Les naturalisations de complaisance

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Bxl Boy
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Les naturalisations de complaisance

Message par Bxl Boy »

Certains pays l'utilisent en effet pour tenter de se renforcer au travers de «naturalisations de complaisance». De source proche de l’institution, on se disait mercredi déterminé à trouver la parade pour éviter que «l’esprit sportif» soit «bafoué» alors que la modification, en octobre dernier, de l’article 15 des statuts visait au contraire à «préserver l’intérêt sportif».

Dans cet esprit, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2004 qui vient de se terminer en Tunisie, a permis à plusieurs joueurs d’origine africaine, qui n’avaient jamais été retenus dans l’équipe A de leur pays d’adoption, de défendre les couleurs de leur nation d’origine. Les Franco-Maliens Frédéric Kanouté et Lamine Sako, qui ont joué pour l’équipe de France Espoirs mais sans jamais accéder à l’équipe de France A, ont ainsi pu participer à la CAN sous le maillot du Mali.

Leur choix, souligne-t-on à la FIFA, s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la récente modification des statuts qui avait pour but de donner une nouvelle opportunité à des joueurs bloqués par une sélection dans des équipes de jeunes. En revanche, on estime de même source qu’un «risque de dérive de plus en marqué» a été illustré lors de cette même CAN par la Tunisie, victorieuse (2-1) le 14 février du Maroc en finale, qui a dû une bonne part de sa réussite à son attaquant brésilien Santos, naturalisé tunisien juste avant le début du tournoi.

Le projet prêté au sélectionneur français du Qatar, Philippe Troussier, de faire des propositions financières à plusieurs joueurs afin qu’ils acquièrent la nationalité qatarienne vient aussi à l’appui, selon cette source de la FIFA, d’une «tendance (qui) existe depuis un bon moment». Ainsi le Togo a-t-il déjà joué avec cinq Brésiliens naturalisés et la Mauritanie a délivré des passeports à trois joueurs français.

Dans ces conditions, a-t-on commenté à la FIFA, c’est «l’esprit sportif qui serait bafoué». Le Qatar, déjà lui, a prouvé en athlétisme qu’il savait s’offrir des champions en convainquant - moyennant finances - le Kényan Stephen Cherono de prendre la nationalité qatarienne juste avant de remporter, sous son nouveau patronyme de Saif Saeed Shaheen, le titre sur 3000 m steeple aux Championnats du monde organisés à Paris en août dernier.

La FIFA a jusqu’à présent respecté le principe «un passeport, un pays», une nationalité sportive correspondant à une nationalité administrative. Elle s’est adaptée à la nouvelle donnes politique après l’éclatement de l’URSS et de l’ex-Yougoslavie. Elle avait auparavant passé un accord administratif avec le Royaume-Uni où le passeport britannique permettait de pouvoir prétendre à onze nationalités différentes.

Les responsables du football mondial sont maintenant, avec ce phénomène des naturalisations de complaisance, confrontés à un détournement du règlement qu’il va leur falloir combattre sans pour autant se déjuger.


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