C'est devenu une tradition : avant tous les matchs à domicile de l'Impact, les Ultras Montréal se réunissent au pub du Métro, à deux coins de rue du Complexe sportif Claude-Robillard. Une cigarette à la main, une bière dans l'autre, ils y discutent de foot, échangent les dernières nouvelles concernant l'Impact et rêvent de changer le monde du ballon rond.
«C'est notre quartier général, explique Jeff Lacombe. On vient ici pour se mettre dans le bain, jaser et planifier nos prochaines actions. On y pratique nos chansons, on organise des soirées de financement... Et quand la faim nous tenaille, on ne peut résister au spaghetti à 3 $!»
Le groupe Ultras Montréal, dixit son manifeste, est formé de «pères de famille, de jeunes adolescents, d'étudiants, de joueurs de soccer, de tra-vailleurs», tous âgés entre 15 et 45 ans. Leur but : supporter l'Impact. Au total, on compte une vingtaine de membres officiels - étonnamment, aucune fille! - de toutes nationalités. «Nous parlons anglais, français, espagnol, portugais, flamand, italien, japonais», disent-ils.
Ce sont des amoureux du soccer, de vrais fans du onze montréalais. «Pas des groupies! se hâte de préciser Éric Chenoix. On ne s'empêchera jamais de critiquer nos favoris lorsqu'ils sont pourris. Notre objectif premier est de mettre de l'ambiance dans les gradins, pas d'obtenir des autographes. Après deux matchs nuls en début de saison, on n'a pas hésité à crier : Où sont nos champions?»
Au pub, la serveuse ne s'étonne plus de les voir débarquer, t-shirt bleu des Ultras sur le dos, avec tout leur attirail : deux ou trois tambours, des drapeaux, un porte-voix et des bannières colorées. Autour d'une bière, ils peuvent passer des heures à peser les pour et contre d'une éventuelle percée de l'Impact dans la Major League Soccer, à se questionner sur le nouveau stade - «Je me réjouirai à la première pelletée de terre», précise Jean-François Létourneau - ou à critiquer la «pauvre couverture médiatique du soccer» dans les médias québécois.
«Parfois, les esprits s'échauffent, admet Daniel. Que voulez-vous, nous sommes de vrais passionnés! Certains tiennent des positions extrêmes, mais nous nous respectons et nous sommes unis. D'ailleurs, plusieurs d'entre nous ont tissé des liens d'amitié.»
Lorsque les matchs sont disputés à l'étranger, les Ultras organisent parfois des voyages de groupe - ils ne manquent jamais de se rendre à Toronto - ou se réunissent chez un des membres pour écouter le match diffusé à la radio. Tous les mardis, ils troquent leurs bannières pour des souliers à crampons à l'occasion de matchs amicaux. «Ce n'est pas de très fort calibre, mais on s'amuse bien», confie Jean-François.
On trouve des Ultras aux quatre coins du monde, de Milan à Istanbul, de Washington à Portland. À Montréal, le mouvement a pris racine en 2002. Des fans, piqués au vif par le passage remarqué des Ultras Toronto à Montréal en 2001, ont décidé de s'organiser. «Au début, c'était plutôt informel. Nous étions à peine cinq ou six, explique Éric. Maintenant, nous sommes parfois 80 à chanter dans la tribune!»
Les joueurs de l'Impact se réjouissent de cet appui fidèle. «C'est intéressant d'entendre du bruit dans les gradins, ça nous motive sur le terrain, confie Antonio Ribeiro. Même si on est dans le feu de l'action, on les entend très bien quand ils prononcent nos noms.»
À la fin des matchs, les joueurs prennent maintenant la peine de se retourner vers la section des Ultras pour les saluer directement. Le milieu de terrain Masahiro Fukasawa pousse même plus loin: il a invité quelques supporters à son dîner d'anniversaire en juillet. «Je suis très content de jouer devant eux. Ils sont toujours là pour nous», dit le joueur japonais.
Un geste qui semble toucher les principaux intéressés. « Ils commencent à nous connaître, c'est bon signe, dit Éric. Si ça pouvait être comme ça dans les gradins...»
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Le soccer vu par les Ultras
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