Fidèles à leurs incohérences

Impact Montréal - Vancouver Whitecaps FC 1-2 – Match de championnat (phase classique) joué le 29/04/2017

 Impact de Montréal
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MONTRÉAL : Bush, Duvall, Fisher, Ciman, Oyongo, Donadel, Bernardello (65e Oduro), Bernier, Tabla, Piatti, Mancosu (5e Jackson-Hamel, 73e Lovitz)

VANCOUVER : Ousted, Williams, Parker, Waston, Harvey, Tchani (68e Davies), Laba, Techera (90e Teibert), Jacobson, Bolaños (81e Mezquida), Montero

ARBITRE : M. Fischer

AVERTISSEMENTS : Fisher, Bernardello, Donadel, Laba, Oduro

LES BUTS : 9e Donadel (1-0), 29e Jacobson (1-1), 79e Techera (1-2)


Battu 1-2 par Vancouver après avoir pourtant rapidement ouvert le score, l’Impact a oscillé entre son incapacité à être menaçant en posant le jeu dans le camp de l’adversaire et des moments où il ne semblait même pas sur le terrain. En prenant un point sur six face à Philadelphie et Vancouver, deux adversaires à la fois faible et à sa portée, il a étalé au grand jour de nombreuses carences. De quoi se demander le sens de “Fidèles à notre jeu”, slogan mis en avant par le club durant toute la semaine.

Le grand débat de la semaine résidait dans les titularisations possibles de Tabla et Jackson-Hamel. Si le premier était sur le terrain dès le coup d’envoi, il ne fallut pas attendre longtemps pour voir le second, qui a remplacé Mancosu, sorti sur blessure après moins de cinq minutes. Sans grosse surprise, Fisher prenait place aux côtés de Ciman en défense centrale.

Comme prévu, Vancouver a d’abord pensé à défendre et s’est recroquevillé dans son camp dès le coup d’envoi. La domination montréalaise était évidente, restait à faire preuve de patience en possession de balle et à profiter des brèches qui allaient inévitablement se créer.

On ne jouait pas depuis dix minutes que Duvall récupérait une passe adverse misérable au cœur de l’entrejeu, amorçant une action qui a, entre autres, impliqué Piatti et Tabla, voyant le ballon passer de droite à gauche et la défense visiteuse reculer encore plus… au moment où le ballon, lui, est parti dans le sens opposé pour arriver à Donadel. L’Italien avait donc un espace énorme devant lui, et n’a pas hésité à tenter sa chance : une idée on ne peut plus judicieuse, puisque le ballon est allé au fond des filets (1-0) !

Si cette entame de match avait parfaitement illustré la marche à suivre pour finir la journée avec les trois points, l’Impact a semblé penser que le plus dur était déjà fait. Une erreur monumentale. Et, au fil des minutes, au lieu de poursuivre sur son élan, il a arrêté de jouer. Du coup, les occasions furent visiteuses.

Sans montrer grand-chose, loin de là, Vancouver était surtout menaçant depuis son flanc droit, notamment grâce au duo Williams – Techera. Le défenseur fut à la source de la première possibilité de but adverse, ponctuant une belle montée par un centre vers l’entrée du rectangle où Tchani était fin seul. Il n’en a toutefois pas profité puisque lors de sa première tentative de reprise, il a raté le ballon, avant d’écraser une frappe qui a fini peu à côté.

Plutôt que de reprendre ses esprits après cette occasion, Montréal a commencé à jouer comme Philadelphie en deuxième mi-temps la semaine dernière, abandonnant le ballon et le jeu à son adversaire à partir de la 20e minute. Ayant énormément de mal à poser son jeu, Vancouver semblait davantage poussé par son désespoir que par ses qualités collectives, mais ça lui donnait quand même un élan suffisant pour porter le danger. Comme quand Techera, sur la droite du rectangle, a envoyé un puissant tir tendu que Bush a repoussé du poing.

Rare autre source potentielle de danger de Vancouver, les phases arrêtées. Un coup franc provoqué par Fisher (qui s’était pris une jaune sur le coup) a certes été bien repoussé de la tête par Ciman vers le coin droit du rectangle, mais Jacobson y était à l’affût et a envoyé une volée on ne peut plus propre techniquement qui est allée se loger hors de portée de Bush (1-1).

Après cette égalisation, Montréal a quelque peu repris ses esprits. Et le contrôle du ballon. Mais ce n’était pas convaincant pour autant. Ni dangereux d’ailleurs, puisque l’occasion suivante fut pour Vancouver. Encore sur le flanc droit avec une montée de Williams, un des joueurs les plus en vue de son équipe. Son centre est passé devant tout le monde, au grand soulagement d’une défense pas du tout en place, avant que Duvall ne le dégage approximativement. Heureusement pour l’Impact, personne n’a pu en profiter.

Face à un adversaire qui, depuis le début de la saison, a toutes les peines du monde à défendre quand l’adversaire pose son jeu, et dont l’arrière-garde finit presque toujours par s’écrouler quand elle ne supporte plus d’avoir le poids du match sur les épaules, l’Impact a été incapable de se montrer menaçant pendant l’essentiel du match. Certes il y eut quelques demi-occasions, comme la tentative d’enchaînement contrôle frappe de Tabla qui a fini hors-cadre, mais c’était bien maigre, et les visiteurs n’ont jamais été acculés à leur but, ce qu’ils détestent pourtant au plus haut point.

