Après la victoire assez facile – malgré le petit écart – contre les -23 de Fluminense, Montréal jouait un match qui devait être plus révélateur face à New York. Dès avant le coup d’envoi, certains ont d’ailleurs sans doute dû se dire que Frank Klopas avait déjà des certitudes, puisque son équipe ressemblait beaucoup à celle alignée mercredi. Romero relayait Nyassi et c’était le seul changement majeur (les deux semblent en concurrence) puisque pour les postes au but et en pointe (où Bush et Di Vaio avaient pris place au lieu de Perkins et Wenger), le numéro un ne se discute pas.
Malheureusement, après deux minutes, Camara dut sortir sur blessure, et fut remplacé par Mallace. Le début de rencontre se jouait sous la pluie battante et le rythme était peu élevé, cela expliquant peut-être ceci. Mais les joueurs montréalais se trouvaient très bien, ce qui était d’autant plus encourageant qu’en face, New York n’alignait pas une équipe B et n’a pas manqué de souligner ces derniers jours les vertus de la continuité dans une équipe qui a peu changé (un discours familier aux oreilles des Montréalais). Et les hommes de Frank Klopas ne manquaient pas non plus de se manifester à leur avantage pour récupérer le ballon à chaque approximation adverse.
Pas étonnant dès lors que les premières occasions aient été montréalaises. Robles a dû sortir une frappe de loin de Felipe qui se dirigeait sous sa transversale, puis aller chercher une reprise de Warner, servi par un centre de Mapp, qui filait dans le coin de son but. Ajoutez-y un tir croqué de Di Vaio, isolé plein axe, et vous aurez les faits les plus saillants d’une entame de rencontre quasiment à sens unique.
New York a mis une demi-mi-temps à bien rentrer dans son sujet et les échanges se sont dès lors équilibrés. Il a fallu attendre 25 minutes pour voir la première occasion des hommes au taureau ailé, un coup franc d’Henry vers McCarthy qui a sauté plus haut que tout le monde mais n’est pas parvenu à redresser suffisamment sa reprise de la tête. Bush a ensuite dû enfin effectuer un arrêt sur un tir de loin d’Eckersley, quasiment sur la ligne de touche, sans réel danger.
New York se créait néanmoins de plus en plus de coups francs dangereux à une trentaine de mètres du but et la possession de balle était plus nettement en sa faveur. Ses accélérations semblaient faire mal à l’Impact, qui laissait trop souvent centrer. Malgré tout, Di Vaio aurait pu ouvrir la marque mais ne put ajuster sa reprise, très difficile, après s’être bien jeté sur un long centre de Mallace.
Juste avant la pause, l’Impact ne parvint pas à dégager un centre de la gauche. Le ballon, côté droit cette fois pour les New Yorkais, circula bien avant qu’Henry ne lance l’arrière gauche Miller dans l’intervalle droit devant lui. De cette position probablement peu habituelle pour lui, le Costaricien réussit à tromper Bush pour ouvrir la marque.
Au retour des vestiaires, les intentions montréalaises étaient claires : égaliser le plus rapidement possible. Les Québécois ont haussé le rythme et provoqué un adversaire qu’ils ont poussé à commettre des fautes. Et les occasions sont tombées. Meara, qui avait remplacé Robles à la pause, a dû suivre les traces de son prédécesseur en sauvant une reprise de la tête de Di Vaio sur un corner de Bernardello. Un coup franc de Felipe s’est ensuite écrasé sur le dessus de la transversale.
Mais ce tempo soutenu s’est arrêté aux alentours de l’heure de jeu. À peu près au même moment que la sortie de Di Vaio, remplacé par Wenger. À chacun de se faire une opinion sur le lien de cause à effet. À ce sujet, la montée au jeu de Nyassi pour Romero avait été le seul changement à la pause. Par la suite, N’Diaye, Bernier, Gonzalez et Tissot sont aussi montés au jeu, en lieu et place de Mapp, Bernardello, Felipe et Miller.
Et donc, comme en première période, l’allure de la rencontre prit une autre tangente. Bush dut s’interposer – sans grand problème – sur un coup franc envoyé dans le paquet et prolongé vers son but par un New Yorkais. Juste avant le milieu de la deuxième mi-temps, Bover, complètement seul plein axe à 25 mètres du but, a profité de l’espace béant qu’il avait pour tirer, envoyant un missile en plein cœur du but sur lequel le gardien de l’Impact, que l’on a déjà vu réagir plus promptement, était impuissant.
Pas le temps de souffler que Wright-Phillips profitait d’errements dans la défense de l’Impact pour se retrouver seul face au but et facilement porter les chiffres à 3-0. L’addition a failli encore être plus salée trois minutes plus tard, mais Bush a sorti un gros arrêt sur un tir de Sam pour empêcher que le score n’atteigne des allures disproportionnées.
La suite ne fut guère passionnante, l’essentiel semblait dit et New York avait procédé à une batterie de changements, alors que les remplaçants de l’Impact avaient du mal à se mettre en valeur (tout comme le reste de l’équipe). Bush s’est illustré de la mauvaise façon en glissant pour prendre en ballon et en sortant malencontreusement de son rectangle. Rien de mal fait dans les circonstances d’un match amical, mais c’était à l’image de la fin de rencontre. Le remuant N’Diaye fut le seul à solliciter Meara, qui dut se jeter sur en centre que l’espoir montréalais destinait à Gonzalez.
C’est un match amical, alors il faut prendre les chiffres avec des pincettes et, malgré le score, tout n’a pas été négatif côté montréalais. À vrai dire, les deux mi-temps ont été similaires : un très bon départ, puis un essoufflement dont New York a tiré plein profit alors que l’Impact ne parvenait pas à retrouver le bon rythme. Prochaine échéance mercredi, contre Kansas City qui s’est imposé 3-0 face aux jeunes de Fluminense.