MONTRÉAL : Perkins, Camara, Nesta (89e Lefèvre), Ferrari, Ouimette, Bernardello, Bernier (53e Wenger), Mapp, Felipe, Arnaud (70e Pisanu), Di Vaio
PHILADELPHIE : MacMath, Williams, Okugo, Parke, Gaddis (88e Torres), Cruz (76e Fernandes), Fabinho, Kleberson, Carroll, Casey, McInerney (67e Hoppenot)
ARBITRE : M. Petrescu
AVERTISSEMENTS : Carroll, Casey, Di Vaio, Ferrari, Okugo, Camara, Pisanu
LES BUTS : 29e Fabinho (0-1), 64e Di Vaio (1-1), 84e Ouimette (2-1)
Montréal a battu Philadelphie 2-1 et a fait un grand pas vers la phase finale de la saison. Auteur de la mauvaise passe qui a lancé les visiteurs vers le but d’ouverture, Ouimette est devenu le héros des siens en inscrivant le but de la victoire en fin de rencontre, alors que Di Vaio avait égalisé peu après l’heure de jeu.
On ne peut pas dire que l’enthousiasme était absent en début de match, malgré les résultats décevants des dernières semaines : on se serait cru lors d’un match normal en soirée plutôt qu’un samedi après-midi d’ordinaire sans relief. L’équipe a aussi commencé solidement sa rencontre, et s’est créé sa première occasion après un peu plus de 5 minutes : un centre au sol de Mapp était repris en un temps par Di Vaio, de peu à côté.
Malgré la bonne volonté, le danger était toutefois trop rare devant le but de MacMath, et la défense montrait quelques signes de friabilité, notamment du côté gauche (où bien du monde était surpris de voir Ouimette titulaire) qui souffrait avec les coups de boutoir de Cruz et les montées de Williams. Sans oublier les décalages de Casey, toujours physique, qui a montré ses muscles avant de centrer en retrait vers Kleberson dont le tir était dévié en corner par Bernier.
Petit à petit, l’entrejeu de Philadelphie prenait du mieux, compliquant encore la tâche créative des Montréalais, les réduisant, déjà, à procéder par de longs ballons. L’un d’entre eux, côté droit, a été sauvé in extremis par Mapp qui a ensuite centré au deuxième poteau vers Arnaud, fin seul, qui a préféré contrôler, ce qui lui a fait perdre l’avantage de sa position et réduit le danger à néant.
Le mieux des visiteurs s’est transformé en petite domination, dans un premier temps matérialisée par un corner prolongé sur la transversale par la tête de Casey. Et puis, il y a eu une véritable offrande de Ouimette à Kleberson, plein axe, qui a progressé avant de lancer Fabinho. Ce dernier a pris Camara de vitesse et trouvé l’ouverture d’un angle fermé, profitant aussi d’une intervention peu sûre de Perkins. Il va sans dire que l’enthousiasme dans le stade a chuté de plusieurs crans…
Menant au score, Philadelphie s’est replié et les joueurs montréalais n’ont pas abdiqué. Une combinaison dans l’axe était suivie d’un centre de la droite au deuxième poteau où Bernier a tenté une demi-volée, mais la trajectoire du ballon était parallèle à la ligne de but. Ferrari a aussi repris hors-cadre un coup franc déposé sur sa tête à hauteur du point de penalty. Deux occasions en un quart d’heure, ça restait trop peu, d’autant que la manière laissait aussi à désirer.
La deuxième mi-temps a été bien plus enthousiasmante, surtout suite à la montée au jeu de Wenger pour Bernier. Un centre de l’Américain a d’ailleurs touché un bras tendu adverse en plein cœur du rectangle. À plusieurs positions dans le stade (dont la mienne), cela semblait être un penalty évident. Sur les images TV, beaucoup moins. Les situations chaudes se multipliaient dans le rectangle de Philadelphie, illustrant une pression montréalaise de plus en plus intense. Toutefois, cela ne se matérialisait pas, encore, en occasions : un geste contré, un dribble de trop, une passe trop longue, un contrôle imprécis, il y avait toujours un petit problème.
