Une année de transition

[Bxl Boy]

Après les gros remous politico-sportifs qui avaient agité les instances dirigeantes du football en 2002, le calme est revenu au cours d'une année post-Mondial qui a servi de transition avant la prochaine grande échéance, l' Euro 2004 au Portugal.

Mais si la paix des braves a été signée entre la Fifa et l'Uefa, le G14, le groupement des 18 clubs professionnels les plus riches du Vieux Continent, est bien décidé de passer à l'offensive à son tour. Au niveau de la Fifa, le président Joseph Blatter, après sa réélection mouvementée de Séoul en 2002, s'est employé à faire le ménage et a profité d'un toilettage des statuts pour décrocher une année supplémentaire de mandat.

Par ailleurs, les finances de la Fifa sont désormais assainies et la situation devrait encore plus s'améliorer, la Coupe du Monde 2006 en Allemagne (principale source de revenus de la Fifa) s'annonçant sous les meilleurs auspices, aussi bien aux niveaux sportif et financier que sécuritaire. Le président du comité d'organisation, Franz Beckenbauer, à l'occasion du tirage au sort des poules de qualification, a d'ailleurs confirmé qu'il n'y avait «aucun problème».En fait, le gros dossier c'est essentiellement l'attribution pour la première fois d'une Coupe du Monde, celle de 2010, à l'Afrique avec cinq pays qui ont officiellement fait acte de candidature: l'Afrique du Sud, recalée de peu pour celle de 2006, le Maroc, éternel candidat, l'Egypte et la Tunisie et la Libye, qui ont initialement présenté deux dossiers de candidature avant d'en déposer un commun. Le nom du pays organisateur sera connu en mai 2004, et l'Afrique du Sud semble partir avec les faveurs du pronostic. Par ailleurs, pour couper court aux critiques de certains membres peu favorables à la rotation de la Coupe du Monde entre les six confédérations de la Fifa, le Mondial 2014 a déjà été attribué au Brésil.

L'Uefa, de son côté, doit faire face pour la première fois à une baisse de revenus provenant de la manne télévisuelle. Pour essayer de ranimer la flamme d'une Ligue des Champions interminable au niveau de ses deux premières phases, une réforme est entrée en vigueur en 2003 avec une seule phase de poules qualifiant les deux premiers pour des huitièmes de finale à élimination directe qui paraît plus tonique. Cette réforme va dans le sens des remarques du président Blatter estimant qu'une «offre trop grande de football» a des répercussions négatives sur les plans sportif et commercial et induit le dopage.

L'Uefa et la Fifa ont également décidé d'adopter une position commune vis-à-vis du G 14 qui réclame avec véhémence une prise en charge financière de ses jou- eurs internationaux lorsqu'ils sont mis à la disposition de leur équipe nationale. En mal de reconnaissance officielle, le G 14 menace de saisir les commissaires européens pour «abus de position dominante».L'Uefa et la Fifa font également cause commune en ce qui concerne le refus d'approuver le code que veut faire adopter l'Agence mondiale antidopage (AMA) avant les Jeux Olympiques d'Athènes avec la clause prévoyant une suspension de deux ans d'un sportif à la première infraction. Les négociations devraient cependant aboutir dans les prochaines semaines sur la base d'un compromis, chaque dossier devant normalement être traité au cas par cas en raison de sa spécificité.

Enfin, la victoire de l'Allemagne à la Coupe du Monde féminine aux Etats-Unis aurait dû marquer cette année de transition mais l'impact médiatique a été loin de satisfaire les organisateurs.


Source : dhnet