Les Galactiques tombent de haut
(FIFA.com) 24 Mar 2005
Le Real Madrid coule. Eliminé en huitièmes de finale de la Ligue des Champions de l'UEFA par la Juventus de Turin, sorti au même stade de la Copa del Rey par Valladolid, actuellement en deuxième division espagnole, relégué à onze points du Barça en Liga, un retard quasiment insurmontable à neuf journées de la fin, le club merengue s'achemine vers sa deuxième saison blanche.
Si ces résultats médiocres ne vont pas précipiter la Casa blanca dans une crise noire, une chose est sûre, la piètre image proposée par le géant castillan au niveau sportif va obliger ses dirigeants à réorienter leur politique.
Florentino Pérez est arrivé à la présidence du Real en 2000 avec un grand objectif : assainir les finances et porter le club au sommet de la hiérarchie mondiale. Pour ce faire, il a mis en place une politique consistant à ne signer que de grandes stars, garanties de fierté et de plaisir du côté des aficionados, et catalyseurs d'investissements de la part de grandes entreprises dans le cadre de divers partenariats. Le restant de l'effectif ? Il était puisé dans le centre de formation. Cette politique portait l'appellation de "Zidanes y Pavones".
Dans les premières années, ce modèle économique a porté ses fruits. Au fur et à mesure que les Figo, Zidane et Ronaldo signaient, l'armoire à trophées s'étoffait. Mais depuis décembre 2002, date de la victoire en Coupe Intercontinentale, Madrid n'a remporté que la Supercoupe d'Espagne. Malgré tout, l'argent est rentré en quantité suffisante pour honorer les dettes.
Puis il y a eu l'arrivée de David Beckham, davantage motivée par des critères marketing que par des réalités sportives. Sur le terrain, l'apport du capitaine de l'équipe d'Angleterre est loin d'être évident, même s'il n'en va pas de même sur le plan économique. Car la présence dans l'effectif de l'ancien Mancunien a permis au club de pénétrer de nouveaux marchés, en Asie par exemple, et d'augmenter ses ventes de maillots...
Bien entendu, cet arrivage de superstars footballistiques et médiatiques n'est pas allé sans causer moult tracas aux entraîneurs. Difficile en effet de remplir une feuille de match permettant d'exposer les grands noms sans mettre en péril la solidité de l'équipe. Ce problème porte un nom : la décompensation, ou comment déshabiller Paul pour habiller Pierre. Plus précisément, l'argent dépensé pour acquérir des joueurs offensifs a réduit les ressources pour engager des joueurs présentant des garanties aux autres postes. Au final, le Real Madrid de Florentino a commencé à se priver de "classe moyenne".
Prenez l'exemple de Claude Makélélé. En peu de temps, l'ancien Nantais est devenu le patron indiscutable de l'entrejeu de Chelsea alors qu'il n'avait plus droit de cité chez les Galactiques. "L'arrivée de David Beckham au Real Madrid compense largement le départ de Makélélé, ce pourquoi l'équipe est plus forte que l'année dernière. Il ne va pas nous manquer, il n'avait pas de jeu de tête et ses passes dépassaient rarement trois mètres", a déclaré le président après le départ de récupérateur français. Quelques mois plus tard, le Real a été contraint d'engager le Danois Thomas Gravesen pour renforcer son milieu de terrain en assumant les mêmes fonctions que Makélélé.
Foot et marketing
Cette année, l'équipe devrait remplir l'objectif minimal du début de saison, à savoir la qualification pour la Ligue des Champions, mais elle laisse un goût amer dans la bouche des supporters. Le Real ne gagne plus de titres, il ne séduit plus par son jeu, les joueurs font preuve d'indolence sur le terrain, certains commencent à être pris en grippe par Bernabéu et ils passent presque autant de temps à honorer leurs engagements publicitaires qu'à travailler aux entraînements.
Le travail aux entraînements, voici l'un des autres chevaux de bataille des différents entraîneurs du Real Madrid. Le discret Vicente del Bosque a tenté de doubler les séances ; en vain. Puis José Antonio Camacho a quitté le prestigieux banc merengue, entre autres parce qu'il n'a pas pu imposer ses méthodes de travail.
Les joueurs, qui sont également des superstars, sont obligés de répondre aux sollicitations de leurs sponsors et de ceux du club : tournages de campagnes publicitaires, séances photos, inaugurations et une litanie d'obligations stipulées dans les contrats… Les activités annexes n'en finissent plus. Du coup, il devient assez problématique de concilier les intérêts commerciaux et les aspects purement sportifs.
