MLS : le football en plein essor
Après les excès de la NASL, le Major League Soccer (MLS) voit le jour en 1996. Aujourd'hui, sa popularité continue de grandir. Cette fois, le championnat doit se développer sur le long terme, connaître une ascension progressive et provoquer l'amélioration du niveau de jeu.
Entre 1984 et 1994, les Etats-Unis ont connu ce que l'on pourrait appeler la "période noire du football". Quelques ligues locales semi-professionnelles de soccer et de football en salle ont certes survécu, mais sont très vite tombées dans l'oubli. A la mort de la NASL, le soccer se retrouve dans une impasse.
Tout bascule en 1994, lorsque les Etats-Unis se voient confiés l'organisation de la 15ème Coupe du Monde de la FIFA. La pression monte pour les Américains, car tout le monde sait qu'ils ne sont pas de grands amateurs de football. Mais ils vont montrer qu'ils sont capables d'organiser un événement d'une telle envergure. L'une des conditions imposées par la FIFA est de mettre en place une ligue professionnelle de football.
Les Américains surprennent tout le monde en réalisant une mémorable Coupe du Monde, dans des stades pleins à craquer. La sélection américaine se qualifie même pour le deuxième tour, pour la première fois en près de 50 ans. Un an plus tard, la Major League Soccer commence à prendre forme.
Cette fois, les Américains mettent en place un seul championnat et surveillent de près les transferts de joueurs et les transactions financières. La ligue commence sa première saison avec 10 équipes, dans 10 villes reparties dans tout le pays. Les salaires sont ridiculement bas par rapport aux sports américains plus populaires, les organisateurs tenant absolument à éviter la débâcle de la NASL. Avec ce plan d'action beaucoup plus réaliste, les choses commencent à évoluer pour le soccer.
Priorité aux jeunes talents
L'objectif est de faire connaître le soccer dans tout le pays. Les Américains se concentrent donc sur leurs jeunes talents. Dès le début de la première saison, on remarque avec surprise que le nombre de licenciés est plus important que dans tous les autres sports.
Après avoir brillé pendant la Coupe du Monde de 1994 organisée dans son pays, Alexis Lalas devient le premier joueur américain à évoluer dans le championnat italien. Il revient ensuite jouer dans le MLS sous les couleurs de New England Revolution, puis de LA Galaxy. Dans une interview récente accordée à FIFA.com, il n'hésite pas à comparer la NASL et le MLS.
"Enfant, j'ai vécu les dernières années de la NASL, raconte-t-il. A l'époque, mon club préféré était le Detroit Express. La star de l'équipe s'appelait Trevor Francis. Ce joueur était très fort, mais ce n'était pourtant pas mon idole. Je trouvais ses chaussures supers, mais comme tous les enfants de mon âge, je ne m'identifiais pas du tout à lui. Quand je suis devenu joueur professionnel à mon tour, j'ai eu le sentiment que les enfants américains s'étaient identifiés à moi, parce que j'étais réellement comme eux, j'avais appris à jouer ici (aux Etats-Unis)."
Aujourd'hui président de MetroStars, le club basé à New York, dans le New Jersey, et considéré comme le petit frère du Cosmos, Lalas a grandement contribué à l'évolution de du Major League Soccer.
"Si on prenait certains de nos joueurs, ou même certaines de nos équipes, si on les faisait jouer dans les meilleurs stades du monde, devant des milliers de personnes, et si on changeait leurs maillots, les spectateurs n'y verraient que du feu", ajoute-t-il, convaincu de la qualité et de l'efficacité de l'actuel championnat américain.
L'influence des clubs sur l'équipe nationale
Même s'il serait injuste de dire que la NASL n'a eu aucun effet sur la sélection américaine, c'est le MLS qui a le plus contribué à la montée en puissance des Etats-Unis sur la scène internationale. La plupart des stars américaines ont débuté leur carrière dans le MLS, qui entame aujourd'hui sa 11ème saison. On peut citer par exemple Landon Donovan (San Jose Earthquakes, LA Galaxy), DaMarcus Beasley (ancien joueur de Chicago Fire) et Brian McBride (ancien joueur de Columbus Crew).
Presque tous les membres de la sélection actuelle, dirigée par Bruce Arena, évoluent, ou ont évolué dans le MLS. Même si l'entraîneur déclare avoir "besoin de plus de joueurs ayant une expérience européenne", il n'hésite pas à considérer le MLS comme l'un des facteurs-clé du succès de la sélection américaine.
Il est loin le temps où les étudiants américains faisaient d'abord leurs preuves en Europe, en deuxième division suisse ou allemande, avant d'intégrer la sélection américaine. La nouvelle génération de joueurs, comme Donovan, Eddie Johnson et Freddy Adu, a grandi dans le MLS, en prenant conscience de la valeur sportive de son pays et en supportant les équipes locales.
utrefois, les clubs du MLS étaient contraints de louer les immenses stades de football américain. Aujourd'hui, la plupart d'entre eux possèdent leur propre stade, ou bien ont entamé la construction d'un terrain. Pour les dirigeants des clubs, avoir son propre stade est synonyme de liberté et d'émancipation. Ils peuvent mieux contrôler leurs rentrées d'argent et même envisager d'augmenter leurs recettes, une perspective inexistante pendant toute la durée de la NASL.
Depuis le lancement du MLS, seuls deux clubs ont été contraints de déposer le bilan. Au début de la saison 2005, le MLS a intégré deux nouvelles équipes (Real Salt Lake et Chivas USA, tandis que San Jose Earthquakes a déménagé du Texas et porte désormais le nom de Houston 1836). Actuellement, le Major League Soccer comprend 12 équipes, réparties dans deux ligues (Est et Ouest, comme dans la NASL). Elle comporte également un système de matches de barrage, qui se termine par la finale de la "MLS Cup", une réplique du "Soccer Bowl" annuel de la NASL.
Le MLS séduit toujours les anciennes stars
Comme autrefois, quelques grands joueurs en âge de la retraite sont venus s'installer aux Etats-Unis, mais la plupart ont eu du mal à obtenir une place de titulaire dans leur équipe. A l'heure actuelle, Youri Djorkaeff, champion du monde en 1998, continue d'exercer son métier à New York.
Le MLS a attiré d'autres grands joueurs internationaux, comme Walter Zenga, Carlos Valderama, Roberto Donadoni et Marco Etcheverry. Mais en raison des salaires peu élevés et des ambitions limitées des clubs, leur présence n'a pas eu de grande influence jusqu'à maintenant sur le MLS.
David Beckham, considéré actuellement comme la plus grande star de la planète football, ne cache pas son intérêt pour le soccer. "Les Etats-Unis représentent un immense marché et je serais heureux de participer à l'ascension du football dans ce pays", a-t-il récemment déclaré à la télévision américaine, lors d'une interview au siège du club Los Angeles Galaxy. "Je ne peux pas dire quand j'aurai la chance de venir ici, mais nous verrons bien comment les choses vont évoluer."
Alors que le football se développe dans tout le pays, l'avenir des clubs américains se situera certainement entre la démesure de la NASL et les débuts plus raisonnables du MLS. Avec une affluence de 15 000 spectateurs en moyenne, le Major League Soccer a déjà battu le record de la NASL, même si, à son apogée, le Cosmos attirait déjà de nombreux spectateurs.
Champions MLS :
1996 DC United
1997 DC United
1998 Chicago Fire
1999 DC United
2000 Kansas City Wizards
2001 San jose Earthquakes
2002 Los Angeles Galaxy
2003 San Jose Earthquakes
2004 DC United
2005 LA Galaxy
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