par El Marlino » 12 mars 2005 8:42
«
Tout le monde était en mouvement,mais avec une coordination parfaite. En 1967, tous les joueurs de l’Ajax étaient capables d’interchanger leurs positions. »
Hommage du site off de l'Ajax
d'autres articles
sur Iron Rinus
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Voici l'article que lui a consacré l'
Equipe
Michels s’en est allé
Inspirateur du football total, l’ancien entraîneur du grand Ajax et des Pays-Bas est mort hier à 77 ans.
LE FOOTBALL TOTAL a perdu son créateur en la personne de Rinus Michels. Celui que Marco van Basten,et toute une nation avec lui,appelait «
le père du football néerlandais » est décédé hier matin à l’âge de soixante-dix-sept ans dans un hôpital d’Alost, en Belgique, où il avait été admis récemment pour une opération cardiaque. Entraîneur de l’Ajax Amsterdam, qu’il avait mené à sa première Coupe des clubs champions, en 1971, puis de l’équipe nationale des Pays-Bas,qu’il dirigea à trois reprises, lors de la Coupe du monde 1974 et des Euros 1988 et 1992, Michels avait été élu coach du siècle par la FIFA en 1999. Il était de ceux qui auront marqué l’histoire du football et influencé son évolution.
Avec Johan Cruyff, son joueur fétiche, qui le retrouva à Barcelone en 1973, il restera pour l’éternité le symbole de ces Pays-Bas triomphants dans le football de clubs du début des années 70, de ces Oranje amers aussi, défaits en finale d’une Coupe du monde (1974, 1-2 contre l’Allemagne) qu’ils avaient illuminée de leur génie et de leur prodigalité offensive. Il sera enfin celui qui avait amené au sommet la génération des Keizer, Krol, Neeskens,Suurbier, Haan et Hulshoff, même si, paradoxalement, c’est avec Gullit et Van Basten qu’il remporta le titre de champion d’Europe, en 1988, le seul titre à ce jour de l’équipe nationale des Pays-Bas.
Ces mâchoires acérées, son caractère intransigeant et son regard d’acier, aux confins du glacial, lui conférèrent le surnom de « Sphinx » ou de « Iron Rinus »(Rinus de fer), mais c’est ses succès qui lui valurent celui de « Général». Davantage comme technicien que comme joueur, même s’il fut un avant-centre prometteur (121 buts en 269 matches avec l’Ajax de 1946 à 1958, 5 sélections) qui pâtit du statut amateur, puis semi-professionnel(à partir de 1954) du Championnat néerlandais dans les années 50.
Les fantômes
de Munich
Il avait d’ailleurs faillit monnayer son talent à Lille, en 1951, avec qui il avait disputé trois matches amicaux.
«
J’avais déjà le chèque en poche,mais la Fédération néerlandaise avait refusé de me libérer », nous avouait-il il y a cinq ans, lors d’un long entretien dans un hôtel d’Amsterdam.
C’est au GOS, un petit club amateur d’Amsterdam, que ce professeur d’éducation physique allait expérimenter ses « théories » et mettre en place les préceptes physiques et techniques du football total dont il nous donnera cette définition : «
Tout le monde était en mouvement,mais avec une coordination parfaite. En 1967, tous les joueurs de l’Ajax étaient capables d’interchanger leurs positions. »
Devenu entraîneur du grand club d’Amsterdam deux ans plus tôt, il allait le porter sur le toit de l’Europe grâce à des schémas de jeu axés sur l’attaque, la vitesse et l’exploitation des espaces, antithèse du catenaccio véhiculé par Helenio Herrera et l’Inter Milan, triomphants à l’époque. Michels avouait avoir été fortement influencé par le football anglais, et notamment par Vic Buckingham, coach britannique de l’Ajax avant son sextennat. Finaliste de la Coupe des clubs champions en 1969 défaite 1-4 face au Milan AC), l’Ajax allait dupliquer sa mainmise nationale (champion des Pays-Bas en 1966, 1967, 1968,1970) sur l’Europe. L’apothéose interviendra à Wembley, en 1971,face au Panathinaïkos (2-0),

premier acte d’une trilogie à laquelle Michels n’aura légué qu’une partie de sa légende. Il partira en effet dans la foulée à Barcelone, où son empreinte sera moins marquante, laissant à Stefan Kovacs le soin d’assumer la succession.Champion d’Espagne avec le Barça (et Cruyff) en 1974, Michels est rappelé en catastrophe quelques semaines avant le Mondial allemand pour éteindre le feu d’une sélection embrasée par la rivalité entre les joueurs de l’Ajax et ceux de Feyenoord. Etincelants, les Oranje ne se consumeront qu’en finale,battus par la RFA de Beckenbauer et d’un Berti Vogts qui n’a pas lâché Cruyff. Munich et son stade Olympique peupleront longtemps les nuits de Michels.
