par Invité » 03 mars 2006 15:28
Les dirigeants olympiens s'expliquent
Dans une conférence de presse en fin d'après-midi, le président olympien Pape Diouf, accompagné par le directeur sportif José Anigo et par le capitaine de l'OM Fabien Barthez, a expliqué la décision de l'OM.
Que craignez-vous avec ce déplacement ?
Pape Diouf : "On pouvait s'attendre à une forme de carnage que nous ne pourrions pas supporter et que nous ne voulions pas voir se produire. A partir de là, nous avons pu prendre une décision après en avoir discuté avec nos supporters et nous leur avons demandé de ne pas effectuer le voyage à Paris, ce en quoi ils nous ont donné leur accord. Dans le contexte qui prévaut aujourd’hui, on ne pourra plus dire au moins qu’à Marseille, une prise de conscience ne s’est pas faite. Le football est un sport et il ne vaut pas des vies humaines ni des drames humains. Furiani a existé, ce n’est qu’après qu’on la su. Nous, on peut prévenir cela. Le contrat de sécurité n'ayant pas été réglé, nous avons préféré faire un autre choix aujourd’hui."
La réserve à Paris ou pas ?
Pape Diouf : "On enverra une équipe de jeunes, encadrées très certainement par quelques garçons qui ont besoin de temps de jeu. Mais, par solidarité, nous ne pourrons pas présenter à Paris notre équipe première qui, de partout, a toujours été accompagnée de ses supporters dont on ne veut absolument pas cette fois-ci à Paris. J’aurais aimé vous dire qu’ils ont compris la position du club mais ce n’est pas le cas et l’ensemble des associations de supporters nous on rendu les places dont ils étaient détenteurs."
La situation est-elle si grave que ça ?
Pape Diouf : "La seule chose que je sais c'est que c'est peut-être la première fois que l'on voit une situation aussi explosive autour du football, c'est la première fois que l'on voit des supporters jouer de la violence quotidiennement..."
L'OM risque de perdre 3 points ?
Pape Diouf : "Vous pensez qu'il n'est pas plus salutaire de perdre trois points plutôt que son âme ? Trois points, cela fait partie du jeu. Rien ne dit que ces trois points-là on ne les gagnera pas ailleurs."
Qu’est-ce qui fait que vous en êtes arrivés à prendre cette décision ?
Pape Diouf : "Il y a eu d’une part l’arrogance des dirigeants du PSG et comme une forme d’indifférence de la Ligue, qui pourtant elle-même a établi le règlement. Il fallait simplement faire appliquer ces règles-là pour qu'on n'en arrive pas à ces extrémités. Les conditions de sécurité sont loin d'être remplies. Il faut nous souvenir que nous aussi nous sommes des pères de famille et que dans un stade on ne peut pas exposer la vie des gens par caprice, par inconscience ou par incompétence."
Vous prenez un risque en envoyant la CFA 2 à Paris. N’y a-t-il pas un règlement…
Pape Diouf : "On ne peut répondre à cette réglementation à partir du moment où les engagements ne sont pas tenus. Mais nous devons nous conformer quand même au calendrier. On n’est donc pas attaquable puisqu’on va à Paris avec une équipe qui ne fera pas de la figuration et donnera ce qu’elle a."
Pourquoi ce n’est pas Fernandez qui entraînera cette équipe ?
Pape Diouf : "Ecoutez, ça ce sont des problèmes techniques. On peut considérer que Jean Fernandez qui est en phase de convalescence restera à Marseille et que l’équipe sera conduite par Emon. Sur ce point là nous n’avons pas d’appréhension particulière."
Pourquoi ne pas avoir carrément déclaré forfait ?
Pape Diouf : "On ne déplace pas un problème pour en créer un autre. Nous sommes quand même respectueux de l’égalité sportive."
Fabien, votre sentiment par rapport à cette décision ?
Fabien Barthez : "Mon sentiment, c’est qu’en tant que compétiteur, on veut gagner tous les matchs. Mais bon on peut revenir avec trois points aussi. Vous savez le football… Depuis des années, depuis toujours, le plus important c’est que nos supporters nous suivent dans toute l’Europe et ça on peut en être fier. Donc on ne veut pas les abandonner, sinon ils ne participeraient pas à la fête. Vous savez, ils sont là dans les défaites, dans les victoires, donc la priorité comme l’a dit le président c’est leur sécurité. Nous on est solidaire du club, des supporters, on reste tous ensemble. On est des êtres humains et on a parlé il n’y a pas longtemps au gars des groupes de supporters qui est père de famille et on ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans un stade. On l’a vu avec Furiani, on l’a vu la saison passé.