La première demi-heure de la deuxième mi-temps fut tout simplement affligeante, des deux côtés. Aucune des deux équipes ne montrait quoi que ce soit. L’Impact était incapable de prendre le jeu à son compte. Les maladresses techniques se multipliaient de part et d’autre. C’était tout sauf une propagande pour le soccer et pour la MLS. Et les inquiétudes ont encore grandi quand Jackson-Hamel a dû sortir blessé à son tour…

Si bien du monde s’est demandé pourquoi Lovitz a pris sa place, ce dernier a au moins eu le mérite d’amener sa motivation sur le terrain pour réveiller les troupes. À peine monté au jeu, il a envoyé un centre précis en direction de Tabla, sur la droite du petit rectangle. Après un superbe contrôle pour se jouer d’Harvey, il a envoyé une reprise dans le petit trou entre Ousted et son poteau malgré un angle très fermé. Sauf que le gardien a sorti un superbe réflexe du pied gauche pour préserver ses filets.

Le réveil montréalais avait sonné. Enfin ! Il restait à peine plus d’un quart d’heure. Mais pourquoi avoir arrêté de jouer depuis le but d’ouverture ? Et comment ne pas avoir été capable de bouger cette défense qui a montré tant de signes de faiblesse depuis le début de la saison ? Si c’est mental, c’est anormal. Si ça ne l’est pas, c’est encore beaucoup plus inquiétant car c’est le signe d’une incapacité chronique. La vérité est sûrement entre les deux – les deux à la fois, diront les plus sévères.

Bon, halte à la sévérité puisque nous sommes dans les quelques bonnes minutes de l’équipe en deuxième mi-temps. Avec Donadel dans une position similaire à celle qui était la sienne lors de l’ouverture du score. Voyant la forêt de jambes devant lui et Oyongo demandant le ballon sur la gauche, il a préféré servir son coéquipier. Ce dernier a centré vers Tabla, quasiment au même endroit que sur l’action précédente : cette fois, il a pu reprendre le ballon de volée, hors-cadre.

Alors qu’on se disait que finalement, vu la qualité de l’adversaire, l’Impact pourrait bien s’en sortir en ne jouant que le quart du match, on se disait aussi qu’il n’était pas à l’abri d’une mauvaise blague – à un moment où pourtant, tout aurait déjà dû être réglé depuis longtemps. Et ce scénario catastrophe s’est produit quand un long dégagement a été récupéré dans le rond central avant de transiter par Tchani et d’arriver à Jacobson qui a envoyé une passe précise en direction de Techera : d’un crochet, le format de poche s’est joué de Ciman qui s’était jeté avec trop de témérité, avant de tromper Bush (1-2).

Il restait 10 minutes au temps réglementaire – auxquelles on a ajouté 4 minutes d’arrêts de jeu (7 dans les faits, compte-tenu de quelques manœuvres visiteuses pour faire tourner le chrono) – largement suffisant pour au moins croire à l’égalisation. Et pourtant, durant tout ce temps, il n’y a eu qu’une seule occasion montréalaise. Un corner mal dégagé est arrivé à Piatti, plein axe à 25 mètres du but. Il a vu et bien servi Tabla sur la gauche du rectangle, la belle passe fut suivie d’un aussi beau tir, mais Ousted était encore à la parade.

Sur 90 minutes, Montréal a donc finalement joué un quart d’heure : du coup d’envoi à l’ouverture du score d’abord, entre la montée de Lovitz et le 1-2 ensuite. Certes, Vancouver a le chic pour rendre un match endormant, mais l’apathie offensive de l’Impact n’est pas une première. Son réalisme de tous les diables des dernières semaines a caché beaucoup de manquements. Et quand la défense (qui n’a pas été mise à rude contribution) n’est pas impeccable, les points s’envolent.

1/6 contre Philadelphie et Vancouver, c’est totalement insuffisant. Il s’agissait non seulement de deux des équipes les plus faibles de MLS, mais en outre de deux formations dont le style de jeu, même si totalement différent, ouvrait grand les portes de la victoire à l’Impact. En outre, après deux mois de compétition, incluant trois rencontres à domicile (sur 8), il est temps de tirer des premières conclusions. Ces deux rencontres ont démontré beaucoup de choses.

L’an dernier, en écrasant Philadelphie au stade Saputo, Montréal avait montré à tout le monde les failles d’un adversaire qui, depuis, n’arrive plus à mettre un pied devant l’autre. Il suffisait de reproduire le même schéma la semaine dernière pour s’imposer. Ça n’a pas été le cas. Le club a conservé les mêmes joueurs mais a changé le plan : on entend depuis le début de la saison qu’il ne faut plus autant miser sur le contre, et arriver à mieux faire le jeu.

Le message “Fidèle à notre jeu” qu’on a vu toute la semaine avant ce match contre Vancouver ne pouvait donc pas plus mal tomber. D’autant que contre Vancouver, justement, la recette la plus efficace, c’est de poser le jeu – ce qui n’a jamais été le jeu de l’Impact. C’était donc le moment parfait pour voir si le nouveau plan était au point. On a eu la preuve aujourd’hui que c’était loin d’être le cas. La difficulté à se créer des occasions (les buts ne doivent pas masquer cela) cette saison face à plusieurs adversaires regroupés derrière était un signe. La confirmation est tombée ce samedi.

En revoyant les buts depuis le début de la saison, vous pourriez vous dire que, pourtant, la proportion de buts marqués sur des actions construites a considérablement augmenté par rapport à l’an dernier. Certes. Mais combien de points ça a rapporté ? Si le staff technique veut continuer dans cette direction, il a intérêt à être vraiment sûr de son coup. Car ce n’est pas la première fois que l’Impact veut jouer dans le camp de l’adversaire sans y être efficace (Marsch et Klopas ont essayé et se sont cassé les dents). Continuer sur cette voie, ce serait courir le risque d’être fidèle… aux vieilles incohérences.

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