Jusqu’à cet après-midi du 25 juin 1988, où les Pays-Bas de Michels, à nouveau sélectionneur, battent l’URSS (2-0) pour devenir champions d’Europe. Koeman et Rijkaard,que Michels associent en défense centrale, Gullit et bien sûr Van Basten estompent alors les fantômes du passé, mais la relation de proximité n’est plus la même.Michels, désormais âgé de soixante ans, avaient formé à l’Ajax ceux qu’il avait ensuite sélectionnés,comme Van Gaal, très influencé par les préceptes et le caractère intransigeant du Général, le fera une décennie plus tard. Michels n’a plus le même rapport avec cette génération.Il partira finir sa carrière d’entraîneur de club à Leverkusen,avant une dernière pige de pompier de service avec la sélection, lors de l’Euro 1992. «
J’admirais son leadership,observait hier Johan Cruyff.
Il était toujours très clair dans ce qu’il attendait de vous, et il avait parfois tendance à en faire trop pour l’obtenir. Mais, en tant que joueur, puis en tant qu’entraîneur, il restera celui qui m’a le plus appris.En tant que sportif, il a appris aux gens où situer les Pays-Bas sur une carte. »
THIERRY MARCHAND
Rinus MICHELS
Né le 9 février 1928 à Amsterdam.
Carrière de joueur (avant-centre)
: Ajax Amsterdam (1946-1958).
Palmarès de joueur : champion des Pays-Bas en 1947 et en 1957 ; 5 sélections ; 269 matches et 121 buts pour l’Ajax Amsterdam
Carrière d’entraîneur :
Ajax Amsterdam (HOL, 1965-1971), FC Barcelone (ESP, 1971-1975), Pays-Bas (1974) , FC Bar cel one (ESP,1976-1978), Los Angeles Aztecs (USA, 1978-1980), FC Cologne (ALL,1980-1983), Pays-Bas (1986-1988),Bayer Leverkusen (ALL, 1988-1989),Pays-Bas (1990-1992).
Palmarès d’entraîneur : Championnat d’Europe des nations en 1988, vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1971, champion des Pays-Bas en 1966, 1967,1968 et 1970, champion d’Espagne en 1974, vainqueur de la Coupe des
Pays-Basen 1967,1970et 1971,vainqueur de la Coupe d’Espagne en 1978,vainqueur de la Coupe d’Allemagne en 1983.
à lire aussi: Chronique de
Didier Braun 
pour le journal l'Equipe.
