mephistau a écrit :penz a écrit :Mr.MojoRisin a écrit :Ce n'est qu'une question de temps, le soccer est le sport le plus pratiqué en Amérique du Nord par les enfants depuis 20 ans. Le fan base est jeune mais il s'envient et la ligue grossit en popularité et en crédibilité années après années.
Pensée magique. C'était le cas il y a 20 ans comme tu le dis, donc on devrait avoir une crisse de gang de 25-35 dans les tribunes. C'est pas le cas. Ce ne sera jamais le cas tant et aussi longtemps que le foot sera un passe-temps, voire un substitut de garderie. Le foot ça se passe de père en fils. Pas avec des billets gratuits ou vraiment pas chers pour les assos régionales vendus à des gens qui n'en ont rien à cirer mais se sentent obligés d'y aller.
On a un bassin incroyable de joueurs et des clubs énormes, mais on a aucune culture foot et presque aucune passion pour ce sport. Tout le monde ici évolue en vase clos et c'est très rare de voir des gens impliqués dans le foot avoir un horizon foot qui dépasse leur petite affaire dans leur club. Et ça, ça démontre qu'ils sont passionnés par ce qu'ils font, pas par le sport comme tel. Et ici je parle en grande partie des dirigeants/entraîneurs/parents, etc. Parce que ce sont eux qui communiquent la passion du foot.
Tant que les gens n'iront pas au foot pour le foot, et non pour 7892 raisons autres que le foot, on ne pourra jamais transposer le bassin de joueurs en public assidu. La même remarque peut s'appliquer aux supporters actifs : si tu vas pas au stade
pour ton club, un moment donné ça finit par te rattraper et tu vas passer tes étés ailleurs qu'à t’époumoner en tribune. Je le constate chaque année depuis 2005. C'est une question de passion. Rien ne s'inscrit dans la durée si les fondations ne sont pas stables.
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1-" Le foot ça se passe de père en fils. Pas avec des billets gratuits". Faux. Les sections familiales ou à rabais, par exemple, sont un investissement pour le futur. Le meilleur exemple est le CH. Quand ils étaient au Forum, les billets (18 000 avec genre 1 000 places debout) étaient tous pris. C'était impossible d'avoir des billets. Quand ils sont déménagés au Centre Bell (Molson) de 21 000 places, les matchs n'étaient pas tous vendus. La raison c'est que les gens de ma génération (fin trentaine) n'avaient pas souvent été au Forum
parce que c'était impossible. Je ne parle pas de moi, mais de la moyenne des gens. Donc, les gens de 16-25 ans à ce moment, quand tu commence à avoir de l'argent pour faire tes sorties, n'allaient pas faire le party pour voir le hockey; ce sport était un sport vu à la télé. En fait, ça allait aux Expos pour flober son cash d'étudiant. C'est pour ça que le CH a inventé la zone Molson Ex (billets moins chers, clientèle visée de 18-35, où on peut crier et se lever. Un "genre" de zone supporteur chez l'Impact). À l'opposé, ils ont créé la zone familiale où les billets sont moins chers pour les enfants. On est d'accord qu'ils font moins d'argent quand un enfant vient au centre Bell, mais à moyen/long terme c'est un investissement.
L'idée c'est: ton père t’amène au hockey quand tu as 8 ans et c'est une journée mémorable pour le restant de tes jours. Pour moi, c'était Winnipeg-Québec avec mon père (et la raison c'est que tu ne donnais pas un billet contre les Jets à un client, c'aurait été une insulte). À 17 ans tu vas voir le hockey avec tes chums, avec l'argent que tu as gagné pendant l'été au McDo. Tu le fais une couple de fois (ou souvent) pendant des études. Quand tu as une carrière, tu te payes de meilleurs billets. Quand ton enfant a 8 ans, tu vas en zone famille. La nouvelle génération est là, et habituée à venir au stade.
2-" Le foot ça se passe de père en fils. " Oui et non. Voir le point 1, donc oui. Mais ici commence le point 2; le football américain/canadien. C'était un sport d'anglos jusque dans les années 90'. Je suis dans la génération franco qui a pratiqué le sport et ait amené mon père/mes oncles à regarder ce sport. En 1990, y'avait que les collèges privés et/ou anglos où il y avait des équipes, et seulement dans la région de Montréal (un peu Québec). Aujourd'hui, plusieurs polyvalentes, Cégeps et mêmes universités francos (avec de superbes résultats) comme Laval, Montréal, Sherbrooke, sont dans la game. Ce sport là n'a pas été imposé par l'élite. Il a été introduit par "ma" génération, par la base.
3-"Tant que les gens n'iront pas au foot pour le foot". T'auras toujours un certain pourcentage de gens qui vont aller voir l'Impact parce que c'est l'été, pour une sortie, ou comme cadeau à leurs neveux/petits enfants. Je ne sais pas si tu es déjà allé voir le CH dans les rouges mais j'ai vu du monde jaser, lire, ou iPader pendant 3 heures sans jamais regarder le jeu. C'est pas pour rien qu'ils ont mis des filets derrière les buts.
4-"tu vas passer tes étés ailleurs qu'à t’époumoner en tribune". Là, il faut vraiment comprendre que l'Impact joue l'été. Pourquoi tu penses que les équipes Européennes ne veulent pas d'un calendrier d'été à cause de la coupe du monde de la crosse? Parce qu'ils savent qu'à certain moments ça va être dur de ventre des billets. Je suis désolé de te l'apprendre mais y'a des gens qui prennent des vacances, qui ont des chalets, qui vont à des festivals etc.
Tout ça pour dire que le meilleur est à venir. Que des neveux de 8 ans viennent me jaser de soccer (international et de l'Impact), que des matantes qui n'ont aucune idée ou envie du sport me parlent de la CCL (grosso modo, mais c'est un gros step) ou du début de saison etc. C'est pas fini, mais ça me rappelle le début des années 90' pour le football. Ce que je veux dire, c'est que les non-initiés ont une "base", sont au "courant des résultats", aiment l'histoire de Ciman (c'est mal phrasé, mais bref) etc.
Bref, on est rendu au point où des gens qui s'en crissent sont au courant.
Et des gens qui vont au foot pour le foot s'ajoutent à tous les jours.