MONTRÉAL : Bush, Oyongo, Cabrera, Ciman, Toia, Donadel, Reo-Coker (87e Camara), Oduro (77e Bernier), Piatti, Venegas (46e Duka), Drogba
TORONTO : Konopka, Morrow, Kantari, Williams, Jackson, Osorio (87e Moore), Cheyrou (76e Warner), Bradley, Findley (76e Gomez), Giovinco, Altidore
ARBITRE : M. Kelly
AVERTISSEMENTS : Jackson, Cabrera
LES BUTS : 45e Altidore (0-1), 54e Drogba (1-1), 55e Drogba (2-1)
Un début de deuxième mi-temps de folie avec deux buts presque identiques de Drogba a permis à Montréal de battre Toronto 2-1 à l’issue d’un match qui a été spectaculaire de bout en bout… et dont on aura la revanche en milieu de semaine, puisque les deux équipes se retrouveront au stade Saputo pour le premier tour de la phase finale de la saison.
Avec deux kops bien en voix, l’ambiance était assurée dès le coup d’envoi d’un match parti tambour battant. On ne jouait pas depuis cinq minutes que Giovinco, voyant un espace pour tirer de loin, a envoyé une frappe croisée bondissante que Bush a détournée du bout des doigts. Était-ce cadré ? Le portier a préféré ne prendre aucun risque.
Son vis-à-vis Konopka a agi de la même façon lors de la première occasion montréalaise, un coup franc de très loin joué en deux temps, sur lequel Drogba a tenté sa chance d’en envoi à ras-de-terre très bondissant que le gardien visiteur a dévié en corner.
Toronto combinait très bien offensivement, et quand il jouait en un temps haut dans le camp montréalais, plusieurs défenseurs de l’Impact étaient débordés. Quand ces beaux mouvements collectifs étaient associés à des gestes techniques individuels, le danger se précisait. Bel exemple juste avant le quart d’heure quand Findley s’est joué de Toia pour se libérer un espace de passe et servir Giovinco qui, en plein cœur du rectangle, avait pris de vitesse trois défenseurs. Son enchaînement contrôle - frappe était tout aussi beau, mais n’a pas terminé au fond des filets en raison de l’excellente sortie de Bush.
Le match était équilibré, très agréable à suivre et les actions chaudes dans les deux rectangles ne manquaient pas. Si parfois, pendant de longues minutes, elles ne débouchaient sur aucune occasion, cela n’empêchait pas que sur le terrain, il y avait beaucoup d’animation et peu de temps morts. Toronto avait un léger avantage aux points dans la mesure où il arrivait davantage à transformer les possibilités potentielles en occasions réelles.
Le fait que certains joueurs en rouge se trouvent facilement, presque les yeux fermés, les aidait à accélérer le rythme des échanges. On a eu l’occasion de la constater lors d’un beau mouvement tout en un temps, initié par une montée de Morrow qui a donné le ballon à Altidore dont la remise était reprise par Giovinco d’un tir qui a terminé dans le filet latéral.
Deux minutes plus tard, au deuxième poteau et pas très bien tenu, Findley a repris de la tête un centre venu de la gauche et envoyé le ballon sous la transversale de Bush qui, d’une sublime claquette, a réalisé un arrêt aussi important que spectaculaire.
La fin de la première mi-temps a été très hachée, avec de nombreux coups se perdant entre joueurs des deux équipes, du cinéma, des gestes déplacés et un arbitre qui devait éviter que ça ne dégénère. On n’a pu juger son efficacité qu’au coup de sifflet final : l’agressivité malsaine a disparu par la suite, M. Kelly a donc bien fait son boulot.
Quand ça jouait, c’était toujours aussi équilibré, et même s’il y avait moins de jeu, il y avait toujours autant d’intensité. Toronto continuait d’être le plus menaçant, Giovinco tentant par exemple une très belle action individuelle sur laquelle il s’est joué de Ciman et Toia mais, en bout de course, n’a pas réussi à tromper Bush.
