Hormis une hausse de rythme en fin de première mi-temps, l’Impact a livré une prestation dénuée de créativité et digne de la D2 face à Tampa Bay contre qui il n’a pu faire mieux qu’un piètre nul 0-0.
Pour ce dernier match de préparation, on a eu un aperçu du onze que Mauro Biello pourrait aligner dimanche en huit à Vancouver. Reste à voir dans quel état sera Bernier, toujours indisponible, ainsi qu’Ontivero et Drogba, qui disputaient leur premier match de ce second stage aujourd’hui et en sont sortis à la mi-temps.
Biello a aligné l’équipe suivante : Bush, Toia, Cabrera, Ciman, Oyongo, Donadel, Alexander, Ontivero (46e Venegas), Shipp, Piatti, Drogba (46e Oduro)
Si dans les premiers instants, on avait l’impression que l’Impact peinait à mettre le moteur en route, après sept minutes, on aurait pu se dire que, finalement, l’opposition ne serait pas très forte. Pour preuve, à 25 mètres du but, Piatti a eu tout le temps et l’espace pour tirer, et n’a pas hésité à tenter sa chance. Son envoi est passé peu à côté de la cible.
C’était toutefois un leurre. L’Impact éprouvait réellement beaucoup de difficultés à s’installer dans le camp adverse, à y conserver le ballon et à poser son jeu. Tampa Bay ne faisait pas de complexes face à un adversaire jouant à l’échelon supérieur et un coup franc plein axe repris de la tête par Chavez a obligé Bush à sauver la mise d’une belle claquette.
Il a fallu attendre longtemps avant de s’emballer. À vrai dire, hormis une inattention de style NASL et des phases arrêtées, il n’y eut rien à voir pendant 85 des 90 minutes. Cela n’empêchait pas de découvrir des choses intéressantes. Notamment le coup de patte d’Ontivero : il a envoyé un coup franc du gauche superbement travaillé sur la transversale (et à quelques centimètres près, c’était sur l’angle du but). Il a montré de belles perspectives ce soir, à revoir contre plus forte opposition.
Pickens, le gardien de Tampa Bay, a effectué son premier arrêt difficile à cinq minutes du repos, en repoussant une frappe de Piatti, légèrement décalé sur la gauche, qui avait lui-même repris un tir d’Alexander contré. C’était la première d’une série d’interventions faisant du portier local l’homme le plus en vue de la fin de la première mi-temps.
Après avoir constaté qu’un nouveau pouvait marquer des coups francs directs, on a vu aussi que ces phases étaient travaillées à l’entraînement. Une répétition évidente quand Donadel a donné un ballon latéralement alors que tous les joueurs des deux équipes semblant concernés couraient vers le but… à l’exception du réel destinataire, Drogba, qui a pu reprendre le ballon en un temps mais l’an envoyé sur Pickens.
Montréal dominait la fin de la mi-temps et c’était dû à une accélération du rythme qui a permis de voir la différence de division entre les deux équipes. Elle a été parfaitement illustrée à une minute du repos par un mouvement qui est allé trop vite pour les Floridiens, le ballon passant de pied en pied pour arriver sur la gauche à Piatti dont le tir a été détourné par Pickens. Donadel a envoyé le corner sur la tête de Drogba, qui a forcé le gardien à une nouvelle parade.
Malheureusement, pendant que les joueurs de l’Impact étaient au vestiaire, leur rythme a été kidnappé et ils sont remontés sur le terrain sans lui. Ainsi, la deuxième période a eu la couleur d’une dédicace à tous les supporters qui avaient raté les rencontres les moins emballantes du club en D2 tant il n’y eut rien d’intéressant à se mettre sous la dent. Longtemps, le plus beau geste de la mi-temps fut une course à reculons de Ciman pour tendre le piège du hors-jeu. Oui, c’était très bien joué, mais de là à surpasser tout le reste…
Pour mettre fin à cette apathie, il a fallu que… Toia monte (fait ô combien rare !) et tente sa chance de loin, obligeant Langer, qui avait remplacé Pickens, à se détendre. Un envoi dont on n’aurait même pas parlé dans d’autres circonstances mais là, c’était un des faits saillants.
Donadel, qui en a pris beaucoup sur les épaules durant sa présence sur le terrain, a été à la base de la demi-occasion suivante, en envoyant un beau ballon plein axe vers Venegas qui a effacé deux adversaires avant de servir Piatti, mais l’Argentin a buté sur Chavez, juste devant lui, en essayant de se placer en position de tir.
Averti sur la faute qui avait provoqué le coup franc de la première occasion locale, Donadel a bousculé Portillos avec un peu trop de vigueur à 10 minutes du terme et a écopé de son deuxième carton jaune de la soirée, obligeant ses coéquipiers à terminer la rencontre en infériorité numérique.
Dans le camp local, il n’y avait rien eu à voir non plus. Jusqu’à trois minutes du terme, quand Burgos a débordé sur la droite avant de servir Mwanga au cœur du rectangle. Le tir de l’ancien pensionnaire de Portland a été détourné en corner par Bush. Mais il était dit que personne ne marquerait ce soir.
Ce nul blanc conclut la préparation sur une mauvaise note tant l’Impact a été dénué de créativité. La répétition générale se résume à une longue fausse note. Bien entendu, ce n’est pas pour cela que l’équipe n’est pas prête, mais il est certain qu’elle devra montrer tout autre chose pour ne pas revenir bredouille de Vancouver lors de la première journée de championnat !