SourceGrand Stade du LOSC : le choix « du beau plus que du raisonnable »
Un nouveau pas a été franchi vers la réalisation d'un Grand Stade du LOSC. C'est le projet de cinquante mille places porté par Eiffage qui a été finalement retenu par la communauté urbaine de Lille, hier soir. Les conseillers ont privilégié la multifonctionnalité au coût. Un coût qui cristallise encore les mécontentements.
Sacrée semaine que celle qui a occupé Pierre Mauroy. Après avoir porté sur les fonts baptismaux l'Eurodistrict lundi, le président de Lille Métropole Communauté urbaine (LMCU) menait hier soir sa dernière séance du conseil. Et comme cadeau d'adieu, deux ans après le choix du site de la Borne de l'Espoir à Lezennes, ses pairs lui ont offert une large majorité sur le projet de Grand Stade porté par le groupe Eiffage.
Son offre a été préférée à celles des groupes Norpac-Bouygues et Vinci. Le contrat de partenariat avec Eiffage a été adopté à plus de 82 % des voix. « Le beau l'a emporté sur le raisonnable », a réagi, non sans humour, Michelle Demessine, présidente de la commission Grand Stade.
« C'est le choix de l'ambition », a jugé Pierre Mauroy.
Au terme de douloureuses tractations menées jusqu'à l'heure du conseil, le stade Eiffage a rallié les suffrages des groupes encore réticents. Les politiques ont finalement privilégié la multifonctionnalité et l'esthétisme au prix. Le projet Eiffage, qui coûtera 108,5 ME de plus que celui de Norpac-Bouygues donné favori par les techniciens, a été salué par les conseillers pour son architecture.
Engagement lourd
Grande coque aux angles arrondis, le stade de 50 000 places présente la particularité d'avoir une aire de jeu en partie mobile. La moitié de la pelouse se soulève pour découvrir « une boîte à spectacles », avec des jauges variables à partir de 6 000 places. Le projet prévoit l'aménagement notamment de deux hôtels, d'un centre « Sport et Santé », et de commerces autour de l'équipement. Deux éoliennes et 200 m² de panneaux solaires doivent permettre d'assurer la production d'électricité nécessaire à son fonctionnement.
Mais le prix à payer a semblé encore bien lourd à certains, au regard des enjeux à venir. Entre le stade et les aménagements d'accessibilité, ce sont près de 700 ME sur trente et un ans que la communauté urbaine devra débourser. Un engagement qui équivaut à « dix centres de valorisation organique », selon le maire de Mons-en-Baroeul Rudy Elegeest. « Incompatible », poursuit l'écologiste Éric Quiquet, avec la politique du logement et des transports que doit mener LMCU.
Le feuilleton du Grand Stade est loin d'être terminé. Les conseil- lers ont signé hier soir un contrat de partenariat qui ouvre une période d'ajustement entre la communauté urbaine et le constructeur. La délibération finale reviendra au prochain conseil, en juin. Nul doute que les questions du financement et de la part du privé se poseront à nouveau. Autre écueil, un recours pourrait être déposé par Norpac-Bouygues, en réponse à un choix qui favorise l'architecture, alors que le prix avait toujours été considéré comme élément déterminant. •
JULIEN LÉCUYER
Quelques photos:



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