÉAL : Ricketts, Brovsky, Ferrari, Wahl, Gardner, Arnaud, Felipe, Bernier (82e Neagle), Mapp (68e Wenger), Nyassi, Braun (77e Corradi)
CHICAGO : Tornaghi, Gargan, Anibaba, Gibbs, Segares (68e Jumper), Pardo, Pause, Grazzini (79e Paladini), Pappa (62e Puppo), Nyarko, Oduro
ARBITRE : M. Stott
AVERTISSEMENTS : Grazzini, Neagle, Nyassi, Pardo
LES BUTS : 56e Arnaud (1-0), 71e Oduro (1-1)
Ça y est, la MLS à Montréal, c’est doublement vrai (pour ceux qui n’y croyaient pas encore et voulaient le voir de leur yeux, car en vérité, sur le terrain, ça a bel et bien commencé la semaine dernière à Vancouver). La grande foule s’était réunie au Stade olympique en ce jour attendu depuis si longtemps par les amoureux du ballon rond.
Si les considérations extra-sportives occupaient la grande part de l’espace médiatique de la journée, il y avait bel et bien un match sur le terrain, et les attentes étaient grandes envers l’équipe. Parce que le Montréalais est difficile, mais aussi parce que les autres formations qui ont fait leur entrée en MLS récemment avaient toutes remporté les trois points pour leurs débuts devant leurs supporters.
Parlant de supporters, le kop était évidemment bien garni et bien en voix (on l’entendait aussi plus clairement que contre Santos Laguna), mais une petit frange de la Section 8 avait aussi effectué le voyage et tentait, tant bien que mal, de se faire entendre dans la caisse de résonnance que constitue le “Big O”.
Les compositions d’équipe ne recelaient aucune surprise, ni d’un côté ni de l’autre. Jesse Marsch avait aligné le même onze qu’à Vancouver, lui permettant de poursuivre son rodage et de travailler ses automatismes. Sur le banc, toutefois, Fucito et Montaño avaient disparu, au profit de Neagle et Corradi. De son côté, Chicago commençait avec ce qui constituait son onze de base en fin de saison dernière, exercice achevé par un impressionnant 22/30.
On ne jouait pas depuis une minute que le duo infernal de Chicago allait tenter sa chance une première fois : Oduro, dans l’espace, décalait Nyarko sur la droite, dont le tir écrasé ne passait pas loin de la cible, sans toutefois constituer une menace pour Ricketts. Peu avant le quart d’heure, le même Nyarko, oublié par la défense, s’était jeté pour tenter de dévier un tir apparemment anodin de Gargan. Sans succès, heureusement. Tout comme la reprise de la tête d’Anibaba sur un coup franc quelques instants plus tard.
Jusque-là, l’Impact avait quand même souvent maîtrisé le ballon et la vitesse de Nyassi constituait sa principale arme. Fautif puis hors-jeu, le Gambien n’a toutefois pas pu mener à leur terme des actions qui, de toute façon, semblaient difficile à conclure.
La première occasion de but réelle est tombée à la 18e : on pensait que Felipe et Gardner, lancés sur la gauche, allaient se marcher sur les pieds, mais finalement le Brésilien s’est emparé du ballon et a plongé dans l’espace laissé vacant par le point faible de la défense locale et a centré pour Braun dont la reprise filait sous la transversale avant que Tornaghi ne la dévie en corner d’une belle parade.
Arnaud plus en jambes et plus impliqué qu’à Vancouver, une meilleure répartition des tâches entre Braun et Nyassi, Bernier qui ne doit pas prendre en charge l’entrejeu à lui seul, Gardner très impliqué sur son flanc, Mapp qui a commencé à l’heure et pas de but encaissé dans les premiers instants : l’entrée en matière de l’Impact était sans le moindre doute meilleure qu’à Vancouver.
En cours de première mi-temps, Marsch remania néanmoins ses cartouches, faisant reculer Nyassi sur le côté droit de l’entrejeu et recentrant Arnaud, pour densifier le milieu de terrain mais aussi apporter un peu de support à Bernier et Felipe qui abattaient beaucoup de travail défensif. “ Dans cette position Davy pouvait aider à faire le jeu et passer derrière la défense, a expliqué le coach montréalais. En plus, il est bon de la tête… Nyassi pouvait quant à lui exploiter les espaces que Chicago laissait sur son flanc.”
