MONTRÉAL : Ricketts, Valentin, Ferrari, Thomas, Wahl, Warner, Ubiparipovic (73e Mapp), Felipe, Neagle, Nyassi (82e Arnaud), Corradi (66e Wenger)
TORONTO : Kocic, Eckersley (52e Henry), Harden, Emory, Morgan, Dunfield, De Guzman, Soolsma (72e Lambe), Plata (52e Silva), Johnson, Koevermans
ARBITRE : M. Grajeda
AVERTISSEMENTS : Corradi, Eckersley, Harden, De Guzman, Nyassi
EXCLUSION : 66e Emory
LES BUTS : 18e Ubiparipovic (1-0), 81e Wenger (2-0)
Faire le jeu chez soi contre Toronto ? Certes. Mais c’est sur trois reconversions offensives rapides que Montréal a provoqué l’exclusion d’un adversaire et inscrit les deux buts qui lui offrent la première victoire de son histoire en MLS (2-1).
Pour ce duel contre Toronto tant attendu par les supporters, Jesse Marsch avait réservé pas mal de surprises dans la composition de son équipe, laissant Arnaud, Bernier, Gardner et Mapp sur le banc. Wahl commençait pour la première fois à gauche, Thomas et Warner étaient titularisés pour la seconde fois consécutive, Ubiparipovic effectuait ses débuts et Ferrari portait le brassard de capitaine. Nyassi effectuait son retour et Corradi avait été préféré à Braun.
Les deux frayeurs initiales ont eu lieu devant le but de Ricketts. La première a vu le portier jamaïcain rentrer dans son compatriote Thomas et rester au sol un petit moment. L’inquiétude fut heureusement de courte durée. La seconde, un coup franc de Dunfield repris de la tête par Emory, passa plus proche du cadre qu’on aurait pu le croire à première vue, mais il n’y avait quand même pas péril en la demeure.
Ce fut beaucoup plus inquiétant au quart d’heure quand Soolsma rentra dans le jeu (il n’est jamais si dangereux que dans ces situations) avant de frapper dans le filet latéral, tellement près du poteau que certains Torontois de l’autre côté du stade crurent momentanément, à tort, à un but.
Ces faits, pas tellement saillants, ne reflétaient pas vraiment un premier quart d’heure pour le moins équilibré, où les deux protagonistes s’observaient avec un ballon plus souvent dans les pieds des joueurs de l’Impact. Il fallait bien aussi que quelque chose se passe dans le camp torontois : suite à un beau travail de Corradi sur la droite, un ballon traversa dangereusement le petit rectangle, alors que Kocic semblait battu, mais personne n’était là pour le prolonger.
Très actif depuis le coup d’envoi, Neagle est allé voler un ballon dans les pieds de Dunfield : Toronto n’eut pas le temps de se replier qu’il avait déjà cédé le cuir à Ubiparipovic, pleine axe, qui avait bien suivi et le plaça hors de portée de Kocic. Encore un but sur reconversion rapide… comme les deux marqués à New York, comme celui encaissé par Toronto la semaine passée contre Columbus.
Rebelote, mais sans conclusion heureuse, un peu moins de 10 minutes plus tard : un coup franc mal négocié par les visiteurs était dégagé vers Felipe qui lança immédiatement Nyassi en direction du but adverse. Son tir de l’entrée du rectangle fut repoussé par Kocic.
Toronto a tenté de prendre les choses en mains par la suite mais ce ne fut guère convaincant. Plata était discret et les ballons ne passaient pas le mur constitué par Thomas et Ferrari. Jusqu’à ce qu’un centre de l’Équatorien ne soit remis de la tête par Dunfield vers Koevermans, seul face à Ricketts dont la bonne sortie vint faire taire (temporairement ?) ses détracteurs, assommer l’espace de quelques instants le Néerlandais (sans commettre de faute) mais surtout empêcher une égalisation qui semblait imminente.
Guère emballante, la première mi-temps aura vu des Montréalais bien neutraliser les forces offensives des Torontois, grâce à une bonne attention défensive ainsi qu’à une bonne contribution de tous, et conserver le ballon pour temporiser sans verser dans la précipitation. Warner a confirmé ses bonnes dispositions, et les “remplaçants” ont donné raison à Jesse Marsch, étant impliqués dans le but.
Le début de la seconde période ressemblait à celui de la première : une tête sans danger d’Emory, des débats équilibrés et pas d’occasion réelle. Tout à l’avantage de Montréal qui semblait parfaitement maître de son sujet. Un effort personnel de Koevermans suivi d’un tir dans les nuages, si on peut dire ça dans le Stade olympique, ne fit rien pour inquiéter les locaux mais permit de constater qu’on avait atteint l’heure de jeu et que Ricketts passait une heure de dîner somme toute tranquille.
Neagle vint nous réveiller de notre torpeur en ponctuant une belle construction d’un centre-tir repoussé par Kocic. Mais il était écrit que les succès de l’Impact viendraient de reconversions rapides. Et Nyassi donna une autre tournure à la rencontre en volant un ballon sur le côté gauche et en filant seul face à Kocic jusqu’à ce qu’Emory n’arrête sa course fautivement : dans le rectangle ou en dehors ? L’arbitre accorda un coup franc, mais exclut le fautif. Nyassi faillit se faire justice mais Kocic détourna sa frappe bien placée.
Le match s’emballa et Ricketts n’allait pas le terminer sans une floche. Maîtrisant mal un centre, il laissa Koevermans le prolonger de la tête et il fallut que Wahl vienne sauver la mise. L’exclusion semblait avoir soudainement réveillé les visiteurs et un centre de la droite mystifia Ricketts : Valentin et Thomas sont revenus dare-dare et le ballon a touché l’un d’entre eux malencontreusement, mais le Jamaïcain a eu le geste qui sauve (pour un deuxième match de suite).
Quelques minutes de frayeur sans conséquence… Les Montréalais auraient ensuite pu se mettre à l’abri suite à un coup franc bien repris de la tête par Ferrari mais Kocic garda les siens dans la rencontre. Il dut encore intervenir sur un tir à distance, pas extrêmement dangereux toutefois, de Mapp qui avait très envie de se montrer depuis sa montée au jeu.
Et il a été à la source du but libérateur : un ballon récupéré par l’Impact (oui, oui, encore une reconversion rapide !) profondément dans son camp était envoyé par Mapp en direction de Wenger qui faisait parler sa pointe de vitesse pour laisser Harden sur place et filer battre Kocic (2-0).
Mais la fin de match ne serait pas de tout repos pour autant… Toronto n’a pas abdiqué et à deux minutes du terme du temps réglementaire, était récompensé de ses efforts quand un centre de la droite venu des pieds de Lambe trouvait la tête de Koevermans qui relança le suspense (2-1). C’était toutefois insuffisant pour priver Montréal du premier succès de son histoire en MLS.