Un attaquant arrive, deux jeunes partent en prêt

Publié le 3 février 2021

 AFC
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La période des transferts continue d’être active à Montréal, avec l’arrivée de l’attaquant Bjørn Johnsen, un international norvégien de 29 ans qui a roulé sa bosse sur plusieurs continents, et les prêts de Karifa Yao et Keesan Ferdinand.

Johnsen a un parcours pour le moins particulier : né à New York d'un père norvégien et d'une mère américaine (il ne comptera donc pas comme joueur étranger), il a quitté les États-Unis à 16 ans pour la Norvège, où sa carrière a débuté en mode mineur : D2 locale, puis D4 espagnole, D3 espagnole (il n’y a pas croisé Samuel Piette), D3 portugaise puis D2 du même pays en 2014/15 avec l’Atletico CP.

Il n’a alors que 23 ans (il a changé de club chaque saison, et ça va continuer) mais c’est là qu’il attire des regards sérieux pour la première fois (la presse portugaise a même parlé de Benfica). Toutefois, c’est en… Bulgarie qu’il effectue ses premiers pas dans un club de D1, au Litex Lovetch. Le seul où il jouera lors de deux saisons différentes.

Il y a vécu une des histoires abracadabrantes de sa carrière. Exclu peu après le quart d’heure lors d’un match contre le Levski Sofia, il rongeait son frein au vestiaire quand il vit ses coéquipiers y rentrer. Il pensait que c’était la mi-temps, vu l’heure mais… l’arbitre ne l’avait pas sifflée. Il avait plutôt exclu un autre de ses coéquipiers et, en protestation, tout l’équipe a quitté le terrain ! Ce qui lui vaudra d’être reléguée, sur tapis vert, par la suite…

Johnsen a dès lors pris la direction de l’Écosse, défendant les couleurs d’Heart of Midlothian où… il fut cette fois au cœur d’une autre histoire abracadabrante. Tout avait pourtant bien commencé pour lui, puisqu’il était désiré par l’entraîneur Robbie Neilson. Mais quand celui-ci a été remplacé par Ian Cathro, il a glissé dans la hiérarchie jusqu’au jour où les deux hommes se sont disputés à la mi-temps d’un match… Johnsen quittant alors le stade pour rentrer chez lui en taxi ! On ne connaît pas les détails de l’histoire, mais une fois que les chemins se sont séparés, certains de ses partenaires ont souligné le caractère pour le moins particulier de Cathro, dont le séjour sur le banc à Tynecastle fut de courte durée…

Entre temps, toutefois, Johnsen était déjà parti, et bien lui en a pris puisqu’il s’est retrouvé à La Haye, capitale des Pays-Bas, où il a connu la meilleure saison de sa carrière. Auteur de 19 buts en championnat, il a terminé deuxième du classement des buteurs, derrière Alireza Jahanbakhsh. De quoi valoir à ce dernier un transfert en Premier League et à Johnsen de signer à AZ, pour lui succéder. Ce ne fut malheureusement guère convaincant, et après une saison mitigée, il a été prêté à Rosenborg, en Norvège, avant d’être vendu à Ulsan début 2020.

Ce départ en Asie constitue un nouveau tournant de sa carrière, avec des hauts et des bas. Le plus mauvais côté pour lui a sans doute été le fait qu’il ne soit plus été appelé en équipe nationale norvégienne (la crise sanitaire ne facilitant pas les choses) pour laquelle il compte à ce jour 16 sélections. Si en championnat, ses statistiques furent mitigées avec 5 réalisations en 18 apparitions, il a joué un rôle important dans la victoire de son club en Ligue des champions asiatique, avec 5 buts en 9 rencontres. Il laisse un bon souvenir à Ulsan, mais n’entrait pas dans les plans d’Hong Myung-bo, nouvel entraîneur pour cette saison 2021. Le voilà donc de retour sur le continent de sa naissance, à Montréal.

Il a signé un contrat de deux ans, avec une option pour une saison supplémentaire… mais avec son parcours, on verra déjà s’il sera encore là au courant de la campagne 2022. Cela dit, ce qui nous intéresse dans un premier temps, c’est de voir ce qu’il va apporter à l’équipe, et donc de connaître son style de jeu, ce que les informations fournies par Vision du Jeu nous permettent de faire. Il est, a priori, encourageant.