Le stade a explosé de joie à la 35e minute : après un mouvement élaboré sur la gauche (où se dessinaient la plupart des actions), un centre trop long aboutissait de l’autre côté à Nyassi qui remisait dans le rectangle vers Mapp, idéalement placé. Ce dernier croqua toutefois sa reprise, qui toucha le pied de Braun avant d’aboutir au fond des filets. Mais l’attaquant était hors-jeu et M. Scott annula le but.
Mis en confiance par l’occasion de Braun, et conforté dans ce sentiment par le but, Montréal avait résolument pris la direction des opérations durant la dernière partie de la première mi-temps. De leur côté, les visiteurs se sont surtout attelés à leur tâche défensive. Ils repartiront aux vestiaires leur souhait exaucé, n’ayant pas encaissé, même si une frappe écrasée de Bernier dans les arrêts de jeu vint leur causer une dernière frayeur.
La deuxième mi-temps a commencé en mode ping pong, avec le ballon qui allait d’un côté et de l’autre, les meilleures occasions revenant toutefois aux Montréalais : un ballon récupéré sur la gauche par Arnaud était ensuite mal contrôlé par Braun, en position dangereuse, puis un envoi à distance de Felipe, légèrement dévié, passait de peu à côté du montant droit de Tornaghi.
Un des faits marquants depuis la reprise était toutefois la position très avancée de Davy Arnaud, qui occupait souvent la pointe de l’attaque lorsque Braun décrochait. Cela a porté ses fruits puisque on rejouait depuis dix minutes quand Nyassi, de la droite, déposait le ballon sur son capitaine oublié par la défense adverse. Arnaud ne se fit pas prier pour envoyer le ballon au fond des filets et marquer le premier but de l’histoire de l’Impact en MLS (1-0).
Emporté par son élan, Montréal se créait plusieurs possibilités de doubler son avance : un coup franc de Bernier manquant le cadre de peu, un reprise croquée de Braun sur une passe de Felipe. Mais c’est Chicago qui allait égaliser : Grazzini dévia subtilement un ballon venu de la droite en direction d’Oduro qui avait devancé les défenseurs et put prolonger le cuir au fond des filets (1-1).
Polémique à un peu plus de 5 minutes du terme : servi par Corradi dans l’espace, Neagle s’enfonçait dans la droite du rectangle avant de se retrouver le nez dans le gazon. L’arbitre n’hésita pas et punit le montréalais d’un carton jaune pour son plongeon. Nyassi étala ensuite une fois de plus ses capacités : après avoir passé son adversaire d’un grand pont, il obligea, de son tir d’un angle fermé, Tornaghi à une nouvelle parade salvatrice. Au début des arrêts de jeu, l’homme le plus menaçant sur le terrain récidiva d’une lourde frappe à distance, trop enlevée.
Chicago n’avait pas abandonné mais, depuis le remplacement du dépositaire de son jeu, Grazzini, ne parvenait que rarement à construire des actions arrivant dans les parages de Ricketts. Par contre, sa reconversion offensive resta dangereuse et un effort solitaire de Puppo provoqua un coup franc bien placé que Pardo ne parvint toutefois pas à cadrer.
Le héros du match aurait pu s’appeler Gardner : dans les tout derniers instants, il envoya un missile des 35 mètres droit sur le montant de Tornaghi qui ne put que remercier le cadre de son but.
Cela mettait fin à un match assez inégal, qui a connu des hauts et des bas mais qui n’a jamais manqué d’intérêt ni de suspense. Le public a été ravi par l’ouverture du score et malgré les deux points perdus, on peut se montrer content d’un Impact en nets progrès par rapport à la semaine dernière à Vancouver. “Honnêtement, c’est une bonne soirée pour nous, se réjouissait Jesse Marsch à l’issue des débats. Nous effectuons un pas dans la bonne direction. Malgré le but encaissé, nous avons été solides défensivement et avons bien géré leurs joueurs les plus menaçants.”
Le prochain rendez-vous aura lieu la semaine prochaine, sur le terrain de Columbus, bye ce week-end et qui avait commencé par une défaite. Un rendez-vous à prendre au sérieux contre un adversaire qui jouera devant son public pour la première fois de la saison. Et surtout, une nouvelle occasion de voir les progrès de l’Impact et de confirmer le point sur lequel Marsch a beaucoup insisté : les “pas dans la bonne direction”.