Bilans de saison 2013 (7) : le jeu

Publié le 18 novembre 2013

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Comme l’an dernier, l’outil Vision du Jeu et l’aide de son fondateur Christian Schaekels m’ont grandement aidé à analyser en profondeur le jeu de l’Impact. Ce bilan est basé sur les données recueillies et leur interprétation : vous y relirez donc en bonne partie ce que Christian a déjà expliqué lors de l’émission Coup Franc (lien en bas de texte), mais vous découvrirez aussi d’autres aspects que l’on décèle en examinant les chiffres en profondeur.

L’AXE DU BIEN
Offensivement, une tendance se dégage plus que largement : Montréal marque ses buts dans l’axe et dans le cours du jeu. 50% de ses buts (25/50) ont cette même origine : c’est énorme ! Personne d’autre en MLS n’a la moitié de ses buts qui ont une provenance identique. Tout comme aucun autre club n’a quatre joueurs qui ont donné au moins trois passes décisives sur les buts construits de cette partie du terrain : à Bernier et Felipe, respectivement deuxième et troisième passeurs de la compétition pour cet aspect particulier derrière Keane, il faut ajouter les contributions d’Arnaud et de Mapp. Sans oublier évidemment Di Vaio à la conclusion, de très loin le meilleur buteur de plein jeu pour conclure un travail préparatoire effectué dans l’axe.

Sur les ailes, le constat est différent. À droite, l’équipe se retrouve dans la moyenne. Là encore, les bons moments de Mapp peuvent servir d’explication. À gauche, en revanche, c’est le bonnet d’âne : seul Columbus a bâti aussi peu de buts depuis ce flanc-là. Les défenseurs latéraux ont également eu un apport déficient. Aucun d’entre eux n’a délivré de centre immédiatement repris au fond des filets. Camara a quand même apporté sa contribution lors de la victoire à New England et a aussi marqué un but de plein jeu, tout comme Brovsky et Tissot. Cela reste quand même loin de joueurs comme Klute, Sarkodie, Tierney ou Sinovic.

Comme vous pouvez vous en douter, ce n’est donc pas sur les centres que l’équipe s’est illustrée cette année. Le bilan y est faible, et Mapp empêche la catastrophe. Par contre, dès qu’on entre dans la catégorie des “simples” passes de plein jeu, l’équipe atteint des sommets. Certains diront que c’est parce qu’en MLS, les autres jouent autrement et que le club a une “philosophie différente”. New England fait mieux, Portland aussi bien : l’Impact n’est donc pas tant l’exception que ça. Mais là où les autres ont plusieurs cibles potentielles, il n’en a qu’une : Di Vaio, de loin l’homme qui à transformé le plus de “simples” passes en buts durant la saison régulière. Il est aussi deuxième meilleur buteur de ballons venus de ce que les techniciens appellent la zone 2 (entre le grand rectangle et le rond central). Ajoutons qu’il est en outre deuxième meilleur buteur dans le grand rectangle (en excluant le petit) derrière Camilo.

EN VITESSE ET SEUL FACE AU GARDIEN
Mais comment se sont dessinées toutes ces actions ? Pour une deuxième saison consécutive, c’est dans la vitesse que Montréal est le plus efficace offensivement : les reconversions rapides (contre-attaques) mais surtout les attaques rapides (quand la vitesse d’un joueur ou de transition du ballon fait la différence face à un adversaire pas tout à fait en place). Dans ce dernier domaine, personne ne fait mieux en MLS, alors que pour le premier, Montréal est dans le top 5. En pratique, un joueur s’est aussi souvent retrouvé seul face au gardien, Di Vaio la plupart du temps. On le connaît : il joue au fil du hors-jeu, mais quand ça passe, ça fait mouche. De fait, aucun autre joueur de MLS n’a gagné plus de face à face avec le portier adverse que le meilleur buteur de Montréal.