Il reste encore beaucoup de matchs et ces points, on ira les récupérer ailleurs et le plus important, c’est qu’on reste tous soudé."
C’est surtout un geste fort envers vos supporters alors ?
Fabien Barthez : "Moi j’ai déjà fait quelques années ici il y a 10 ans et les supporters sont toujours là, avec nous et à chaque déplacement. Ils sont toujours présents et aujourd’hui, on leur monte qu’on est solidaire à 300% avec eux et s’ils ne montent pas à Paris, on ne montera pas non plus, tout simplement."
Mais le règlement, il dit quoi exactement ?
Fabien Barthez : "Vous savez, en tant que joueur, je ne peux pas trop en parler. Mais enfin, il y a des règles qui sont écrites, il y a des lois et il faut les respecter avant tout. Donc Marseille doit avoir un nombre définit de places et je ne comprends pas pourquoi on y aurait pas droit, tout simplement. Voilà, sinon c’est la porte ouverte à tout…"
Vous n’avez pas peur d’être trop pénalisés en championnat en cas de défaite ?
Pape Diouf : "De toute façon, ce que je voulais dire, c’est que s’il faut avoir une place en Ligue des Champions qui serait gangrenée par des événements malheureux, on ne la prendrait pas. Au moins, on a fait la démonstration éclatante que nous avons su trouver les mots justes pour dissuader nos supporters de partir à Paris. Cela montre au moins que nos arguments ont porté parce que rien n’est plus difficile que de gérer un ensemble d’associations de supporters. D’être arrivé à les convaincre de ne pas monter à Paris, cela relève de la responsabilité."
C’est vraiment le problème des places le principal souci ?
Pape Diouf : "Le problème des places n’a été que révélateur d’un problème plus profond qui est celui de la sécurité. C’est véritablement le noeud du problème. Je n’ai pas envie d’être le président de l'OM qui serait à la tête du club au moment où des évènements dramatiques pourraient se produire [...] Nous avons pris nos responsabilités et nous allons les assumer [...] On ne peut pas continuer, sous prétexte que c’est le football, sous prétexte qu'il y a des millions de gens qui se passionnent pour ce jeu, de faire n’importe quoi et attendre qu’un drame se produise pour ensuite chercher des responsables. Il y a aussi une prévention à avoir, c’est ce que nous faisons"
Votre avis, José Anigo ?
José Anigo : "C’est n’importe quoi de la part du PSG. Il y a 2000 places qui sont attribués à l’OM, il ne fallait pas qu’ils les vendent. C’est évident que quand on vend la place 8 euros pour les supporters olympiens et 40 euros à ceux du PSG… Aujourd’hui, on a qu’une chose à dire, c’est qu’il fallait mettre nos supporters en sécurité. On a eu une expérience par le passé où un de nos supporters avaient reçu une chaise sur la tête et aujourd’hui il vit avec une attelle. Donc ça ne vaut pas le coup et si ça doit faire bouger les instances pour que tout le monde joue son rôle, il faut assumer tout ça. Personne n’a rien dit au PSG. On nous a traité comme si on était inexistant ou transparent, et on nous dit seulement aujourd’hui on va vous donner 150 places. Donc, nous, on va mettre nos jeunes, on va faire le meilleur match possible et on verra bien."
Quels ont été vos rapports exactement avec la Ligue ?
Pape Diouf : "On a eu des voix venant de la Ligue disant qu’ils ne marcheraient pas, que c’était du chantage, des menaces. Je pense que c’est mal nous connaître. Avec la Ligue nous avons discuté, mais croyez moi que quand on se rapproche des institutions et notamment de la Ligue, on veut sincèrement trouver des solutions. Lorsque je suis arrivé à demander à certains membres de la Ligue de nous trouver simplement 150 places de plus, ce qui faisait 300 par rapport au 1000, on se faisait fort de dire à nos supporters de les accepter et de ne pas se rendre en plus grand nombre à Paris. Cela, c’était tout simplement pour ne pas que s’égare dans Paris des bandes de supporters que nous maîtriserions pas. Notre prise de conscience a été rapide."
