Dans quelques jours débutera le Mondial féminin. Il aura lieu aux Etats-Unis, comme le précédent en 1999. Initialement, il devait avoir lieu en Chine mais le SARS (pneumonie atypique) en a décidé autrement. Notez que la Fifa n'en a pas fait une maladie, que bien du contraire. Le foot féminin aux USA pourrait servir de jument de Troie pour y amener un championnat masculin qui n'a pas encore réussi à véritablement s'implanter outre Atlantique malgré les dollars investis. Assez curieusement, le foot féminin fait recette aux States. Et pas seulement dans les colleges. Il y a quatre ans, la finale du Mondial a attiré 90.185 spectateurs au Rose Bowl de Los Angeles (USA - Chine: 0-0 et victoire des premières par 5-4 aux tirs au but). Au premier tour, 78.972 fans s'étaient réunis au Giants Stadium de New York pour USA - Danemark (3-0).
Dans quelques jours, on s'attend à un succès plus important encore. Sepp Blatter, jamais avare d'une image choc ou d'une paraphrase historique, a déclaré que «l'avenir du football était féminin». Sans doute le président de la Fifa n'a-t-il pas tort même si aujourd'hui le sexe faible dépasse à peine les dix pourcent du total des manieurs de ballons sur la planète.
D'après la dernière étude commandée par la Fifa au niveau mondial, effectuée par LS Social Research and consultation (Zurich 2001), 21.872.000 filles, affiliées ou non, pratiquent le foot dans le monde (pour 227 millions d'hommes). Quatre-vingts pourcent d'entre elles sont des enfants ou des adolescentes. Cela veut dire que le mouvement ne va que s'amplifier. En Belgique, le nombre d'affiliées (17.000) a doublé en dix ans. En Grande-Bretagne, l'évolution est exponentielle. L'Angleterre, il est vrai, a été pendant longtemps l'ennemie jurée du foot féminin alors qu'aujourd'hui elle encourage les girls à chausser les studs sans complexe, au point d'envisager aujourd'hui la création d'une Première League.
Le premier article de presse consacré aux filles qui jouent au ballon avec les pieds date de 1897, époque où le football masculin n'avait pas encore perdu ses dents de lait. Une chroniqueuse d'un journal conservateur londonien écrivait à l'époque: «Les filles qui veulent pratiquer ce sport vont se trouver confrontées à d'énormes problèmes comme les crises d'hystérie, perte de beauté, perte de leur identité sexuelle. En résumé, il faut d'urgence interdire aux filles la pratique de ce sport.»
L'époque victorienne joua la prolongation pendant plus d'un demi-siècle avant de capituler.
Les mentalités changèrent ensuite. En 1971, 34 pays participèrent à un Mondial officieux à Mexico. Richard Nixon donna le coup de pouce nécessaire en 1972 en promulguant le title IX qui stipulait que les écoles américaines pratiquant une quelconque discrimination ne recevraient aucune subvention. Ce fut l'explosion du foot féminin dans les écoles aux Etats-Unis. Dans le monde entier l'engouement chez les filles fait aujourd'hui fureur. Le premier Mondial vit le jour en 1991, neuf ans après le premier Euro (1982).
On vous regarde. Tirez les premières, mesdemoiselles.
Source : http://www.dhnet.be/dhsports/article.phtml?id=80789
Présentation belge de la Coupe du Monde dames
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