TORONTO : Kocic, Eckersley, Cann, Henry, Morgan, Frings, de Guzman, Avila (57e Dunfield), Lambe (73e Soolsma), Johnson, Plata (67e Hall)
MONTRÉAL : Ricketts, Brovsky (75e Camara), Ferrari, Thomas (46e Mapp), Wahl, Arnaud, Warner, Bernier (46e Felipe), Ubiparipovic, Nyassi, Corradi
ARBITRE : M. Gantar
AVERTISSEMENTS : Nyassi, Cann
EXCLUSION : 15e Eckersley
LES BUTS : 2e Lambe (1-0), 38e Johnson (2-0)
Même s’il a joué à onze contre dix pendant une heure et quart, l’Impact s’est lamentablement incliné 2-0 à Toronto en demi-finale retour de la Coupe du Canada. Une élimination montréalaise due tant aux moments de léthargie en début de partie qu’à une incapacité chronique à se créer des occasions en faisant le jeu.
On ne jouait pas depuis deux minutes quand Plata a foncé plein axe dans le rectangle montréalais où toute la défense était dans un état entre la somnolence et la confusion : personne n’a su faire bon usage du ballon qui s’est retrouvé dans les pieds de Lambe sur la droite. Celui-ci ne s’est pas fait prier pour tromper Ricketts et, déjà, ouvrir la marque (1-0).
Ce but a complètement tétanisé l’Impact qui multipliait les pertes de balle et parvenait difficilement à sortir de son camp.
Au quart d’heure, M. Gantar allait brasser les cartes : Ubiparipovic venait de commettre une faute sur Eckersley qui, dans sa chute, a touché la jambe du joueur de l’Impact avec ses crampons. La sanction fut la plus sévère possible : l’exclusion de l’arrière droit torontois ! Néanmoins, jamais ou presque durant l’heure et quart qui suivit, on ne vit que les Montréalais jouaient avec un homme de plus que leur adversaire.
Ça n’empêchait d’ailleurs pas l’équipe locale de continuer à attaquer et l’Impact de ne pas sortir de sa léthargie. De Guzman trouvait Johnson fin seul à hauteur du point de penalty (mais où était cette défense centrale pourtant généralement fiable ?) et il fallut un bel arrêt de Ricketts sur sa ligne pour empêcher le deuxième but.
Une frappe d’Ubiparipovic très loin du cadre à la demi-heure fut le premier semblant de demi-occasion des visiteurs. Même résultat cinq minutes plus tard, mais on notera la fluidité du mouvement qui a mené à la frappe.
On ne se rendait pas compte qu’une équipe jouait à dix contre un adversaire obligé de marquer. Pas une fois… mais bien deux lorsqu’un corner très mal dégagé et sur lequel les montréalais ont fait preuve d’un lymphatisme inadmissible à ce niveau fut prolongé au fond des filets par Johnson qui, lui, n’avait pas arrêté de jouer (2-0).
Kocic a dû effectuer son premier arrêt important à cinq minutes de la pause suite à un coup franc bien brossé par Wahl. L’essentiel de l’action était cependant encore dans le camp d’en face où De Guzman et Plata se sont joués de l’arrière-garde de l’Impact qui a toutefois fait le minimum requis pour empêcher Johnson de cadrer sa frappe.
Malgré les efforts de Corradi, l’Impact trouvait difficilement ses attaquants. Les Torontois s’acquittaient plutôt bien de leurs tâches défensives alors que le milieu de terrain montréalais était à la peine (voire aux abonnés absents en ce qui concerne Warner). La mi-temps se terminait sur le score de 2-0 et dans la confusion totale, suite à une altercation entre Johnson et Arnaud.
Jesse Marsch a évidemment tenté de changer la donne au repos : il a fait monter Felipe et Mapp, laissant Bernier et Thomas sur le banc, et repositionné son échiquier en ne plaçant que trois hommes en défense. La mission était claire : à l’attaque ! Sauf que cette saison, l’équipe a rarement été à son affaire en faisant le jeu. Cette fois, à onze contre dix face à un adversaire en pleine déconfiture en championnat, elle devant cependant à tout le moins relancer le suspense en trouvant le chemin des filets. Ensuite, tous les espoirs auraient été permis.