Johnsen est un pur renard des surfaces. Et il aime les centres. Ce n’est pas compliqué : lors des trois dernières saisons et demie en championnat et en match officiel avec l’équipe nationale (tous les chiffres donnés ici sont sur cette base), 46% de ses buts ont été inscrits suite à un centre, de plein jeu !

Ce qui est très intéressant chez lui, c’est qu’il est bon tant dans les airs qu’au cordeau. Centre ou pas, il a inscrit 28% de ses buts de la tête et 26% au cordeau. Cela signifie que peu importe la hauteur où est envoyé le ballon, il est à l’aise. Un atout dans sa position, car on sait que certains attaquants de pointe ne cumulent pas forcément ces adresses. À titre de comparaison, Maxi Urruti en MLS, c’est 18% de buts au cordeau et 5% de la tête…

Cela dit, de tels chiffres ont un revers : vu qu’il ne marque pas non plus autant que Lewandowski ou Lukaku, cela signifie qu’il se met moins en valeur dans d’autres situations. Même si 8% de ses buts ont été inscrits de la sorte, être lancé seul face au gardien adverse n’entre par exemple pas dans ses aptitudes de prédilection.

Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est quand ses équipiers posent le jeu haut dans le camp adverse. Les ballons qu’il prolonge au fond des filets viennent environ 60% du temps de moins de 15 mètres de la ligne de fond. Ça se compare, par exemple, aux chiffres de Jimmy Briand, dont on avait vanté le profil avant sa non-signature.

Si bien entendu, Johnsen brille principalement sur des actions dessinées sur un des deux flancs, il sait aussi s’illustrer à la conclusion de combinaisons de passes dans l’axe lorsque le jeu s’accélère. Dans ces circonstances, il ne faut pas le laisser se débrouiller seul en lui balançant un long ballon de l’autre côté du terrain, mais plutôt qu’un équipier le soutienne. C’est une valeur ajoutée, qui n’apportera pas tant de buts, mais quelques-uns qui sont une corde supplémentaire à son arc. Là où il a été moins efficace, c’est sur les phases arrêtées… même s’il a un meilleur ratio qu’Urruti dans ces circonstances.

Bon, Johnsen, donc, il marque des buts. Mais encore ? Les dernières passes, ce n’est vraiment pas son truc. Tant les chiffres de ces dernières saisons que les faits saillants vus ça et là ne montrent pas un joueur à qui on balance le ballon et qui va le remiser pour un partenaire à la finition. Cela dit, cela ne veut pas dire pour autant que Thierry Henry va lui demander de se mettre face au but et d’attendre que le ballon arrive…

Johnsen sait participer au jeu en touchant le ballon, mais quand ça se termine par un but, c’est souvent… lui-même qui l’envoie au fond. Par exemple, en faisant obstacle de son corps pour se protéger d’un adversaire et décaler un partenaire avant de se retourner pour contourner le défenseur et être à la réception du une-deux.

Mais sa principale force, c’est qu’avec son gabarit (196 cm pour 81 kg) et ses qualités de finisseur, il mobilise des adversaires, les attire et libère ainsi des espaces pour ses partenaires. Qui peuvent soit surgir derrière lui, soit se démarquer pour recevoir une passe dans un autre angle. C’est particulièrement intéressant quand on se souvient qu’à Houston, quand il jouait sur la gauche, Quioto aimait beaucoup rentrer dans le jeu pour recevoir des ballons venus de l’autre côté. Ce dont il pourrait donc profiter grâce à Johnsen. La comparaison s’arrête toutefois là, car les profils de Johnsen et Torres n’ont rien à voir avec ceux de Manotas et Ellis, et tant l’animation de jeu que la dynamique sont très différentes aussi.

D’ailleurs, quand on voit le style de Torres, on peut davantage s’attendre à ce que Brault-Guillard (ou un autre) soit davantage celui qui déborde et envoie les centres de la droite. Mais il pourra aussi combiner pour dessiner d’autres actions. Oui, avec l’effectif qui est en train de se dessiner, les options offensives se multiplient. Pas seulement en nombre de joueurs, mais surtout en possibilités de jeu. Et ça, c’est très intéressant. Vivement qu’on voit ce que ça donne en pratique.

En attendant, l’effectif continue de grossir et doit être élagué, car le nombre de places est limité. Cela a aussi été fait, en partie, ce mercredi. Sans surprise, puisque le prêt de jeunes avait été annoncé lors du bilan de la saison 2020. Ainsi, Karifa Yao et Keesan Ferdinand ont été prêtés respectivement au Cavalry FC et à Ottawa en CanPL.
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