par Bxl Boy » 23 juin 2004 0:13
«Je ne me sens pas du tout émoussé. Si on me demandait mon avis, je jouerais contre l'Allemagne. J'ai vraiment envie de disputer ce match-là. J'aurais même à coeur de ne pas pâtir de la comparaison avec des éléments que je côtoie tout au long de la saison...»
En des termes un peu différents et sans s'être concertés, Jan Koller et Tomas Rosicky, deux des stars du Borussia Dortmund, avaient exprimé le même sentiment, dans la nuit de samedi, en quittant le stade municipal d'Aveiro où, avec leurs équipiers tchèques transcendés, ils venaient de tisser la trame, somptueuse, d'une soirée mémorable de l' Euro 2004.
Koller et Rosicky ne joueront pourtant ni l'un ni l'autre, ce soir à Lisbonne. Devenu extrêmement... conciliant avec ces arbitres qui, naguère encore, le rendaient si vindicatif, le Ballon d'Or Nedved n'inspirera pas davantage les offensives des siens et Ceh, le gardien, ne risquera pas d'altérer la belle image qu'il laisse de lui depuis le début du tournoi: ils seront remplaçants d'un soir, eux aussi.
Karel Brückner a donc tranché: même si Galasek est l'unique titulaire lesté d'un avertissement, le coach tchèque a condamné au repos ses meilleurs éléments présumés.
Cette initiative n'est pas neuve dans les grands tournois internationaux. Absolument licite et souvent même compréhensible, elle n'offense absolument pas l'éthique du tournoi. «La mesure prise par Karel Brückner est même légitime », assure Gérard Houiller, le coach débarqué de Liverpool et membre de la Commission technique de l'Uefa. «Elle ne constitue évidemment pas le moindre précédent. Souvenez-vous: la France avait déjà adopté cette solution lors du Mondial 1998. Elle l'avait réitérée lors de l' Euro 2000. Et elle avait remporté les deux compétitions...»
Dans ce même Euro 2000, les Portugais avaient, eux aussi, initié une mesure analogue lors de leur troisième match, contre... l'Allemagne de l'éphémère Erich Ribbeck. En verve, les réservistes lusitaniens s'étaient imposés par trois buts à zéro!
Aligner une équipe B n'implique donc pas nécessairement qu'on fasse l'impasse sur la rencontre. La qualité de la prestation dépend, essentiellement, de l'état d'esprit affiché par les substituts habituels titulaires d'un soir.
Si, dépité de n'avoir pas été considéré d'entrée de jeu comme premier choix, le réserviste traîne son amertume, à l'instar du Croate de Brême Klasnic par exemple qui ne cessait de clamer son intention de rentrer prématurément au pays, cette équipe B ne servira que de faire-valoir à la formation virtuellement obligée de gagner pour assurer sa qualification. Un tel état d'esprit apparaît totalement étranger aux habituels hommes du banc de la République tchèque actuelle. Ces derniers paraissent au contraire empreints de la meilleure et de la plus saine motivation qui soit: ils entendent bien prouver à leur coach qu'ils valent les titulaires et qu'il faudra compter avec eux pour la suite du tournoi. A cette époque de l'année, il est également très indiqué de se faire repérer individuellement dans l'optique d'un bon transfert éventuel.
Unique qualifiée après deux rencontres, la formation tchèque jouit du privilège exceptionnel de disputer un match de poule sans la moindre arrière-pensée négative puisque, quel que soit son résultat, elle est assurée de terminer en tête de son groupe.
Jouer sans stress, quel bonheur!
Les Russes se sont adonnés à ce plaisir, dimanche contre les Grecs. Pour eux non plus, le résultat ne comptait pas. Ils ont gagné mais ils étaient déjà éliminés.
Ecarté lui aussi pour observance d'un repos bien mérité, Tomas Ujfalusi feint de s'inquiéter: «J'ai tellement dû lutter pour gagner ma place que je trouverais saumâtre de la perdre pour de telles considérations.»