Ubiparipovic a frappé le premier : pas quand Corradi le servit fin seul à l’entrée du rectangle et qu’il manqua son contrôle, mais quand, bien placé sur la gauche, il put tenter sa chance d’un angle fermé. Son tir repoussé arriva à Warner, qui servit Arnaud dont l’envoi ne surprit pas Kocic. Ce dernier fut ensuite sollicité par Corradi qui reprit un centre de Nyassi d’une tête piquée mais le portier local était bien placé.
Toronto était entré en mode défensif avec pour mission de tenir le coup comme au Stade olympique la semaine dernière, mais cette fois en infériorité numérique. L’équipe d’Aron Winter avait quand même davantage d’atouts offensifs sur le terrain et voulait aussi profiter des rares occasions qui se présentaient à elle, comme un contre sur lequel le tir croisé de Frings trouva Ricketts.
D’un coup franc qui manqua la lucarne de peu, Felipe aurait pu réduire l’écart alors qu’on jouait depuis 20 minutes en deuxième mi-temps. Le chrono tournait et on arrivait dans les 25 dernières minutes, pour lesquelles Jesse Marsch avait promis la folie lors de ses déclarations d’avant-match. Cependant, personne n’avait pensé à la mettre dans une valise au moment de faire ses bagages.
La défense locale pliait et reculait de plus en plus. Elle commit une grosse erreur en laissant Arnaud reprendre de la tête un centre de Mapp (qui était passé à droite), mais Kocic put repousser le ballon, non sans de grosses difficultés.
Le schéma des échanges était devenu répétitif : Montréal posait son jeu mais éprouvait moult difficultés à se présenter en zone de conclusion, perdant le ballon avant cela au profit d’un Torontois qui l’envoyait loin devant (soit n’importe où soit en tentant en vain de trouver un partenaire) et l’Impact essayait à nouveau de franchir le mur.
À un quart d’heure du terme, Felipe tenta sa chance à distance mais tira droit dans les bras de Kocic. Ce dernier se troua ensuite complètement en sortant sur un centre de la droite : le ballon arriva à Mapp décalé sur la gauche dont la reprise évita les deux joueurs de champ adverses repliés mais heurta le dessus de la transversale…
Sur un rare contre mené presque à terme par Toronto, un tir à distance de Hall échoua à quelques centimètres du poteau de Ricketts. Notons la participation à cette action de Soolsma qui, depuis son entrée en jeu, permettait à son équipe de mieux remonter le terrain, de gagner de précieuses secondes et soulageait sa défense qui recevait du répit. Il changea d’ailleurs l’allure du match.
Ricketts dut sortir aux devants d’Henry que la défense avait laissé seul sur un centre venu du flanc gauche torontois. Quelques instants plus tard, une frappe de loin signée Frings passa peu à côté de la cible. Il ne restait que cinq minutes à jouer et Toronto faisait tourner le chrono de la meilleure manière qui soit : en occupant le camp adverse et même en se montrant dangereux. Ricketts dut encore se montrer plus rapide que Hall complètement oublié et qui se présentait seul face à lui. En quelques minutes, on était passé aussi souvent près de 3-0 que du 2-1 pendant une mi-temps complète.
Ce fut le cas une fois de plus dans les arrêts de jeu quand un contre rondement mené arriva à Soolsma qui trouva Johnson, esseulé à sa gauche. Une fois de plus, Ricketts put maintenir le semblant de suspense restant à la rencontre. Kocic dut aussi effectuer un dernier arrêt, plus simple, quand Felipe, de loin, lui tira une nouvelle fois dessus.
Le marquoir ne bougea plus et l’Impact s’est donc incliné alors que, malgré un but de retard, il avait toutes les cartes en mains pour forger sa qualification. Toronto a toutefois trouvé la clef pour contrer une équipe prévisible et peu inspirée, pour qui il a semblé plus simple de s’imposer en subissant à Kansas City qu’en faisant preuve de créativité à BMO Field.