Les dirigeants olympiens s'expliquent
Dans une conférence de presse en fin d'après-midi, le président olympien Pape Diouf, accompagné par le directeur sportif José Anigo et par le capitaine de l'OM Fabien Barthez, a expliqué la décision de l'OM.
Que craignez-vous avec ce déplacement ?
Pape Diouf : "On pouvait s'attendre à une forme de carnage que nous ne pourrions pas supporter et que nous ne voulions pas voir se produire. A partir de là, nous avons pu prendre une décision après en avoir discuté avec nos supporters et nous leur avons demandé de ne pas effectuer le voyage à Paris, ce en quoi ils nous ont donné leur accord. Dans le contexte qui prévaut aujourd’hui, on ne pourra plus dire au moins qu’à Marseille, une prise de conscience ne s’est pas faite. Le football est un sport et il ne vaut pas des vies humaines ni des drames humains. Furiani a existé, ce n’est qu’après qu’on la su. Nous, on peut prévenir cela. Le contrat de sécurité n'ayant pas été réglé, nous avons préféré faire un autre choix aujourd’hui."
La réserve à Paris ou pas ?
Pape Diouf : "On enverra une équipe de jeunes, encadrées très certainement par quelques garçons qui ont besoin de temps de jeu. Mais, par solidarité, nous ne pourrons pas présenter à Paris notre équipe première qui, de partout, a toujours été accompagnée de ses supporters dont on ne veut absolument pas cette fois-ci à Paris. J’aurais aimé vous dire qu’ils ont compris la position du club mais ce n’est pas le cas et l’ensemble des associations de supporters nous on rendu les places dont ils étaient détenteurs."
La situation est-elle si grave que ça ?
Pape Diouf : "La seule chose que je sais c'est que c'est peut-être la première fois que l'on voit une situation aussi explosive autour du football, c'est la première fois que l'on voit des supporters jouer de la violence quotidiennement..."
L'OM risque de perdre 3 points ?
Pape Diouf : "Vous pensez qu'il n'est pas plus salutaire de perdre trois points plutôt que son âme ? Trois points, cela fait partie du jeu. Rien ne dit que ces trois points-là on ne les gagnera pas ailleurs."
Qu’est-ce qui fait que vous en êtes arrivés à prendre cette décision ?
Pape Diouf : "Il y a eu d’une part l’arrogance des dirigeants du PSG et comme une forme d’indifférence de la Ligue, qui pourtant elle-même a établi le règlement. Il fallait simplement faire appliquer ces règles-là pour qu'on n'en arrive pas à ces extrémités. Les conditions de sécurité sont loin d'être remplies. Il faut nous souvenir que nous aussi nous sommes des pères de famille et que dans un stade on ne peut pas exposer la vie des gens par caprice, par inconscience ou par incompétence."
Vous prenez un risque en envoyant la CFA 2 à Paris. N’y a-t-il pas un règlement…
Pape Diouf : "On ne peut répondre à cette réglementation à partir du moment où les engagements ne sont pas tenus. Mais nous devons nous conformer quand même au calendrier. On n’est donc pas attaquable puisqu’on va à Paris avec une équipe qui ne fera pas de la figuration et donnera ce qu’elle a."
Pourquoi ce n’est pas Fernandez qui entraînera cette équipe ?
Pape Diouf : "Ecoutez, ça ce sont des problèmes techniques. On peut considérer que Jean Fernandez qui est en phase de convalescence restera à Marseille et que l’équipe sera conduite par Emon. Sur ce point là nous n’avons pas d’appréhension particulière."
Pourquoi ne pas avoir carrément déclaré forfait ?
Pape Diouf : "On ne déplace pas un problème pour en créer un autre. Nous sommes quand même respectueux de l’égalité sportive."
Fabien, votre sentiment par rapport à cette décision ?
Fabien Barthez : "Mon sentiment, c’est qu’en tant que compétiteur, on veut gagner tous les matchs. Mais bon on peut revenir avec trois points aussi. Vous savez le football… Depuis des années, depuis toujours, le plus important c’est que nos supporters nous suivent dans toute l’Europe et ça on peut en être fier. Donc on ne veut pas les abandonner, sinon ils ne participeraient pas à la fête. Vous savez, ils sont là dans les défaites, dans les victoires, donc la priorité comme l’a dit le président c’est leur sécurité. Nous on est solidaire du club, des supporters, on reste tous ensemble. On est des êtres humains et on a parlé il n’y a pas longtemps au gars des groupes de supporters qui est père de famille et on ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans un stade. On l’a vu avec Furiani, on l’a vu la saison passé.
