MONTRÉAL : Bush, Oyongo, Soumare, Ciman, Toia, Donadel (72e Bernier), Reo-Coker, Romero, Piatti (81e Mallace), Tissot, McInerney (67e Oduro)
ORLANDO : Hall, St. Ledger, Collin (49e Hines), Ramos, Boden, Neal (69e Rivas), Ceren, Shea, Higuita (77e Ribeiro), Larin, Kaka
ARBITRE : M. Jurisevic
AVERTISSEMENTS : Higuita, Bush
LES BUTS : 36e Toia (1-0), 90e Oduro (2-0)
Après une petite période d’adaptation en début de match, Montréal a forcé Orlando au mutisme et s’est imposé 2-0, grâce au premier but de Toia en MLS et à un des nombreux contres dangereux de la rencontre, conclu par Oduro.
On dit souvent que l’équipe qui joue chez elle a une certaine obligation de prendre le jeu à son compte. Un adage avec lequel Frank Klopas n’est sûrement pas d’accord, car depuis son arrivée, il n’a pas été rare de voir l’Impact attendre son adversaire lors des rencontres à Montréal. Ce fut encore le cas contre Orlando.
Et en début de match, certains ont pu se dire que c’était une mauvaise idée. En effet, on jouait depuis à peine plus de deux minutes quand Bush s’est troué sur un centre de Ramos et fut tout heureux de voir que Larin n’était pas arrivé à ajuster sa reprise de la tête. Il ne fallut guère attendre bien longtemps pour voir un centre au cordeau de Shea – et donc cette fois du flanc gauche – arriver au même Larin, qui n’a une nouvelle fois pas cadré sa reprise.
Mais c’était certainement davantage une question d’ajustements. Car si la physionomie de la rencontre a peu changé par la suite, la défense montréalaise fut bien moins mise en péril. Et après 10 minutes, l’équipe locale s’est créé sa première occasion du match, un coup franc un peu excentré sur la gauche sur lequel Donadel a tenté sa chance directement, d’un tir bondissant qui n’a toutefois pas surpris Hall.
En laissant le ballon à Orlando, Montréal misait clairement sur le contre. Un peu comme face à Dallas, match lors duquel cette stratégie avait été couronnée de succès. Et on a rapidement constaté qu’en termes de vitesse, la défense floridienne n’avait rien d’étincelant non plus. L’idée était donc plus qu’intéressante, de nombreuses situations dangereuses potentielles se créaient, mais avortaient souvent avant la fin. Nul doute qu’Oduro, sur le banc, aurait fait des dégâts…
Si dans un premier temps, les contre-attaques montréalaises ne se matérialisaient pas par des occasions, la défense d’Orlando avait quand même du travail et devait souvent intervenir pour dégager, ou détourner le ballon en corner. L’un d’entre eux a été repoussé une première fois pour arriver à McInerney, dont l’envoi a été contré et est arrivé dans les pieds de Piatti juste en dehors du rectangle : le tir de l’Argentin prenait la direction du coin du but, avant qu’Hall ne sorte une superbe parade pour forcer un nouveau corner.
Et c’est encore sur corner qu’est tombé le but d’ouverture. Envoyé par Donadel (bien plus à l’aise sur les phases arrêtées que dans le cours du jeu) au premier poteau, il a été repris par Toia qui avait coupé la trajectoire du ballon au premier poteau pour envoyer une tête décroisée qui est allée se loger dans le coin opposé : 1-0, et le premier but de l’arrière gauche en MLS.
Mené au score, Orlando a repris le cours du match comme avant le but… mais peinait encore davantage à conserver le ballon. Il a quand même réussi à créer le danger quand Higuita, seul à 25 mètres du but, a eu tout le temps de tirer : une frappe solide, qui a terminé juste au-dessus.