Di Vaio est aussi le meilleur buteur de la compétition en attaque rapide (seul en tête), est devancé par Magee, Camilo et Oduro pour les buts sur contre… mais est aussi celui qui a prolongé le plus d’actions construites au fond des filets, à égalité avec Camilo et Oduro. Très paradoxal puisque Montréal et Columbus sont, avec Toronto, DC United et Philadelphie, les équipes qui ont eu le plus de mal à poser leur jeu. Car en effet, malgré cette productivité du meilleur buteur, dès que l’adversaire était en place en train d’attendre l’Impact, celui-ci peinait à trouver le fond des filets, sauf durant le mois qui a suivi l’arrivée de Pisanu – mais la défense a alors commencé à prendre l’eau de toutes parts.

LES BONS POINTS DE LA DÉFENSE
Sur les phases arrêtées, le bilan offensif n’est pas bon mais est sauvé par la présence des défenseurs. En effet, l’un d’entre eux était impliqué (but ou dernière passe) sur six des huit réalisations de l’équipe sur corner ou coup franc. On se souvient aussi des problèmes défensifs de l’équipe dans ce domaine l’an dernier. Ils ont commencé à être résolus à l’arrivée de Perkins, et cette saison fut dans la continuité : de bon dernier de classe, l’Impact se retrouve maintenant dans la première moitié du peloton où il est également pour la défense de son petit rectangle. Le constat est encore plus saisissant pour le jeu de tête, puisque cette année personne n’a encaissé moins de buts aériens que Montréal (qui n’en a pris aucun au premier poteau) ! Par contre, seul Toronto en a marqué moins : les miracles de fin de match de Tissot et Ouimette constituent la moitié du total.

Si leur apport offensif a été très léger, les défenseurs latéraux ont bien rempli leur tâche première, à savoir défendre. Hormis un passage à vide en juillet et en août, Camara a été très solide, alors que Brovsky a appris à ne plus se laisser déborder. Ces progrès défensifs dans le jeu, tout comme le moins grand nombre de buts encaissés en fin de rencontre (tout en restant parmi les mauvais élèves) ont néanmoins été compensés par d’autres carences importantes. Restons avec le chrono pour commencer : seul DC United a encaissé davantage dans la première demi-heure. Et il y a le fameux “syndrome de la 4e à la 7e minute”, laps de temps durant l’équipe a concédé pas moins de huit buts !

L’AXE DU MAL
Ce qui est frappant, c’est que l’Impact a beaucoup encaissé… comme il avait marqué. Notamment sur une pléthore de ballons de la zone 2 (seuls Toronto et Chivas USA ont fait pire en saison régulière) et de l’axe dans le cours du jeu où il fait partie, de très loin, des trois cancres de la MLS avec Chivas USA et… Houston, où les Montréalais ont encore montré leurs carences dans ce secteur sur deux des trois buts qu’ils y ont encaissés lors du 1er tour de la phase finale. Notons également que seuls Toronto et New England ont encaissé davantage sur des tirs de loin.

Si lorsque son adversaire avait le ballon, l’Impact prévenait les accélérations soudaines, il se faisait toutefois manger tout cru s’il le laissait trop poser son jeu. Il n’y avait aucune protection efficace devant la défense et ça passait de tous les côtés. Mais quand l’équipe avait le ballon, elle peinait tellement à construire, manquait tellement de solutions, avec des joueurs parfois très fatigués, qu’au moment où elle le perdait (souvent trop près de son but en raison du manque d’options), elle ratait sa reconversion défensive : son bulletin est le plus mauvais de MLS dans ce domaine ! Les erreurs grossières se sont multipliées, et ça n’a rien fait pour améliorer la situation.

