par Bxl Boy » 23 décembre 2003 22:33
Même si je ne suis pas toujours d'accord avec le classement (et parfois le vainqueur) de ce trophée, le ballon d'or a pour moi bien plus de valeur que ce nouveau truc instauré depuis quelques années par la Fifa. Même s'il ne représente que le meilleur joueur européen (ou évoluant en Europe), son histoire, notamment, lui donne une certaine crédibilité que l'autre n'a pas à mes yeux. Et le classement de cette année ne peut que confirmer cette pensée.
Voilà un bel article (de la DH) sur Nedved :
Couronné en 1962, Jozef Masopust ne sera plus contraint de jongler, seul, avec son beau Ballon d'Or pour passer le temps: il peut, désormais, tenter des une-deux avec Pavel Nedved, le second footballeur tchèque de l'histoire à être consacré par le grand jury de France Football.
Nedved Ballon d'Or, c'est un pied-de-nez, un peu espiègle, décoché à la dictature de la surmédiatisation. C'est un contre-pied, frondeur mais vivifiant, à l'air du temps. Déjà trentenaire et plutôt belle gueule, Pavel Nedved n'est pas un habitué des plateaux de télévision. Sa crinière souvent au vent n'éclabousse pas les affiches de pub. Il ne hante pas - ou alors discrètement, presque anonymement - les soirées branchées de la jet set.
L'intéressé ne s'abuse pas sur l'image qu'il véhicule. «Je ne suis pas très beau à voir », confesse-t-il avec lucidité. «Je n'incarne pas l'élégance. Je ne rivaliserai jamais, dans ce domaine-là, avec Raul ou Zidane pour ne citer qu'eux. Il me manque aussi une grande victoire. Mais je cours, je lutte, je travaille. Ces trois qualités-là, je les exalte au maximum.»
Selon l'expression, très opportune, de Gerard Ernault, le rédacteur en chef du bi-hebdomaire français, la consécration de Pavel Nedved antistar par excellence, caractère de cochon parait-il, est une prime à l'authenticité.
Pavel Nedved ne peut exciper en cette année, traditionnellement un peu creuse, d'entre deux grands tournois d'aucune référence précise. Meneur de jeu éclairé de la Juventus, il n'a pas remporté la finale de la Ligue des Champions. Suspendu, il n'a même pas participé à cette apothéose un peu triste, qu'il aurait sûrement éclairée de son lumineux toucher de balle.
Mais ce médian sans définition de poste bien précise a pourtant remporté - devant ses lointains dauphins Thierry Henry et Paolo Maldini - une victoire très nette dans les suffrages. Le jury l'a distingué parce qu'il a distingué en lui ses qualités d' inspirateur de deux des meilleures équipes du monde du moment: la Juventus et l'équipe nationale tchèque. Il l'a consacré parce qu'il symbolise le mouvement perpétuel.
A trente-et-un ans - il est un des lauréats les plus âgés de l'histoire du trophée -, Pavel Nedved recueille sa consécration à un moment idéal pour lui. «J'ai toujours privilégié le collectif », avoue le nouveau lauréat. «C'est écrit dans mes gènes. Dans mon pays, tous mes entraîneurs m'ont éduqué de la sorte. Notre équipe nationale joue de la sorte: le groupe a toujours pris le pas sur les individualités.»
Sorte d' électron libre du football d'aujourd'hui, Pavel Nedved recèle toutes les qualités du grand joueur: il récupère les ballons, il amorce les répliques en accélérant le jeu en permanence, il frappe de loin avec une redoutable efficacité et il ne se débrouille pas mal sur les phases arrêtées. Son jeu de tête constitue, peut-être, son unique lacune.
Ivona, son épouse, lui a donné deux enfants: «Nous les avons baptisés... Ivona et Pavel. Quand nous mourrons, une Ivona et un Pavel continueront de s'aimer sur la terre...»
