Le ramadan n'est pas un obstacle à la pratique du football de haut niveau
PARIS (AFP) - Les footballeurs professionnels qui sont des musulmans pratiquants observent pour la plupart le jeûne du ramadan, même si les exigences inhérentes au plus haut niveau contraignent à quelques aménagements les jours de match.
Le jeûne rituel du ramadan, qui a débuté en France lundi et durera un mois, est en général respecté à la lettre mais ses contraintes (s'abstenir de boire, de manger, de fumer et d'avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil) constituent parfois un handicap à la pratique du football.
"Je suis le ramadan normalement", explique ainsi Mido, l'attaquant égyptien de l'Olympique de Marseille. "Sauf les jours de match", précise-t-il toutefois immédiatement après, imité par son coéquipier défenseur, Philippe Christanval.
"On a le droit de couper la veille ou le jour du match. Cela fait des années que je suis le ramadan, et pour moi, c'est naturel et mon organisme s'y est adapté. Le coach est ouvert et le comprend fort bien. Si on était en pleine canicule, je ne dis pas qu'il n'y aurait pas de problème, mais là, ça va!", note l'international français.
Le milieu de terrain turc du Werder Brême (ALL), Umit Davala, se conforme lui aussi aux préceptes de sa religion: "C'est très important pour moi. J'essaye de concilier dans la mesure du possible le jeûne et mon métier de footballeur. Mais à l'approche d'une rencontre, ce n'est pas possible".
Même son de cloche à Strasbourg avec Abdelillah Fahmi: "Je le fais depuis mes 16-17 ans, je peux donc m'entraîner comme les autres, je n'ai pas de problèmes. Les jours de match, en revanche, je ne jeûne pas, mais je rattrape après le ramadan, pendant les trêves par exemple, car c'est obligatoire".
En Alsace, Fahmi a trouvé un entraîneur habitué à gérer ce type de situation. Antoine Kombouaré explique qu'une "discussion a été mise en place". "A Paris (où il a entraîné la réserve du PSG pendant 4 ans, avant d'arriver à Strasbourg en juin), il y avait des entraînements adaptés pour les jeunes. Les jours de match, le jeûne était interdit, il fallait à tout prix manger", explique-t-il.
"Pour l'entraîneur ce n'est pas un problème. Les joueurs trouvaient un arrangement avec l'imam. La règle était que ceux qui voulaient continuer le jeûne ne jouaient pas le week-end", continue Kombouaré.
Des entraînements qui peuvent néanmoins se révéler pénibles faute d'hydratation, même si en automne les journées se raccourcissent sensiblement. "On a souvent soif, un besoin permanent de s'hydrater. Mais je n'ai pas raté un entraînement à cause de cela", explique le Tunisien de Guingamp, Alaeddine Yahia.
Certains, inquiets des éventuelles répercussions d'un mois de jeûne, préfèrent cependant ne pas respecter le ramadan. "Je le suivais lorsque j'étais au Mali, explique le milieu de terrain malien Mahamadou Diarra (Lyon). Quand je suis arrivé en Europe, j'ai essayé de continuer, mais c'est vraiment très difficile de le faire avec rigueur et j'ai abandonné au bout de deux semaines. Aujourd'hui, je ne le fais pas".
A Strasbourg, le milieu Yacine Abdessadki a également décidé d'arrêter de ne plus l'observer: "Je le faisais avant d'être sportif de haut niveau. Mais quand il faut gagner sa place, ce n'est pas évident, dit-il. Il faut être à 100%".
Le ramadan n'est pas un obstacle à la pratique du football
- François
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