Il n’y eut pas vraiment de changement de scénario à la reprise. La possession d’Orlando était stérile, et les contres montréalais à fort potentiel. Sur l’un d’eux, McInerney a très joliment lancé Romero dans l’intervalle, et il fallut un retour de Boden pour l’empêcher de se présenter face à Hall. En fait, toutes les occasions montréalaises étaient sur reconversion rapide ou, tenez-vous bien, phase arrêtée. Dans ce cas, Donadel était toujours impliqué. Et il a encore envoyé un coup franc cadré, d’apparence dangereuse, mais pas si périlleux que ça pour Hall qui s’est emparé facilement du ballon.
De temps en temps, Orlando arrivait quand même à déstabiliser la défense montréalaise. Comme quand Shea a changé d’aile pour Neal, qui a directement remis au point de penalty pour Larin. Cependant, le 431568e nouveau prodige du soccer canadien, après s’être bien retourné, n’a une nouvelle fois pas réussi à cadrer sa frappe.
Peu avant l’heure de jeu, sur un nouveau contre, Piatti est parti seul au but plein axe, et a envoyé un tir droit sur le bras de St. Ledger. Il convient toutefois de dire qu’il l’avait le long du corps, et que même s’il se l’était coupé, le défenseur aurait été sur la trajectoire du ballon. La décision de M. Jurisevic de ne pas siffler penalty n’avait donc rien de scandaleux.
Voyant que son équipe ne trouvait pas la faille dans la défense locale, Rivas s’est dit qu’il pourrait tenter sa chance de loin. Même décalé sur la droite et à bonne distance du but, il a envoyé une pêche que Bush a repoussée avec toutes les peines du monde. Mais celui qui a dû avoir le plus de peine, ce fut certainement Rivas, en voyant qu’aucun de ses coéquipiers n’avait suivi, laissant tout le temps à la défense de se donner de l’air après cette situation périlleuse.
La tâche d’Orlando s’est encore compliquée quand Oduro a remplacé McInerney. Sa vitesse lui permettait non seulement d’être une menace permanente, mais aussi de mobiliser des défenseurs et de libérer des espaces pour ses coéquipiers.
Il s’est illustré une première fois en servant de relais entre Romero et Piatti, mais aussi d’aimant à arrières, permettant à celui qui semble être le nouveau capitaine en l’absence de Bernier de se retrouver seul pour tirer, un envoi toutefois trop croisé. Quelques minutes plus tard, lancé en contre, le Ghanéen a fait parler sa pointe de vitesse, obligeant Hall à quitter son rectangle pour lui sortir dans les pieds.
Il convient aussi de souligner que si Orlando avait peu d’occasions, la défense montréalaise emmenée par un Ciman fidèle à ses habitudes, qui coupait toutes les trajectoires possibles et imaginables, revenait à toute vitesse pour rattraper ses adversaires et leur subtiliser le ballon, et haranguait ses coéquipiers lorsque nécessaire. Un match qui a impressionné le public, qui l’a ovationné à plusieurs reprises en fin de match. Mais il faut souligner le travail de toute la défense, qui a fait preuve de la discipline indispensable face à un adversaire qui aime provoquer et dont certains joueurs se retrouvent facilement è terre.
Malgré un tir subtil de Romero qui a fini sur le toit du but, Orlando a cependant augmenté son pressing en fin de match et s’est montré de plus en plus menaçant. Il n’y avait qu’un but d’écart et rien n’était joué… Sur une balle en cloche de Ceren, Ribeiro a enchaîné contrôle orienté et frappe, obligeant Bush à intervenir. Il a encore mis le gardien montréalais à contribution à la dernière minute du temps réglementaire en reprenant de la tête un centre de Shea. Chaque fois, le portier eut le dernier mot.
Ces dernières frayeurs inutiles n’y changeront rien. Au contraire, dans les arrêts de jeu, Oduro a filé seul au but. Malgré le retour d’Hines, qui l’a contré une première fois, il a envoyé le ballon au fond des filets, mettant fin au semblant de suspense qui régnait encore.
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