Tel est le Ballon d'Or côté coeur...
Même si je ne suis pas toujours d'accord avec le classement (et parfois le vainqueur) de ce trophée, le ballon d'or a pour moi bien plus de valeur que ce nouveau truc instauré depuis quelques années par la Fifa. Même s'il ne représente que le meilleur joueur européen (ou évoluant en Europe), son histoire, notamment, lui donne une certaine crédibilité que l'autre n'a pas à mes yeux. Et le classement de cette année ne peut que confirmer cette pensée.
Voilà un bel article (de la DH) sur Nedved :
Couronné en 1962, Jozef Masopust ne sera plus contraint de jongler, seul, avec son beau Ballon d'Or pour passer le temps: il peut, désormais, tenter des une-deux avec Pavel Nedved, le second footballeur tchèque de l'histoire à être consacré par le grand jury de France Football.
Nedved Ballon d'Or, c'est un pied-de-nez, un peu espiègle, décoché à la dictature de la surmédiatisation. C'est un contre-pied, frondeur mais vivifiant, à l'air du temps. Déjà trentenaire et plutôt belle gueule, Pavel Nedved n'est pas un habitué des plateaux de télévision. Sa crinière souvent au vent n'éclabousse pas les affiches de pub. Il ne hante pas - ou alors discrètement, presque anonymement - les soirées branchées de la jet set.
L'intéressé ne s'abuse pas sur l'image qu'il véhicule. «Je ne suis pas très beau à voir », confesse-t-il avec lucidité. «Je n'incarne pas l'élégance. Je ne rivaliserai jamais, dans ce domaine-là, avec Raul ou Zidane pour ne citer qu'eux. Il me manque aussi une grande victoire. Mais je cours, je lutte, je travaille. Ces trois qualités-là, je les exalte au maximum.»
Selon l'expression, très opportune, de Gerard Ernault, le rédacteur en chef du bi-hebdomaire français, la consécration de Pavel Nedved antistar par excellence, caractère de cochon parait-il, est une prime à l'authenticité.
Pavel Nedved ne peut exciper en cette année, traditionnellement un peu creuse, d'entre deux grands tournois d'aucune référence précise. Meneur de jeu éclairé de la Juventus, il n'a pas remporté la finale de la Ligue des Champions. Suspendu, il n'a même pas participé à cette apothéose un peu triste, qu'il aurait sûrement éclairée de son lumineux toucher de balle.
Mais ce médian sans définition de poste bien précise a pourtant remporté - devant ses lointains dauphins Thierry Henry et Paolo Maldini - une victoire très nette dans les suffrages. Le jury l'a distingué parce qu'il a distingué en lui ses qualités d' inspirateur de deux des meilleures équipes du monde du moment: la Juventus et l'équipe nationale tchèque. Il l'a consacré parce qu'il symbolise le mouvement perpétuel.
A trente-et-un ans - il est un des lauréats les plus âgés de l'histoire du trophée -, Pavel Nedved recueille sa consécration à un moment idéal pour lui. «J'ai toujours privilégié le collectif », avoue le nouveau lauréat. «C'est écrit dans mes gènes. Dans mon pays, tous mes entraîneurs m'ont éduqué de la sorte. Notre équipe nationale joue de la sorte: le groupe a toujours pris le pas sur les individualités.»
Sorte d' électron libre du football d'aujourd'hui, Pavel Nedved recèle toutes les qualités du grand joueur: il récupère les ballons, il amorce les répliques en accélérant le jeu en permanence, il frappe de loin avec une redoutable efficacité et il ne se débrouille pas mal sur les phases arrêtées. Son jeu de tête constitue, peut-être, son unique lacune.
Ivona, son épouse, lui a donné deux enfants: «Nous les avons baptisés... Ivona et Pavel. Quand nous mourrons, une Ivona et un Pavel continueront de s'aimer sur la terre...»
Tel est le Ballon d'Or côté coeur...