On pensait que les deux équipes allaient rentrer aux vestiaires sur un 0-0 comme on en aime, sans but mais avec énormément de spectacle. Juste avant le repos, cependant, un ballon perdu sur la gauche est, en trois passes sans que le joueur torontois ne soit attaqué, arrivé à Giovinco de l’autre côté. L’Italien a déposé un centre sur la tête d’Altidore, seul, dont la reprise ne laissait aucune chance à Bush (0-1).
Montréal a repris en force, imposant immédiatement un gros pressing à son adversaire. Cela a failli payer quand Kantari a commis une erreur technique en offrant le ballon à Drogba juste à l’entrée du rectangle, permettant à l’Ivoirien de se retrouver seul face à Konopka, mais il a tiré en force sur la transversale.
Il s’est ensuite racheté, et plutôt deux fois qu’une ! Tout d’abord en reprenant un centre de Piatti, qui s’était joué de Jackson sur la gauche, d’un geste spectaculaire de l’intérieur du pied alors que le ballon était passé derrière une de ses jambes, geste souvent appelé à tort une Madjer (1-1). Bis repetita à peine une minute plus tard, avec un autre centre de la gauche (de Donadel cette fois), repris victorieusement par Drogba d’un geste qui ressemblait davantage à la talonnade de Madjer (2-1).
Les Montréalais se sentaient pousser des ailes. Le jeu avait à peine repris que, voyant Konopka légèrement avancé, Piatti a tenté un tir lointain et aérien : la transversale a empêché le troisième but local en autant de minutes. Souvent trop égoïste, l’Argentin a ensuite bien servi Duka sur sa gauche, dont le tir a fusé un rien au-dessus.
Oduro y mettait aussi du sien, en roulant Morrow dans la farine sur le flanc gauche avant d’envoyer un tir un rien trop croisé. On ne jouait plus que dans un camp depuis le début de la deuxième mi-temps, et ce tant avant l’égalisation montréalaise qu’après le deuxième but. On était loin, mais alors là très loin, des reprises molles après les discours de Frank Klopas à la mi-temps et de l’équipe se recroquevillant dès qu’elle avait un but d’avance.
Obligé de réagir, Toronto reprenait du poil de la bête mais n’a commencé à se relever qu’un peu avant l’entame du dernier quart d’heure. Sa première occasion dangereuse de la deuxième mi-temps a failli donner lieu à l’égalisation. Altidore a fixé son vis-à-vis avant de donner le ballon à Osorio qui l’a directement remis pour Bradley esseulé au cœur du rectangle, mais la frappe en force de l’international américain a heurté la transversale.
Malgré un coup reçu à 10 minutes de la fin qui l’a tenu à l’écart un moment pour se faire soigner, Drogba est resté sur le terrain. Il a ensuite joué en boitant, sans être remplacé alors que Montréal avait encore un changement, ce qui ne l’a pas empêché de slalomer dans la défense adverse avant d’envoyer un tir trop croisé.
Les dernières minutes ont été complètement décousues d’un côté comme de l’autre. Du vrai hourra-football. Montréal pressait son adversaire super haut, mais a eu extrêmement chaud quand Giovinco a lancé Altidore seul face à Bush, qui n’a pas dû intervenir un raison d’un retour tout bonnement extraordinaire de Camara, qui a ensuite harangué la foule. La victoire était proche, avec à la clef un match à domicile en milieu de semaine.
Le stade a donc logiquement exulté au coup de sifflet final. Dans quelques jours, il reverra… les deux mêmes équipes, puisque grâce à sa victoire, Montréal termine troisième de sa conférence, alors que la défaite de Toronto combinée à la victoire de New England place les Ontariens à la sixième place. Le spectateur neutre espère un duel tout aussi spectaculaire. Tous les supporters de l’Impact ne souhaitent qu’une seul chose : que le résultat soit similaire. Pronostic quasiment assuré : on ne va pas s’ennuyer !