Il reste encore beaucoup de matchs et ces points, on ira les récupérer ailleurs et le plus important, c’est qu’on reste tous soudé."
C’est surtout un geste fort envers vos supporters alors ?
Fabien Barthez : "Moi j’ai déjà fait quelques années ici il y a 10 ans et les supporters sont toujours là, avec nous et à chaque déplacement. Ils sont toujours présents et aujourd’hui, on leur monte qu’on est solidaire à 300% avec eux et s’ils ne montent pas à Paris, on ne montera pas non plus, tout simplement."
Mais le règlement, il dit quoi exactement ?
Fabien Barthez : "Vous savez, en tant que joueur, je ne peux pas trop en parler. Mais enfin, il y a des règles qui sont écrites, il y a des lois et il faut les respecter avant tout. Donc Marseille doit avoir un nombre définit de places et je ne comprends pas pourquoi on y aurait pas droit, tout simplement. Voilà, sinon c’est la porte ouverte à tout…"
Vous n’avez pas peur d’être trop pénalisés en championnat en cas de défaite ?
Pape Diouf : "De toute façon, ce que je voulais dire, c’est que s’il faut avoir une place en Ligue des Champions qui serait gangrenée par des événements malheureux, on ne la prendrait pas. Au moins, on a fait la démonstration éclatante que nous avons su trouver les mots justes pour dissuader nos supporters de partir à Paris. Cela montre au moins que nos arguments ont porté parce que rien n’est plus difficile que de gérer un ensemble d’associations de supporters. D’être arrivé à les convaincre de ne pas monter à Paris, cela relève de la responsabilité."
C’est vraiment le problème des places le principal souci ?
Pape Diouf : "Le problème des places n’a été que révélateur d’un problème plus profond qui est celui de la sécurité. C’est véritablement le noeud du problème. Je n’ai pas envie d’être le président de l'OM qui serait à la tête du club au moment où des évènements dramatiques pourraient se produire [...] Nous avons pris nos responsabilités et nous allons les assumer [...] On ne peut pas continuer, sous prétexte que c’est le football, sous prétexte qu'il y a des millions de gens qui se passionnent pour ce jeu, de faire n’importe quoi et attendre qu’un drame se produise pour ensuite chercher des responsables. Il y a aussi une prévention à avoir, c’est ce que nous faisons"
Votre avis, José Anigo ?
José Anigo : "C’est n’importe quoi de la part du PSG. Il y a 2000 places qui sont attribués à l’OM, il ne fallait pas qu’ils les vendent. C’est évident que quand on vend la place 8 euros pour les supporters olympiens et 40 euros à ceux du PSG… Aujourd’hui, on a qu’une chose à dire, c’est qu’il fallait mettre nos supporters en sécurité. On a eu une expérience par le passé où un de nos supporters avaient reçu une chaise sur la tête et aujourd’hui il vit avec une attelle. Donc ça ne vaut pas le coup et si ça doit faire bouger les instances pour que tout le monde joue son rôle, il faut assumer tout ça. Personne n’a rien dit au PSG. On nous a traité comme si on était inexistant ou transparent, et on nous dit seulement aujourd’hui on va vous donner 150 places. Donc, nous, on va mettre nos jeunes, on va faire le meilleur match possible et on verra bien."
Quels ont été vos rapports exactement avec la Ligue ?
Pape Diouf : "On a eu des voix venant de la Ligue disant qu’ils ne marcheraient pas, que c’était du chantage, des menaces. Je pense que c’est mal nous connaître. Avec la Ligue nous avons discuté, mais croyez moi que quand on se rapproche des institutions et notamment de la Ligue, on veut sincèrement trouver des solutions. Lorsque je suis arrivé à demander à certains membres de la Ligue de nous trouver simplement 150 places de plus, ce qui faisait 300 par rapport au 1000, on se faisait fort de dire à nos supporters de les accepter et de ne pas se rendre en plus grand nombre à Paris. Cela, c’était tout simplement pour ne pas que s’égare dans Paris des bandes de supporters que nous maîtriserions pas. Notre prise de conscience a été rapide."