Jusqu’à ce que Wenger reçoive un long ballon, l’envoie droit sur la défense centrale adverse qui l’a mal dégagé, directement sur Felipe qui a servi Arnaud sur la gauche. Le capitaine a immédiatement remis a Di Vaio qui a pris le dessus sur son défenseur et placé la ballon au fond des filets malgré le retour de Gaddis qui a encore touché le ballon à même la ligne : 1-1, le stade était en liesse, l’espoir renaissait.
L’attitude des joueurs a directement prouvé que ce but ne les distrayait pas. Aucun relâchement de leur part, mais bien une continuité de leurs efforts pour marquer un but ô combien important. Après quelques minutes semblables à celles avant l’égalisation, les occasions ont commencé à pleuvoir.
Après un débordement sur la gauche, Arnaud a envoyé un centre vers la tête de Wenger, un peu trop devant lui, mais Di Vaio avait suivi : il s’est jeté et a touché le ballon qui a frappé le sol et rebondi au-dessus du but. Vraiment pas de chance ! Le meilleur buteur a ensuite envoyé un tir un fifrelin trop croisé après avoir reçu un bon ballon piqué qui a surpris les défenseurs. Autre ballon piqué, cette fois sur un tir, signé Mapp qui a lui aussi manqué le but de trois fois rien. Notons sur cette action le beau travail de préparation de Felipe sur la gauche.
Philadelphie était acculé mais la montée d’Hoppenot causait quand même des maux de têtes aux défenseurs. Par sa vitesse, mais aussi son jeu rude et parfois vicieux qui le ferait passer pour le successeur désigné de Lenhart. Nesta en a vu de toutes les couleurs avec lui, et a même dû sortir en boitant (une blessure qui semble sérieuse, c’était donc peut-être le dernier match de sa carrière). Le franco-américain, après avoir fait le ménage, a aussi envoyé un centre sur la tête de Fernandes dont la reprise a fini droit dans les mains de Perkins.
Le temps commençait à presser. Mais il est écrit que contre Philadelphie, tout ce qui va mal d’habitude chez les Montréalais peut se transformer en or. Wenger qui trouve le fond des filets, l’Impact qui marque de la tête, le 4-4-2 qui a du succès : c’est rare, non ? Eh bien ces trois choses étaient déjà arrivées contre Philadelphie, imaginez-vous ! C’est donc du joueur qui a le plus souffert de la journée qu’est venue la délivrance : Karl Ouimette. Et de la tête, domaine dans lequel l’Union a encaissé tant et plus cette saison mais qui réussit rarement à l’Impact. Un coup franc de Mapp était déposé sur le crâne du jeune défenseur qui l’envoyait au fond des filets et faisait exploser le stade de joie. Il devenait le héros de la journée !
Durant les 10 minutes restantes (y compris 300 secondes d’arrêt de jeu), l’Impact n’a pas fait dans la demi-mesure. Finis les contrôles approximatifs et les risques inutiles. Chaque fois que le ballon était récupéré, c’était : boum, devant ! Et Philadelphie ne parvenait pas à s’approcher du but de Perkins, à l’exception d’un coup franc, encore repris par Fernandes, sur lequel le portier montréalais s’est couché.
La victoire était donc au bout des 90 minutes. Elle fait du bien, d’autant qu’on n’y avait plus goûté depuis longtemps, et elle a été arrachée de haute lutte. C’est surtout un pas très important vers la phase finale de la saison, pour laquelle Montréal sera qualifié en cas de victoire à Toronto ou si New England ne fait pas 6/6 contre Columbus (ça peut donc être officiel dès ce week-end), voire dans d’autres circonstances plus longues à détailler.
Reste qu’en dehors du résultat et de l’effort, il y a beaucoup de choses à oublier du match d’aujourd’hui. Eh oui, ce qui va mal d’habitude réussit contre Philadelphie, alors il faudra renouer avec ce qui va bien d’habitude par la suite pour, espérons-le, une saison qui se prolongera le plus longtemps possible.