Une mollesse qui, outre les nombreux ballons offerts directement au buteur adverse, s’illustre par le nombre de solos individuels que la défense a laissés aller jusqu’au bout. Pensez au but d’Alexander à New York ou à Bruin qui traverse un demi-terrain pour faire 3-0 à Houston. Il y en eut encore entre temps… alors qu’aucun autre club n’a laissé faire cela plus d’une fois. Dernière statistique, probablement plus un hasard qu’autre chose (s’il y a une explication, là il faut être un grand connaisseur) : personne n’a encaissé plus de buts marqués suite à un tir croisé.

RÉORGANISATION PERTURBANTE
Tactiquement, on a rarement revu le 4-2-3-1 qui fonctionnait à merveille l’an dernier (mais à quel point Marco Schällibaum était-il bien informé à ce sujet ?) C’est sûrement une des explications de la plus grande discrétion de Felipe. Quant au moins bon rendement offensif de Bernier, il est dû à son repositionnement un cran plus bas. Néanmoins, tous deux ont quand même été impliqués dans pas mal de buts, Arnaud et Mapp ont été de bons pourvoyeurs et puis, devant, Di Vaio a disputé une excellente saison. Tant mieux d’ailleurs, car la contribution des autres attaquants a été minimale.

C’est surtout défensivement que la réorganisation a engendré de nombreuses perturbations. En effet, avec un gardien plus solide, et un comportement largement amélioré dans le jeu aérien, sur les côtés et sur les phases arrêtées, il n’est pas normal d’avoir encaissé presque autant de buts que l’an dernier. Tout avait bien commencé jusqu’à ce que Bernier se fasse griller à Kansas City. L’an dernier, il avait un apport offensif mais avait aussi des tâches défensives, alors que Warner, lui, jouait les pare-chocs entre l’entrejeu et la défense. Cette saison, bien souvent, l’homme qui avait cette tâche n’était soutenu par personne et il suffisait à l’adversaire de le surcharger pour percer la brèche. Le nombre de buts encaissés venus de l’axe et de la zone 2 confirment que c’est dans ce secteur que le bât blessait. La gestion de l’effectif n’a pas aidé non plus car certains éléments ont été surtaxés. En 4-4-2, c’était encore pire puisque l’entrejeu peinait à conserver le ballon et n’offrait pas de solutions. L’Impact tentait alors de construire de très bas, restant dans sa moitié de terrain. Nesta et Ferrari se sont échangés des ballons à profusion… Sauf qu’à la moindre erreur, l’adversaire bénéficiait d’un boulevard vers le but.

CONCLUSION ET ILLUSTRATIONS
Pour résumer, défensivement, les principales forces constatées ont été le jeu aérien et la propension à empêcher les attaques rapides adverses, ainsi que la bonne tenue sur phases arrêtées (notamment les coups francs) et sur les côtés. Les carences majeures ont été observées dans l’axe et la zone 2, que ce soit en perte de balle mais aussi quand la défense laissait l’adversaire développer son jeu, avec de nombreuses erreurs individuelles et des débuts de match difficiles. Le but encaissé à Columbus illustre ces éléments : circulation du ballon dans son propre camp, perte de balle plein axe et reconversion défensive ratée permettant à Oduro de tromper Perkins.



Offensivement, l’efficacité montréalaise est venue du jeu rapide, dans l’axe et grâce à des passes, permettant régulièrement de placer un homme en face à face avec le gardien adverse, le tout ponctué par le sens du but de Di Vaio. En revanche, cela s’est compliqué dès qu’il a fallu poser le jeu, centrer, passer par la gauche ou par les airs. Pour montrer cela en images, rien de tel que le but inscrit en tout début de saison contre Toronto : une attaque rapide développée dans l’axe, transitant par Bernier puis Arnaud qui, d’une passe de la zone 2, isole Di Vaio face au gardien adverse.



Les bilans de la saison sur impactsoccer.com
1. Quels progrès en un an ?
2. Le bilan l'émission Coup Franc
3. Le bilan du club
4. Aperçu général de la saison
5. Évaluations individuelles
6. Stats en vrac
Matthias Van Halst
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