Ce contexte a contribué à construire une image frivole de certains Galactiques, qui ont même été accusés de ne porter que peu d'attention au ballon rond. Sans compter que les portes des vestiaires ont laissé entrevoir le manque de cohésion interne du groupe. Qui d'ailleurs n'a pas entendu parler des luttes d'ego dont cette pièce est le théâtre ?
Avec le départ de Fernando Hierro, le Real a perdu un capitaine charismatique qui faisait régner l'ordre sur le terrain et dans les vestiaires. Malgré son aura, Raúl n'a jamais réussi à véhiculer la même image de force et d'unité que son prédécesseur, qui était aussi son modèle.
Del Bosque était l'homme tout désigné pour gérer une situation aussi explosive. Il y est parvenu mais a été remercié. Le public a applaudi à tout rompre l'arrivée de Camacho, un homme de caractère et de poigne. Mais l'ancien sélectionneur de l'équipe d'Espagne exigeait beaucoup plus d'investissement footballistique que le club ne souhaitait lui en accorder. Son passage aura au moins eu le mérite d'entraîner l'arrivée de défenseurs, à savoir Walter Samuel et Jonathan Woodgate. Même si ce dernier est blessé et ne sera peut-être pas remis avant la saison prochaine…
L'avenir
Le président promet qu'il n'y aura pas de changements drastiques à l'avenir et qu'il continuera à mener la barque madrilène comme l'on mène une entreprise. Les grands noms vont continuer d'affluer, mais le projet sportif sera davantage pris en compte, les joueurs seront mieux choisis. Voici la proposition que l'ancien directeur sportif du Real Madrid, Jorge Valdano, a formulée à distance. "Ce qui a changé, ce sont les priorités. Avant, nous accordions beaucoup d'importance à l'aspect économique, qui était en péril, mais maintenant, il faut donner beaucoup d'importance au football."
Voici la tâche qui attend l'Italien Arrigo Sacchi, le nouveau directeur du football, qui, en collaboration avec Emilio Butragueño, le directeur sportif général, doit définir la stratégie de recrutement du club et restructurer son centre de formation.
Le Portugais Figo, dont le contrat prend fin en juin 2006, est le joueur le plus susceptible d'abandonner la galaxie. Michael Owen pourrait lui aussi quitter le vaisseau moyennant une bonne opération financière, car il ne dispose pas du temps de jeu qu'il l'espérait.
À 27 ans, Raúl lui-même traverse sa pire saison en se voyant remis en question pour son faible rendement. En voyant son nom sur la liste des joueurs "pas indispensables", le capitaine en est même venu à dire qu'il était prêt à quitter le club s'il devenait un problème pour ce dernier. Mais il ne s'en ira pas, en raison du charisme qu'il véhicule en tant que fils de la maison.
Ronaldo, dans une mauvaise passe, et Zidane, très proche de la retraite, ne vont pas non plus quitter Madrid car ils sont toujours rentables dans le jeu. De même, il y a fort à parier que Beckham reste, en raison de son apport en termes d'image et de finances, indispensable aux plans de développement du club.
Ces deux années sans résultat ont particulièrement nui à l'image du Real Madrid, mais elles n'ont pas encore affecté ses coffres forts. De toute façon, à moyen ou long terme, si les choses continuent de la sorte, la politique économique fera aussi les frais de ces échecs car les investisseurs misent sur des équipes qui gagnent. Si le Real n'est plus le Real, il n'aura plus rien à vendre, ses actifs perdront de leur valeur et les investisseurs iront voir ailleurs.
Mon avis : Le Real Madrid a voulu jouer à l'argent plutôt qu'au foot !!! Le Real Madrid est trop occupé à vendre des maillots à travers le monde au lieu de s'occuper de son football !!! Le Real Madrid est une entreprise de marketing au lieu d'être un club de football !!! Imaginez-vous que ce club a dépensé 416 MILLIONS DE DOLLARS US juste en transfer de joueurs au cours des 5 dernières années !!! 416 MILLIONS DE DOLLARS US pour pas grand chose !!! Fait intéressant à constater, plus le Real Madrid ajoutait des stars à leur formation, plus le Real Madrid ne gagnait pas !!! J'espère que le Real Madrid apprendra la leçon !!!
ON NE JOUE PAS AVEC LE FOOT, ON JOUE AU FOOT !!!
