La Concacaf a des raisons d'espérer

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Bxl Boy
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La Concacaf a des raisons d'espérer

Message par Bxl Boy »

Doit-on considérer le 12 décembre 2003 comme un jour de deuil pour la CONCACAF ou comme un jour de gloire pour une région jusqu'ici habituée à jouer les seconds rôles ? A en croire les sélectionneurs américain Thomas Rongen et canadien Dale Mitchell ainsi que certains des joueurs les plus en évidence des deux équipes, les quarts de finale aigre-doux d'EAU 2003 disputés à Abou Dhabi auront été les deux à la fois.

Même s'ils ont quitté le terrain en larmes après leur défaite sur un but en or face à deux des nations les plus influentes et les plus redoutables du monde du football, les Canucks et leurs voisins du sud puiseront assurément dans ce coup du sort des raisons d'espérer.

"Je suis incroyablement fier, déclarait le Canadien Mitchell après avoir vu Iain Hume égaliser d'un tir surpuissant pour répondre au but d'ouverture du meneur de jeu espagnol Iniesta à Abou Dhabi. Mais nous avons beaucoup pleuré dans les vestiaires, car nous savons que nous aurions pu aller plus loin."

Alors que tout semblait perdu dès le début du match, la jeune équipe du Grand Nord, courageuse en diable, s'était ressaisie dans un match qu'aucun observateur ne lui donnait la moindre chance de remporter. Mieux même, une fois l'Espagne réduite à dix suite à l'expulsion de Vitolo, le Canada avait soudain pris le contrôle des opérations.

"Je n'arrive pas à croire que nous ayons perdu"
Accrocheuse jusqu'à la fin, la première équipe Canuck à jamais avoir atteint les quarts de finale d'une compétition de la FIFA peut désormais envisager l'avenir avec la dose d'optimisme justifié qu'elle retire de cette malheureuse expérience. Pourquoi s'en priverait-elle du reste avec des joueurs pétris de qualités comme l'attaquant Hume, le milieu de terrain Josh Simpson ou l'excellent gardien de but Alim Karim ?

"Je pense que cette équipe a réalisé un grand pas en avant et que ces joueurs n'ont pas fini de faire parler d'eux, ajoutait Mitchell. Au bout du compte, l'expérience qu'ils ont accumulée est extraordinaire… Ils ont appris beaucoup de choses."

Simpson, qui avait été le héros de la nation lors du huitième de finale face au Burkina Faso, était aussi ravi du comportement de ses coéquipiers qu'incrédule face à la défaite devant la meilleure équipe de jeunes européenne. "Je n'arrive pas à croire que nous ayons perdu, déclarait l'affable milieu de terrain à FIFA.com. Nous étions en supériorité numérique, nous avons tiré sur le poteau. Nous avons attaqué et tiré au but. L'Espagne est une bonne équipe mais elle peut s'estimer vernie. Je pense que nous aurions dû l'emporter. A aucun moment du match, je n'ai cru que nous pouvions perdre. "

"Nous avons fait mieux qu'aucune équipe canadienne avant nous et c'est vraiment une énorme satisfaction. L'équipe est extraordinaire, poursuivait-il. Nous avons prouvé que nous avions une équipe et avons obtenu un résultat fabuleux à partir de rien du tout. Je pense que nous avons gagné quelque chose pour le Canada. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes."

Des voisins parfaits
Une fois remis de leur défaite sur ce but victorieux d'Arizmendi à la 95ème minute, les Canucks, parés de leur survêtement rouge vif, avaient pris place dans la tribune pour venir soutenir leurs voisins du sud dans leur quart de finale tout aussi improbable face à l'Argentine, tenante du titre et grandissime favorite.

Et quand l'arbitre espagnol sifflait un penalty pour l'Argentine au cours de la prolongation, tous les Canadiens levaient les bras au ciel en signe de protestation. Quelques minutes après que Fernando Cavenaghi eut converti son tir en ne laissant aucune chance au malheureux Steve Cronin, c'était au tour des joueurs américains de sortir des vestiaires en se lamentant sur leur manque de réussite et en se demandant ce qu'il aurait pu advenir si…
Freddy Adu, malgré son jeune âge, a montré de nombreuses qualités en Championnat du Monde Juniors de la FIFA, EAU 2003, au cours de laquelle les Etats-Unis ont atteint les quart de finales.
Action Images


"Vous savez, il n'y a vraiment pas de quoi rougir, déclarait Freddy Adu, qui avait isolé son capitaine Bobby Convey pour ouvrir la marque juste avant l'heure de jeu. Malheureusement pour les Américains, Javier Mascherano égalisait d'une tête liftée à 15 secondes à peine du coup de sifflet final. Reste qu'Adu, âgé de 14 ans à peine, doit être considéré comme un des plus sûrs espoirs pour l'équipe américaine, dont l'avenir s'annonce sous les meilleurs auspices. "Nous avons perdu mais ils ont beaucoup souffert pour l'emporter, poursuivait-il. Ils ont dû marquer un but à la 94ème minute pour nous battre. Cela démontre bien que, quand nous jouons notre jeu, nous pouvons soutenir la comparaison avec n'importe quelle équipe au monde."

Capitaine de l'équipe juniors, membre de l'équipe olympique et déjà sélectionné dans l'équipe nationale A, Convey analyse lui aussi de façon positive les progrès réalisés aux EAU. "Je suis fier d'être le capitaine de cette sélection. Chacun a bossé dur et nous sommes restés au coude à coude avec les meilleures équipes du monde. Personne ne pensait que nous allions réaliser cela. Mais nous savions que nous en étions capable. C'est un jalon important pour le football américain. Nous devons à présent bâtir sur ce succès et poursuivre sur notre lancée jusqu'aux Jeux Olympiques d'Athènes. Ainsi que continuer de progresser avec l'équipe nationale A."

Un jeu cruel
"Le football est souvent très beau, mais il peut également être cruel, murmurait le sélectionneur et entraîneur adjoint de l'équipe olympique Thomas Rongen. Mais nous avons démontré à nous et au reste du monde que nous étions capables d'évoluer avec les meilleurs. En tant qu'Américains, nous commençons à gagner beaucoup plus de respect. Notre équipe A a réalisé une excellente performance en Asie en 2002 et notre équipe juniors vient de connaître une année de toute beauté. Nous ne sommes plus des outsiders Nous avons confiance en nos moyens et cette confiance croît jour après jour."

"On peut analyser la situation sous deux angles, ajoutait-il. On peut y voir un jour de deuil ou un jour de fête pour la CONCACAF. Nous avons disputé les quarts de finale face à l'Espagne et l'Argentine et avons ma foi fort bien tiré notre épingle du jeu. Nous avons démontré que nous pouvions soutenir la comparaison avec les meilleures nations du monde. Bien sûr, nous aurions aimé aller plus loin, mais il n'y a pas de quoi avoir honte."


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