VANCOUVER : Takoaoka, Laborda, Blackmon, Veselinovic, Johnson, Cubas, Berhalter (74
e Priso), Vite, Ahmed (87
e Kreilach), Gauld (23
e Ngando), White (87
e Rios)
MONTRÉAL : Sirois, Craig, Waterman, Petrasso, Guboglo, Herbers (72
e Loturi), Saliba (81
e Yankov), Pearce (61
e Marshall-Rutty), Duke (61
e Vilsaint), Opoku (61
e Clark), Owusu
ARBITRE : M. Dickerson
AVERTISSEMENTS : Petrasso, Craig, Ngando
LES BUTS : 32
e Laborda (1-0), 49
e Johnson (2-0)
Privé de ses deux joueurs les plus créatifs, tous deux en grande forme depuis le début de la saison, et au milieu d’un calendrier démentiel, Vancouver a pourtant facilement disposé 2-0 d’un Montréal qui semblait impuissant et a fait preuve d’une inquiétante faiblesse.
LE JOUEUR CLEF
- On partagera l’honneur entre les deux buteurs, Laborda et Johnson. Le premier a non seulement ouvert la marque après avoir failli marquer d’un superbe retourné, mais il a aussi contribué à la leçon donnée par le flanc droit de Vancouver (d’où, selon la MLS, sont venues 56% des attaques locales) au gauche de Montréal. Le second a aussi marqué, provoqué des fautes et couvert énormément de terrain. Tout ça à 19 ans à peine, gagnant le match des jeunes face à un Guboglo qui n’a pourtant pas démérité. Et dire que ces deux joueurs à l’honneur pour Vancouver sont des arrières latéraux…
LE MOMENT CHARNIÈRE
- Pearce et Sirois communiquent mal, ce qui provoque un corner ; celui-ci est mal dégagé, et Laborda en profite pour ouvrir la marque. Une accumulation d’erreurs qui a parfaitement illustré la soirée de Montréal, logiquement battu. Encore.
L’HISTOIRE
- À 17 ans et 353 jours, Guboglo est devenu le plus jeune joueur de l’histoire du club à être titularisé en MLS. Et il fut aussi loin d’être le plus mauvais ce soir, même s’il a commis des erreurs de jeunesse par moments. Mais quand on entend certains commentaires, il faut rappeler qu’il est illusoire de lui faire porter tous les espoirs d’étincelles de l’équipe. Et ce, sans faire injure à tout ce qu’il montre d’intéressant depuis son arrivée en équipe première.
LE JEU
- Ne parvenant que trop rarement à poser le jeu, Montréal s’est surtout illustré par les mauvaises relances et sa faiblesse aux deuxièmes ballons. Celui a coûté le premier but, alors que le flanc droit de Vancouver, malgré l’absence de Nelson, a confirmé qu’il pétait le feu en ce début de saison, étant à la source du second.
TROIS AUTRES POINTS À RETENIR
- Même si Vancouver a connu un début de saison tonitruant, Montréal avait des circonstances plus favorables que ses adversaires précédents : son nouveau fer de lance Nelson était blessé, son maître à jouer Gauld a dû quitter le terrain en boîtant après à peine plus de 20 minutes, alors que l’équipe locale en était à son sixième match en 17 jours, au milieu de deux rencontres très compliquées face à Monterrey en milieu de semaine en Coupe des champions, avec la tête un peu au Mexique puisque les espoirs de qualification sont toujours réels. Et pourtant, Montréal a été dominé de bout en bout…
- Visiblement, Laurent Courtois n’était pas content de certaines de ses ouailles la semaine dernière, notamment le flanc droit, puisque Marshall-Rutty et Jabang étaient remplacés par Guboglo et Craig, tous deux titularisés pour la première fois. Ce qui n’a pas réussi à Loturi la semaine dernière puisque, Piette toujours blessé, l’axe de l’entrejeu était composé de Saliba et Herbers. Pas à 100%, Clark commençait sur le banc, Opoku et Duke se retrouvant en soutien d’Owusu.
- Oui, on regarde déjà le classement. Après trois rencontres à peine, Montréal ne compte pas le moindre point et est déjà à 4 unités de la fameuse ligne rouge. Certes, il est seul à avoir joué uniquement en déplacement, mais ça n’explique pas tout puisque, en jouant moins souvent hors de leurs bases, 10 équipes de la Conférence Est y ont déjà pris des points. Donc, même sur le classement à l’extérieur uniquement, Montréal ne serait pas classé en ordre utile, avec pourtant bien plus de rencontres à son actif que tous ses concurrents…
RÉCIT
On attendait un Vancouver fatigué et déforcé (ce qu’il fut encore plus en milieu de première mi-temps), mais c’est bien lui qui a clairement pris la direction des opérations même si, malgré le grand nombre de situations très chaudes dans le rectangle de Sirois, il manquait chaque fois un petit quelque chose aux locaux, qui ont dû attendre 25 minutes et une tête bien trop molle de White pour se montrer un tantinet dangereux.
Ça a changé rapidement, avec d’abord un superbe retourné de Laborda sur corner, bien plus compliqué à négocier pour le gardien québécois qui, trois minutes plus tard, a failli encaisser un autobut suite à une mauvaise communication avec Pearce. Cela a provoqué un corner sur lequel, comme depuis le coup d’envoi, Montréal a peiné à se dégager : Laborda avait bien flairé le coup en restant dans le rectangle, d’où il put battre Sirois à bout portant (1-0).
Plus prudents en raison de leur avance, cherchant leur deuxième souffle alors que Montréal prenait du mieux, Vancouver a alors davantage attendu et a failli en payer les frais, devant se dégager en catastrophe après un coup franc de Pearce ayant provoqué la panique dans le rectangle, avant qu’un corner repris par Guboglo ne soit sauvé à même la ligne, mais l’équipe du Pacifique rentrait au vestiaire avec son avance largement méritée.
Et elle fut doublée rapidement après le repos : le flanc gauche montréalais qui en avait eu plein les pieds défensivement en premièrement mi-temps a été logiquement puni à la suite d’une reconversion rapide lors de laquelle un centre d’Ahmed a été repris victorieusement de volée par Johnson (2-0).
Cette fois, pas de changement de scénario après le but : Sirois dut sortir un gros réflexe après une superbe volée de Vite consécutive à un corner mal dégagé, avant d’intervenir dans le cours du jeu face au même Vite qui avait profité d’un centre de Ngando auteur d’un beau déboulé. Le gardien s’est aussi troué sur une frappe du remplaçant de Gauld, le ballon lui passant entre les doigts mais, heureusement pour lui, ce n’était pas cadré.
Vancouver a aussi étalé ses qualités défensives avec un superbe retour de Veselinovic, auteur d’un tackle à montrer dans les écoles pour subtiliser le ballon à Owusu isolé face à Takaoka.
Cela dit, malgré une reprise d’Ahmed hors-cadre après un autre coup franc mal dégagé, c’est bel et bien Owusu qui est passé le plus près de trouver le fond des filets en fin de rencontre : il en a d’abord été empêché par un superbe arrêt de Takaoka après une grosse confusion dans le rectangle, puis par la transversale, repoussant sa reprise de la tête juste devant la ligne.