« [size=200][color=blue]Tout le monde était en mouvement,mais avec une coordination parfaite. En 1967, tous les joueurs de l’Ajax étaient capables d’interchanger leurs positions.[/color][/size] »
[img]http://www.ajax.nl/upload_mm/1997389141_1999999206_michels_close_up_300.jpg[/img]
[img]http://img51.exs.cx/img51/2411/camera0ak.gif[/img] [url=http://streams.planet.nl/cgi-bin/reflector.cgi?source=195.121.7.100&type=wmv&dir=ajax&subdir=VideoITEM_h&stream=Michels_1928_2005&start=&duration=]Hommage du site off de l'Ajax[/url]
d'autres articles[url=http://www.ajax.nl/show/id=1322/contentid=39329]sur Iron Rinus[/url]
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Voici l'article que lui a consacré l'[u]Equipe[/u]
[b][size=150][color=blue]Michels s’en est allé[/color][/size][/b]
[color=darkred]Inspirateur du football total, l’ancien entraîneur du grand Ajax et des Pays-Bas est mort hier à 77 ans[/color].
LE FOOTBALL TOTAL a perdu son créateur en la personne de Rinus Michels. Celui que Marco van Basten,et toute une nation avec lui,appelait « [b]le père du football néerlandais[/b] » est décédé hier matin à l’âge de soixante-dix-sept ans dans un hôpital d’Alost, en Belgique, où il avait été admis récemment pour une opération cardiaque. Entraîneur de l’Ajax Amsterdam, qu’il avait mené à sa première Coupe des clubs champions, en 1971, puis de l’équipe nationale des Pays-Bas,qu’il dirigea à trois reprises, lors de la Coupe du monde 1974 et des Euros 1988 et 1992, Michels avait été élu coach du siècle par la FIFA en 1999. Il était de ceux qui auront marqué l’histoire du football et influencé son évolution.
Avec Johan Cruyff, son joueur fétiche, qui le retrouva à Barcelone en 1973, il restera pour l’éternité le symbole de ces Pays-Bas triomphants dans le football de clubs du début des années 70, de ces Oranje amers aussi, défaits en finale d’une Coupe du monde (1974, 1-2 contre l’Allemagne) qu’ils avaient illuminée de leur génie et de leur prodigalité offensive. Il sera enfin celui qui avait amené au sommet la génération des Keizer, Krol, Neeskens,Suurbier, Haan et Hulshoff, même si, paradoxalement, c’est avec Gullit et Van Basten qu’il remporta le titre de champion d’Europe, en 1988, le seul titre à ce jour de l’équipe nationale des Pays-Bas.
Ces mâchoires acérées, son caractère intransigeant et son regard d’acier, aux confins du glacial, lui conférèrent le surnom de « Sphinx » ou de « Iron Rinus »(Rinus de fer), mais c’est ses succès qui lui valurent celui de « Général». Davantage comme technicien que comme joueur, même s’il fut un avant-centre prometteur (121 buts en 269 matches avec l’Ajax de 1946 à 1958, 5 sélections) qui pâtit du statut amateur, puis semi-professionnel(à partir de 1954) du Championnat néerlandais dans les années 50.
[color=brown]Les fantômes
de Munich[/color]
Il avait d’ailleurs faillit monnayer son talent à Lille, en 1951, avec qui il avait disputé trois matches amicaux.
« [b]J’avais déjà le chèque en poche,mais la Fédération néerlandaise avait refusé de me libérer [/b]», nous avouait-il il y a cinq ans, lors d’un long entretien dans un hôtel d’Amsterdam.