«Je ne me sens pas du tout émoussé. Si on me demandait mon avis, je jouerais contre l'Allemagne. J'ai vraiment envie de disputer ce match-là. J'aurais même à coeur de ne pas pâtir de la comparaison avec des éléments que je côtoie tout au long de la saison...»
En des termes un peu différents et sans s'être concertés, Jan Koller et Tomas Rosicky, deux des stars du Borussia Dortmund, avaient exprimé le même sentiment, dans la nuit de samedi, en quittant le stade municipal d'Aveiro où, avec leurs équipiers tchèques transcendés, ils venaient de tisser la trame, somptueuse, d'une soirée mémorable de l' Euro 2004.
Koller et Rosicky ne joueront pourtant ni l'un ni l'autre, ce soir à Lisbonne. Devenu extrêmement... conciliant avec ces arbitres qui, naguère encore, le rendaient si vindicatif, le Ballon d'Or Nedved n'inspirera pas davantage les offensives des siens et Ceh, le gardien, ne risquera pas d'altérer la belle image qu'il laisse de lui depuis le début du tournoi: ils seront remplaçants d'un soir, eux aussi.
Karel Brückner a donc tranché: même si Galasek est l'unique titulaire lesté d'un avertissement, le coach tchèque a condamné au repos ses meilleurs éléments présumés.
Cette initiative n'est pas neuve dans les grands tournois internationaux. Absolument licite et souvent même compréhensible, elle n'offense absolument pas l'éthique du tournoi. «La mesure prise par Karel Brückner est même légitime », assure Gérard Houiller, le coach débarqué de Liverpool et membre de la Commission technique de l'Uefa. «Elle ne constitue évidemment pas le moindre précédent. Souvenez-vous: la France avait déjà adopté cette solution lors du Mondial 1998. Elle l'avait réitérée lors de l' Euro 2000. Et elle avait remporté les deux compétitions...»
Dans ce même Euro 2000, les Portugais avaient, eux aussi, initié une mesure analogue lors de leur troisième match, contre... l'Allemagne de l'éphémère Erich Ribbeck. En verve, les réservistes lusitaniens s'étaient imposés par trois buts à zéro!
Aligner une équipe B n'implique donc pas nécessairement qu'on fasse l'impasse sur la rencontre. La qualité de la prestation dépend, essentiellement, de l'état d'esprit affiché par les substituts habituels titulaires d'un soir.
Si, dépité de n'avoir pas été considéré d'entrée de jeu comme premier choix, le réserviste traîne son amertume, à l'instar du Croate de Brême Klasnic par exemple qui ne cessait de clamer son intention de rentrer prématurément au pays, cette équipe B ne servira que de faire-valoir à la formation virtuellement obligée de gagner pour assurer sa qualification. Un tel état d'esprit apparaît totalement étranger aux habituels hommes du banc de la République tchèque actuelle. Ces derniers paraissent au contraire empreints de la meilleure et de la plus saine motivation qui soit: ils entendent bien prouver à leur coach qu'ils valent les titulaires et qu'il faudra compter avec eux pour la suite du tournoi. A cette époque de l'année, il est également très indiqué de se faire repérer individuellement dans l'optique d'un bon transfert éventuel.
Unique qualifiée après deux rencontres, la formation tchèque jouit du privilège exceptionnel de disputer un match de poule sans la moindre arrière-pensée négative puisque, quel que soit son résultat, elle est assurée de terminer en tête de son groupe.
Jouer sans stress, quel bonheur!
Les Russes se sont adonnés à ce plaisir, dimanche contre les Grecs. Pour eux non plus, le résultat ne comptait pas. Ils ont gagné mais ils étaient déjà éliminés.
Ecarté lui aussi pour observance d'un repos bien mérité, Tomas Ujfalusi feint de s'inquiéter: «J'ai tellement dû lutter pour gagner ma place que je trouverais saumâtre de la perdre pour de telles considérations.»