Les Coupes d'Europe ont consacré cette année la supériorité du football latin, et notamment le retour en Ligue des Champions de l'Italie, revenue à ses beaux jours des années 90, alors que la France a enterré son annus horribilis de 2002 avec deux clubs en huitièmes de finale de C 1.
Au printemps, sept clubs latins ont disputé les demi-finales des Coupes européennes. Seul le Celtic Glasgow (finaliste C 3) a échap- pé à la vague venue du Sud. Outre le Portugal (Boavista et FC Porto en C 3) et l'Espagne (Real Madrid en C 1), l'Italie (Lazio en C 3) a imprimé sa marque sur la Ligue des Champions en plaçant la Juventus, l'Inter et le Milan AC (vainqueur).
En mai, la renaissance italienne s'est d'ailleurs offert un superbe écrin, le stade San Siro, hôte des 254e et 255e derbys de l'histoire entre Rossoneri et Nerazzuri pour une étonnante demi-finale de C 1. Un retour en force du réalisme italien que les Espagnols, qui avaient placé au moins deux clubs en demi-finales de C 1 durant trois saisons (1999-2002), ont peu goûté, fustigeant un jeu décrit comme trop tactique et peu spectaculaire.
«Je ne sais si le football disparaîtrait si toutes les équipes jouaient comme l'Inter mais je crois que les spectateurs, eux, disparaîtraient des stades», assurait ainsi Rafael Benitez, entraîneur de Valence.
L'Espagne a toutefois pris sa revanche à la fin de l'automne, en qualifiant ses quatre représentants en huitièmes de finale, contre deux (sur quatre) à l'Italie. Reste que la Botte n'avait pas été à pareille fête depuis le milieu des années 90, quand ses clubs monopolisaient les finales de C 1 (sept consécutives entre 1992 et 1998).Sa petite cousine latine, la France, tient aussi sa revanche. Elle qui avait également connu une belle période en Euro- pe dans les années 90 avait pourtant entamé 2003 sans représentant en C 1. Pour la première fois depuis la création de la deuxième phase (1999), aucun club français n'y figurait. Pire, un seul représentant national sur quatre (Auxerre) parvenait à franchir les 16es de finale de C 3 à l'issue du jeudi noir de décembre 2002. Fin février, Liverpool disposait tranquillement des Auxerrois en huitième de finale, et c'en était fini de la présence française en Europe. Calendrier surchargé, exode vers l'étranger des meilleurs Français, déficit d'expérience... L'introspection n'a pas manqué, jusqu'au début de la campagne 2003-04, nettement plus fructueuse avec la qualification de Lyon et de Monaco (dont le succès devant La Corogne (8-3) en novembre a été consigné dans le livre d'histoire de la Ligue des Champions: jamais une équipe n'avait marqué autant de buts en un match depuis sa création en 1992).
Pour couronner le football latin, c'est l'un de ses plus beaux fleurons, Pavel Nedved, le milieu de terrain de la Juventus, qui a été élu Ballon d'Or. «C'est dur de réaliser que je suis devant des joueurs comme Thierry Henry, Zinedine Zidane ou Andreï Shevchenko, indique le Tchèque. C'est bien sûr une immense émotion, d'autant que je suis couronné 41 ans après l'idole du football tchécoslovaque, notre plus grand joueur, Josef Masopust (NdlR: qui a joué au Crossing de Schaerbeek). Je dois cette récompense, je pense, aux bons parcours de la République tchèque, qui a aligné 19 matches sans défaite, et de la Juventus, championne d'Italie et finaliste de la Ligue des Champions. Malheureusement, je n'ai pas pu disputer cette finale (NdlR: il était suspendu après avoir reçu un carton jaune en demi-finale retour face au Real) et aujourd'hui encore, je le regrette. Quand j'ai reçu ce carton jaune, le monde s'est écroulé. Mais j'espère encore disputer et gagner de nombreuses finales, avec la Juve et la sélection. D'ailleurs, je remercie mes coéquipiers car même si cette récompense est individuelle, je suis là aussi grâce à eux.»
Source : dhnet
L'Europe sous domination latine
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