C’est au GOS, un petit club amateur d’Amsterdam, que ce professeur d’éducation physique allait expérimenter ses « théories » et mettre en place les préceptes physiques et techniques du football total dont il nous donnera cette définition : « [color=darkblue]Tout le monde était en mouvement,mais avec une coordination parfaite. En 1967, tous les joueurs de l’Ajax étaient capables d’interchanger leurs positions.[/color] »
Devenu entraîneur du grand club d’Amsterdam deux ans plus tôt, il allait le porter sur le toit de l’Europe grâce à des schémas de jeu axés sur l’attaque, la vitesse et l’exploitation des espaces, antithèse du catenaccio véhiculé par Helenio Herrera et l’Inter Milan, triomphants à l’époque. Michels avouait avoir été fortement influencé par le football anglais, et notamment par Vic Buckingham, coach britannique de l’Ajax avant son sextennat. Finaliste de la Coupe des clubs champions en 1969 défaite 1-4 face au Milan AC), l’Ajax allait dupliquer sa mainmise nationale (champion des Pays-Bas en 1966, 1967, 1968,1970) sur l’Europe. L’apothéose interviendra à Wembley, en 1971,face au Panathinaïkos (2-0),[img]http://www.ajax.nl/upload_mm/1996171528_1999999320_Michels_met_cup.jpg[/img] premier acte d’une trilogie à laquelle Michels n’aura légué qu’une partie de sa légende. Il partira en effet dans la foulée à Barcelone, où son empreinte sera moins marquante, laissant à Stefan Kovacs le soin d’assumer la succession.Champion d’Espagne avec le Barça (et Cruyff) en 1974, Michels est rappelé en catastrophe quelques semaines avant le Mondial allemand pour éteindre le feu d’une sélection embrasée par la rivalité entre les joueurs de l’Ajax et ceux de Feyenoord. Etincelants, les Oranje ne se consumeront qu’en finale,battus par la RFA de Beckenbauer et d’un Berti Vogts qui n’a pas lâché Cruyff. Munich et son stade Olympique peupleront longtemps les nuits de Michels.
Jusqu’à cet après-midi du 25 juin 1988, où les Pays-Bas de Michels, à nouveau sélectionneur, battent l’URSS (2-0) pour devenir champions d’Europe. Koeman et Rijkaard,que Michels associent en défense centrale, Gullit et bien sûr Van Basten estompent alors les fantômes du passé, mais la relation de proximité n’est plus la même.Michels, désormais âgé de soixante ans, avaient formé à l’Ajax ceux qu’il avait ensuite sélectionnés,comme Van Gaal, très influencé par les préceptes et le caractère intransigeant du Général, le fera une décennie plus tard. Michels n’a plus le même rapport avec cette génération.Il partira finir sa carrière d’entraîneur de club à Leverkusen,avant une dernière pige de pompier de service avec la sélection, lors de l’Euro 1992. « [b]J’admirais son leadership[/b],observait hier Johan Cruyff.[b]Il était toujours très clair dans ce qu’il attendait de vous, et il avait parfois tendance à en faire trop pour l’obtenir. Mais, en tant que joueur, puis en tant qu’entraîneur, il restera celui qui m’a le plus appris.En tant que sportif, il a appris aux gens où situer les Pays-Bas sur une carte. [/b]»
THIERRY MARCHAND
[b][color=red]Rinus MICHELS[/color][/b]
Né le 9 février 1928 à Amsterdam.
[color=darkblue]Carrière de joueur[/color] (avant-centre)
: Ajax Amsterdam (1946-1958).
[color=darkred]Palmarès de joueur [/color]: champion des Pays-Bas en 1947 et en 1957 ; 5 sélections ; 269 matches et 121 buts pour l’Ajax Amsterdam
[color=olive]Carrière d’entraîneur [/color]:
Ajax Amsterdam (HOL, 1965-1971), FC Barcelone (ESP, 1971-1975), Pays-Bas (1974) , FC Bar cel one (ESP,1976-1978), Los Angeles Aztecs (USA, 1978-1980), FC Cologne (ALL,1980-1983), Pays-Bas (1986-1988),Bayer Leverkusen (ALL, 1988-1989),Pays-Bas (1990-1992).
[color=indigo]Palmarès d’entraîneur [/color]: Championnat d’Europe des nations en 1988, vainqueur de la Coupe d’Europe des clubs champions en 1971, champion des Pays-Bas en 1966, 1967,1968 et 1970, champion d’Espagne en 1974, vainqueur de la Coupe des
Pays-Basen 1967,1970et 1971,vainqueur de la Coupe d’Espagne en 1978,vainqueur de la Coupe d’Allemagne en 1983.
[img]http://www.ajax.nl/upload_mm/1996173038_1999999320_Michels_met_cup_en_cruijff.jpg[/img]
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